ciel mere

Publié le 6 Septembre 2022

Faire les yeux doux aux cumulus

 

 

A partir de ce jour j'n'ai plus baissé les yeux
J'ai consacré mon temps à contempler les cieux
A regarder passer les nues
A guetter les stratus, à lorgner les nimbus
A faire les yeux doux aux moindres cumulus (…)

Georges Brassens, L’orage

 

 

Je n’ai pas baissé les yeux

Regardant cette masse de nuage naviguer par grand temps

Ils faisaient la course

Ou bien allaient faire leurs courses

Chez le dieu du tonnerre qui n’a pas sa pareille

En temps de soldes

 

Les gros nuages les petits nuages

Les grands    énormes visages avec 3 yeux qui clignotent à qui mieux mieux

C’est qu’ils annoncent la rafale    c’est qu’ils annoncent

La chorale

De la pluie qui rebondit sur la fenêtre et sur la feuille verte

Qui, ô miracle n’a pas connu la canicule

 

Je n’ai pas baissé les yeux ni su conter fleurette

Aux nuages d’opérette

Entracte du spectacle ce soir

Qui a attendu tout en haut de l’armoire,

Sa chute

 

Le soleil m’a éblouie que j’écris tout ébaubie

Par cet éclat de renouveau

Qui pointe telle une encre de stylo

Et qui coule au firmament pour dessiner des virgules

Comme s’il en pleuvait tant

Que le temps de l’été en attendait sans en voir la queue d’une

 

La végétation n’en revient pas

Pour un peu elle oserait dire : encore

Quand tonne le gros temps, les sabots de bois

Courent dans la cour de l’automne

Mais ce n’est pas l’automne : aujourd’hui ils annonçaient 30°

Heureusement le nuage avec sa face de mystère

Sa face Cour des miracles

A effacé l’ardoise de ces mauvais connaisseurs

 

Je sortirai ma grenouille de ma poche

Elle me dirait sa petite chanson de l’aube

Je saurai tout du temps qu’il fait

Sans rien demander

 

Ils ont perdu la boussole

Ceux qui regardent trop les écrans lisent trop les satellites

Ils ont oublié de regarder le ciel

Tout y est écrit seulement

Il faut savoir déchiffrer le morse

Ou savoir le chasser

Avec un crayon à papier et un tambour de chamane

Qui bat au gré du cœur

2 secondes de bonheur

 

C’est vrai, ça peut faire mal

Quand le gros temps se met en colère

C’est vrai tout est imprévisible

Dans le monde de tous les possibles

 

Il faut l’accepter, rigole

Le nuage continue sa course folle

On dirait le défilé

Du 14 juillet avec des révolutionnaires qui n’ont rien de militaires

Ils courent ils galopent ils slaloment les pères nuages

Comme pour rattraper le temps

Qui s’était glissé dans le corsage d’une méduse hérissée

 

Je m’arrête la muse est folle

Elle veut sans barguigner rejoindre la course

Se glisser entre deux nuages

Comme une broche sur un caraco

Sourciller, déciller, susurrer des mots doux

Aux gros édredons si doux

Qui peuvent quand on les met en colère

Nous descendre des tonnes de lumière

En glaçons…..

 

C’est frais ça rafraîchit c’est la nature qui est ravie

Car

En attendant cette nature

Elle a bien morflé sans qu’on puisse beaucoup l’aider

 

Je veux de l’eau, grand-père

Pour ma famille de rosiers

Pour mes arbres qui peinent

Comme au temps des conquêtes

 

On prendra comme ça viendra

Déjà on n’en a eu plus que notre lot

Se plaindre serait malvenu

Gentils nuages

La course est belle

De vos petits chevaux écumants

Bavants sur nos têtes dénudées……

 

Carole Radureau (05/09/2022)

 

Faire les yeux doux aux cumulus

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Ciel mère

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Publié le 9 Juillet 2019

Donnez-moi le ciel mère et
Sa forêt où se balader……

Tu sais il y a un sentier du ciel
A prendre
Pour y glisser tes yeux
Comme deux pieds
Bien chaussés.

L’homme habille la carte des cieux
Avec ses connaissances terriennes
Interprétant
Nommant
Suggérant.

