l'arbre qui fait parler de lui

Publié le 9 Septembre 2021

 

……campagne magnanvilloise…..

 

Ils l’ont pris pour cible

Sur son tronc ils ont peinturluré

La marque du sentier

Nul ne l’ignore quand il chemine

C’est lui !

L’arbre qui porte et pourtant ne signe

 

Aussi il a décidé de protester

Portant son bras, son long bras

Pour l’asséner

C’est qu’il aimerait

De son coude dessiner

Une image forte et forte

Un beau bras d’honneur

Comme il se doit

 

Mais il est arbre et son bras, branche

Sa sève qui bouillonne

Bouillonne sans grand cru

Il a tourné son désespoir

Vers sa racine-mère

La forêt

Ce qu’il en reste

Ce peu de pitié résidant dans ce bosque

Histoire de dire : « on a pas tout croqué ! »

 

Peu importe le poète passe et voit

Il comprend qu’il ne comprend pas

Peu importe le poète passe et dit

Il emporte-emporte bien fort avec lui

La force de l’arbre anticonformiste

Celui qui dit celui qui fait celui qui imite

Celui qui trimballe

En ses gènes la vigueur du métal

La grande détermination des gagnants.

 

Carole Radureau (09/09/2021)

 

L’arbre anticonformiste
L’arbre anticonformiste

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #L'arbre qui fait parler de lui

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Publié le 19 Juillet 2021

Par by Frances W. Horne for Flora Borinqueña — http://207.156.243.8/emuwebnybg/pages/common/imagedisplay.php?irn=113660, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1539471

Je suis le bois léger

Poussant sous les tropiques

Dont le nom espagnol vient de radeau

Dont de doux noms me vont comme un gant

Pripri, fwomagé mapou, patte de lièvre

Et vous me connaissez mais pas sur pied

Donc vous ratez ma magnifique floraison

Je suis le roi des matériaux composites

Qu’elle est puissante ma notoriété

On me cherche et me plante et me trouve et me coupe

Mais bientôt sans doute on ne me trouvera plus

Voilà que depuis le covid on se rue sur moi

Si bien qu’ils en arrivent à appeler cela :

Fièvre du balsa

Ils ont goût de moi, j’entre dans tant d’objets

Ils s’en fichent de tout déforester

Créer des friches

Des problèmes communautaires

Que le profit que le profit

D’un coup je me sens frère du caoutchouc

Et cousin du quina

Dès qu’un rush s’abat sur nous

C’est comme pour l’or, rien qui ne les arrête

Rien qui ne les combat, ne les abat eux qui ne savent qu’abattre

Débiter et piller :

8139 alertes de déforestation entre mars 2021 et juin 2021

1 alerte = équivalent de 2 terrains de basket

 

Moi qui suis le roi des bateaux, les radeaux qui flottent

Légèrement, avec aisance

Je m’en irai volontiers à vau l’eau

Leur damner le pion à ces pilleurs à deux balles

Ma tête bien calée dans le kapok de mes entrailles

Je dormirai sur l’eau

Mon dernier bois

Sauvé pour la circonstance

J’écrirai une page de renaissance

Allant m’implanter ici ou ici bas

Là où l’on me respecte

Prend soin de moi

Quoi, moi, le balsa

Ne suis-je pas précieux

Comme le sont toutes les espèces de cette planète ?

 

Carole Radureau (19/07/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #L'arbre qui fait parler de lui

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Publié le 3 Avril 2021

3. Les vocations du tilleul – Jacques Lacarrière

Echo de poète

Jacques Lacarrière a attendu 30  ans pour oser par écrit cet aveu : un tilleul fut son 1er maître. Il relate cela brièvement dans Chemins d’écriture et plus longuement dans Le pays sous l’écorce.

 

Enfant, j’aimais dès le printemps m’installer dans les hautes branches du tilleul, dans le jardin de mes parents. Nous n’avions qu’un seul arbre en ce royaume étroit dont une moitié, cultivée par ma mère, regorgeait de framboises, de groseilles, de rhubarbes et de fleurs patiemment arrosées et dont l’autre, pour des raisons inexpliquées, demeura des années à l’état sauvage. Une simple allée séparait ces deux mondes, celui des herbes sages, celui des herbes folles et, en parcourant cette allée, j’avais le sentiment d’être à l’orée de deux promesses, sources de joies futures….

