lance-pierre

Publié le 27 Février 2025

 

 

Les monstres s’agitent dans le clair-obscur

Portes ouvertes à l’HP Terre aujourd’hui !

Voyez, voyez comme ils sont nature !

Aucune substance n’a dopé cette nature-même !

 

Fidèles à eux-mêmes ils s’agitent

Purs produits de la dégénérescence humaine

Tout ce que produit in fine fortune, règne et décadence.

 

Les monstres s’agitent dans le clair-obscur

Tout à leurs élucubrations

Ils donnent d’eux à voir des images sensées propager la peur :

Tremblez gueux, tremblez gauchistes !

Voyez comme je manipule avec aisance le carnet de textes de lois

Comme il est habile mon stylo argenté à signer les décrets

Voyez ma tronçonneuse dorée habile à sabrer les acquis.

Je viens l’exporter.

 

D’autres monstres fortunés, en attente et tout autant décadents

Se voyant bientôt régnant

Bavent d’envie et de gesticuler aussi :

 

Je veux la même tronçonneuse dorée : SABRER !

Je veux le même stylo argenté : SABRER !

Je veux les mêmes drones tueurs : SABRER !

 

Dans ce clair-obscur,

Jamais autant de monstres ont surgi dans un contexte inédit

La folie est sortie et les peuples l’ont adoubée

Il en est ainsi paraît-il quand règne l’instabilité.

 

Peut-être ! (comme dirait l’autre). 🤨

 

Mais quelle grande peur ils ont !

Mais comme elle se voit,

Comme elle s’entend,

Comme elle se sent !

C’est une très grande peur,

Une véritable terreur que ces gesticulations révèlent.

Ces monstres tremblent, ces monstres trébuchent

Ces monstres ne savent plus comment faire

Ils bégaient et louvoient

Ils se sentent forts et conquérants

Et peut-être qu’ils le sont

Ils veulent le faire croire c’est certain.

 

Leur folie fait peur

Leur peur à eux, bien plus encore.

 

Ce n‘est pas la folie des monstres qu’il faut craindre

C’est leur peur

Cette peur engendre toutes les folies

Engendre tous les dangers :

Acculés au fond d’une grotte clair-obscur

Les monstres ont sorti la technologie

Telle une victoire consumée.

 

Rien sur terre ne semble leur résister.

 

Elle semble bien faible à côté d’eux

La masse humaine non nantie…..

Milliards et milliards

A partager un monde déliquescent et sans avenir.

 

Toutes ces gesticulations pour masquer la peur de perdre

(perdre leur puissance, leur pognon, leur pouvoir, leur virilité, leurs vices……la propriété rend fou)

Toutes ces gesticulations pour instiller la peur ne sont qu’autant de signes de faiblesse que nous, peuple ne devons pas manquer.

Et même si,

Les monstres gouvernent,

Et même si,

Les monstres semblent dominants

La folie qui est en eux ne peut vaincre la sagesse populaire.

 

La Terre-Mère est attachée à la sagesse populaire

En rien, elle ne soutient la folie monstrueuse

La Terre-Mère demande à ses enfants la reconnexion :

 

Car ne pas entendre le chant des oiseaux,

Le gargouillis des ruisseaux,

Les premiers sons du printemps

C’est sombrer dans le clair-obscur

Car ne pas voir et s’émerveiller devant les premiers bourgeons

Les premières fleurs qui naissent

C’est sombrer dans le clair-obscur

Car ne pas sentir le flux surpuissant de la matrice

La sincérité des ondes

Le cri vibrant de la forêt

C’est sombrer dans le clair-obscur des monstres.

 

Se réveiller ainsi que le printemps pour créer, encore créer

CREER pour résister,

CREER pour exister,

CREER pour ne pas subir,

CREER pour ne pas souffrir

CREER et s’inspirer des luttes anciennes

CREER et ne pas croire à leurs bobards

CREER et sublimer le feu qui est en nous.

 

Qu’elles sont belles les étincelles de la création populaire !

Qu’ils sont beaux les mots du peuple qui jaillissent dans la rue !

Qu’elle est puissante la force unie et démultipliée !

 

L’apathie règne et un jour elle se brisera.

 

Tout n’est question que de temps.

 

Les monstres le savent qui utilisent l’espace vacant pour semer la terreur.

 

Il y a une réalité que chacun connaît.

Elle s’appelle :

L’impermanence des choses.

 

Tout n’est question que de temps.

