Publié le 26 Juillet 2021

 

Est-ce la canicule

Des étés derniers

Est-ce que ses racines ont rencontré

Cette certaine dalle de marne

Là sous nos pieds

Est-ce autre chose d’inconnu

Il a l’air perdu

On guette depuis le printemps

Une présence de vie persistante

Quelques oiseaux m’ont envoyé un signe :

L’arbre est en train de mourir

Eux le savent car ils le voient d’en haut

Ce que nous ne savons pas faire

Nous autres humains qui nous croyons forts

Ne savons que regarder d’une façon

Qui n’est jamais la plus franche

La plus efficace

Pourtant l’on sait que les arbres

En dormance

Se mettent quand des périodes extrêmes

Leur échauffent les oreilles

C’est le cas des gelées terribles

Ou des canicules

Des arbres ; des plantes

Que l’on croyaient perdus

Plusieurs mois, années plus tard

On repris pied

Evidemment, il fallait les préserver

Les garder sur leur pied avec leur mine pâle

Leurs feuilles sèches

Leur allure cafardeuse

Ce n’est pas top pour le design de la société moderne

Où tout doit être clean, bien rangé, propre et tout

Y compris dans le jardin.

 

Je n’ai pas perdu espoir

Je pense à mon liquidambar

Je pense à mon albizia

Eux aussi ont connu l’étape de la mort subite

Ils ont trouvé une échappatoire

Leurs racines ont certainement trouvé un passage

Evitant la glèbe, cette vieille marne qui ne sert que les tableaux

De maîtres

Cette marne qui nous soutient néanmoins

Avec son socle doux-dur

Sa grande physionomie d’à propos.

 

Carole Radureau (26/07/2021)

 

Cerisier à fleurs

La mort de l’arbre ?
Du temps de sa splendeur

Du temps de sa splendeur

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

Repost0

Publié le 25 Juillet 2021

 

Hier, me promenant le long des champs
Comme je ne le faisais plus depuis longtemps
Je redécouvris 2 sensations
Sans parler de celle du constat
Que j’ai encore de bonnes jambes.

1er tableau : Le bruit du vent dans les feuilles de maïs

Le maïs est un géant
Qui pousse dans des chambres élargies
En une monoculture souvent décriée
Mais qu’elle est verte sa parure
Et quand le vent caresse ses chevelures
Ses barbes frémissent
Sortent de ses gorges
Une petite mélopée
Digne des opéras :
C’est l’opéra de maïs
La chanson qui fait miroiter le grain
Qui donne à la plante
Sa sensation de grandeur.

Le maïs est un géant
Et sa parole une vertu planétaire.

2e tableau : La paix du bois

Un petite brèche
Ouverte sur un bois
Peu d’essences dans nos bois
Il faut faire avec
Je me laisse tenter
Mon fils me suit
Dès le 2e pas, sur nos têtes
Tombe la paix du bois
Cette sensation de calme
De fin du monde civilisé
Cette grande évasion
Elle fonctionne aussi dans le moindre petit bois
C’est un appel à y entrer plus profondément
Je dis à mon fils qui ne l’avait pas remarqué :
« sens-tu cette paix, ce calme, cette patience ? »
Maintenant il y fera attention.

Le petit chemin descend de façon abrupte
Nous nous y engageons, juste le temps de nous imprégner
De sentir la paix des arbres
Oublier les déchets qui traînent ici
De la civilisation
Et se dire que nous le reprendrons
De façon plus aboutie
Pour voir où il mène
Nous imprégner de cette paix
A deux pas de chez nous.

Je ne savais pas qu’il y avait accès à la forêt
Sans pour autant devoir emprunter la route
Les portes de l’aventure, je m’étais fermées
Pendant tout ce temps
Où trop de barrières me privaient
D’un moment présent essentiel
A la reconnexion.