Le tilleul poussait juste à la limite de ces deux espaces, au bout de l’allée. Lui aussi, entre sa base et son sommet, recelait deux domaines opposés : ses parties basses étaient taillées, son tronc chaulé contre les parasites ; mais dans ses parties hautes (où nul à part moi n’accédait) bruissait un monde d’oiseaux et de rumeurs secrètes. De là-haut, assis sur la plus haute fourche, je dominais sans être vu tous les jardins environnants. J’observais les merles, les pinsons, les mésanges qui venaient se poser près de moi quand j’avais la patience de rester longtemps immobile ; je suivais de minuscules et vertes araignées tissant leur toile entre les feuilles ou les iules qui couraient sur les branches dès que j’en soulevais l’écorce. A force de demeurer là, silencieux, dans le roulis vert, fermant à demi les paupières pour mieux faire scintiller le soleil dans mes yeux, bercé par le vent comme en quelque hauban, je naviguais des heures au cœur des ondes et des souffles, en un murmure d’êtres et d’esprits, subtils comme des elfes en gésine enfantant pour moi seul les fées de mes jeudis……

 

Jacques Lacarrière (Chemins d’écriture, collection Terre Humaine)

 

Tilleul au cœur de l’homme a déposé un

Halo d’elfes empressés de connaître

Le chant battu sur la peau tendue d’un tambour

Battant le rappel des ondes

Tilleul dont la canopée attire un sillon de vies

Comme une fourmilière l’autoroute à gendarmes

La maison de dame mésange et puis toutes les histoires

Développées en son duramen

Tilleul qui en chaque enfant a fait naître des vocations

Sont-ce tes fées aériennes et soyeuses que l’on entendit 

Susurrant à nos oreilles des rêves immenses des chemins

A parcourir des histoires à raconter à l’ombre de ton pied ?

Tilleul dont je ne connaissais que la canopée, l’ombre

Fraîche, comme une couverture au parfum de rêve

Comme une puissance protectrice de la petite maison aimée

Tilleul que je gravissais pour détacher tes fruits en papillotes

Tes miracles ailés

Leur parfum n’entête pas, infuse en les sens une histoire de permission

Une envie d’y revenir pour tresser la matrice de ta veine joyeuse

Tilleul dont la présence offre un seuil où rêver

Observer attendre compter décompter fulgurer méditer

Je ne me tairais pas tant que ton miel en fusion

Ravira la faune et mon humble glotte.

 

Carole Radureau (03/04/2021)

 

 

…….poésie d’avril 2021….

……pas un jour sans poème…..

 

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Publié le 8 Décembre 2020

8. L’arbre

 

……31 poèmes d’amour à la terre-mère pour en finir avec 2020…..

 

L’arbre est parti

Le grand pin noir d’Autriche

L’ami des oiseaux

Mon ami toutes ces années

Nous ne pouvions plus rien pour lui

J’avais pourtant essayé

L’arbre n’était pas chez nous pourtant

Chez nous il donnait :

Par exemple il donnait un espace aux tourterelles

Pour s’y protéger des vents, des froids

Il donnait des pommes de pin pour démarrer le barbecue

Il donnait un point de vue pour bibi

Il donnait des branches d’appui pour le chant du merle l’observation des tourterelles (l’espionnage dis-je)

Il donnait de belles mélodies l’été

Et il donnait des centaines de nids de chenilles processionnaires

Qui pourtant donnaient à Carbonero ses protéines quotidiennes

L’arbre était donc condamné

Personne n’avait répondu aux sollicitations de faire quelque chose pour lui :

De le protéger des parasites

De faire quelque chose de naturel

De limiter les dégâts

3 ans de vaines réclamations

Non, l’arbre était sur des terres minées

Désengagement d’un côté

Abandon de l’autre

Peur des retombées sur la santé publique :

Ni une ni deux

L’arbre est tombé

35 années de vie pliées en 2 heures : l’arbre est mort mais

Peut-être pas :

Restent ses racines semble-t-il que les réseaux racinaires continuent :

Je l’espère.

C’est nous qui avons demandé son départ

Notre vie valait plus que la vie d’un arbre

C’est dur à admettre

La vie d’un homme vaut-elle la vie d’un arbre vaut-elle la vie d’un homme ?

Hein !

