l'arbre qui fait parler de lui

Publié le 18 Février 2019

Il est une ombre chevelue et garnie
Propice à toutes les siestes
Il est un arbre dont on ne peut se passer
Ses fruits sont la base d’un système nourricier
Ici la terre est si sèche
Si pauvre sa chair
L’homme a su exploiter le bon grain de cette ivraie
Le système agro-sylvo-pastoral méditerranéen
Nourrit le cochon
En fait de bons jambons

L’arbre lui c’est le donneur-fou
De tant de dons
Des dons partagés, des dons communaux
Je te donne et tu me donnes
Une symbiose nécessaire pour milieu austère.

Mais surtout cet arbre est une splendeur faite arbre
Il est d’une esthétique à toute épreuve
Isolé au milieu de son champ de poussière
Il est un havre de lumière
Sous lequel il doit être bon de s’endormir
Tant de rêves de fruits et de germes
D’îlots en terre sèche
De soleil atténué
Tant de rêves de chlorophylle ailée
Qui dessine un entrelacs de branches
Amoureuses à souhait.

Carole Radureau (17/02/2019)

Le chêne séculaire de Monte Barbeiro, région de l’Alentejo au Portugal

Concours de l’arbre européen 2019-02-17

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 17 Février 2019

« Je dis amour, et le monde se peuple de colombes.
Et chacune de mes syllabes apporte le printemps. »

Pablo Neruda – La centaine d’amour

Au rendez-vous des amoureux
Le cœur est roi
Et l’arbre son messager
Un fils du lendemain

Au rendez-vous de la forêt
Un arbre pas comme les autres
Et sa légende pour expliquer
Sa forme particulière

Il a le dos rond comme un anaconda
Il a la forme d’un N et c’est ce qu’on nous explique
Il est à l’épreuve du sol, du temps et du moment
Dans le présent il cultive
Sa force vive

Au rendez-vous des amoureux
La forêt et son arbre ont pris le pas du sacré
Il n’y a pas d’arbre qui refuse la fusion des cœurs
Il y a un arbre qui jongle avec la sève des sentiments.

Carole Radureau (16/02/2019)

L’arbre de Nellie, Leeds, Royaume-Uni


Concours de l’arbre européen 2019

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Publié le 16 Février 2019

L’arbre qui rassemble
Sous sa canopée
Les rebelles
L’arbre qui pérennise l’histoire
Dans le cœur des paysans
Sa place est une place de choix
Ses enfants sont de fiers héritiers de la mémoire
L’arbre qui réunit
L’arbre qui soude et qui lève la foi
Vers la liberté
Cette liberté des serfs menée par Matija Gubec
C’est une liberté essentielle
Qui se paie toujours du sceau du sang
Même si les chaînes
Aux chevilles se descellent
Lentement
La lutte paie toujours
Les martyres en sont le socle en sont le point de départ
L’arbre qui est là pour porter l’histoire
L’arbre vieux de 500 ans
Ce sage cet ancien si calme si humble
Imagine qu’il a entendu la trame du complot
Soutenu de son regard d’arbre
La tactique et l’astuce
Imagine qu’il a pleuré quand la torture
A duré
Son vil temps de torture
Imagine qu’il te regarde à présent
Pour ce message-là à
Te faire passer.

Carole Radureau (16/02/2019)

Le tilleul de Gubec, Gornja Stubica en Croatie


Concours de l’arbre européen de l’année 2019

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Publié le 15 Février 2019

Sur une placette tout de maisons
Entouré
L’orme est vénéré comme un ancien qu’il est
Il a traversé l’ère du temps
Chaque jour il était là
Regardant la petite vie
Chaque matin
S’écouler
Les guerres les joies et les peines
Le quotidien de l’homme
Avec ses yeux tournés vers l’avenir
Lui, il était là l’orme
Avec sa force
Avec son ombre
Avec son énergie
Il était puissance pure
Fruit de la vie
Et pour cela on l’aima
Et pour cela
On l’aime encore
On le respecte le vénère le célèbre
Et le fête
Il est une fierté perché du haut de ses 382 balais
C’est un orme-phénomène unique en Europe
Imaginez vivre au pied d’un tel monument !

Carole Radureau (14/02/2019)


Concours de l’arbre européen de l’année 2019

L’orme de Navajas en Espagne

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Publié le 14 Février 2019

L’histoire aux arbres
Prête
Souvent un mauvais rôle :
Celui de « complice » du crime
Là où l’on inflige la cruelle
Morsure
De la torture
Là où l’on inflige
La cruelle blessure
De la pendaison
Sur la sève
En le cœur
Sur le feuillage
En la raison
L’arbre pleure
D’amères larmes
Des larmes essentielles
A la construction de sa canopée.

