agate mousse

Publié le 25 Mars 2025

Fleurs de cerisiers en temps de guerre
Fleurs de cerisiers en temps de guerre

 

Autrefois j’ai beaucoup écrit sur les fleurs de cerisiers. Avec le recul, je me rends compte que nous vivions un temps d’insouciance, d’où la nécessité d’être sans cesse, si possible, dans le moment présent pour en avoir réellement conscience. Je me dis souvent, ces derniers mois, que je ne retrouve plus l’ascenseur émotionnel qui me connectait parfaitement à la nature et au cosmos et qui me guidait dans mon écriture. Pourtant la nature est fidèle à elle-même suivant son cycle, malgré toutes les horreurs que lui font subir les hommes, la nature en cela devrait être un exemple pour nous. Continuer de vivre notre cycle sans trop paraître perturbés, ce qui n’empêche pas l’empathie et la compassion pour toutes les victimes de la triste période.

 

Le printemps est là et tout resplendit

Malgré le soleil (soudain trop chaud)

Malgré la pluie (soudain trop violente)

Malgré les écarts de température

« Tu te plains tout le temps » me dirait-on

C’est qu’avec pour bagage

Age et maladie

Le temps c’est un mouvement

Qui peut faire vaciller.

 

Le printemps est là et tout reverdit

Vite, trop vite les feuilles sont apparues

J’ai raté les clichés de leurs petites mains

Toutes fraîches, toutes neuves

Qui s’ouvraient

Comme une prière au ciel.

 

Le printemps est là et le cerisier nouveau aussi

Les fleurs de cerisier dans le jardin

Retrouvent leur place

Ça fait du bien !

Le rose poudreux, le rose rêveux, le rose de la poésie

Sans fard ni nuance, avec cœur et évidence

Reparaît non comme par magie

Sinon par choix, un vide à combler

Et ça fait du bien.

 

Chaque année le printemps se vit en accéléré

Trop chaud trop d’eau, tout explose

C’est très beau, trop rapide

J’ai le sentiment que tout est gâché

J’ai le sentiment de ne plus retrouver la saison

Telle qu’elle était autrefois

Je n’arrive plus à trouver ma place dans les saisons

Suis-je trop vieille ?

Suis-je trop sensée ?

Suis-je trop connectée ?

Souvent, j’ai l’impression que mon calendrier

A 2 mois d’avance

Souvent en mars, j’avance comme en mai

Mon organisme est resté avec sa mémoire d’autrefois

Moi, avec lui dans cet état d’esprit

J’avance à reculons

La poésie s’en ressent.

 

La poésie se ressent de mon état et de l’état de la nature

La poésie se ressent de l’état du monde et de la souffrance

La souffrance de la terre, des animaux, des arbres, des gens, des rivières

Qui est la même souffrance, ni plus, ni moins, la même

Car tout est à égalité sur cette terre

Même si l’on nous fait croire

Même si l’on nous montre le contraire.

 

J’ai réalisé avec le conflit en Palestine

J’ai réalisé avec la crise du COVID

J’ai réalisé avec la montée internationale du fascisme

Que je n’étais pas une poétesse des moments de douleur

Et je suis triste de penser que peut-être

Si j’avais été prisonnière ou dans des camps

Je n’aurais pas pu m’exprimer avec mes mots

Comme l’on fait des poètes que j’admire

Dans ces conditions terribles.

 

Le printemps est là et la tristesse aussi

Il faut avancer de rebond en rebond

Sans aucune perspective

Juste se satisfaire de son moment présent

Si celui-ci n’est pas trop douloureux.

 

Tout pousse à la vie, au rose

A la saison prochaine des roses

Aux bébés oiseaux qui naîtront

Au chant du merle et de Georges

Tout pousse comme la sève à l’émergence

Il faut suivre ce train imprégné de chlorophylle

Se laisser tendre la main des arbres et la saisir

Vigoureusement

Il faut se laisser émouvoir par le retour des pissenlits

Et par le rire du pic vert.

