Publié le 19 Octobre 2021

J’ai choisi le jaune dit l’automne

 

J’ai choisi le jaune

Dit l’automne

Et le cavalier automne et son apprenti (Pablo Neruda)

Ne diront pas le contraire

Allumant sur les arbres les poignées d’écus

 

J’ai choisi le jaune

Pour que le soleil ne s’émeuve pas

Pour que le soleil

Trouve encore en ma saison

Le loisir de briller

Et d’allumer sa lampe sur la beauté de ce qui meurt

 

Le jaune c’est la vie dit-il

Car le jaune est né dans un œuf

Je n’ai rien inventé dit l’automne

Sinon le cri de la caille et le cri de la perdrix

Qui cherchent une cache sous les pas funestes du chasseur

Le jaune ne serait pas couleur de camouflage quand

Les arbres se parent de cet or aux multiples résonnances

Pourtant le camouflage n’est pas une affaire d’évidence

Car sans feuilles où se cacher

Où gitent les oiseaux ?

 

Ils gitent dans un espace jaune comme le cœur de la vie

Un crocus d’automne leur offre un abri

Pendant que sur leurs petites têtes

Sous leurs petites pattes le jaune terni

Tombe au gré du vent

 

J’ai choisi ma couleur

Vous l’avais-je dit ?

L’aviez-vous compris ?

L’aviez-vous vue cette couleur accrochée à ma bannière unie ?

 

Carole Radureau (19/10/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 18 Octobre 2021

Au chat qui dort

 

Au chat qui dort

Il ne fait jamais froid

Les feuilles mortes

Emportées par le vent

Tapent à la fenêtre sans émouvoir aucun

 

Au chat qui dort

La politique sommeille

Nul débat qui ne suscite une paupière

Se soulevant

Par la curiosité

 

Au chat qui dort

La tenue bien brossée

Le poil rangé comme un crayon dans sa boîte

Pas un poil qui ne dépasse au chat

Qui dort

Juste avant le coup de langue

Décoiffage oblige

Juste pour défaire le fer à repasser

 

Au chat qui dort sa bobine

Sa petite bobine de ses propres poils

Tressée

Douce et chaude et légère que, l’alpaga

En serait jaloux pour un peu, au chat qui

Dort

C’est la confection qui ronronne

Bien huilée comme le cycle du chat.

 

Carole Radureau (18/10/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 17 Octobre 2021

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Valdivia_River?uselang=fr#/media/File:Sunset_at_the_Valdivia_river.jpg

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Valdivia_River?uselang=fr#/media/File:Sunset_at_the_Valdivia_river.jpg

 

Brumes de ce jour

D’innocence et de bruit

Et de calme et d’ennui

Cygne évoluant sur les ondes

En effleurant de pas

La surface de l’eau

Brumes en présence

Non, ce ne sont pas symboles de tristesse

D’ignorance d’ennui surfait

Mais bien des émanations vaporeuses

Et curieuses

Nées

En ce moment

En ce moment-même où tu les vois

Les brumes ne sont pas celles d’hier

Les brumes ne seront plus là demain

Brumes qui ne sont présentes

Que pour te signifier

Oui tu es là toi ici en ce moment-même

A disserter sur la vie de brumes

A être conscient

A les fêter.

 

Carole Radureau (17/10/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 16 Octobre 2021

 

Quid de l’indifférence quand elle s’invite dans ton milieu

Au lieu de se dire merci

Tourner la tête tourner le dos

Il y a des enseignements dans la nature profonde

De petits rituels sans doute

Ou des rites carrément

 

Pourtant le nid se construit à deux

Et ce partage basé sur la complicité

Peut parfois au drame tourner

Tourner également tourner le vent

La vie est ainsi faite que la girouette

Peu à peu se laisse, elle, amadouer

 

Il y a un discours prégnant

Qui n’atteint pas le lit de la rivière

Ni ses appartements tout de boue

Construits

Pourtant le vent mauvais parfois

Fait tourner des têtes

Et le lien construit se détricote au détriment des œufs

 

Il n’y a pas de rêve

Il n’y a pas de règle

Il y a juste une évidence à construire

Il y a une pérennité à construire

Une couvée à faire fleurir

Et pour se faire il en faut deux

Et des milliers de proies pour remplir les gosiers.

