Publié le 10 Octobre 2019
Comme une qui s’est glissée
Telle une anguille dans le porte-monnaie des anges
En catimini
Son habit de lumière par l’ombre
Pressentie
Ressentie comme un besoin pressent
Une obligation de se faire connaître coûte que coûte.
Mais il faut la briser la barrière !
Mais il faut la surmonter la digue !
Mais il faut la convaincre la pensée abîmée
De cette nécessité
De cette impérieuse et urgente
Vérité.
Il y avait la langue
Une barrière qui se surmonte enfin
Il y avait le style
Dans lequel
Comme en poésie
Il faut entrer
Et parfois
Sans y
Etre
Invité
Il y avait une sorte de dialectique
Et puis des figures originales
Des voix
Spéciales
Des personnalités
Et surtout pour couronner le tout
Un
Engagement.
L’engagement de diffuser
De chanter
La lutte sociale
La lutte du peuple
La révolution
L’humanité dans sa culotte courte des grands soirs
Avec son drapeau rouge
Et sa liberté en bandoulière.
C’était un moment fort
Et je voulais,
Non,
Je devais
M’y inscrire
Le déchiffrer
Le lire
Le découvrir et le parcourir
En apprendre jusqu’à la trame
En connaître le tréfonds
En deviner les non-dits
En dessiner chaque jour les pontons
Sur lesquels s’arriment des tranches de vie
Des tranches de lutte
Des devoirs de mémoire
Des tranches d’espoir
Et des tartines de volonté.
Une fois entrée dans le monde
De la Nueva Canción
Une fois acquise la loi du folklore retrouvé
Avec un son de quena sans cesse
Au tympan
Rivé
Avec un panel de chanteurs
De groupes
De chanteuses
Exceptionnellement tendres
Diserts
Bavards et curieux
Portant à bout de bras
Des poètes en culottes de velours rouge
En levant haut et fort les valeurs populaires
Si les uns ornaient les murs de couleurs
Eux remplissaient les rues et les stades
De chansons.
C’est qu’il fallait lutter contre la chanson merdique
Venue des USA
Et sur les ondes
Courant comme une gazelle éplorée son grand yankee aux fesses
C’est qu’il fallait lutter contre tout ce qui épand son huile
Au détriment du lait sauvage de la cordillère
Ce qui trompe
Ce qui salit
Ce qui détruit les valeurs sûres
Et la musique
C’était comme une forêt à abattre
Avec une hache aux cent cœurs puisés dans l’acier de misère.
Mais il fallait détruire le chant portant la voix d’un peuple
Et c’est raté !
Aujourd’hui le chant perdure
La Nueva Canción fructifie même si d’aucuns ne semblent la connaître
Elle est toujours là
La fière
Chaque jour ou presque sur ce blog
Et dans vos cœurs accueillez-là
Ouvrez-lui la porte
Après avoir fait connaissance
Petit-déjeunez avec elle
Goûtez sa biscotte au miel de páramo
Et son thé de quinoa
Sucrez votre café aux graines d’amarante
Et dégustez la musique sous les ailes du condor.
C’est qu’il s’agit d’une chanson forte
Pérenne et précieuse
Bien plus à mes yeux que la classique sans voix populaire
Car la voix populaire c’est ce qui écrit l’histoire
Avec un grand H
Comme pour ne pas oublier le grand H
De l’horreur.
Carole Radureau (10/10/2019)