 

 

Carole Radureau (27/02/2025)

 

 

 

Mais le nombre, mais la masse, a permis de créer un nouveau mythe : le mythe de l’universalité, le mythe de la marée qui monte de manière irrésistible et retentissante pour venir raser au sol la cité bourgeoise érigée sur les travées du privilège. Le nombre, la masse a entériné la conviction que chaque individu a de participer à quelque chose de grandiose qui est en train de mûrir […]

Antonio Gramsci, Pourquoi je hais l'indifférence

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 11 Février 2025

Quand la nuit a crié la lune a eu peur

Et sur le lac, le cygne a tourné

Quand la lune a rougi

C’est sous le signe de la colère

Son sang à nouveau s’est révolté

Car la femme est la fille de la lune.

 

Cela ne mérite pas la mort !

 

Je souffre à mon humanité dit-elle

J’ai rougi le cœur du rouge-gorge

Pour que la flamme qui a dévoré la vie

Soit toujours reconnue

J’ai rougi de nombreux drapeaux

Et chaque pays qui a le rouge sur sa bannière

Jamais, ne l’explique

Autrement que par le sang coulé

J’ai arrosé de ce sang les géraniums aux fenêtres

Pour que chaque jour d’été les passants

N’oublient pas le sang dans les rues

J’ai soufflé sur la jupe des coquelicots

Pour qu’ils n’oublient pas de rougir au soleil

Que leurs doux pétales de soie flamboient et tremblent

Sous les coups de butoir des terreurs et de la haine.

 

Mais ceci ne mérite pas la mort !

 

J’ai rêvé d’un oiseau pacifique bien plus puissant que la colombe

Car la pauvrette n’en peut plus de porter sur ses petites épaules la folie humaine

Tout ce que le monde apporte est impermanent et nous devons l’accepter

Ce que nous ne devons pas accepter

C’est la loi du plus fort

La haine déguisée en morales

La discrimination et tous les autres crimes aujourd’hui déroulés sur un tapis rouge

Comme l’espace

Et qui s’en prennent sans vergogne aux droits humains sacrés.

 

Pakhshan Azizi, ma sœur, tu n’as pas mérité la mort

Ni la torture ni l’injure ni la morsure du serpent venimeux

Si tous les êtres humains qui défendent aujourd’hui la vie

Si tous les êtres humains qui défendent aujourd’hui la nature

Doivent le payer de leur vie

Si les milliards que nous sommes ne peuvent rien y faire

Si l’existence de la peine de mort ne choque plus personne

Alors, je prendrais mes roses, j’en ferais des fils de fer barbelés

Et j’écrirais au monde avec leur cri.

 

Carole Radureau (11/02/2025)

 

Ecrit en soutien  à la campagne d’Amnesty International contre la peine de mort de Pakshan Azizi en Iran

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 18 Novembre 2024

 

Le génocide palestinien a annihilé ma muse

La poésie est restée coite

Desséchées les ailes de mon cœur

Toujours promptes à l’empathie

Envolées les envolées lyriques, les vers versifiant

Les figures de style et les métaphores

On ne sait jamais comment la poésie va se comporter

Quand il s’agit de situations dramatiques

Vouées au long terme

On ne sait si sa voix fusera pure et claire

Ou si sa glotte restera définitivement asséchée

Avec elle on ne peut rien prédire

On ne sait d’où provient son élan

Son fonctionnement intrinsèquement libre, instinctif,

Passionné parfois, indépendant et spontané :

A quoi est-il dû je me le demande

Il y a des choses et des actes

Que j’aurais écrire, du moins décrire par la poésie

Il y a des mots qui auraient pu soutenir

Certains sont venus au tout début

Anticipant les massacres…….devant quelle indifférence !

La poésie n’a pas sa place ici et maintenant dans ce monde de violence

Du moins nous le laissent-ils penser

Pourtant,

Je sais que la poésie est partout à sa place

Encore plus dans les moments où on l’attend le moins :

Les moments de guerre, de résistance, de haine et de nuisances.

