fragments de vivarais

Publié le 4 Mars 2022

......fragments de Vivarais.....

 

Sur le chemin ensoleillé

Je marcherai

Il est par-là, le printemps

Si tu suis le sens du vent

Le découpé des feuillages dans le ciel

 

Par le chemin ensoleillé

J’irai

Quoi qu’il en soit car il faut

Cheminer chaque jour comme l’on

Ajoute une pierre à un cairn

Comme l’on ajoute une pierre à nos âges

 

Sous le chemin ensoleillé

La mère

Chauffe

Chauffe ses vieux os pour nous les rendre

Si neufs

Cet acte d’amour essentiel

Comment ne pas le voir

Comment ne pas le prendre

Pour ce qu’il est vraiment

Pourquoi tout salir tout polluer tout détruire :

Mauvais enfants !

Dit cette mère qui pourtant

Ne punit pas sévèrement

 

Au-dessus du chemin ensoleillé

Dame soleil dont c’est l’œuvre

Observe et ne juge pas

Elle est bien trop érudite

Elle a bien trop de siècles à son compte

Pour ne pas regarder cela sans l’œil de la sagesse

C’est comme un jeu d’enfants

Un jeu de petits soldats de plombs

Ou de plastique parce que c’est moins cher

Qui s’exercent au rapport de force

Sans se soucier de la mère

Sous eux

Sans se soucier de la Dame Soleil

Sur eux

Qui un jour diront :

STOP !

YA BASTA !

Vos conneries ont assez duré

Balayons ce monde-ci

Reconstruisons

Une énième fois

Combien faudra-t-il de siècles

Pour que les garnements comprennent ?

 

Sans le chemin ensoleillé

Nos yeux n’auraient plus d’espoir

Nos âmes se dessécheraient

Nos rires tomberaient dans le couloir du temps

Nos cœurs se feraient tout petits

Nos mains ne serviraient plus à rien

Mais le soleil est là, sur le chemin

On le voit,

On le photographie,

On le sent,

On pourrait même le toucher

Avec sa force

Avec son énergie

Avec sa puissance démultipliée

 

J’ai confiance en la nature

Dans toutes ses composantes

J’ai confiance dans les êtres qui prônent

Le discours de sages

Et pour qui

L’essentiel

C’est la vie.

 

Carole Radureau (04/03/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

 

Sur le chemin ensoleillé

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 1 Mars 2022

Fable de la pierre, la mousse et la primevère

Tout droit inspirée de Serge pour le titre et pour l’image

.....fragments de Vivarais......

Il était une pierre
Toute nue sous sa minéralité
Qui songeait malgré elle
Comme l’hiver était long et froid
Non pas tant dans son aspect physique
Aussi dans son aspect de cœur
La pierre était seule, elle
Envoyait des ondes esseulées dans le ciel
Où l’on sait que résident des tas d’étoiles
A l’écoute
Et tout soudain, au bout d’une longue ère
Dans laquelle la physionomie de la pierre
En rien ne changeait d’apparence
Et tout soudain, voici que quelque chose
S’incrusta en elle
Comme une petite épée de douceur
La piquant
Joyeusement.

La mousse était arrivée là, par hasard
Où bien, était-ce le cadeau d’une étoile dans le ciel
L’une des Pléiades par exemple
Elle avait besoin d’un support pour se reposer
Elle avait beaucoup voyagé
Ici cette pierre nue, seule, terriblement seule
Oubliée de tous
Depuis des siècles et même, même,
Le lichen, même l’humidité n’avaient pas voulu d’elle
Ah ! se disait la mousse !
Quel beau réceptacle !
Allons-y, cela ne coûte rien d’essayer
La voici qui s’intègre
La voici qui s’incruste
La voici qui prospère
La voici qui recouvre
Sans un mot
Tout en douceur, car c’est très doux la mousse
Ça réchauffe, c’est réconfortant, c’est très isolant
La pierre semblait comblée , elle offrait son sein
Elle offrait sa fesse, elle
Offrait son cœur
Et tout y passa.