 

Carole Radureau (25/03/2025)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agate mousse

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Publié le 18 Novembre 2024

 

Le génocide palestinien a annihilé ma muse

La poésie est restée coite

Desséchées les ailes de mon cœur

Toujours promptes à l’empathie

Envolées les envolées lyriques, les vers versifiant

Les figures de style et les métaphores

On ne sait jamais comment la poésie va se comporter

Quand il s’agit de situations dramatiques

Vouées au long terme

On ne sait si sa voix fusera pure et claire

Ou si sa glotte restera définitivement asséchée

Avec elle on ne peut rien prédire

On ne sait d’où provient son élan

Son fonctionnement intrinsèquement libre, instinctif,

Passionné parfois, indépendant et spontané :

A quoi est-il dû je me le demande

Il y a des choses et des actes

Que j’aurais écrire, du moins décrire par la poésie

Il y a des mots qui auraient pu soutenir

Certains sont venus au tout début

Anticipant les massacres…….devant quelle indifférence !

La poésie n’a pas sa place ici et maintenant dans ce monde de violence

Du moins nous le laissent-ils penser

Pourtant,

Je sais que la poésie est partout à sa place

Encore plus dans les moments où on l’attend le moins :

Les moments de guerre, de résistance, de haine et de nuisances.

Les oiseaux, ces généreux et irremplaçables compagnons

Aide à détourner le regard des ruines

Le cœur aux ailes desséchées n’en fonctionne pas moins

Là où se couchent des vers ornithologiques passionnés

Ne se lisent pas entre les lignes les souffrances et les inquiétudes

La poésie n’est pas une alternative à l’impuissance

La poésie est puissance

Elle a su sublimer les peines et les terreurs anciennes

Pour sortir des cachots en catimini

Et dénoncer

Elle a su entrer en clandestinité pour résister

Et voler, LIBERTE, depuis les airs

Pour irriguer les esprits

La poésie sait très bien crier avec les yeux

Faire jaillir le son cristallin de la source

D’un tympan endormi

Elle sait sublimer un regard d’enfant

En faire une envolé d’étoiles qui ne rivalise

Qu’avec un éclat de rire insouciant

La poésie est une très grande porteuse d’espoir et d’espérance

En cela j’aimerais que la muse se remette

Elle peut être porteuse de l’étincelle qui jaillit

Comme un BON SENS

Elle peut aussi être la colombe qui ragaillardit.

 

Carole Radureau (18/11/2024)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Lance-pierre, #Agate mousse