Les oiseaux, ces généreux et irremplaçables compagnons

Aide à détourner le regard des ruines

Le cœur aux ailes desséchées n’en fonctionne pas moins

Là où se couchent des vers ornithologiques passionnés

Ne se lisent pas entre les lignes les souffrances et les inquiétudes

La poésie n’est pas une alternative à l’impuissance

La poésie est puissance

Elle a su sublimer les peines et les terreurs anciennes

Pour sortir des cachots en catimini

Et dénoncer

Elle a su entrer en clandestinité pour résister

Et voler, LIBERTE, depuis les airs

Pour irriguer les esprits

La poésie sait très bien crier avec les yeux

Faire jaillir le son cristallin de la source

D’un tympan endormi

Elle sait sublimer un regard d’enfant

En faire une envolé d’étoiles qui ne rivalise

Qu’avec un éclat de rire insouciant

La poésie est une très grande porteuse d’espoir et d’espérance

En cela j’aimerais que la muse se remette

Elle peut être porteuse de l’étincelle qui jaillit

Comme un BON SENS

Elle peut aussi être la colombe qui ragaillardit.

 

Carole Radureau (18/11/2024)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Lance-pierre, #Agate mousse

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Publié le 18 Octobre 2024

 

 

Rien de bon dans tout cela

O vert Vivarais

Comme je n’aimerais pas ce jour

Etre gardon, être vive dans tes eaux

En effroi.

 

La mort s’écoule comme une anguille

La mort ! elle fait froid dans l’eau

Quand tant de toxiques se mélangent

Se lient et non se fondent

Pour ébaucher l’enfer du Dante

Dans tous ses propos.

 

Je ne voudrais pas être herbe

Dormant, tièdement, dans son lit aquatique

Rêvant de principes actifs

Toujours plus bénéfiques

Pour les sieurs poissons, pour les gens

Car les herbes ne songent qu’à soigner.

 

Je ne voudrais pas être oiseau

Dommage collatéral qui ne compte jamais

Comme le poisson son frère qui git ci-bas

Bouche grande ouverte (où l’on devine sans peine

L’intense détresse)

L’oiseau lui, boit et part

S’endormir

Dans le bois (car comme on le sait :

Les oiseaux se cachent pour mourir).

 

 

Carole Radureau (18/10/2024)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Lance-pierre

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Publié le 20 Juin 2024

Et la tendresse ?

 

Je vais m’en chercher la tendresse

La récupérer telle une vieille chaussette

Du fin fond où elle se trouve

La recoudre, la rapiécer

Comme au bon vieux temps

En faire une chaussette de renforcement

Avec des talons résistants

De vieilles reprises de fils solides

Pour qu’elle dure encore tant d’années.

 

Moi, je m’en vais régénérer la tendresse

Ma vieille chaussette qui a déjà tant servi

Pour en faire un étendard

Non pas une serpillière.

 

C’est de la tendresse dont on a besoin, bordel

Pas d’un bordel de m. brunes

Puantes et fumantes au crépuscule des hommes

Ressortir nos belles valeurs

Hisser nos harmonies de nature

Avec des arbres pour héros, des arbres millénaires comme ministres

Des oiseaux qui nous gouvernent

D’ailleurs avons-nous besoin d’être gouvernés

A part être gouverneurs de la rosée

De la toile d’araignée capteuse de perles fières

Du lichen qui connaît parfaitement son affaire

Du microrhize qui ridiculise tout scientifique qui se la pète

De la symbiose qu’ils n’ont jamais élucidée

Alors qu’ils en sont à chercher de l’eau sur la lune.

 

Voilà où se trouve la vieille chaussette tendre

Non pas aux pieds mais au-delà du temps

Dans la nature-même, ses sons ses odeurs ses sensations

Main dans la main avec la canopée

Le désir de voir tout se décomposer

Avec en nous l’osmose de finir dans ce partage

Et même si cela dégage tant de COV, in fine les accepter

Ils sont l’essence-même de la vie

De la tendresse et de l’infini

Qui balaiera d’un grand coup de pied

Tout ce monde civilisé et préfabriqué.

 

Carole Radureau (19/06/2024)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agate mousse, #Lance-pierre

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Publié le 15 Juin 2024

 

Après tant de glissements

(glissades, ô innocentes glissades !)

Après tant de renoncements

De compromissions

De bienséance, de haines à bas bruit

Nous avons quitté le Toboggan de la mort brune

Pour nous vautrer les deux pieds dedans.

 

Dedans ce qui pue

Dedans ce qui est collant

Difficile à détacher

Avec une odeur repoussante et tenace.

 

Y-a-t-il encore quelque chose à faire ?

Pleurons-nous dans le cou les uns les autres

Même pas envie de faire face à la colère

Nous avions déjà glissé

Peut-être bien trébuchés

Les deux pieds dedans

Seulement personne ne le disait clairement.

 

La place est toute préparée

Le trône est lustré, le tapis rouge déroulé

Plus rien à faire !