Carole Radureau (25/07/2021)
 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

Repost0

Publié le 24 Juillet 2021

Parce que vous ne direz pas que je n’ai pas parlé des fleurs

 

J’ai parlé et je parle des fleurs

Alors que mon sang bouillonne

La piste est tarie

Le nuage gronde

 

La fleur est là avec sa beauté de fleur

A me regarder chaque jour

Sagement

Alors que mon sang bouillonne

Le tonnerre est un frère

La terre tremble

 

S’il n’y avait que des poèmes aux fleurs

Des odes au bien-être précieux de la vie

De tendres compensations

Pour calmer le sang qui bouillonne

Refroidir la tempête

Sourire aux tourments gris

 

La fleur a tous les pouvoirs

Y compris celui de tomber dans la rue

Comme une bombe qui brûle des yeux

Trop écarquillés pour ne voir que de l’intérieur

Trop enfoncés pour ne plus savoir affûté leur vue.

 

Carole Radureau (24/07/2021)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

Repost0

Publié le 23 Juillet 2021

 

Je serais cerf-volant

Papier crépon

Pâte à modeler

Si tu voulais bien me sourire

Et pour voler et pour grandir

Je chercherais le mont

A gravir

La pente

A affronter

La tige, quoi, puisque c’est de cela dont il s’agit

 

Livrée à moi-même

Dans cet univers chamarré

Je choisis cette jambe-là

Elle me semble solide

Et s’il le faut

J’étendrais mon bras

J’attraperais ce cou

Il me semble élégant

Il faut bien survivre

Chacun n’a-t-il pas droit

A sa minute de soleil

A son verre de lumière

A son grand bol d’air revivifiant ?

 

Oui

A condition d’être en tête de l’affiche

Moi, ça, je sais faire.

 

Carole Radureau (23/07/2021)

 

Un volubilis sur la tige d’un zinnia

La fleur qui s’adapte

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

Repost0

Publié le 22 Juillet 2021

CC BY-SA 2.0 br, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=451810

CC BY-SA 2.0 br, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=451810

 

Il est un moment

Où il convient

Plus qu’à tout autre

De ne pas se laisser entraîner

Dans le clivage.

 

Un moment précis où la division

Tue

Ou la division dégénère et porte en elle

Des nuisances opaques.

 

Il est un moment où l’empathie

En reine devrait régner

En place d’un roi en papier mâché

Il est un temps où le respect des choix,

Des opinions

Erigés en diapasons

Seraient les bienvenus.

 

Il n’y a pas de science infuse

De vérité suprême

Ni de savants au-dessus du lot

Il n’y a que des inconnues.

 

Quand sur le fil en équilibre

Se succèdent tant de pas et ce

Sur la planète entière

Il n’y a qu’une seule règle à admettre :

L’humilité.

 

Je n’en sais pas plus que tu n’en sais

Si moi c’est l’intelligence du corps et du cœur

Qui me guident

Si toi c’est la liberté grâce à la vaccination :

Pourquoi t’en voudrais-je ?

Pourquoi m’en voudrais-tu ?

Chacun prend sa part de cet inconnu

Et la liberté elle, on la trouve où l’on peut.

 

Le moment présent est ainsi fait d’incertitudes

Nul besoin de se projeter

Juste se protéger comme l’on peut

Aussi bien des virus

Que des haines véhiculées par un état complice

Qui sème au vent lourd des mots-clés

Que chacun de nous

En toute conscience

Devraient très vite oublier.

 

Carole Radureau (22/07/2021)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

Repost0

Publié le 21 Juillet 2021

Les cailloux dans la chaussure ?

Qu’importe il faut avancer

Avancer sans se courber

Avancer sans continuer de blesser la terre-mère

 

Ils sont là les cailloux, ils le font bien sentir

Ce sont des cailloux insistants

Qui ne roulent pas vers la sortie de la chaussure

Là où pourtant

Ils sont entrés assurément

 

C’est comme retourner un noyau dans sa bouche

Pas envie de le laisser partir

Vivre sa vie de noyau

Ce petit goût de bois est toujours agréable

Comme un rappel au sens de la vie

Le caillou est, lui aussi

Un rappel au sens de la vie

Cette nécessité de se redéfinir

Partie de cette terre

Au même titre que noyau et caillou

 

Pourtant les cailloux dans la chaussure

Glissent leur métaphore

Il y aurait un hoquet dans ta glotte

Un truc qui ne veut pas passer

Une onomatopée, un hiéroglyphe, un signe runique

Une énigme que seul, toi

Peut déchiffrer dans les moments de pleine conscience

 

Tu ne sais que faire ?