L’on ne voyait plus rien de sa minéralité.
Juste
On la devinait.

La fable maintenant  parlera de pierre-mousse.

Pierre-mousse en osmose
Doublement accomplies
Fusion sacrée, grande vague d’espoir
De continuité
De dynamisme
Cache pour les insectes
La vie qui grouille
La pierre super ravie
La mousse pleine d’énergie
En demandant toujours plus

Voici qu’une petite teigne un jour
Se fait en elle
Oh ! pas grand-chose de grave
Une pelade comme cela arrive parfois
Tout simplement un oiseau ayant accroché ses pattes
Dans sa chevelure
Tout à coup la mousse ressent une piqûre
Comme une tendre pique d’épée dans sa peau lancinante
La pierre ensuite la ressent également
Une intruse !!
Le duo se sent blessé
L’osmose elle est faite de deux éléments, non de trois
Pierre-mousse n’est pas spécialement offerte aux migrants
Mais voilà cette migrante-là est belle
Elle a une jolie petite rosette au cœur
Des feuilles qui s’étalent comme un parasol
De plus sa couleur est vive
On dirait un petit fruit de soleil
Laissons-la faire dit pierre-mousse
Nous avons encore une petite place au soleil
Pour offrir nos supports à la fleur.

Dame primevère est une visiteuse opportune
Elle a toujours le dernier mot
Elle rêvait d’un support tout de douceur et de minéralité
Pierre-mousse avait l’énergie recherchée
Elle avait créé un écosystème
Juste dans ce petit coin de forêt
Un espace où croissent et se croisent le végétal, le minéral, l’animal et les ondes de l’espace
Pierre-mousse était une poésie à laquelle manquait
La fleur
La primevère
L’une des toutes premières à fleurir dans ces terres
Le rayon qui illumine le sol et les yeux,
Le parfum délicat du printemps.

Il n’y pas de morale à cette fable
Car elle se suffit elle-même
La colonisation de la pierre
C’est une histoire d’amour que nous les hommes,
Devons voir et reconnaître
Comme telle.

Carole Radureau (01/03/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 28 Février 2022

Patience

 

........fragments de Vivarais.....

 

La leçon de printemps est encore

Dans un sabot de velours givré

Le ciel veut tout changer

La lumière, elle, est en apprentissage

 

Ce n’est pas le moment d’éclater

Rien dans notre sève, bouillonne

Il en faut plus de la lumière vive, de la vivacité

Pour donner à nos branches le signal du départ

 

Pourtant ça chatouille le nez, ça

Chatouille l’envie de se laisser tenter par la précocité

Le printemps notre maître d’école n’est pas encore

Arrivé

Il a laissé sur le tableau de son absence un message

De retour :

Ce n’est pas le 27 février qui est écrit c’est le 20 mars

 

Pourtant tout semble nous dire le contraire

Et si le jour, le soleil suit le chemin glissant de la terre

Comme sur un toboggan, la

Nuit le froid suit le même chemin avec son cortège

De tremblotements

 

Il faut s’adapter et nous, nous n’avons pas encore appris

A tricoter

L’écharpe en écorce de bouleau pour soigner la migraine

Les mitaines qui laissent échapper

Les bons petits mots de l’hiver

Ni à fabriquer le grog à la sève de bouleau fortifiante

 

Nous ne sommes pas des érudits

Juste des arbres plantés là

Dans un sous-bois qui se respecte

Et qui paraît ne pas vouloir

Suivre la norme actuelle mais suivre

La norme établie par la terre-mère au semblant de son désir.

 

Carole Radureau (28/02/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 27 Février 2022

Serge nous envoie cette galaxie dite de l'aspirateur (c'est pour aspirer les mots et les renvoyer aux étoiles)

Serge nous envoie cette galaxie dite de l'aspirateur (c'est pour aspirer les mots et les renvoyer aux étoiles)

 

Nous ne voulions pas d’une fleur nue

D’une dame Soleil sans rayons

Nous ne voulions pas de l’oiseau

Sans ailes

Ni de la rose

Sans parfum

 

Nous avions

Déjà

Connu le frisson d’un monde

Un monde à nous offert

Sur le milieu d’un plateau

Un monde idéal beau et parfait

Qui n’attendait

Rien de nous

Si ce n’est le respect

Un petit peu d’attention

 

Pas de ho ! pas de ha ! pas de Que c’est beau !