 

Carole Radureau (16/10/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 15 Octobre 2021

.....écho de poète…..

 

Le vent te boit avec des lèvres de juillet

Mon petit champ de blé !

Et les langues des nids viennent lécher tes reins,

Mon petit champ de blé ! (…)

Mario Florián, Chanson végétale, 1954, traduction Claude Couffon)

 

La fée achève son châle en crochet

Dans le semblant de ton chaume

Mon petit champ de blé

Et la caille s’ébat en ton sein, subrepticement.

 

Qu’elle est chaude la caresse de ta promesse !

Et délicate la couverture de tes ans

Le nuit qui vient pique une à une ta parole

Rêche, mon petit champ de blé

Et la farine colle aux dents de l’espace

Quand celui-ci chante à tue-tête.

 

La campagne te tête avec des seins de comète

Mon petit champ de blé

La pureté est un as de cœur cambré dans son dédale

Mon petit champ de blé.

 

Carole Radureau (15/10/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Echo de poète

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Publié le 14 Octobre 2021

Une pincée de neurones dans le bois

…campagne magnanvilloise…..

 

Une pincée de neurones

Dans le bois

Prise au détour d’un tronc

Dans cet air empli des frissons

De paix des bois

 

Certes nul besoin de marcher cent sept ans

Pour rivaliser avec le pinson

Et tomber pile poil sur la pincée

Qu’un marcheur a oubliée.

 

Une pincée de neurones

Qu’est-ce à dire, qu’est-ce au juste

Sinon une façon de dire

La forêt sème en mon âme son terreau profond ?

 

Il faut tout réorganiser

Saisir fermement la pince qui a oublié son sucre

Pour saler et pimenter son programme

Prendre un virage

Virant entre soi et soi

Car l’essentiel est resté sur la margelle

 

Une pincée de neurones

C’est la paix de l’arbre sur toi

Tombée comme une feuille de douceur

Saisis-là, saisis-là

Et pincète avec ton âme ta feuille

Pour sur son velours

Déposer

La marque profonde de ta conviction.

 

Carole Radureau (14/10/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Campagne magnanvilloise, #Pas un jour sans poème

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Publié le 13 Octobre 2021

Un brin de nature

……campagne magnanvilloise…..

 

Nature :

Laisse-toi aller dans toute ta splendeur

Epanouis-toi

Ne laisse pas l’adversité

Empiéter sur tes hanches généreuses

Happer ta terre dans une trompe dévoreuse

Briser la chaîne forestière de tes yeux

 

Nature :

Laisse-toi envahir par la volubile

Que le lierre glisse en toi sa chanson

Pour que les abeilles butinent utile

Le marc-nectar à l’horizon

Pour que les mûres tapissent à elles seules

Le mur de leur propre roncier

Qu’elles soient terribles ses jambes-ronces

Empiétant sur ce qui avait été pris autrefois

 

Je veux continuer de voir les tons de verts

Se succéder comme les mots succèdent aux mots

De ma chanson

Je veux entendre le buisson bourdonner

Comme chante la chorale des abeilles

Je veux voir les oiseaux affairés

Trouvant leur vie comme lors des soldes

Fouillant la vie du buisson précieux

Alors qu’au-dessus d’eux vole le prédateur

Je veux que la tourterelle roucoule

Que le pic inscrive dans les airs le rougeoiement de son crâne

Que la corneille et la pie

Rivalisent de vocalises

Je veux que l’air soit empli de choses que tu

Protège

Nature

Que tu protège.

 

Carole Radureau (13/10/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Campagne magnanvilloise

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Publié le 12 Octobre 2021

La non-récolteLa non-récolte
La non-récolteLa non-récolte

……campagne magnanvilloise…….

 

Aujourd’hui la récolte est virtuelle

Aujourd’hui ce sont les yeux qui récupèrent

L’étincelle de vitamine C

Les principes actifs précieux

Et un semblant d’alcaloïdes laissés

Présentement dans la terre glaise

 

Aujourd’hui c’est la récolte des cieux

La reconnaissance non officielle par qui de droit

De droit ?