Il nous reste un grand vide

Il nous reste une grande peine, enfin surtout pour moi

J’ai la faiblesse de l’enfermement du sans cesse

Je m’accroche aux éléments naturels et à ce qu’ils véhiculent de vie

Je crois que je manque d’espaces naturellement naturels

De quoi me ressourcer

Il faut se reconnecter avec ce que l’on a et l’on a…..

Démunis nous ne sommes

Simplement hommes faibles et fragiles

Qui se croient au-dessus de tout.

 

Je réfléchis à donner à la petite faune un autre arbre

Un grand arbre pour compenser

Ou de petits buissons plein de fruits, de refuges :

Ça, nous le faisons mais cela remplacera-t-il le grand pin noir d’Autriche ?

 

Carole Radureau (04/12/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère, #L'arbre qui fait parler de lui

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Publié le 11 Novembre 2020

 

La vie d’un arbre vaut-elle la vie d’un homme

Vaut-elle la vie d’un arbre, hein ?

Je suis l’arbre qui dessine le monde

Le monde nouveau

Celui où la vie de l’arbre

Vaut la vie de l’homme.

 

Eh oui autrefois ne valait guère

Non plus la vie de l’homme

Moi qui vous parle du haut de mes 500 balais

Et quelques poussières mal placées

J’en ai vu des ans et des nuées

Des mauvais temps et des disettes

Des risettes et des espérances

Pour l’homme mais aussi

Pour l’arbre.

 

On pense à nous quand nous sommes sur le point de tous disparaître

Peu importe notre tour de taille

Rien ne les arrête, les hommes, les mauvais hommes

Ceux qui ne pensent que destruction

Des robots mangeurs d’arbres ils ont pu créer

Imaginez, cela, arbres, vieux arbres de nos contrées

Juste fiers

Chaque année

De rendre au sol des kilos de châtaignes veloutées

L’homme, le grand homme avec sa machine mangeuse de forêt

Avec ses satellites et tous ses espions

Même pas foutu

Sur une planète de trouver un remède pour un petit virus

 

Je vous dis ça de ma hauteur

Je ne suis pas scientifique

Sceptique tout au plus face aux grandes salades des hommes

C’est qu’ici pour me détrôner il en faudra plus d’une

De machine mangeuse d’arbres

J’ai su me déboubler, devenir ville, canopée

Passage secret et de mon tronc creux

Se vivent mille vies toutes utiles à cette terre

 

Ici dorment les souvenirs de mes confrères

Des souches de mémoire dont les hommes aiment parfois

Trouver des images des ressemblances des symboles

C’est qu’ils ont besoin les hommes, les sympathiques,

Les sympathisants de notre peuple

De trouver des réponses aux questions existentielles qu’ils se posent

Evidemment

On ne pourrait être optimistes

C’est que les cycles se succèdent et peu de ceux-là sont positifs

C’est à n’y rien comprendre pour celui qui n’a pas étudié la pleine conscience

Moi l’arbre, très vieux et très sage

Je connais la pleine conscience et la méditation

C’est ce qui me tient en vie de tout là-haut je regarde le monde

Comme il ne va pas mais je n’en fait pas un problème, non

Je suis un arbre pragmatique, un qui vit chaque instant comme le dernier

Sait en profiter

 

Je lâche mes fruits sur un papier de velours et le buvard de leur chute

Tinte en mes veines comme une cumbia sans précédent

Je rumine une à une des petites piques de la bogue

En songeant aux tangos voluptueux et rêvés des argentins

Et m’endort au son des claquettes, des castagnettes et des vibrations

Du flamenco

 

Je suis l’arbre pragmatique qui se pose sans cesse la question :

La vie d’un arbre vaut-elle la vie d’un homme

Vaut-elle la vie d’un arbre, hein ?

 

Carole Radureau (11/11/2020)

Merci Serge pour le lien vers la chaîne, je crois que j'ai trouvé le châtaignier

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 19 Septembre 2020

L’arbre qui voulait voir la mer

Etirant ses racines apparentes

Ces grosses pattes d’éléphant déposées sur le sol pauvre de la selva

Allongeant sa volonté

Déployant ses pieds bien au-delà, rentrés

Il parcourait le monde il allait droit devant

Il rencontra des chimères

Des quetzals

Des colibris aux tons délicats de pierres comme piqués par l’aura du monde

Il marcha à pas de velours sur une terre rouge comme le sang

Cette terre Guaranie…..

