Publié le 20 Mai 2019

Diorite orbiculaire de Santa Lucia di Tallano
Je remercie Alma pour ce beau clin d'oeil minéral à souhait dans ce texte empli d'humanité.
Elle a les traits harmonieux des femmes du sud, pas ceux tout en courbes douces que l'on prête aux madones mais ceux, rudes et nobles, des gens de montagne, cuivrés de soleil, creusés au grand air, dont elle a gardé le parlé, aussi rocailleux que la terre où elle est née.
Le matin elle longe le cours, regarde les vitrines, s'intéresse aux changements dans les étalages, sourit de la fantaisie d'un commerçant, s'emballe sur les couleurs, et finit par s'arrêter devant la boutique des pierres.
la suite
Minéral tout simplement
Prends la chaleur de la pierre
Absorbe
Une à une
Ses fleurs d’iode et de lune
Imagine la douce tempête
A la base du granite
La folie des hommes
Est une compétition qui jongle
Avec la minéralité des siècles.
Bois la liqueur de l’obsidienne
Dans un bol de malachite
Accroche à tes oreilles
Deux larmes de jais
Comme des yeux étincelants
Glisse dans ta main un petit caillou
Tout simple
Un bébé silex
Sent son cœur qui bat
Sent sa veine gonflée de la simplicité
D’être
De le savoir
De le faire savoir.
Entre le pétale de la diorite
et le coussinet du sable
Un oeil a fait son lit
Par le torrent des larmes de la pluie
Et par la nébuleuse du temps.
Carole Radureau (20/05/2019)