Tu ne sais qu’en faire des cailloux ?

Il suffit d’écouter ton cœur, d’écouter ton corps

De bien entendre leur vibration

Car eux savent ce que toi, parfois tu nies

Ou omets de savoir comme une forme de déni

Le caillou est fort sous son apparence fébrile

Il se divise en petits morceaux pourtant sa force est là

Par exemple la plante de ton pied

Portant ton poids certain

Tremble sous la blessure du gravier

Lui, ne tremble pas

Et toi, tu dois

Adapter ton pas à la claudication du moment.

 

Carole Radureau (21/07/2021)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

Repost0

Publié le 20 Juillet 2021

Muflier-mystèreMuflier-mystèreMuflier-mystère

 

Comme de petits œufs

Tombés

Loin du panier

Comme des fruits précieux

De métissage

La lune

Le korrigan

La bonne fée des fleurs

Ou le vent peu sage

Ont distribué un message

Mystérieux.

 

Ce sont bien des mufliers

Et leur surnom de gueule-de-loup

Dans le mystère

N’y est pour rien

Ils ont poussé petitement

Avant de déclarer l’avènement

 

Et là, oh ! Surprise :

Des fleurs bicolores

Des jaunes citron

Une couleur de fuchsia

Que sais-je encore à venir

Montrant leurs jolies frimousses

De surprise

Loin, bien loin

De l’étiquette génétique de leur maman :

Rouge aussi rouge que la révolte

Rouge comme l’air du temps

Rouge comme la colère qui couve

Rouge comme la vérité sous l’œuf

La rouge couleur de la sève

De la révolution.

 

Carole Radureau (20/07/2021)

Muflier-mystère

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

Repost0

Publié le 19 Juillet 2021

Par by Frances W. Horne for Flora Borinqueña — http://207.156.243.8/emuwebnybg/pages/common/imagedisplay.php?irn=113660, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1539471

Je suis le bois léger

Poussant sous les tropiques

Dont le nom espagnol vient de radeau

Dont de doux noms me vont comme un gant

Pripri, fwomagé mapou, patte de lièvre

Et vous me connaissez mais pas sur pied

Donc vous ratez ma magnifique floraison

Je suis le roi des matériaux composites

Qu’elle est puissante ma notoriété

On me cherche et me plante et me trouve et me coupe

Mais bientôt sans doute on ne me trouvera plus

Voilà que depuis le covid on se rue sur moi

Si bien qu’ils en arrivent à appeler cela :

Fièvre du balsa

Ils ont goût de moi, j’entre dans tant d’objets

Ils s’en fichent de tout déforester

Créer des friches

Des problèmes communautaires

Que le profit que le profit

D’un coup je me sens frère du caoutchouc

Et cousin du quina

Dès qu’un rush s’abat sur nous

C’est comme pour l’or, rien qui ne les arrête

Rien qui ne les combat, ne les abat eux qui ne savent qu’abattre

Débiter et piller :

8139 alertes de déforestation entre mars 2021 et juin 2021

1 alerte = équivalent de 2 terrains de basket

 

Moi qui suis le roi des bateaux, les radeaux qui flottent

Légèrement, avec aisance

Je m’en irai volontiers à vau l’eau

Leur damner le pion à ces pilleurs à deux balles

Ma tête bien calée dans le kapok de mes entrailles

Je dormirai sur l’eau

Mon dernier bois

Sauvé pour la circonstance

J’écrirai une page de renaissance

Allant m’implanter ici ou ici bas

Là où l’on me respecte

Prend soin de moi

Quoi, moi, le balsa

Ne suis-je pas précieux

Comme le sont toutes les espèces de cette planète ?