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Publié le 12 Octobre 2024

Plume de cygnon trempée dans l’encre de lentilles vertes

Tant de choses seraient à dire

Hormis le contexte des oiseaux

Tant de mots, de paroles qui restent boqués

Dans le cœur, le ventre et l’âme

Comme inertes, cois, tranquillisés en apparence

Inadéquats ou inconstants

Bref ils sont dans l’incapacité de s’exprimer

L’ambiance est à couper la chique à tous les poètes telluriques

Ni la pierre, ni la rose, ni la fougère

Semblent les inspirer

Il n’y a que l’oiseau qui a pour lui

Ciel, ailes et liberté

Qui vient, l’oiseau, offrir son flanc aux vers

Tant de choses contenues qui ne sortiront sans doute pas

Comme si la colère n’existait plus

Que leurs abus nous avaient coupé la chique

Comme si nous étions traumatisés

Peut-être est-ce le cas

Sinon la peur de la censure mais ça, la poésie s’en moque

Car lorsqu’elle est en forme et qu’elle a les mots sur la langue

Elle peut contourner toutes les censures

Peut-être aussi tous les désagréments de la vie

Le virus, les maladies, tant de perturbations qui s’en viennent

Les choses d’une vie qui n’ont pas été réglées

Qui resteront maintenant lettre morte dans leur petite chambre de bonne

C’est vrai, il y a des portes qu’il vaut mieux

Ne plus ouvrir

Il faut laisser la place au moment présent

Les infos ne font que nous projeter

Les politiques ne font que nous projeter

C’est toxique mais ça emporte le chemin de vie vers le vide

Il faut trouver des points pour décompresser

Quand la destruction s’accélère

Quand ses effets délétères sont bien présents dans ce moment présent

Tout est inversé

Le fascisme va galopant dans les sphères politiques

Les personnes qui lui garantissent un bel avenir

Il faut sauver le capital et le fascisme, c’est l’idéal

D’ici jusqu’en Patagonie

De là jusqu’en Alaska le fascisme le fascisme, le fascisme est là

La terre n’a jamais connu cela, une terre gouvernée par des fascistes

Peu de pays relèvent la tête, avec difficulté, les mains souvent, liées

La déforestation fait rage, tout doit être arasé, c’est la consigne

L’Amazonie devient la savane

Les espèces disparaissent

Les feux font avancer les frontières

Ils ne démarrent jamais d’eux-mêmes

Les oppressions s’accélèrent, s’accumulent

Contre les défenseur(e)s qu’ils défendent le territoire, la vie, l’eau, la forêt, les droits humains

C’est la grande course à l’échalote pour les profits

A grand coup de guerres et de corruption, de mafias et de narcotrafic

Vive le fric ma Terre-Mère !

Tu n’en as que cure comme moi, mais c’est ça qui est à la mode

Tant pis pour tes arbres, tes oiseaux, tes fruits, ton eau et tous tes cadeaux

Il faut ralentir, tous accélèrent

Il faut la paix et la décroissance, eux accélèrent

Quand on ouvre la bouche pour dire des mots de Terre Mère, de Paix, de Justice et de Liberté

On est suspecté…..

 

Il faut parfois

Les mots, faire remonter

Quand c’est le moment, il faut y aller

Vidanger le réservoir de mots

Alors qu’avec cette encre de lentilles vertes

J’aimerais écrire un poème-recette doux et beau

Il verrait le cygnon écouler son temps comme un sable chaud

Qui glisse entre les doigts en crissant cri…cri…cri

Il évoluerait comme une caravelle qui ne part pas coloniser

Qui part pour admirer le monde

Et ne jamais rien ramener, ni poser le pied à terre,

Juste admirer de loin

Il se déplacerait comme un mouchoir de soie patiemment tissée

Une soie tissée si serrée qu’aucune goutte d’eau ne la transpercerait

Sa patte hors de l’eau pour la faire sécher

Ou pour reposer sa turbine

On le verrait se déplacer sans y croire

Sur le lit de lentilles vertes ou aucun sillon ne rêve

Tout se passerait en-dessous du plat de lentilles

Dans l’arrière-cuisine c’est-à-dire à la plonge

Là où personne ne va sauf les intéressés

La mécanique serait bien rôdée

Qui fait glisser le cygnon-mouchoir de soie

Sur son plat de lentilles d’eau

Non pas pour en faire une recette goûteuse

Mais pour en faire une recette-phare de l’ornitho-poésie.

 

Cygnon, ton teint duveteux, ta couleur pâle

Sont autant de coton et d’opale

Pour exiger du firmament :

Regarde par ici, c’est le moment de grâce

Où la Paix, la Justice, la Terre-Mère ont un véritable espace

Pour déclarer au tout-venant :

La Nature est notre Avènement.

 

Carole Radureau (12/10/2024)

 

Inspirée par cette photo de Gianni

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Gianni ou fragments de vie sauvage, #Agate mousse

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Publié le 20 Juin 2024

Et la tendresse ?

 

Je vais m’en chercher la tendresse

La récupérer telle une vieille chaussette

Du fin fond où elle se trouve

La recoudre, la rapiécer

Comme au bon vieux temps

En faire une chaussette de renforcement

Avec des talons résistants

De vieilles reprises de fils solides

Pour qu’elle dure encore tant d’années.

 

Moi, je m’en vais régénérer la tendresse

Ma vieille chaussette qui a déjà tant servi

Pour en faire un étendard

Non pas une serpillière.

