Arriver à l’inconnu
Par la poésie et son es-sens
Ne voyant rien, étant nu
Comme en pleine conscience
Il faut se dépouiller de tout
Briser tous les liens
Et prendre par le petit bout
La petite main de la vie
Exacerber sa vue la rendre acérée
Comme une flèche bien appointée
Qui vise au-delà du spectre la fée
Au cœur d’une fleur fanée
Transformer son ouïe défaillante
Pour cliver chaque détail d’un son de la quena
Vibrant au-delà de la puissante
Cordillère de l’âme
C’est avoir sur le bout des doigts
La sensibilité d’un opéra surgit
D’au-delà des mers
Avec son albatros à fleur de paume
Le cœur à son sens à lui c’est le bon sens
Difficile de le trouver sans le sens de poésie
Il y a un rythme précis
Juché sur le tas de fumier quand le coq sonne
Il ne faut pas le manquer
Sinon le martinet qui règle le cadran des heures
Alors que le fennec règle celui du sablier :
Pas de compte à l’endroit juste une évidence :
Le moment présent…..
…..se suffit à lui-même et à toi-même, poète
Chope au passage la fibre élastique de la toile
D’une minuscule araignée :
Ta compagne de chambrée
C’est elle qui détient le parachute ascensionnel des sens
Chute libre
Sans autre évidence que de jongler
Avec les paroles sincères
Sur le papier les paroles suivent le sens donné
Parfois on étale la sincérité on la fait grimper un escalier
On découpe la phrase on y joint plein de signes
Jamais on n’arrive à tout exprimer
Il faut s’y reprendre de multiples fois
Se laisser guider par le sens sacré
Celui de la muse qui s’échappe
Comme une folle de l’asile :
Notre âme trop enserrée par la conformité
Libre la muse libre de tous sens
La feuille ne sera jamais assez longue
Pour y coucher ses élucubrations
J’écrirais jusqu’au bout de la vie
Et au-delà dit-elle
En éclatant d’un rire de grenouille édentée
Prise en flagrant délit de nénuphar.
Carole Radureau (15/05/2021)