Cette carte qui est là-haut,
Inscrite,
Il suffirait de l’accepter.

Mais le poète
Dans sa grande tendresse
Suggère l’imagination
C’est une question d’ondes
De magnétisme qui glisse comme une anguille
Dans le grand sentier du bois de ciel.

Le Grand Chariot te mène vers une grande clairière
Toute bordée d’arbres à étoiles scintillantes
Glisse entre tes yeux le corps lumineux
D’un scorpion des cieux :
Gare aux pinces,
Sous le terreau tout imprégné de matières millénaires
Ont poussé en une journée
Mille champignons de pores et de sourires
Identiques à la terre.

On ne le sait pas mais l’espace
Embaume le champignon et la tourbe
La licorne a déboulé derrière un bouleau spongieux
Riche en saliciline
Le petit puma court derrière elle
Sautant de rocher en rocher
Se cachant dans des grottes de chondrite chauffée au blanc
De l’espérance.

Dans un nid d’octaédrite
A poussé une famille de fougères
Hautes comme un homme
Leur feuillage est une décalcomanie précise
Inspirée par le décolleté lunaire
Et par l’opiniâtreté de l'homme à détruire
Ce qui le nourrit et le soigne :
Ce sont des échancrures profondes
Comme découpées aux ciseaux cranteurs
Avec de jolis lambeaux
Comme des chutes de larmes pétrifiées.
Les fougères de la constellation
Sont de grandes dames très empathiques
Elles rêvent aussi
Elles poétisent aussi
Elles tournent leurs têtes savantes vers des comètes
Comme pour les interroger.

Dans la clairière aux étoiles
Un arbre immense lève deux grands yeux à la canopée du ciel
C’est un châtaignier du nom de la Boussole
Ses fruits joyeux comme des truites arc-en-ciel
Dessinent les chemins perdus
Comme une invitation.

Un petit ru serpente au milieu du dédale de pierres
Il s’est faufilé peu à peu
Les chatouillant pour les faire rire
Qu’elles se poussent qu’elles soient aimables
Afin qu’il glisse son épingle d’argent dans le jeu de pierre
Qu’il gîte
Qu’il dîne
Qu’il reproduise
Son glougloutant écho.

Où se jettent les rivières les fleuves
Dans cet espace où l’homme aimerait trouver l’eau ?

C’est un mystère que le poète n’éclaircira pas
Les roches ont décidé de garder le secret
Leur bain de roche
Est un bain de pieds caché par le grand volcan Oppressé.
Un dédale confus
Dans lequel se glissent des graines de forêt joyeuse
Portées par tous les oiseaux de cette grande carte
Créative :
Les hommes y ont vu les oiseaux
Ils ont oublié les semences qu’ils portent toujours avec eux.

Autrefois le sentier menait à une Amazonie stellaire
Des milliers de sons jaillissaient des glottes d’animaux
Merveilleux
Autrefois les paysages étaient ceux de la terre
Un immense chaos s’est ensuivi
Les étoiles sont les gardiennes de l’histoire
La terre la dernière petite sœur de vie
Où l’homme a une autre chance de survivre.

Regardant au-dessus de sa tête
Comme un nouveau chez-soi à habiter
Polluer, piller
Sans se soucier de cette beauté de terre-mère
Qui continue chaque jour de briller de merveilles
De fournir le pain le fruit l’air l’eau la chaleur l’amour
L’homme se dessine des plans sur la comète
La comète est dans nos cœurs
La beauté est sous nos yeux
La reproduire dans les cieux une utopie.

Seul le poète a la plume magique pour créer un espace
Nouveau
Faire rêver
Faire atterrir
Faire réfléchir par exemple :
Que le regard se porte sur un objet là sous vos yeux
Un rose, un poster, une armoire ou un arbre
Le regarder sans le juger
Sans le détailler
Juste l’observer sans l’étiqueter
Laisser couler l’énergie de l’objet en vous
Prendre sa force
Sa vérité
Et garder
Toute la journée
La force de ce moment présent.

Que ce poème sans queue ni tête
Soit votre énergie du moment présent
La présence de l’essentiel.

Carole Radureau (09/07/2019)

Fragment de Ciel mère : La constellation de la Forêt

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Ciel mère

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