 

C’est de la tendresse dont on a besoin, bordel

Pas d’un bordel de m. brunes

Puantes et fumantes au crépuscule des hommes

Ressortir nos belles valeurs

Hisser nos harmonies de nature

Avec des arbres pour héros, des arbres millénaires comme ministres

Des oiseaux qui nous gouvernent

D’ailleurs avons-nous besoin d’être gouvernés

A part être gouverneurs de la rosée

De la toile d’araignée capteuse de perles fières

Du lichen qui connaît parfaitement son affaire

Du microrhize qui ridiculise tout scientifique qui se la pète

De la symbiose qu’ils n’ont jamais élucidée

Alors qu’ils en sont à chercher de l’eau sur la lune.

 

Voilà où se trouve la vieille chaussette tendre

Non pas aux pieds mais au-delà du temps

Dans la nature-même, ses sons ses odeurs ses sensations

Main dans la main avec la canopée

Le désir de voir tout se décomposer

Avec en nous l’osmose de finir dans ce partage

Et même si cela dégage tant de COV, in fine les accepter

Ils sont l’essence-même de la vie

De la tendresse et de l’infini

Qui balaiera d’un grand coup de pied

Tout ce monde civilisé et préfabriqué.

 

Carole Radureau (19/06/2024)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agate mousse, #Lance-pierre

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Publié le 28 Mai 2024

Vague, dit le ventVague, dit le vent
Vague, dit le ventVague, dit le vent

Vague, dit le vent

Ecume de l’eau,

Esprit de l’iode,

Dis-moi, dis-moi

Où reposent les cellules

De l’hippocampe

Qui a lâché prise ?

 

Vent, répond la vague

Toi qui as tous tes esprits

Toi, qui accompagnes

Sur ton cheval de douceur

L’âme et puis

Tous les pleurs,

Tu connais la réponse.

 

Le temps de se poser est venu, rose

Il est l’heure de souffler

Par le naseau de mon appaloosa

Je sens la promesse de l’étoile

Qui a emprunté le parfum de Jude

L’obscur,

Est-elle si verte qu’on le dit,

La Grande Prairie ?

Les étoiles y dansent-elles le tango ?

 

Je sais, vague, je sais,

Ecume, je sais,

Rose

Que le moment venu

Vague, vent et rose

Nous soufflerons la réponse de l’étoile.

 

Carole Radureau (28/05/2024)

 

 

A la mémoire de mon beau-père, Jean Radureau qui a rejoint le 26 mai 2024, la Grande Prairie.

Père, grand-père, arrière-grand-père, arrière-arrière-grand-père, il avait comme nous, le jardin au cœur et c’est ce dont je veux me rappeler de lui.

Ci-dessus en photos, dans le Lieudit La Pampa, une mesa de pétales de roses, en offrande pour l'accompagner sur ce chemin.

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agate mousse

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Publié le 18 Mars 2024

 

Chercher au fond de soi

La véritable force

La promesse bleue de l’aube

Tôt levée sur des perles.

 

La poésie a enfoui son trésor

Son bagage de mots,

Sa joliesse,

Sa petite tendresse si fine

Qui pleurait, pleuvait, bruinait

Sur le poème comme un brouillard

Prisonnier.

 

Par où est passé le petit cheval bleu

Courant, crinière déployée

A travers la steppe aux tons brûlés

Par le soleil conquis ?

 

La poésie s’est tapie.

Tout au fond d’une douleur persistante.

Nul dégât !

Il faut aller la chercher, cette petite

Seulette, tristette, grisette

Petite chatte perdue au milieu de la jungle

Du foin.

 

Apprendre à se reconnaître.

Se reconnaître : force. Au cœur de la poésie.

Se reconnaître : beauté. Au milieu du chaos.

S’apprécier : force. Comme seul capitaine du bateau.

S’apprécier : beauté. Avec la rose pure au cœur.

S’identifier : force. Une et indivisible.

S’identifier : beauté. Passion et floraison.

 

La rose de nacre n’a pas dit son dernier mot.

 

L’obsidienne a rugit dans le tiroir des amertumes.

 

L’opale des Andes récite les vers de Neruda les plus doux.

 

Nul dégât !