L’autre à tout fait

Maintenant il se dégonfle

Fait son coup d’éclat d’une lâcheté infinie

Nous regarde, le regard rempli de cette haine contenue

Que nous avions pour certains, toujours perçue

Il a donné la clé du vaisseau aux fachos :

Ha : Quel beau duo !

 

Le capital est ravi encore plus les patrons (Mieux vaut Hitler que le Front Populaire)

Les haineux pensent avoir gagné

Il y aura des lendemains qui déchanteront

Le populo qui croit avoir gagné quelque chose avec ce vote

Peut de suite se mettre sous anti-dépresseur

(on ne le plaindra pas, quand on met les mains dedans, c’est indélébile,

ça marque à vie, l’odeur poursuit même les odorats diminués).

 

Maintenant vaille que vaille

Renforcez vos entrailles

Musclez vos adducteurs

Prenez des vitamines

Il faudra peut-être courir bien vite

Il ne faudra pas se retourner (l’image est laide)

Nous aurons du sang dès le petit déjeuner

Peut-être des joues et des cervelles d’enfants sur les plateaux bourgeois !

 

Regardez le sang dans les rues

Regardez le sang dans les rues

Le soir aux nouvelles

Roses rebelles

Qui auront marqué de leurs aiguillons

Le bitume altéré de la vie.

 

Il y avait un espoir en regardant la Terre

Notre Mère

Qui nous montrait la route à suivre pour la guérison

De misère en misère

D’abandons en abandons

De rabâchages er rabâchages

De haine en haine chaque jour la TV a lavé les cervelles

Pour en faire la lessive de demain.

 

On ne sait pas si l’espoir à gauche existe

La folie collective qui s’est emparée des cerveaux

L’annihilation des pensées quand tout repère est effacé (merci macron)

Ils soutiennent mordicus qu’ils n’en veulent plus de cette f…..

La dynamique est là.

Nous sommes dans cet espace-temps court qui ne risque pas de bouger d’ici la fin du mois :

Votons à gauche en y croyant un peu

Nous n’avons pas le choix

Moi, je sens la dynamique propulsée par le ras-le-bol et la « délicieuse » haine qui les porte

Je me sens comme en 2014 sur le Toboggan de la mort brune.

 

Carole Radureau (15/06/2024)

 

 

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 18 Avril 2024

Nous nous enfonçons à travers la nuit.

Nous nous enfonçons à travers la nuit.

Où es-tu, rose lumineuse ?

Ton parfum s’est enfui sur le chemin de Damas.

Les cloches ne tintent plus quand la lame atteint le rocher percé.

A sa solitude, le cheval est laissé et il pleure.

Pourquoi as-tu essuyé du revers de ta manche le dessin qui souriait, amour/espoir sur le mur ?

Les yeux qui ne veulent pas voir s’enfuient, un mouchoir tâché sur leur agonie.

Nous marchons vers des ténèbres inconnues qui, pourtant ont déjà résonné.

A sa solitude la poésie est laissée et elle pleure.

Elle n’a pas peur, non.

Elle cherche seulement un phare dans la nuit.

Il y a sur le chemin des flèches qui indiquent la mauvaise direction : leurres.

On entend les paroles de l’effraie qui file à travers le temps qui passe : peigne de la nuit.

Silence.

Le noir a tout recouvert et nous cherchons en vain la beauté :

Ame.

Où as-tu caché la clé du retour ?

Les oranges parlent entre elles et leurs paroles semblent inaudibles.

« nous ne serons pas complices du crime » disent-elles !

Bien.

Au moins les oranges tiennent-elles leur rang et leur sang est digne.

L’orange sanguine ne laisse jamais échapper une goutte par mégarde quand la haine lui ordonne de pleurer.

Nous aurons droit à l’arc-en-ciel après cette nuit et je choisirais le violet pour peindre la rose triste.

J’ai pris le jasmin tendrement dans ma main et je l’ai embrassé : soif.

La mer n’iode plus.

Chaque nuit qui est nôtre ne permet plus aux étoiles de se perdre dans la mer : filles des toiles déposées plus tard sur le sable.

Combien de jours sans toi, étoile de mer ?

Combien de nuits sans lune, étoile-mère ?

Nous nous enfonçons à travers la nuit.

Le hibou a tourné la tête vers le mur ébranlé.

Il y a des mots à ne pas dire.

Se taire n’est pas au programme, poète à vos devoirs !