Ici les serfs étaient battus
Ici l’arbre s’est démultiplié
Comme autant de mains
Tendues vers le ciel
Grandes ouvertes
Un message de liberté.

Carole Radureau (11/02/2019)

Concours de l’Arbre européen de l’année 2019

Le tilleul du château de Raudoné en Lithuanie

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Publié le 13 Février 2019

Trônant comme une tête couronnée
En plein milieu des marais
Son aura a pris du médiéval
Un style particulier
Et ses branches sont comme autant de boucles
Qui frisent
Alentour.

Il est en cheveux et c’est tant mieux
Mais en fait ce sont ses glands
Qui frisottent abondamment
Leur petit chapeau est crépu comme le temps
Et leur figure à croquer
Assurément.

C’est un chêne majestueux un comme on n’en fait pas deux
Il est époustouflant
D’une beauté simple et pourtant
Son visage se fond dans le décor
Bucolique à souhait
Depuis au moins 300 ans
Ce décoiffé mire ses printemps d’un souffle léger.

Sa chevelure est une aventure décourageant bien des geais
Et les écureuils ont fui : trop amers les glands
Foi de chêne, lombard s’il vous plait
Je n’invente rien c’est de la botanique
Si cela vous dit votez pour lui
Seule une légende lui manque
Pour étoffer sa coiffure décontractée.

Carole Radureau (12/02/2019)

Arbre européen de l’année 2019

Vénérable chêne lombard près du village de Rani Lug en Bulgarie

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 11 Février 2019

……Le messager de l’espoir…..

Plus bas que terre
En-dessous de la terre
Mes racines il y a
Et sur le sol
Assise est
Mon assise
Essentielle.

Allongé comme un boudha
Eveillé comme lui-même
Je puise au fond de moi
La vérité et le savoir.

J’envoie d’où je suis
C’est-à-dire au plus près du plancher
Chaque pensée chaque méfait chaque malheur
Au plus profond des ténèbres
Par mes racines :
Ascenseur vers le néant.

Même à terre je suis-je vis- je crie
Même à terre on me voit me respecte
On m’aime
Je ne suis pas celui qui a hissé ses bras
Au-dessus de la tête des nuages
Je ne suis pas celui qui toise et qui juge
Je suis celui qui reçoit les fesses
Les intimités les caresses les tristesses
Plus bas que moi se trouve l’au-delà
Auquel je suis connecté
Pour cette raison
Je suis sacré.

Carole Radureau (10/02/2019)

Arbre à terre, Krasnystaw en Pologne

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Publié le 14 Octobre 2018

L’aigle amoureux du liège (Arburacellu)

Si le liège dans sa grande poésie
Cartographiait ses veines impatientes
Les ailes lui pousseraient comme
Ailes de l’absent
Et le fruit béni de son écorce
Tomberait de lui-même.

Lui, Acellu,
Aigle impérial qui jamais n’oblitéra ce nom-coup de couteau
Il avait développé un amour infini
En creusant dans les rides de papier brûlé
Les anfractuosités
Les nerfs souples et tendres
Les grottes comme des aires
L’écorce qui cède son jus de vie
Après d’ardents combats.

Il s’en était épris et de passion première
Si fort il aimait son chêne-liège
Qu’il l’étreignait tel un duvet nécessaire.

Une fusion naquit dans ce terroir aux légendes
Chantantes belles foisonnantes surréalistes
Acellu chaque jour épousait forme d’arbre
Se plaisait à immobiliser ses ailes
A laisser en lui circuler une encre de chlorophylle.

Se fondre
A l’aimé telle une copie éternelle
Une communion tellurique :
L’animal le végétal
Ne manquait
Qu’une pierre pour clôturer le vœu.

Ainsi naquit l’aigle-liège
Certains diront que la main de l’homme y a glissé son pli
Un qui pourtant est un fruit chaud et mûr
Une canopée a épousé des serres
Des yeux perçants ont fermé leurs paupières sur
Un regard tendre.

La vie unit toujours ceux qui s’aiment
Elle les unit parfois si étroitement
Que le cœur en soupire d’aise
Le cœur aime que l’on serre sa moitié
A en épouser les contours.

Carole Radureau (13/10/2018)

L'arburacellu ? 