 

Régénère-toi petite fleur de steppe

Quand la promesse est celle du moment présent

Quand la qualité du moi profond

Est un incontournable remède :

 

Il y a un domaine sombre

Où se terre la vérité :

Ton regard sur le monde

Avec son voile opaque

Sa cape d’invisibilité

Qu’il faut lever coûte que coûte, fardeau.

La poésie le demande.

Le cœur est un marron chaud

Tiré des ténèbres par les forceps de la détermination.

La naissance est prochaine.

Ecoutez-moi.

 

Carole Radureau (18/03/2024/2024)

 

La promesse bleue de l’aube

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agate mousse

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Publié le 20 Février 2024

Signe.

 

Je prendrais tous tes mots

Et les effacerait.

C’est si simple à faire

Balayer,

D’un

Revers

De

Main

L’inspiration qui s’en vient.

Cahin-caha,

Bien droite sur ses pas mais sans âme

Pourquoi voir une âme dans les mots ?

Parce qu’ils parlent.

Parlent-ils car ils ont une voix ?

Je ne les entends pas.

Ils parlent à ton subconscient

Et c’est toi qui réponds.

Souvent, tu n’as que la moitié du contenu

Le plus beau s’est tu

Gardé dans la chambre de bonne

Là-haut, là-haut

Sous

Les

Combles.

J’ai balayé tous tes mots, m’en veux-tu ?

Non, c’étaient des mots pas beaux car il leur manquait la parole.

Les mots sont toujours beaux.

Oui, mais pas tous les jours de l’année.

On les prend, on jongle avec

Il faut qu’ils aillent

Parfaitement avec le ton le thème le jour et l’âme

Puis qu’ils soient bien imprégnés

De l’encre de cœur (l’encre d’Encore).

 

J’aime jongler avec les mots.

Pourquoi ?

Car s’ils tombent

Ils ne font pas de bruit,

Si on les efface,

Ils ne nous en veulent pas,

Si on les change,

Jamais ils ne se vengent.

Les mots sont tout.

 

J’ai aperçu un signe sur le tronc.

Un cygne, blanc avec un long cou ?

Non un signe comme un signal

Quelque chose qui t’interpelle

Qui te dit stop :

Regarde-moi.

C’est un signe rouge.

C’est la couleur qui t’interpelle.

Peut-être.

J’y vois la lumière d’un phare

Le signe d’un nouveau départ

Ou peut-être plus de sang :

Comme si cela était possible.

 

C’est le signe du renouveau

La feuille double-face

Avec bien en vue son côté jour

Rouge comme une joue sous un ciel d’hiver

Avec le blanc comme gant de terre

Avec le ciel bleu comme univers

Le support comme un pupitre d’argent et d’or

Avec sa sève mystérieuse

Qui coule dans le bon sens

Irrigue

Tous

Nos

Sens

Et nous rend

Merveilleusement diserts avec nos bagages de mots

Toujours les mêmes toujours les mêmes

Rangés comme ci

Classés comme ça

Mariés avec amour les uns avec les autres

Qui dessinent des phrases qui n’ont jamais connu encore

Ce dessin

Qui coulent comme des rivières jamais asséchées

Qui ronronnent comme des chats jamais rayés

Qui murmurent comme des rus timides

Qui s’entendent parler mais qui ne dévoilent que ce qu’il faut

Qui jouent à la marelle sur les pas de la vie

Qui dansent le tango sur un air de bandonéon

Qui ne demandent pas pardon quand ils te marchent sur le pied

Des mots gonflés des mots coiffés des mots couleurs

Pour habiller les cœurs qui saignent

Des mots-maux comme vous les connaissez

Car ils sont souvent

Pansements

L’on sort sa trousse à pharmacie dedans

Il y a le mot Homéopathie

Ça soigne tout

Même les fautes d’orthographe

Les mots qui se prennent pour des girafes

N’en finissent plus de courir sur la page

Tu cours, cours, cours

Tu veux les rattraper

Leur dire stop

Songez à la chute

Il faut bien une fin à cette palabre

Il faut bien un point

Car, tout là-haut, il y a eu une majuscule

(ah ! comme je regrette la majuscule)