Bon , allez on s’casse

Pour aller terminer la fête au bistro

Ou dans un gros bateau pollueur

Ou dans un avion tout autant

 

Les avions

Déjà

Dessinaient dans le ciel

Des croisillons

Presque parfaits, donnant

L’envie

De planter au cœur du croisement

La flèche du ras le bol

 

Nous ne voulions pas de la rivière

Sans son eau

De la lune

Sans éclat

Des étoiles à la triste mine, sans leur fard aux joues

Nous ne voulions pas de la banquise

Sans glace

Ni de la forêt sans ses arbres

Quelquefois le chant du pic

Voulait

Tambouriner

Il n’y avait plus rien que nos cœurs

Pour recevoir son humeur

Triste et morose

Pic sans bois

 

Nous ne voulions pas de la paix

Quand elle était là

Ne sachant pas la préserver

Nous ne voulions pas de la guerre

Pour nous

Car chez les autres, ça dérangeait moins

Nous avions des colères des rancœurs des indignations

Très sélectives

Comprenant le sens où l’on se situait

Politiquement, socialement parlant

 

Nous ne voulions pas du sang dans les rues

Parce que ça fait désordre

 

Mais nous voulions la voiture les vacances

Le chauffage central

De quoi se rendre au travail

Nous voulions de quoi vivre dignement

Ça, ils nous avaient appris à le faire

Du moins le croyons-nous

mais à quel prix !

 

Mais tout ceci reposait sur un tulle

Si fin

Si léger

Si superficiel

Que chaque jour il s’envolait un peu plus emmenant

Avec lui des vagues de tendresse

Claquant dans le petit bec du colibri

Un baiser d’adieu

Comme pour lui signifier : toi, ils t’écouteront

Dis-leur comme cela est fragile

Comme la beauté est éphémère

Comme le manque de respect, pèse

Comme il y a un juste milieu

Dis-leur comme l’eau est pure quand on ne la gaspille pas

Comme la solidarité est pure quand on la met en œuvre

Dis-leur comme l’union fait la force

Comme l’amour est un lit jamais défait

Quand on sait aimer comme il se doit

En donnant plus qu’en ne voulant recevoir

Car aimer cela convient aussi aux choses de la terre

Elles ne sont pas belles en vain

Parfumées, mystérieuses, telluriques, poétiques, semblant éternelles

Toujours là à resplendir chaque cycle comme si cela ne devait cesser

 

Les choses sont là

Elles ne demandent qu’à être

A puiser dans la conscience la beauté de l’être

La force non de combattre car trop de combats polluent la terre

La force de lâcher prise même si c’est dur

De lâcher prise même si l’on meurt

De ne savoir

Comment faire pour revenir sur ce qui a été corrompu.

 

Le colibri m’a dit :

Ne gâche pas ton sourire

Dans un soutien-gorge de misère :

Vers la lune, libère

La libellule de ton âme

Comme un songe en culotte de lin bleu.

 

Il n’y a qu’une étoile des Pléiades

Pour redonner au sens l’énergie nécessaire

Souris : voilà, éclaircis le mystère

De ton âme partie à vau l’eau

Il faut reconstruire réédifier la pyramide de la conscience

Bêtement sombrée comme le château de cartes

Quand tout va mieux on le laisse choir

L’homme est ainsi fait

Eternel recommencement

 

Donne-moi de ta force colibri par mon cœur saisi dans le vif d’une pose

Donne-moi de ta force Pachamama car je dois te célébrer un peu

Bâtir pour toi une mesa pour y confier mes dons

Que sourie à son tour le catalpa voyant cela

 

Donne-moi de ta force lune dont je ne vois plus le sourire de lait

Avec les forceps de la même renaissance il me faut revenir à l’état

Il y a trop de souffrances sur cette terre

Pour que la mienne s’y joigne

Comme une larme perdue dans la mer

Il y a trop de souffrances, je veux par-dessus tout éveiller la fleur

De l’espérance.

