Publié le 6 Septembre 2020
Je resterais vive
Quoi qu’il en soit
Car la lumière de la conscience
Ne s’éteint pas.
Carole Radureau (06/09/2020)
La minéralité expliquée aux cailloux
Le caillou veut être lumière. Il fait luire en l'obscurité des fils de phosphore et de lune. Que veut-il ? se dit la lumière, car dans ses limites d'opale elle se retrouve elle-même et repart. Federico Garcia Lorca
Publié le 6 Septembre 2020
Je resterais vive
Quoi qu’il en soit
Car la lumière de la conscience
Ne s’éteint pas.
Carole Radureau (06/09/2020)
Publié le 19 Janvier 2020
Poussant le zapatisme un peu loin
Je suis solidaire des gens masqués
Qui pour faire avancer la justice
La reconnaissance
Ne se montrent que masqués.
Le passe-montagne est un ustensile de lutte
Qui ne dévoile que l’essentiel
Qui porte le message des sans visages.
Envisager de vivre masqué
Raison ou folie
Quand la vie derrière la fenêtre semble crier : Viens
Que le soleil est là à réchauffer l’ardeur nouvelle du gel
Quand tout semble éclater à nouveau.
Un étau se resserre comme un nœud coulant
Rien ne sera épargné
Et la joie de l’être par-dessus cela
Comme une fleur qui brise le béton.
Carole Radureau (19/01/2020)
Publié le 24 Décembre 2019
Par Preus museum — Flickr: NMFF_002541_3, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=20256855
Sur la glace à peine ébauchée
En un courant de verglas
Où le lichen peine à s’assurer
Vibre en toi la puissance du temps.
Dans un origami de couleurs fuyantes
Le lointain se pare d’une palette en fuite
Où le vert est un lait puissant d’été
Où le rose s’évade par la porte du bonheur
Où l’oranger est un fruit mû par le désir de plaire.
Là où tu vis la nuit n’en finit plus
Le ciel est une télévision à ciel ouvert
Le froid est un maître qui ne souffre aucune
Contradiction
La vie s’étend comme un linge
Sur un fil trop tendu
Le renne a soif d’inconnu
Il a coiffé sa parure
Et toi Fleur-de-Lichen tu chantes
Innocemment.
Tu chantes l’arrivée du bonhomme tiré
Par tes frères
Avec son lot de présents
La carotte qui attend le renne au pied du sapin
Et les sourires d’enfants.
Ah ! Les sourires d’enfants
N’est-il pas plus beau cadeau fait à l’homme
Par le chant de l’aurore boréale :
C’est un cygne qui se lève et sort de son bain
Avec une fleur d’oranger au bec.
Sous la tente les Samis ont chaud
Le froid ils l’ont apprivoisé il y a des milliers d’années
Ils surfent sur lui, ils glissent sur lui
Ils en ont fait une force inégalée
Leur créativité en a pris trois grains d’astuce
Et dans le joik résonnent des perles glacées.
Quand la voix porte le chant aux oreilles du monde
Mari Boine est la fleur du micro profond
Le petit renne aussi sourit car le chant est pour lui
C’est de lui qu’il parle
Sa promesse de fibres est un roman d’espoir
Où la perle de vie court sur le pelage.
Je boirais l’eau glacée dans ton sabot offert
Je tresserais mes cheveux avec ton sang de lichen
Je réciterais mes poèmes à la flamme du feu de camp
L’aurore qui essore les pleurs du monde
Pour moi
N’aura plus de secret.
Je te conterais petit renne la magie des mots
Ce qu’en eux il faut happer comme une règle de vérité
Je te narrerais comment la muse accomplie a bu le thé
De l’harmonie en comptant une à une les étoiles d’opale claire
Je te ferais ressentir en toi le fluide chaud et véritable qui relie
L’être que tu es au grand tout
Je te ferais entrer en transe quand je réciterais la parole du chaman
Qui a unifié le monde en un collier de perles vivantes
Mots qui s’enfilent, paroles qui se gravent, pensées uniques du moment présent.
La force est dans la faiblesse de l’aube
Qui a conscience d’en faire une source chaude
Et sûre
L’amour est dans la corolle transparente du perce-neige
Quand la petite fée y a décalqué sa main de cristal
La tendresse est dans cette tasse qui réchauffe tes mains
Avant de réchauffer tes lèvres
Avant de réchauffer ton corps
Avant de réchauffer ton cœur par la bonté de la satiété.
Comme il est bon de sentir la chaleur
Quand le froid a dicté sa dictature de l’hiver
Quand il semble impénétrable quand il semble éternel.
Le soir de noël les marrons éclatent de joie dans l’âtre
Les chaussettes sont remplies d’étincelles
Le petit renne a fait sa première livraison
Le chocolat est fumant et la carotte tiède
Couchée dans son lit de paille
Comme un petit jésus pour le renne
Le petit travailleur de la nuit dédiée
Au sourire des enfants.
Carole Radureau (05/12/2019)
Publié le 11 Décembre 2019
Comme une grande amie
Comme une main toujours tendue
La force est en toi :
Ne l’oublie pas.