J’aurais dû oublier toute règle

Comme le signe me fait signe

Me dit maintenant il faut que tu t’arrêtes

Personne ne voudra lire un truc si long

Tu sais comment cela se passe

Les jours passent et les mots trépassent

S’ils sont trop nombreux on ne veut plus d’eux

On les met en prison

A vie pour 175 ans car ils en ont trop dit

Les mots parfois ne peuvent se taire

Car ils ont des principes

Ce sont des mots-militants

Rouges comme le signe

Rouge comme le point qui oubliera de finir

Un texte qui aimerait tant continuer

Jusqu’à la fin du tronc de l’arbre

Poursuivi qu’il est par le signe rouge

Qui l’entoure l’enserre le love comme seul

Le lierre sait le faire

Jusqu’à l’épouser, en faire sa moitié

Côté pile, côté face

Si je rougis

C’est que tu m’embrasses

Arbre

De

Mon

Cœur

 

Carole Radureau (20/02/2024)

 

Inspirée par cette photo de Gianni

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 7 Février 2024

Par Brücke-Osteuropa — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7659309

 

Vibre, la corde sensible

Quand l’histoire est bien racontée :

Le petit cheval est mort !

Sa tête repose contre son ami

Qui recueille mot à mot son dernier souffle :

« Ami, de mes crins, de ma peau,

De mes boyaux, de mes os

Fabrique le Morin Khuur :

L’archer magique nous emmènera galoper de nouveau

Toi et moi dans la steppe ».

 

Pleure, pleure, pleure !

 

27.000 morts.

Gaza, l’abandonnée.

Non, Ziad, ici, pas de corde sensible.

Ici, la masse ne vibre pas.

Insensibilisation ? De morts,

N’y en a-t-il pas assez ?

A partir de quel nombre ?

A partir de combien d’images ?

Les images ? Elles n’existent pas.

Les visages ? Ils n’existent pas.

Les noms ? Ils sont inconnus (probablement

N’en ont-ils pas) :

Sauf quelques corps invisibles

Dans des linceuls, sacs plastique

Emballés face au trou, anonymes

En masse, dans

Le trou.

 

Seuls quelques-uns, ici (mais ne sont-ils pas des soutiens du Hamas ?)

Glissent sans effort l’archer

De l’empathie et de la compassion

Sur le corps vibrant du Morin Khuur :

 

Pleurent, pleurent, pleurent !

Crient, crient, crient !

Agissent, agissent, agissent !

 

…..pour que vibrent les cordes sensibles.

 

Combien de Morin Khuur

Pour que s’éveillent les consciences ?

Un orchestre, deux, trois,

Cent, mille ?

Nous vibrons peut-être aussi

A géométrie variable

L’histoire, peut-être

Est très mal racontée

Nous avons, peut-être chaussés

Les lunettes de l’inconscience

A défaut de monter sur le cheval

De la liberté au galop

Sur le cheval, le vent glisse avec lui,

Glissent les mots d’amour,

Glissent les paroles belles qui font pleurer

Face à l’injustice, face à l’innommable …..

 

« ….. »

 

Je me réfugie dans le bois du pic quand j’ai froid

J’y vais en volant,

J’y vais en me promenant :

Parfois son accès m’est interdit :

 

Pleure, pleure, pleure !

 

Ici, c’est mon refuge à moi

Je l’ai choisi (je le partage aussi sur le terrain, que sur le terrain)

Chacun le voit comme il veut.

 

J’aimerais que chacun ne nous ait un tel refuge

Y aller par le chemin

Y aller par la pensée

Où tu entres dans un lieu merveilleux

Où tout est calme, paix et source de vie

Se reconnecter à son moi profond

Laisser libre cours à sa propre vérité :

Oui, la corde sensible, chacun de nous l’a

Il suffit de la révéler

Afin de pouvoir enfin s’en servir :

 

Pleure, pleure, pleure, Morin Khuur !

Crie, crie, crie, mon cheval est toujours vivant !