 

Carole Radureau (27/02/2022)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais, #La tête dans les étoiles

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Publié le 29 Novembre 2021

…..fragments de Vivarais…..

 

La fumée sur le toit

Tu vois il ne fait pas froid

Au loin

Bien alignés

En quinconce

Ou deux par deux

Se donnant la main avant d’entrer

Dans la classe de la forêt

Les pins

Verts

Infiniment verts

Qui gardent cette couleur

Comme pour snober l’hiver.

 

Les tuiles sont jalouses.

Elles aimeraient bien un peu de vert aussi

Mais si, c’est permis, on y pense !

La mousse est là pour ça !

 

Ah ! Le hussard sur le toit !

Avec ses beaux yeux de velours d’amande

Et sa dégaine chevaleresque

Certes il avait fort à fuir

Partageant sa gouttière avec les chats

Mais que la vue est belle

Du toit :

Les sapins, les gens, la peste, les macchabées branlants

Dans la charrette à mort

Avec ce petit air de pandémie

Qui sort par toutes les embouchures.

 

Ce n’était pas le même folklore alors

Mais c’était un folklore de pandémie

Ça tombait raide dans la rue

Comme ça sans prévenir

Deux convulsions et du riz au lait collé dans la barbiche

Ah ! C’était du classique !

Maintenant on garde tout ça chez soit

On s’isole, on tousse dans son coude on se morve dans son masque

On compte les morts sur les doigts des journaleux

On ne comprend rien si ce n’est que sur le toit

Il y a un abri.

 

Ah ! vite, sortez l’échelle !

Je veux de ce pas la tester

Voir si j’ai encore le pied marin

Si la gouttière tient bon

Si le paysage est à la hauteur

Avec sa petite chaleur, le toit peut nous réchauffer

Au passage nous attraperons les virus avec le filet

On les jettera au loin, là où le croquemitaine est en grève

Ils n’ont pas encore sorti le chariot à macchabées, ou si plutôt :

Maintenant ça s’appelle un corbillard

C’est plus smart, plus rangé

Plus propre

Evidemment on ne va pas s’en plaindre.

 

J’aimerais bien si je pouvais

Me jeter derrière la glotte un petit coup de gnôle

Du marc de Provence

Un vieux calva de la campagne, du 90° au moins

Bon pour désinfecter les boyaux :

C’est vrai, je suis chimico sensible !

Tout ceci est prohibé

Comme la vie l’est aussi

Rester enfermée, vivre par procuration

Ça ferait le buzz si j’écrivais ma vie ?

 

Une vie d’intoxiquée.

Pas la peine de pleurer, il y en tant à venir des comme moi

Il y en a tant déjà, de ces inconnus, de ces invisibles

Le virus nous a dit de ralentir

L’entendons-nous, l’entendons-nous ?

J’ai sous le coude, le bras et au cœur

Une maladie qui ne demande qu’à s’étendre

Comme un virus

Que l’on ne veut surtout pas entendre

Il coûte trop à chacun de son confort

De son modernisme, de sa bonne vie

Mais les enfants à venir souffriront pire

Ce seront des enfants intoxiqués

Dès leur naissance d’ailleurs ça l’est déjà

Ils n’auront pas la chance comme moi

D’avoir eu une petite vie, d’avoir pu me sentir un peu libre

D’aimer et d’enfanter, d’élever, de nourrir, de faire grandir

Et d’espérer

Avant que de m’écrouler

Ma vie derrière moi

Eux n’auront pas cela

C’est le lot à payer du modernisme

De la belle civilisation et du développement

Pour que la masse profite, il faut que certains s’éteignent

Comme des chandelles mal torchées

Certains consomment

D’autres dépérissent

D’une mort lente, très lente

Qui peut prendre une vie

A attendre qu’une toute petite odeur

Vous coupe l’herbe sous le pied

A défaut d’un gros virus

Qu’on ne peut éviter.