La parole est un sucre que l’on peut convertir en paix puis en épée pour trancher la langue venimeuse.

Suis-je sur le bon chemin mon cheval ?

J’ai égaré ma rose lumineuse, celle qui récite des vers en se tordant les cheveux.

J’ai semé tes crins, mon cheval, sur la route…..petits cailloux doux. Espoir de retour.

Nous retrouverons les traces de nos pas quand l’heure sera venue de caresser des yeux le velours de l’olivier étendu sur le fil de la paix.

 

Carole Radureau (18/04/2024)

 

 

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 7 Février 2024

Par Brücke-Osteuropa — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7659309

 

Vibre, la corde sensible

Quand l’histoire est bien racontée :

Le petit cheval est mort !

Sa tête repose contre son ami

Qui recueille mot à mot son dernier souffle :

« Ami, de mes crins, de ma peau,

De mes boyaux, de mes os

Fabrique le Morin Khuur :

L’archer magique nous emmènera galoper de nouveau

Toi et moi dans la steppe ».

 

Pleure, pleure, pleure !

 

27.000 morts.

Gaza, l’abandonnée.

Non, Ziad, ici, pas de corde sensible.

Ici, la masse ne vibre pas.

Insensibilisation ? De morts,

N’y en a-t-il pas assez ?

A partir de quel nombre ?

A partir de combien d’images ?

Les images ? Elles n’existent pas.

Les visages ? Ils n’existent pas.

Les noms ? Ils sont inconnus (probablement

N’en ont-ils pas) :

Sauf quelques corps invisibles

Dans des linceuls, sacs plastique

Emballés face au trou, anonymes

En masse, dans

Le trou.

 

Seuls quelques-uns, ici (mais ne sont-ils pas des soutiens du Hamas ?)

Glissent sans effort l’archer

De l’empathie et de la compassion

Sur le corps vibrant du Morin Khuur :

 

Pleurent, pleurent, pleurent !

Crient, crient, crient !

Agissent, agissent, agissent !

 

…..pour que vibrent les cordes sensibles.

 

Combien de Morin Khuur

Pour que s’éveillent les consciences ?

Un orchestre, deux, trois,

Cent, mille ?

Nous vibrons peut-être aussi

A géométrie variable

L’histoire, peut-être

Est très mal racontée

Nous avons, peut-être chaussés

Les lunettes de l’inconscience

A défaut de monter sur le cheval

De la liberté au galop

Sur le cheval, le vent glisse avec lui,

Glissent les mots d’amour,

Glissent les paroles belles qui font pleurer

Face à l’injustice, face à l’innommable …..

 

« ….. »

 

Je me réfugie dans le bois du pic quand j’ai froid

J’y vais en volant,

J’y vais en me promenant :

Parfois son accès m’est interdit :

 

Pleure, pleure, pleure !

 

Ici, c’est mon refuge à moi

Je l’ai choisi (je le partage aussi sur le terrain, que sur le terrain)

Chacun le voit comme il veut.

 

J’aimerais que chacun ne nous ait un tel refuge

Y aller par le chemin

Y aller par la pensée

Où tu entres dans un lieu merveilleux

Où tout est calme, paix et source de vie

Se reconnecter à son moi profond

Laisser libre cours à sa propre vérité :

Oui, la corde sensible, chacun de nous l’a

Il suffit de la révéler

Afin de pouvoir enfin s’en servir :

 

Pleure, pleure, pleure, Morin Khuur !

Crie, crie, crie, mon cheval est toujours vivant !

Agit, agit, agit car

Là où s’étale la souffrance,

Là où règne l’injustice,

Là où se déroule l’intolérable :

Vibre, corde !!

 

Carole Radureau (07/02/2024)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 5 Décembre 2023

 

Petit papaix noël

(Ma langue a fourché)

Petit papa noël

Qui doit descendre du ciel

Avec des jouets par milliers

N’oublie pas, non n’oublie pas

Dans nos petits souliers

D’y glisser la paix.

 

Je vœux la paix, moi, enfant du monde

Je vœux la paix pour tous les enfants du monde

Mes frères et sœurs de toutes couleurs

De tous pays, de toutes nationalités.

 

La paix, papaix noël existe-t-elle dans tes ateliers ?

Y a-t-il des lutins spécialement formés

Pour emballer la paix suffisamment bien

Qu’elle ne s’évapore pas quand tu viens la livrer ?

 

La paix est-elle en stock ?

En as-tu suffisamment pour tous les enfants

Car la demande est grande

Chaque enfant va commander la paix.