Agit, agit, agit car

Là où s’étale la souffrance,

Là où règne l’injustice,

Là où se déroule l’intolérable :

Vibre, corde !!

 

Carole Radureau (07/02/2024)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 22 Novembre 2023

Ode sur l’air de Peace piece

 

Le cristal a rencontré la goutte de rosée

Au sein du cœur de la rose particulière

La pluie a renchéri

Son grain est un soupir sur l’estomac rebondi

D’une feuille en habit d’automne

« Ne pars pas, ne pars pas » dit-elle

« Dansons »

« Tape, tape, tape sur ma bedaine, goutte,

Qu’il est doux le son de ton tambourinage »

Moi aussi je veux sentir la perle fraîche de l’aurore

Au cœur

« Interroge-moi »

Ne suis-je pas l’éternel continuateur des rêves ?

Tu joues sur le clavier la chanson qui est née

Dans mon estomac un jour de famine

Les bruits qui surfent sur la paroi de mon djembé intérieur

Sont une mélopée de la misère subie

Les gargouillis sont des fruits jamais entraperçus.

 

Je m’en vais, nu sous la tendresse

La pluie pour toute vêture

Sa chanson comme une valse triste

Rebondissant, goutte esseulée

Sur les parois de la gamelle

Abandonnée.

 

Nulle tristesse.

Juste le chant du rossignol x grive mélodieuse

Qui a volé la partition. Peace.

L’oiseau reproduit l’eau pure au fond du vase

Où trempe, allègre

Le pied finement chaussé de rosée

D’une rose particulière.

 

Carole Radureau (21/11/2023)

 

Inspirée par l’improvisation de Bill Evans de Peace piece

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Publié le 14 Octobre 2023

paruline rouge  By Kathy and Sam - https://www.flickr.com/photos/39871249@N07/8437552708/in/photolist-dRAEsG-HVtqWi-64Gy2F-pxFuS5-jVC5Va-6bD244-AcjttC-MtxD12/, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=69090350

paruline rouge By Kathy and Sam - https://www.flickr.com/photos/39871249@N07/8437552708/in/photolist-dRAEsG-HVtqWi-64Gy2F-pxFuS5-jVC5Va-6bD244-AcjttC-MtxD12/, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=69090350

 

Les oiseaux

Les couleurs

Leurs couleurs

Lumières du monde

Où diriger nos yeux

Non pas pour cultiver

Une forme de déni

Non pas pour détourner

Le regard

Non. Pour regarder l’espoir.

 

La folie entraîne la folie.

 

La mort entraîne la mort.

 

La haine entraîne la haine.

 

Le désespoir entraîne le désespoir.

 

La machine à dérouler le programme funeste

Entraîne

La machine à dérouler son application future.

 

Comprendre et apprendre.

 

Ecouter et analyser.

 

Lire et croiser les sources.

 

Savoir patience garder.

 

Ne pas se précipiter.

 

Garder la tête froide.

 

Car

Tout est fait pour dire et faire dans le moment

Quand il faut du temps pour analyser

Se positionner.

 

La fabrique à émois

La fabrique à émotions

La fabrique à réactions spontanées

Est une haine à 4 pattes

Qui court en tous les sens

Voulant en attraper tant et plus

Dans son filet baveux.

 

La peur entraîne la peur.

 

La peur est une haine galopante.

 

La peur ne se guérit pas par la peur.

 

La peur se guérit par la beauté.

 

La beauté est dans la nature.

 

Elle a un petit bec

Elle scintille entre deux branches d’arbre

Elle illumine un cours d’eau

Elle a une énergie de vie, toute simple et belle

Elle est couleur.

 

Rien ne peut changer le cours des choses

Il faut calmer son esprit

Calmer son corps

Ne pas laisser de côté sa compassion

Son empathie

Mieux les diriger

Avec sagesse.

 

Et penser, sans pourtant le dire

Même si là, on veut l’écrire

A tous les innocents

Ici et là

Qui paient encore de leurs vies.

 

Carole Radureau (14/10/2023)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agate mousse

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