C’est un cygne calme et blanc
C’est une rose toujours fraîche
C’est une caresse qui attend son heure :
La force qui est en toi.
Elle a mille possibilités
Elle est sans cesse renouvelée
Elle est un fruit de torrent
Véritable est la force qui est en toi.
Invite-là
Convoque-là
Garde toujours pour elle
Une place à ta table
Souris-lui chaque jour
Fais-en une recette d’amour
Hisse chaque jour sa couleur
Et dis-lui merci.
La force qui est en toi
C’est ton amie pour la vie.
Carole Radureau (11/12/2019)
Publié le 15 Novembre 2019
En tirant doucement le fil de soie du rêve
S’éveiller à l’imaginaire
A la vie secrète de la forêt
A ce qui ne se dit
Mais se vit
Intensément.
Dans les jardins de l’enfance
Ont poussé tant d’histoires
Bercées par le conte
Inspirées par la poésie
Caressées par la magie
De ce qui est inconnu
Inspire et rassure.
Le petit monde vit et grouille
Dans son sein dansent les lucioles
Les elfes entament une carmagnole
La forêt est un champ de fleurs et de papillons.
Un lait de beauté recouvre la scène
C’est une auréole de protection
Comme une bulle où ce monde-ci
Ne se mêle pas à notre monde
Il faut y avoir un accès :
Cet accès est le rêve
Ou le regard d’enfant.
Est-ce bête pensent-ils de croire aux licornes
Violettes
Aux korrigans qui chantent
Aux fées des bois belles comme des papillons
Aux vilains esprits aussi ?
Qui juge qui condamne
Ne connaît rien du voile que la poésie
Délicatement
Dépose
Sur un monde rêvé.
Mais ce monde du rêve est là sous nos yeux.
La culture la société les règles le temps
Sur lui
Ont glissé de vilains cils lourds comme le béton.
Comment voir ressentir être émerveillés
Quand ces cils sont si lourds à bouger
Qu’un rideau de plomb
A poussé année après année sur le sourire d’enfant ?
Ouvrir à nouveau ses yeux
C’est poser sur le monde une vue débarrassée du conformisme
Voir cet objet et ce qui vibre autour de lui
Pourquoi pas une farandole de lutins facétieux ?
Dans la forêt profonde
Dorment
Enfouis sous des matelas de fougères
De petits mondes joyeux et prospères.
Dans les jardins de l’enfance
Ils poussent
Continuellement
Car l’enfant est encore connecté au rêve.
Un korrigan m’a confié la véritable histoire du fil de l’eau
Un elfe a déposé dans ma main un conte sans lendemain
Une fée dentelle s’est prise pour une hirondelle
Pour me confier le chant du vent
Une licorne veille toujours sur mes rêves d’enfant
Je ne crois pas au père noël mais ses lutins me disent que noël
Survit
C’est pour allumer la joie une fois par an dans les cœurs
Comme un feu de tendresse
Qui pétille
Avec des éclats d’elfes délurés et paillards
Un clin d’œil vivifiant pour égayer le monde.
Carole Radureau (15/11/2019)
Publié le 3 Novembre 2019
Crochetant deux pétales
D’amour doré sur tranche
Au pull-over des anges
La nacre a fleuri
Dans le vase éveillé sans fin.
Aimer et se contenter d’aimer
Aimer sans se préoccuper de freins
Avec la joie de l’être
Avec acceptation
Aimer sans conditions.
Aimer ce qui touche à la vie
Aimer ce qui est et ce qui sera
Arranger le bouquet infini
De roses parfumées à ce nard subtil
Et profond
L’arranger sans cesse et sans renoncer
Car le cœur est un organe
Constant.
Aimer sans attendre de retour
Car aimer c’est un don de soi
Semer chaque jour ses graines
Qui germeront dans la joie
Illuminant un ciel souvent trop gris
Pour y laisser passer la fleur de l’être
D’amour.
L’amour sans conditions
C’est une garantie d’irriguer le monde
Que chacun en tire profit
Trayant délicatement chaque jour
Le pis tendu
Gonflé de ce lait chaud et doux
D’amour contenu.
Se gargariser de cet amour
S’en ragaillardir la glotte
En chanter délicatement les effluves
En écrire tendrement les vers profonds.
L’amour est un élastique qui ne demande
Qu’à étirer sans cesse sa puissance.
L’amour est un trombone
Qui cherche
Sans cesse
Une page de vie à s’attacher.
L’amour est une abeille
Un développement de l’âme
Une petite étincelle
Qui fuse après la pluie.
L’amour est inconditionnel
Il n’a de début ni de fin
Il est un champ de ciel
Où se lèvent sans un bruit
Ses graines en offrande.
Carole Radureau (03/11/2019)
Publié le 1 Septembre 2019
Je suis comme une rivière tranquille
Qui s’écoule normalement.
Un rocher ?
Telle la truite subtile
Je le contourne même s’il
Y faut parfois du temps.
Je suis comme un cours qui se lit
Sans se soucier du courant.
Au détour de la vie
Je lis l’iris d’eau
Je bois le sourire de la menthe
Je ris du saut d’un poisson
Et du croassement soudain.