Nullement

Juste une évocation poétiquement photographique

D’une récolte tellurique de ce qui est

Comme si plus tard les descendants diraient :

« Ouahh : sur ce terroir existait ceci, existait cela »

Et non pas comme à présent une prison et des tonnes de béton

Des maisons cages-à-poule des poulaillers

Sensés protégés une espèce menacée

Des poulaillers humains auxquels ne manque jamais

Le fumier

Résidus essentiel de toute espèce.

 

Aujourd’hui j’ai non récolté

C’est-à-dire pris dans ma petite main

Le doux fruit la tendre plante la petite plume ou le doux caillou

C’était une journée de reconnaissance reconnaissante

En la petite profusion des choses

Simples, c’est vrai mais qui ont la délicatesse

D’être

Pas loin de nous

Hissant leurs couleurs

Osant leurs délicatesses

Espérant des promesses

Regardant l’avenir sans s’en soucier

Ecrivant leur cycle

En dessinant d’autres

Que d’aucuns verront

Que d’autres ignoreront

Mais dont la sagesse ancestrale n’oubliera pas

De trouver

Au besoin

Pour soigner ou pour méditer

Sur la pérennité des choses.

 

Carole Radureau (12/10/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 11 Octobre 2021

La biche a déposé son regard sur le non-dit de l’automne

 

Fugace son apparition

Etonnés ses yeux

De sa robe de châtaigne

Elle atteint le mur du son

Avec une équation de rêves

 

Sauvage son expression

Etonnés ses yeux ourlés d’un rimmel d’obsidienne

De son allure élégante

Elle atteint le mur du son

Avec un défilé de dentelles

 

Surtout

Surtout

La biche a déposé son regard sur le non-dit de l’automne

Voilà

Maintenant le sort est jeté

Il ne sera plus non-dit que la biche était là

Dans les nuées des anges

Elle s’est évaporée

Et dessine le ciel qui se couche

Des ombres chinoises en cerfs- clés

Et se détache de l’horizon soyeux

La harde précieuse

Qui n’a pas dit son dernier mot.

 

Carole Radureau (11/10/2021)

 

Inspirée par cette merveilleuse photo de Serge et par cette merveilleuse vidéo

La poésie ne s’écrit pas toujours : elle se vit

Et savoir la voir et la reconnaître

C’est un don de poète

Gracias @migo mío

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 10 Octobre 2021

 

Muse : ravis-toi !

Le pèlerin

Depuis l’Ardèche

Le geai

T’envoie.

 

Je suis ravie dit-elle moi qui, la nuit

En vain

Cherche

Le compromis du petit matin.

 

Le geai vient à point

Avec sa mine fraîche son air

Joyeux et affairée sa touche sérieuse

A s’y méprendre :

 

C’est que le geai a l’œil

Taquin

Je ne sais pourquoi il me semble

Chaque fois qu’il nous fait de l’œil.

 

Il fait de l’œil à la muse

C’est certain

Elle a même dit une fois : « le geai c’est mon animal-totem ».

 

Et lui était content apprenant cela

(parce que les oiseaux savent tout de ce que l’on dit d’eux)

Il était content et son œil a brillé

Comme lorsqu’il reluque des glands oubliés par compère l’écureuil.

 

Ah ! Le beau geai

La beauté simple et véritable du corvidé

Lui, qui dans cette famille malmenée n’a sans doute pas été oublié

Dans le traquage éhonté de l’oiseau

Coupable de quoi ?

Méfaits ?

Méfaits toi-même, homme qui empiéta un jour sur des terres

Peuplées de cette faune adaptée et sans problème

Cette petite faune si belle qu’on la chérit

D’autant plus qu’on a bien conscience de l’avoir détruite.

 

Mon beau geai ardéchois

Toi qui de surcroit par le biais du pèlerin

Vola

Jusqu’à moi

Je te chante et te fête, sois fier de ta lignée !!

 

Ici l’oiseau est un roi non détrôné

C’est lui qui commande nos destinées

Nous n’attendons qu’un signe de lui

Pour partir en croisade

Pour finir une lecture

Pour entamer le conte et de quelques vers bien ciblés

Le hisser tout un haut de cet arbre généalogique

Duquel

On l’a peu à peu

Décroché.

 

 

Carole Radureau (10/10/2021)

 

Inspirée par cette superbe photo de Serge

 

Le geai et le pèlerin

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Oiseaux muses

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