 

C’est l’heure de la complainte

L’heure de l’épanchement

Qui suivant le feu, el humo

Va et s’étend

Tout ceci n’est qu’un rêve

Parfois un vrai cauchemar

Il faut se raccrocher aux tuiles car ce sont les filles des étoiles

Il faut se détendre et regarder la lune

C’est une véritable apparition

Avec son sang d’opale

Elle parle elle pardonne elle promet

Cela ne lui coûte rien à la lune

C’est une mère et une mère

Toujours, ça sait

Ça sait dire oui, dire non,

Ça sait faire les lacets

Ça sait tourner la tête

Qu’on ne voit pas ses larmes

Ça sait toujours pardonner

Ça sait beaucoup lâcher prise avec le recul

Ça sait surtout s’inquiéter

Mais cela ne sert à rien quand on n’y peut rien

Quand on ne peut plus rien pour personne

Ni pour soi-même

Une lune c’est une lumière

On y voit la figure que l’on a aimée

Elle ouvre la bouche et sur ses lèvres

On y lit un poème

Parfois

Devant elle surgit une silhouette

Sur son balai la sorcière- covid

Qui a décidé de faire le tour de la lune

Elle avait des choses à dire, à épousseter

Seulement on n’a rien voulu savoir

Faites le ménage avec mon balai

Disait-elle !

La lune, elle, la comprenait

Elle lui avait fait un magnifique arrière-plan

Couleur argent sur lequel se détachait la

Figure noire de la sorcière- covid

Avec son balai d’or aux poils de cristal

Tout à coup une turquoise est tombée au pied d’un chat

C’était un œil de lune

Comme un de ses rares bijoux d’autrefois

Qui sentaient les ans

Le chat l’a avalé avec à l’intérieur une notice de Buen Vivir

Toute apprêtée pour la gloire.

 

Trop tard !

Le chat a avalé la feuille de route !

La sorcière continue de tourner

Son balai est propulsé au radium

Il ne s’arrêtera plus

A moins que la sorcière butte dans un Nosferatu satellitaire.

 

D’ici là

Le chariot aux macchabées aura bien tourné lui aussi

Et les autres n’auront toujours pas permis

Que cesse un peu le grand train de vie

Qui épuise la vie

Qui intoxique les arbres les gens l’eau la lumière et les rêves.

 

Carole Radureau (29/11/2021)

 

Inspirée par cette photo de Sserge

La fumée sur le toit

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 28 Novembre 2021

 

…….fragments de Vivarais…..

 

Ne me taisez-pas !

Non ! Je veux, clairement glouglouter

Dans les horizons, larmes, perles et gouttelettes

Envoyer

Sans aucune restriction !

Je suis de celles qui ne se laissent pas

Intimider

Par la dépression atmosphérique

Ni par les séquelles d’élucubration :

Je demande la parole !

Ne me coupez-pas

Mon petit robinet de Manneken Pis

Qui comme son nom l’indique aime

Pisser sur les passants !

Je suis celle qui ne rate jamais son tir

Et si par hasard ma petite production

Vous touche, au passage

Sachez y lire mon propos.

 

Ne me taisez-pas !

Seule dans ma forêt

Juste courtisée par des biches et des blaireaux

Avec de temps à temps mon Comte

Qui me fait poser pour la postérité poétique

Je suis bien seule avec mon petit jet

Pour un peu j’en ferais un geai mais celui-ci existe

Et il n’est pas trompeur

Juste un peu copieur.

 

Je n’aimerais pas qu’on me coupe un de ses jours

Le son !

Ah ! non ! Je n’aimerais pas

C’est qu’ici – même – dans le bois de l’ancien temps

Arrivent les mauvaises nouvelles

Les fake news comme portées par le vent

Qui souffle pour les hommes

Un jour nouveau où

L’eau deviendrait rare.

