Publié le 3 Novembre 2025
……Fragments de la pampa freuneusienne…..
Quand on a pour toute compagne
Une branche délicatement recueillie
Quand on a pour évidence
Cette branche mal équarrie
On vole à contre-courant du temps
Dans les branchages inhospitaliers
On se prend parfois les pieds
Et même si la salive vient à manquer
On serre du bec pour ne surtout pas
La lâcher, la branche
Délicatement recueillie.
Que faire d’elle, comment lui dire
De quelques mots subtils délicatement susurrés
Comme elle nous rend moins seul
Comme d’une cape invisible
Elle rompt la solitude
Comme si, bâton, elle servait pour l’appui
Quand marcher devient un jour difficile
Elle est journal sous le bras
Quand en rentrant des emplettes
On couve, l’air de rien, les nouvelles
Toujours plus lugubres avant de les étaler au beau milieu de notre vie
Telle une nappe de pétrole échappée
Elle est petit enfant qui serre la grande main
Avec une étreinte remplie d’inquiétude
Car, bientôt, il faudra la lâcher la grande main
Et ensuite, c’est la solitude face au tableau noir
Face à la cour, jungle et parfois violence
Elle est comme la cigarette pour les fumeurs
Bâton à fumer pour ne pas voir le mental trébucher
Si par mégarde l’ego se prend au mot
En envoyant toujours et toujours plus
Des images négatives, sur soi-même
Sur le monde
Sur l’avenir vu sans cesse de moins en moins rose.
Elle est branche de la mémoire, de la transcendance
De l’évidence et de la vérité face au déni
Elle est enfin, la Liberté qui s’est offert un grand L
Comme pour rimer avec Libellule
Celle aux ailes transparentes pour y laisser filer
Ondes et vents mauvais
Pour y dessiner des motifs au crochet de la vie
Pour enfin y tricoter des espaces
Emplis d’un vide où silence et horizon se plaisent et s’unissent.
Carole Radureau (03/11/2025)
Inspirée par ses photos de Gianni
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