C'est un chêne-liège. Una suara  dont la circonférence du tronc à la base est de 4 m, sa hauteur est d'environ 15 m et son âge estimé entre 200 et 250 ans. La hauteur du rapace  - d'où le nom d'arburacellu  - 2,60 m et son envergure d'aile à aile 4,50 m 

Son écorce crevassée lui fait d'exceptionnelles protubérances qui lui donnent cette forme originale et unique, un air de rapace protecteur avec ses ailes déployées   
A priori ce chêne liège à survécu après avoir été frappé par la foudre, son cœur étant brûlé, il a très certainement, par l'aura qu'il dégage, protégé depuis deux siècles des troupeaux de chèvres, moutons et bovins et continue à l'heure actuelle.  
Geais des chênes, grives musiciennes, mésanges et autres petits passereaux l'habitent, quand on s'approche tout doucement on entend un gazouillis permanent, pourtant d'autres chênes se trouvent à proximité mais tous nichent dans celui-là… 

Si vous souhaitez donner cette année votre vote à l'arburacellu : 

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 13 Octobre 2018

Ce blog de poésie a été créé pour partager des textes, des expressions différentes des amig@s et amigos de passage

J'aimerais que cet appel de l'arbre vous inspire, qu'il vous mette en tête quelque chose comme :

"Tiens, si je voulais exprimer mon malaise du devenir des arbres, comment pourrais-je utiliser mon art, mon talent, mon expression pour ce faire ?"

J'avais adoré à une époque de ma vie travailler avec les enfants de maternelle sur des activités manuelles et l'une de celles qui m'avait marquée était celle que j'avais adapté pour eux de peintures d'arbres inspirées par les tableaux des peintres (style pointillisme avec des cotons tiges et de la peinture).

L'arbre est un thème qui peut recouvrir toute forme d'expression.

Avec les mots, ce qui est très beau c'est que l'on peut, comme je le souhaite se faire les porte-paroles des arbres du monde. Un peu comme si l'on transcrivait leurs messages déposés dans nos pensées la nuit quand la lune, complice, se fait entremetteuse.

Voilà, si ça vous dit, ce blog attend avec impatience vos expressions. Sinon, militez au quotidien car l'avenir de la planète ou ce qu'il en reste est sans doute encore un peu entre nos mains.

Caro

Shihuahuaco : AVANT

Ecoutez ma parole
Je suis la voix des arbres
Du cercle polaire où nul ne nous parle
A l’Océanie aux lèvres de manioc
Une chorale verte onduleuse
S’élève au vent mauvais.

C’est une voix pure
Mélodieuse
Unie et concentrée
Qui crie clair
Qui veut aussi chanter
Clamer
Réciter
Rimer dessiner sculpter se hisser
Comme une seule
Au-delà des océans des nuages des volcans
Au-delà de l’horizon du fer du béton des prisons.

Ecoutez mon message
Érudits druides peuples originaires qui savez écouter
Vous aussi
Citadins citoyens du monde à la corde sensiblement arbre
Surtout écoutez vous autres
Décideurs
Pilleurs
Pollueurs
Accapareurs de terre
Décapitant nos cimes si longuement élaborées
Arrachant aux scalpels nos racines-utérus
Pas un gramme de nos chairs qui ne volent en fumée
En bois de chauffage en meubles rares ou communs
En instruments de musique en objets bourgeois ou non
Qui ne crie Ya Basta !
Qui ne hurle Ya Basta !
Qui ne gémisse imitant la plainte de l’égoïne
Pour terminer en bruine fine en particule
Un petit son plaintif
Répercuté par le charango
La charnière d’une porte
Un cri de cageot qui geint son dernier mot
Avant
Le bûcher.

Vous
Qui tremblez quand l’arbre chancelle
Vous
Qui frémissez quand la forêt s’effondre
Avec
Sa vie
Avec son âme
Avec son espérance et son éternité
Ecrivez nos messages
Dessinez nos souffrances
Dressez de mots des couronnes évidentes
Qui allumeront sur la toile sur les murs
Des souffrances interminables
Des souffrances qui commencent
Qui pourtant semblent se terminer faute de cris
A crier.

Que votre talent soit notre lutrin
Pour y déposer
Délicatement le cri de fiel qui rêvait de miel
Des frères arbres
Des frères qui s’élevaient sans s’en faire
Ayant besoin de temps pour ce faire
Que l’on a arraché sans une larme
A la terre-mère la nourricière.

Carole Radureau (04/10/2018)

Shihuahuaco : APRES

Shihuahuaco : APRES

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