Il n’en faut pas plus pour ma pensée hypocondriaque

Pour d’un volcan de drames ériger mes propos

Je ne suis pas à l’abri des maux de l’homme

même si j’aime bien ne pas être à l’abri de ses mots :

Il y a comme une certaine fierté dans mon cours

Portant le tendre petit nom de Sialinette.

 

Ne me taisez-pas !

Mais chantez-moi ai-je envie de vous dire

Tout en vous éclaboussant.

 

Carole Radureau (28/11/2021)

 

Inspirée par cette photo de Serge de la Beaume, comte de la Sialinette

 

Ne me taisez-pas

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 26 Novembre 2021

……..fragments de Vivarais….

                         

Dans une dynamique

Une adaptation

Le terrain est celui sur qui tout

Repose

Il y a une certaine logique

Rien à inscrire dans la science

Ni conquête ni histoire

C’est ainsi que cela se fait

C’est ainsi

 

Je boirais de ton eau

Gourmande

Et pure

Sialinette et dans ton cœur

J’entendrais les battements

Des reinettes qui digèrent leur trop-plein

Je réciterais Mignonne, allons-voir

En couchant mon tympan droit

Sur ton oreillette toute embaumée de menthe glaciale

Je te lirais les Vers du capitaine

Oh ! vite ! tu te croiras maîtresse du bateau

Qui tangue sur ta petite eau de fontaine

Glougloutante et curieuse

Je serais la poétesse de ton lieu

La digne recréatrice de ta canopée

Je t’apprendrais le morse des nuages

Si, si, c’est prévu au programme

Et la danse des runes sous le rameau de gui

Et la pachamama me demandes-tu ?

Bien sûr je t’éduquerais d’elle ta chère mère

La nôtre aussi quoiqu’on l’oublie si souvent

Celle qui te désigne ton crapaud charmant

Un iris a glisser dans tes yeux pour lire

Le Chant général

Enfin je rimerais sur la conjugaison de la renoncule aquatique

Elle avait de grandes espérances

Des désirs de conquête, une avenue sous ses pas

Elle s’est trouvée arrêtée par un barrage de castors

Pas fiers du tout, des travailleurs

Qui n’ont certainement pas peur

De se salir les dents

Elle s’est enracinée dans cette matière-là

A relevé sa tête

A souri aux étoiles et ri à la lune

Avant de se laisser dompter par le petit cours

Doux qui reproduit le doux roucoulement du grand-père Doux

Comme un murmure

Comme un susurre

Comme une mûre qui se voudrait

Gagnée par la tentation de la confiture.

 

Carole Radureau (26/11/2021)

 

Inspirée par cette photo de Serge de la Sialinette

 

Le cours déboussole

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 24 Novembre 2021

…..fragments de Vivarais…..

 

 

Serrez-vous les uns les autres

Holà, ce n’est pas le moment !

Qu’en faites-vous de la chaleur alors ?

Il faut derechef, l’oublier.

 

L’oublier ?

Facile à dire, foi de champignon

Ici c’est le règne de la proximité

Le droit à la tendresse

Le peau contre peau.

 

Ce n’est pas prudent.

Revoyez vos distances

Et puis, pas de bisous, non mais

Ni de main dans la main

Ça, c’est bon pour les humains.

 

Serrez-vous les uns les autres

A dit le chef de la colonie

C’est un chef qui ne se sait pas ce qu’il dit

Il a avalé sa feuille de route

Il a tout emberlificoté

Ah ! Compris ! C’est un opposant

Un révolutionnaire.

 

…….embaume l’air la chair compressée

De ce petit arôme forestier

Qui sent la proximité……

 

Pour coloniser il faut les coudes se serrer

Et pour partir à l’assaut du tronc

Il faut se tenir bon.

 

La colonie c’est la vie

Le champignon c’est la vie

Qu’il a conquise sur la mort

De la mort il renaît

Des racines il renaît

Il s’imbrique et fait que communiquent

Les arbres sensés être morts, entre eux.

 

La colonie c’est la vie

Et l’inconnu c’est la vie.

 

Et puis il faut s’y serrer.

