Publié le 15 Octobre 2021

.....écho de poète…..

 

Le vent te boit avec des lèvres de juillet

Mon petit champ de blé !

Et les langues des nids viennent lécher tes reins,

Mon petit champ de blé ! (…)

Mario Florián, Chanson végétale, 1954, traduction Claude Couffon)

 

La fée achève son châle en crochet

Dans le semblant de ton chaume

Mon petit champ de blé

Et la caille s’ébat en ton sein, subrepticement.

 

Qu’elle est chaude la caresse de ta promesse !

Et délicate la couverture de tes ans

Le nuit qui vient pique une à une ta parole

Rêche, mon petit champ de blé

Et la farine colle aux dents de l’espace

Quand celui-ci chante à tue-tête.

 

La campagne te tête avec des seins de comète

Mon petit champ de blé

La pureté est un as de cœur cambré dans son dédale

Mon petit champ de blé.

 

Carole Radureau (15/10/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Echo de poète

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Publié le 14 Octobre 2021

Une pincée de neurones dans le bois

…campagne magnanvilloise…..

 

Une pincée de neurones

Dans le bois

Prise au détour d’un tronc

Dans cet air empli des frissons

De paix des bois

 

Certes nul besoin de marcher cent sept ans

Pour rivaliser avec le pinson

Et tomber pile poil sur la pincée

Qu’un marcheur a oubliée.

 

Une pincée de neurones

Qu’est-ce à dire, qu’est-ce au juste

Sinon une façon de dire

La forêt sème en mon âme son terreau profond ?

 

Il faut tout réorganiser

Saisir fermement la pince qui a oublié son sucre

Pour saler et pimenter son programme

Prendre un virage

Virant entre soi et soi

Car l’essentiel est resté sur la margelle

 

Une pincée de neurones

C’est la paix de l’arbre sur toi

Tombée comme une feuille de douceur

Saisis-là, saisis-là

Et pincète avec ton âme ta feuille

Pour sur son velours

Déposer

La marque profonde de ta conviction.

 

Carole Radureau (14/10/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Campagne magnanvilloise, #Pas un jour sans poème

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Publié le 13 Octobre 2021

Un brin de nature

……campagne magnanvilloise…..

 

Nature :

Laisse-toi aller dans toute ta splendeur

Epanouis-toi

Ne laisse pas l’adversité

Empiéter sur tes hanches généreuses

Happer ta terre dans une trompe dévoreuse

Briser la chaîne forestière de tes yeux

 

Nature :

Laisse-toi envahir par la volubile

Que le lierre glisse en toi sa chanson

Pour que les abeilles butinent utile

Le marc-nectar à l’horizon

Pour que les mûres tapissent à elles seules

Le mur de leur propre roncier

Qu’elles soient terribles ses jambes-ronces

Empiétant sur ce qui avait été pris autrefois

 

Je veux continuer de voir les tons de verts

Se succéder comme les mots succèdent aux mots

De ma chanson

Je veux entendre le buisson bourdonner

Comme chante la chorale des abeilles

Je veux voir les oiseaux affairés

Trouvant leur vie comme lors des soldes

Fouillant la vie du buisson précieux

Alors qu’au-dessus d’eux vole le prédateur

Je veux que la tourterelle roucoule

Que le pic inscrive dans les airs le rougeoiement de son crâne

Que la corneille et la pie

Rivalisent de vocalises

Je veux que l’air soit empli de choses que tu

Protège

Nature

Que tu protège.

 

Carole Radureau (13/10/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Campagne magnanvilloise

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Publié le 12 Octobre 2021

La non-récolteLa non-récolte
La non-récolteLa non-récolte

……campagne magnanvilloise…….

 

Aujourd’hui la récolte est virtuelle

Aujourd’hui ce sont les yeux qui récupèrent

L’étincelle de vitamine C

Les principes actifs précieux

Et un semblant d’alcaloïdes laissés

Présentement dans la terre glaise

 

Aujourd’hui c’est la récolte des cieux

La reconnaissance non officielle par qui de droit

De droit ?