 

Carole Radureau (19/07/2021)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #L'arbre qui fait parler de lui

Repost0

Publié le 18 Juillet 2021

Comme deux petites étoiles

Fulgurantes et voyageuses

Le soleil a pris de la hauteur

Et mon cœur est ragaillardi.

 

Je pleure pourtant sur ce virus

Qui détruit l’essence même de la vie

De notre continuité

Et éloigne ceux dont on aimerait être proche

A notre tour.

 

Je ne sais pas si la vie

Tout compte fait

Mérite d’être vécue

Seul dans son coin

Sans plus aucune amitié

Aucun amour, ni partage

Ni affection.

 

Comme deux petites étoiles

Filantes et souriantes

Enfin, au moins, une

La lune sera plus ronde ce soir

 

Et moi comme un espoir refoulé

Je ruminerais le pourquoi du comment

Qui fait nous méfier, qui nous fait avoir peur

De ceux que l’on a fait naître.

 

Carole Radureau (18/07/2021)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

Repost0

Publié le 17 Juillet 2021

L’exercice poétique

Chaque jour comme un blanc-seing

Elle est là ma liberté

Que nul ne la prenne

 

J’écrirais quoi qu’il en soit

Pour dire sans doute n’importe quoi

Pour broder une toile aïda de poésie

Avec des points aux couleurs de l’été :

 

Il y a ici un coq qui veut chanter

Il gêne de son cocorico les élèves à côté

Il y a des élèves qui tels des ânes braient

Imitant le coq

Les cours sont perturbés

Surenchère des ânes

Il y a ici une vieille pie qui s’offusque

Quoi le coq empêche la bonne éducation des élèves 

Faisant passer les adultes officiels pour des imbéciles

Ou du moins des personnes peu crédibles

Toujours écouter celui qui parle

Là est la bonne éducation

Il y a ici un maire qui porte le nom d’un animal de ferme

Qui soutient mordicus son poulailler

Et son coq d’une espèce rare,

A préserver : Cocorico, mon ego !!

 

Combien d’andouilles dans cette fable ?

Cette fable de la vie

De ceux qui veulent faire et font de travers

De ceux qui veulent profiter de l’occasion

Et de ceux qui se plaignent de tout à tort et à travers ?

 

Le coq lui n’a rien demandé.

Il est au diapason du coq

Il chante le matin pour signifier le lever du père soleil

Il courtise les poules et gratte le sol, trouvant là son écot, il

Reproduit et chante pour fêter ça :

Une vraie vie de coq !!

 

Quand la campagne veut rejoindre la ville

Elle est dure la réintroduction

Trop d’habitudes trop de confort

Il faut, par le petit bout de la lorgnette

Se plonger dans l’histoire du passé

L’écologie ne s’écrit pas que dans les livres et dans les thèses

Elle se vit aussi

Les petites bêtes n’ont rien perdu au-delà du temps

Sauf la vie

Nous, qu’avons-nous gagné ?

 

Je pourrais aussi vous parler

De l’être humain en stabulation

Avec son programme préétablit

Sa feuille de route

Son chemin à prendre, sans aucun détour

Son pédiluve

Sa traite journalière

Son insémination et son ventre à louer

Sa programmation et sa liberté complètement bafouée

Son autonomie aux pâquerettes

Sa perte de quête

Tout ça pour finir en matériel, en objet

Comme une vache dans sa stabulation

Qui lorsqu’elle meurt

Ne suscite ni larme ni pleurs

Non,

C’est un objet

La vache se remplace comme un objet

Car le but de cette société où vit la vache

Où vit l’être humain

C’est de produire, de faire du profit, de consommer

De crever comme une vache

Dans la margelle du pédiluve

Le mufle collé dans les produits désinfectants.

 

 

Carole Radureau (17/07/2021)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

Repost0