 

Il va la commander oui, papa

J’en suis certain, parce que les enfants

Sont gentils et surtout solidaires

Ils n’aiment pas voir chaque soir

Des corps d’enfants morts alignés

Sans noms pour leur adresser un vœu

Ni les reconnaître en tant qu’êtres humains.

 

Ils n’aiment pas ça, les enfants :

Voir les adultes ne pas sourciller

Quand ils voient ces enfants

Au milieu de ruines

Ils n’aiment pas ça, les enfants :

Constater que rien ne bouge

Que personne ne crie, ne revendique

Pour demander la paix.

 

Petit papaix noël

Je ne demande rien d’autre

Qu’un beau paquet de paix

Tendre et plein d’amour

Glissé

Dans mes petits souliers.

 

Cette année ni robots,

Ni cartes, ni jeux de société

J’en fais don aux enfants du monde

Cette année ni oranges non plus

Car j’ai été sage

Mon sang, s’est figé un jour d’octobre, puis

Un mois d’octobre, puis

Un mois de novembre, puis encore aujourd’hui

En voyant tous les enfants

Morts.

 

Je n’ai pas d’expérience de la vie, papa,

Je ne suis qu’un petit enfant

Avec un cœur qui bat

Avec un âme pleine d’amour

Je ne vœux pas vivre dans un monde

Où ruines, désolation, misères,

Famines, maladies, blocus

Sont quotidiens.

 

Je ne vœux pas vivre sur une terre

Où chaque jour les adultes tremblent

Pour leurs enfants

Où chaque jour, on ne sait si demain sera.

 

Merci, petit papaix

De répondre favorablement

A mon vœu

J’aimerais aussi si ce n’est trop demander

Que tu profites de ta tournée

Pour glisser dans chaque cheminée ma pétition :

Cette lettre adressée à toi,

Ma lettre de vœux de paix.

 

Qu’elle soit lue partout dans le monde

Qu’au petit matin de noël

Chacun et chacune ait une pensée

Pour les enfants du monde

Qui n’ont jamais, jamais, jamais

Reçu

La paix.

 

Carole Radureau (05/12/2023)

 

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Publié le 26 Novembre 2023

 

Le chaos était passé sur la terre

Il avait presque tout emporté

Les horreurs, les erreurs, les gens, les

Animaux et la lumière

Nounours n’avait plus, le soir

De petits yeux à fermer

En disant :

« Bonne nuit les petits »

 

Même son nuage avait été emporté dans la tourmente

Il était devenu jaune puis gris puis s’était

Liquéfié : trop d’acides.

 

Nounours alors

Avait fui

De toutes ses pattes

De toutes ses pensées pures

Accrochées à ses basques comme des pendeloques

D’un autre monde

Il avait trouvé un endroit

Sombre car il n’y avait plus de lumière

Sombre comme avant la vie sur terre

Il avait trouvé un espace isolé dans le bois

Là où l’on ne l’attend pas, lui,

L’ours du ciel à l’unique nuage,

Le sien.

 

Il attendait, il se cachait, se fondait

Tel un arbre en fuite

Qui avait couru à toute allure

Les nuées voulant à tout pris

Qu’il n’y ait aucun survivant

Aucun….surtout pas un gentil !

 

Qui sait ce qu’un ours gentil pourrait faire

Pour reconstruire la terre

Certainement pourrait-il la refaire avec des nouvelles bases

Les siennes

Celles de la magie de l’enfance, de la métaphore, de

La poésie et de l’innocente bienveillance, celle

De la solidarité, de l’amitié et de la sagesse.

 

Non.

Vraiment, ils ne voulaient pas de ça,

C’était toujours mieux à chaque chaos

De reconstruire à l’identique

Avec les terribles et irrespectueux

Les rentre-dedans sans foi ni loi.

 

Nounours était en danger.

En danger de ne plus continuer à offrir le rêve

En danger de ne plus continuer à offrir le sommeil léger

La fine fleur de la douceur aux lèvres

En danger de ne plus pouvoir saupoudrer d’amour

Cette terre humaine délétère, sabordée par elle-même

Si inconsciente qu’elle n’eût jamais, jamais, jamais

Eté capable

De faire le bon constat

De faire son autocritique

D’adopter les bons gestes

Bref

Faire preuve tout simplement

De sagesse.

 

Carole Radureau (26/11/2023)

 

Inspirée par cette photo de Serge

 

Sylvestre le marchand de sable

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