Nullement

Juste une évocation poétiquement photographique

D’une récolte tellurique de ce qui est

Comme si plus tard les descendants diraient :

« Ouahh : sur ce terroir existait ceci, existait cela »

Et non pas comme à présent une prison et des tonnes de béton

Des maisons cages-à-poule des poulaillers

Sensés protégés une espèce menacée

Des poulaillers humains auxquels ne manque jamais

Le fumier

Résidus essentiel de toute espèce.

 

Aujourd’hui j’ai non récolté

C’est-à-dire pris dans ma petite main

Le doux fruit la tendre plante la petite plume ou le doux caillou

C’était une journée de reconnaissance reconnaissante

En la petite profusion des choses

Simples, c’est vrai mais qui ont la délicatesse

D’être

Pas loin de nous

Hissant leurs couleurs

Osant leurs délicatesses

Espérant des promesses

Regardant l’avenir sans s’en soucier

Ecrivant leur cycle

En dessinant d’autres

Que d’aucuns verront

Que d’autres ignoreront

Mais dont la sagesse ancestrale n’oubliera pas

De trouver

Au besoin

Pour soigner ou pour méditer

Sur la pérennité des choses.

 

Carole Radureau (12/10/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Campagne magnanvilloise

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Publié le 11 Octobre 2021

La biche a déposé son regard sur le non-dit de l’automne

 

Fugace son apparition

Etonnés ses yeux

De sa robe de châtaigne

Elle atteint le mur du son

Avec une équation de rêves

 

Sauvage son expression

Etonnés ses yeux ourlés d’un rimmel d’obsidienne

De son allure élégante

Elle atteint le mur du son

Avec un défilé de dentelles

 

Surtout

Surtout

La biche a déposé son regard sur le non-dit de l’automne

Voilà

Maintenant le sort est jeté

Il ne sera plus non-dit que la biche était là

Dans les nuées des anges

Elle s’est évaporée

Et dessine le ciel qui se couche

Des ombres chinoises en cerfs- clés

Et se détache de l’horizon soyeux

La harde précieuse

Qui n’a pas dit son dernier mot.

 

Carole Radureau (11/10/2021)

 

Inspirée par cette merveilleuse photo de Serge et par cette merveilleuse vidéo

La poésie ne s’écrit pas toujours : elle se vit

Et savoir la voir et la reconnaître

C’est un don de poète

Gracias @migo mío

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 10 Octobre 2021

 

Muse : ravis-toi !

Le pèlerin

Depuis l’Ardèche

Le geai

T’envoie.

 

Je suis ravie dit-elle moi qui, la nuit

En vain

Cherche

Le compromis du petit matin.

 

Le geai vient à point

Avec sa mine fraîche son air

Joyeux et affairée sa touche sérieuse

A s’y méprendre :

 

C’est que le geai a l’œil

Taquin

Je ne sais pourquoi il me semble

Chaque fois qu’il nous fait de l’œil.

 

Il fait de l’œil à la muse

C’est certain

Elle a même dit une fois : « le geai c’est mon animal-totem ».

 

Et lui était content apprenant cela

(parce que les oiseaux savent tout de ce que l’on dit d’eux)

Il était content et son œil a brillé

Comme lorsqu’il reluque des glands oubliés par compère l’écureuil.

 

Ah ! Le beau geai

La beauté simple et véritable du corvidé

Lui, qui dans cette famille malmenée n’a sans doute pas été oublié

Dans le traquage éhonté de l’oiseau

Coupable de quoi ?

Méfaits ?

Méfaits toi-même, homme qui empiéta un jour sur des terres

Peuplées de cette faune adaptée et sans problème

Cette petite faune si belle qu’on la chérit

D’autant plus qu’on a bien conscience de l’avoir détruite.

 

Mon beau geai ardéchois

Toi qui de surcroit par le biais du pèlerin

Vola

Jusqu’à moi

Je te chante et te fête, sois fier de ta lignée !!

 

Ici l’oiseau est un roi non détrôné

C’est lui qui commande nos destinées

Nous n’attendons qu’un signe de lui

Pour partir en croisade

Pour finir une lecture

Pour entamer le conte et de quelques vers bien ciblés

Le hisser tout un haut de cet arbre généalogique

Duquel

On l’a peu à peu

Décroché.

 

 

Carole Radureau (10/10/2021)

 

Inspirée par cette superbe photo de Serge

 

Le geai et le pèlerin

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 9 Octobre 2021

Tête de trèfle

 

…..campagne magnanvilloise….