Le clapotis me dit viens
Je prends sa main humide.
Subitement
Je sais flotter comme je sais flotter
dans l’espace.
Où vais-je à vrai dire nul ne le sait
En dehors du parcours du ru
Qui, lui, nulle question ne se pose.
Partageant des moments
Buvant des rires et des sourires
Trébuchant me relevant
Tel un culbuto de vie
Je suis une rivière tranquille
Qui ne vis qu’au moment présent.
Carole Radureau (01/09/2019)
Publié le 30 Novembre 2018
Au fond de soi
Puiser les forces
Trouver de l’air et puis
La joie
D’être en vie et de sourire encore.
Au fond de soi
Imaginer la cordillère
Sentir des effluves
Serrer des mains
Dans chaque regard puiser
Une confiance en soi :
L’envie d’y croire.
Au fond de soi
Il y a une grande force
Que tu ne connaissais pas
Même pour l’avoir éprouvée
Parfois
Mais à moitié.
Au fond de soi
Se trouvent des armes
Des outils
Des mots
Des idées
Des conciliabules
Il faut au fond de soi
Trouver la notice
Pour les assembler
En faire
Des forces vives.
Au fond de soi
Il y a tant de peuples
Tant de gens aimés ou à aimer
Tant de luttes à mener à soutenir à partager
Tant de montagnes à gravir
Même
Au fond de soi.
Il y a une tendresse qui lisse le plat du monde qui a oublié cet ingrédient au fond de lui.
Il y a une feuille de poésie aussi douce que celle de la molène au tout début de sa vie.
Il y a une licorne bleue mauve ou rose qui dirige son doigt de corne vers toi et te dit que tu aimes.
Il y a un cheval qui est tombé du poème pour te dire d’écrire car écrire c’est pour cela que tu vis au fond de toi.
Il y a un citron né dans un nid avec des mots parfois durs de Pablo mais aussi des mots tendres.
Il y a des oiseaux qui vivent s’agitent et piaillent passant leur petite vie à se sustenter.
Il y a des personnes qui gravitent pensent et aiment et ce sont elles qui nous font aimer l’homme.
Il y a les autres que l’on ne nomme pas et qu’il faut oublier car ils portent en eux le germe du froid.
Il y a des combats à mener mais le plus grand combat il est au fond de toi car tu ne le sais pas mais ce qui mérite de vivre se trouve dans ton cœur dans ton ventre dans ton âme et c’est un bouquet à offrir à toi-même.
Carole Radureau (30/11/2018)
Publié le 28 Octobre 2018
Naissant au cœur du minéral
Et du flot
Murmurant
D’un fruit tombé et présent ;
Des oiseaux familiers
Regardant cette onde aux reflets
Fuyants
D’or et de lumière sur l’étal fixe sur l’étal mouvant ;
Tapissant
Grandissant
Arbre de vie aux racines dévoyées par les autoroutes éphémères
Des ondes ;
Une ambiance particulière
Un endroit sombre et de korrigans
Peuplé ;
Un jour philosophant de son âge d’ancêtre
Avec sur son tronc une robe de lichens ;
Parfois des fougères viennent lui rendre visite
S’accrochant à sa sagesse
Buvant ses paroles authentiques ;
Regardant sans cesse la pierre
Immobile
Et pourtant ;
Ecoutant sans cesse le murmure du ruisseau
Agité
Et pourtant ;
Il est de ceux que l’on laisse libres
De grandir
Sans
Tumeur
Ni terreur
Il est de ceux qui peuplent et demeurent
Sans papier pressé ni bûche en devenir.
Entrez dans le bois et sentez comme sa chair embaume
La volupté des mages et des fées
Le sens du commun ici n’a aucune place
La féerie gîte jusque dans la moelle osseuse des arbres :
Un aubier de force et de réactivité
Un duramen de sagesse et de vérité.
Carole Radureau (27/10/2018)
Inspiré par le tableau de Sérusier, Huelgoat
Par Paul Sérusier, peintre français — Collection du musée d'art et d'histoire de Meudon, ville de Meudon., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=67022438
Publié le 27 Octobre 2018
Ne craignez ni ma résine
Ni la force sourde qui fuse de mon âme
Sur mon seuil d’ombre
D’épines et de copal
Venez
Vous
Abriter.
Je ne suis pas de ceux qui refusent
Abri et couvert
Les oiseaux aiment se le rappeler
Et si vous aimez la cathédrale de la fraîcheur
Vous aimerez la chorale de mon cœur
Qui dirige vers l’astre sa musique sacrée
Concerto de cigales et de merles chanteurs
Roucoulades de tourterelles énamourées
Ballet de papillons
Balades de grillons
Rien ne manque à l’harmonie environnementale.
Je suis celui par qui le soleil entre dès son lever
Je suis celui par qui à midi
Resplendit son offrande
Je suis celui par qui la lune se lève en robe de nacre pure
Je suis celui qui admire la géographie des étoiles
Chaque nuit.
Carole Radureau (27/10/2018)
Inspiré par le tableau de Paul Signac, Les pins à St Tropez
Par Paul Signac — Pushkin Museum, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42466103