 

Carole Radureau (24/11/2021)

 

 

Inspirée par cette photo de Serge

Serrez-vous les uns les autres

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 23 Novembre 2021

……fragments de Vivarais…..

 

Tu vois elle est restée là,

La colonne

Comme par magie

Est-ce une stratégie ?

Est-ce un oracle ?

Ça parle forcément et ça inspire.

 

Beaucoup y verraient une sorte de totem

Je n’y ai même pas pensé

Car il y faudrait du bois, de la manière et une

Belle forme d’art

Or, il y a bien un artiste qui un jour les a

Empilés

Les agglos.

 

C’était le coin de la maison

Là où se cachent les araignées

Là où le balai a du mal à passer

Ils n’ont pas encore inventé le balai pour les coins.

 

Du coup le temps n’a pas d’emprise sur elle

C’est la colonne de la certitude

Forcément : c’est qu’elle a des choses à dire

Par exemple : regardez-moi

Ecrivez-moi, photographiez-moi, faites de moi

Un poème, un conte, une histoire, un

Roman ?

Ah ! oui, vraiment mais je n’y crois guère

Car que sait-on de moi en dehors de mes maigres pierres ?

Je suis le pilier de la maison de Serge de la Beaume

J’y ai vécu des jours de piliers sur lesquels les insectes

Aimaient à grimper

Tout en me racontant leurs déboires

Non, je ne suis pas restée telle quelle, dans toute ma beauté

Pour devenir pilier de comptoir (je vous vois venir, là)

Je suis restée debout pour ne pas souffrir

Pour ne pas trop verdir

Pour ne pas m’effriter

Pour encore dominer

Pour regarder de loin kicéti qui s’en vient

Je suis le totem de la forêt aux esprits

Il y a des fougères qui tressent ma couronne

Mois par mois et des korrigans qui s’affairent

Pour m’inscrire au titre des monuments historiques

Tout comme un dolmen, je vous le jure, c’est un secret

Ne l’éventez pas

Sinon, c’est la colonne Vendôme qui aura les honneurs

Moi, je suis tout autant honorable car

J’en ai entendu des soupirs, des ronflements et des pleurs

Je suis là pour en témoigner.

 

Carole Radureau (23/11/2021)

 

Inspirée par cette image de Serge de la Beaume

Totémisme

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 21 Novembre 2021

….fragments de Vivarais…..

 

 

Le chemin de l’eau a un deal :

C’est refléter les lieux

Illuminer par le jeu de lumière

La lieue de son lit

Raccourcir le temps

Détremper les pierres

Leur coller peu à peu

Une petite cape verte

Toute glissante et toute gluante

Comme pour les protéger…..

 

Le chemin de l’eau aime les trous

Pour y glisser ses yeux

C’est ainsi qu’on les nomme « yeux d’eau »

Comme pour raconter une histoire

Qu’elle mime avec ses clins d’yeux

……

Le chemin de l’eau relève un défi :

C’est refléter les dieux

Illuminer par le sens profond du projecteur sacré

La vérité à la surface :

Il y a une fourche

Couchée en plein milieu de son cours

C’est la fourche où dansent les lucioles

Où se rencontrent les papillons

Où chantent les cigales

Elle est née des circonstances

Et n’a aucune évidence

Juste celle de se prendre pour un narcisse

En évitant les dentelles

…….

Elle se mire et se mire et se mire

Rêvant d’avoir des skis pour, entre ses bâtons de vieux bois

Slalomer

Elle voit bien que les poissons entre ses bâtons

Aiment flirter

Ils se cachent à la croisée de ses chemins

Et doucement

Yeux d’eau dans yeux d’eau

Se tiennent par la main

Enfin, vous voyez ce que je veux dire

Dit la Sialinette en un soupir :

A la fourche du chemin d’eau

C’est comme derrière le gros chêne de l’église

Il y a des rendez-vous qu’il ne faut pas dévoiler.

 

Carole Radureau (21/11/2021)

 

Inspirée par cette photo de Serge

A la fourche

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Fragments de Vivarais

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