 

Tête de trèfle

Rose

Comme l’automne

Comme un qui s’est vu rougir

Les joues à trop les voir giflées

 

Tête de trèfle

Evocateur

Rieuse

Ebouriffée

Décoiffée par le feu de l’aurore

Qui nage aux quatre vents

 

Tête de trèfle

Unique et accueillante

Puissante pour recevoir les petites pattes

Bourdonnantes

Unique et réceptive

Pour recevoir

Contente

La vision adéquate d’une promeneuse

Etonnée.

 

Carole Radureau (09/10/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Campagne magnanvilloise

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Publié le 8 Octobre 2021

Il faut que cet automne…..César Vallejo

…..écho de poète…..

 

(…) Il faut que cet automne aux automnes se greffe,

Il faut que cet automne s’intègre aux bourgeons

Et le nuage aux semestres, et la ride aux pommettes.

 

Il faut passer pour fou en affirmant aussi

Combien la neige est chaude et la tortue fugace,

Et simple le comment et fulminant le quand ! 

 

César Vallejo (Chapeau, manteau et gants : Sombrero, abrigo, guantes in Poemas humanos)

 

Il faut que cet automne se happe de caresses

Et dans la volupté d’une cenelle

Se berce aux tendres yeux

 

Il y faut de la démesure et la particularité

De danser dans la côte

Nu, enlacé par les feuilles de maïs

 

Il faut que cet automne soit fils de l’anarchie

Sabrant de travers ce qui coupe de travers le fil

De sa vie d’automne chevauchant comme un cavalier

Au milieu des conflits

 

Il faut que la douceur l’imprègne de l’aurore que la fibre

D’un épi se brise lentement

Pour diffuser une lumière prise entre deux étoiles

Et un long sifflement de firmament

 

Il faut que cet automne……

 

Carole Radureau (08/10/2021)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 7 Octobre 2021

Les choses simples

…….campagne magnanvilloise…..

 

Il y a des choses simples

Qui plaisent à mon cœur

 De ces choses que l’on ne voit pas

Et qui pourtant existent

Les fruits desséchés du raifort

Les toiles d’araignées sur une fleur séchée sur pied

Qui tissent avec justesse

Des labyrinthes dans lesquels

La vie s’écoule

Tranquillement

 

Il y a des choses simples

Qui ne se lassent pas d’êtres

Ne sachant pas qu’un jour

On sera là pour les voir

On sera là pour les chanter

Pour les poétiser

Comme choses simples d’un espace permis

Qui un jour peut-être

Ne sera plus

 

Ici je chante les plantes des talus

Ces mal aimées ces oubliées ces filles perdues

Que l’on ne connaît que pour les désherber

Elles ont ce charme de la nature profonde

Avec au-delà d’elles le décor historique

De la campagne qui est inscrite ainsi sur le cadastre

Depuis la nuit des temps.

 

Aimons notre campagne

Pendant qu’il nous en reste une.

 

Carole Radureau (07/10/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Campagne magnanvilloise

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Publié le 7 Octobre 2021

 

Il faut prendre de la hauteur

De cet espace

S’échapper

Pour grandir et se détacher

Le volcan m’y invite

Celui qui se peint celui

Qui se prête

Sortant d’un tableau de petit maître

Comme un oiseau sort de l’eau

Sans un bruit sans un cri Tyatya surgit

De son dôme écrasé échappé

De l’aurore furieuse et curieusement vorace

 

La blancheur a fait son lit sur Tyatya

Comme l’épincetant de sa plume timide

Inadéquate ou de son pinceau ébréché

Par le son de la vie

 

De là je peux poser sans question me poser

L’adéquation de spores de ma fougère

En quête de liberté

 

Je ne serais pas celle

Qui refuse la fumée mais si elle la fuit

Car les odeurs se fuient hélas

Mais comme Tyatya semble dans l’espace

Etre un tableau accroché à sa nuit

Je prends l’image je prends le rêve

Je prends la hauteur tendrement évoquée

Je prends l’espace et la grande flamme

De liberté jaillissante.

 

Carole Radureau (07/10/2021)

 

Toujours dans les îles Kouriles

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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