 

Il voulait voir la mer

Oh ! Comme il le voulait

Cette ceiba cet arbre de vie ce fromager

Du plus haut de sa cime là où

Les harpies convolent et nichent

Ce perchoir à singes et à oiseaux

Ce géant de la canopée avec son petit cœur de duramen

Tendre si tendre que le bruit des vagues

Lui manquait….

 

Oh ! Comme il lui manquait

Pourtant il n’avait jamais entendu chuchoter l’écume

Bruire le vent dans les feuilles des algues

Il n’avait jamais entendu ce grand orchestre des mouettes et des goélands

Tout habitué qu’il était à l’orchestre de la jungle

Mais il avait en lui un quelque chose qui lui parlait

Comme un vide

Comme une évidence.

 

Parvenu sur la plage

Bien fatigué il était mais heureux

S’étendait

Face à lui

Un bleu

Infini

Il y avait un peu de mouvement

Des larmes de coton blanc venaient s’échouer à ses pieds

Comme s’il était là aussi

Un arbre de vie

Vénéré.

 

Il se sentait bien face au calme interminable

Calme dans les sons naturels et vivants

Calme de la paix de l’âme

Reposant à ses pieds la furie du tumulte

Comme déposant un charivari empêchant de penser

(L’ego des hommes l’avait atteint lui aussi)

Il avait décidé de prendre pied

Il serait le premier de son espèce

Riverain

D’un océan fruit des lumières

Fleurs de corail de la canopée

Il serait un phare, un guide, un perchoir comme il savait le faire

Il prêterait main forte aux marins perdus hommes et animaux, sirènes, créatures marines

Il sourirait à la vie au large

Il réciterait des vers appris dans le livre sacré des Mayas

Il en profiterait pour faire le point sur sa vie d’arbre

Sur les enseignements.

 

Chatouillant ses racines géantes

Ses doigts de pieds de la selva

L’écume s’effaçait, prudente

Elle ne voulait pas éroder ces pieds de géant

Ils avaient marché depuis si loin

Là-bas dans la verte forêt menacée par les flammes

Menacée par les hommes et par les inconsciences collectives

Ici l’arbre avait frais, avait humide, avait eau, avait gouttes, avait bruine

C’était cela son trésor

Ce qui ferait courir le monde maintenant

Car le chaos était bien amorcé

L’écorce terrestre déjà consumée

Lui, l’arbre il avait voyagé pour le dire

Mais personne

Non, personne

N’avait compris son langage

Son message.

 

Carole Radureau (19/09/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 7 Juillet 2020

Sur cette image de Serge

Sur cette image de Serge

Jadis
les arbres
étaient des gens comme nous

Mais plus solides
plus heureux
plus amoureux peut-être
plus sages

C'est tout.

Jacques Prévert
Arbres
Gallimard, 1976

L’arbre a la sagesse du tronc

La délicatesse des veines ouvertes sur le monde

Il décide parfois d’imiter les formes humaines ou

Est-ce le temps qui nous joue des blagues

Mettant ici un museau

Ici des bras

Ici des oreilles

Ici des yeux pour sculpter un visage

Comme un interlocuteur précieux.

 

Avec sa tête de Bourriquet

L’enfance est là sur les pas de Winnie

Avec sa tête de lama

Elles sont bleues les crêtes lointaines de la cordillère

Avec sa tête de sanglier de cochon de pécari

C’est la nature-même qui s’invite à la table du déjeuner

Avec son groin de rucher

C’est tout un monde qui vit et grouille en lui.

 

Le bois a gémi trois perles de duramen

La racine a pétri trois grammes de champignons farcis

La sève a écrit trois lignes de poésie des bois

Le feuillage a compté jusqu’à trois

Puis s’est jeté dans le vide

Que la litière est moelleuse pour accueillir le sacrifice de l’aube

Que l’humus sent bon la chair ferme de la terre

Comme elles sont généreuses les fourmis découpeuses de mes feuilles

Comme elles sont drôles les abeilles charpentières

Tout est imité, copié et l’oiseau s’y met aussi

Singeant la complainte des hommes qui ne se tourne que vers eux-mêmes

Dans la fumée rose du matin qui se lève le merle

A imité nos cris

Il en a fait une ritournelle destinée aux oreilles de l’arbre

Qui n’en a pas encore.

 

Carole Radureau (07/07/2020)

 

 

 

 

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Publié le 21 Novembre 2019

 

 

Comme une figure de proue

Au milieu du champ

Comme un phare aussi

Eclairant la nuit campagnarde

Remarquablement sculpté

Comme de la main d’un artiste

Tout rond tout frais tout élevé

Il domine son environnement

Lumineux et sincère.

 

Ces anciennes compagnes les vaches

Broutant ses feuilles

Egalisant sa base

Peu à peu

Le sculptèrent

Sans jamais être primées.

 

Et lui, il est là

Le chef d’œuvre oublié.

 

Oublié des compagnes

Oublié dans la campagne

Mais pas tant que ça

La preuve :

Le voici devant vous pour dire

Oui je suis bien,

là,

A ma place.

 

Carole Radureau (21/11/2019)

 

Concours de l’arbre de l’année 2019

Le chêne de la commune de Tombeboeuf (47)

L'arbre de la Nouvelle Aquitaine

 

5534 votes à ce jour

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 19 Novembre 2019

 

Je suis un paysage mon tronc est un village

Mes branches une forêt de nuage

Mon passé un conte de fées.

 

Il y a mon dehors

Et

Mon dedans

Mon extérieur tout d’écorces

Avec une niche pour l’adoration que je recouvre

Chaque année un peu plus

La coquille se referme sur ce vœu pieu

Qui ne me convient guère.

 

Car moi,

Je suis

L’arbre de vie

Le petit frère d’Yggdrasil et du Ceiba Maya

L’arbre des druides et des korrigans

Regardez mon aura

Vous entrez direct dans la forêt de Brocéliande

Vous plongez dans la magie

Vous adorez les histoires de fougères

Les rêves de macareux et les passions du vent

Dans les Monts d’Arrée.

 

Je suis celui que l’on vient consulter

Quand la peine est trop lourde

La joie trop grande

L’espoir un peu pain-perdu

La quête

Initiatique

Je suis le père des chemineaux des conteurs

Des bardes des poètes.

 

A eux

Je prête

Une plume d’écorce vieillie

Et une encre de veine aguerrie.

 

Moi je suis tout entier un paysage un village

Une âme un dolmen une histoire bretonne

Un beurre de vache Froment du Léon.

 

Carole Radureau (19/11/2019)

 

L’arbre breton : le chêne de la commune de Plénée-Jugon (22)

Mon favori au concours de l’arbre de l’année 2019

Il a reçu ce jour 1509 votes.

Ci-dessous le site du concours pour votre pour votre arbre préféré et le lien du Krapo arboricole avec un article sur cet arbre.

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Publié le 23 Mai 2019

Sur cette image on voit encore le tronc du pin à gauche

Sur cette image on voit encore le tronc du pin à gauche

La canopée s’est envolée
Et avec elle la maison des oiseaux.

Comme le bâtiment est vite démonté
Alors que la hauteur s’acquière si
Lentement.

La résine a sué son sang et son eau en larmes
S’est répandue sur la terre.

La résine a embaumé l’air qui voulait se réchauffer
Non pas au feu de sa matière
Non, juste au feu des rayons timides.

Le grand pin git sur le sol
Ses pièces sont détachées
Avec lui son frère épicéa est tombé la veille
Sans un cri
Je crois que les deux n’ont rien vu venir
Nous non plus n’avons rien vu venir
Un bruit de tronçonneuse a jaillit soudain
Il ne restait déjà que le tronc.

Pas de temps pour la lutte intégrée
Pas de temps pour tergiverser
Pas de risque à prendre avec les processionnaires
La tronçonneuse est une seule vérité.

Les roses seront tristes sans l’ombre piquante
Du pin
Les voisins n’ont plus que l’ombre de mes roses
Comme firmament
Même si le fléau est une nuisance pour les enfants
Les allergiques, les animaux
Il existe des solutions :
La société n’a pas de temps à perdre
Le temps c’est de l’argent
Et l’environnement face à l’argent
Ne compte pas.

Carole Radureau (23/05/2019)


Voilà la mocheté du paysage chez les voisins......le bâtiment au fond est la caserne de pompiers de Magnanville (Mantes)
Voilà la mocheté du paysage chez les voisins......le bâtiment au fond est la caserne de pompiers de Magnanville (Mantes)
Voilà la mocheté du paysage chez les voisins......le bâtiment au fond est la caserne de pompiers de Magnanville (Mantes)

Voilà la mocheté du paysage chez les voisins......le bâtiment au fond est la caserne de pompiers de Magnanville (Mantes)

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Rédigé par caro et hobo

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