Publié le 1 Mars 2022

Fable de la pierre, la mousse et la primevère

Tout droit inspirée de Serge pour le titre et pour l’image

.....fragments de Vivarais......

Il était une pierre
Toute nue sous sa minéralité
Qui songeait malgré elle
Comme l’hiver était long et froid
Non pas tant dans son aspect physique
Aussi dans son aspect de cœur
La pierre était seule, elle
Envoyait des ondes esseulées dans le ciel
Où l’on sait que résident des tas d’étoiles
A l’écoute
Et tout soudain, au bout d’une longue ère
Dans laquelle la physionomie de la pierre
En rien ne changeait d’apparence
Et tout soudain, voici que quelque chose
S’incrusta en elle
Comme une petite épée de douceur
La piquant
Joyeusement.

La mousse était arrivée là, par hasard
Où bien, était-ce le cadeau d’une étoile dans le ciel
L’une des Pléiades par exemple
Elle avait besoin d’un support pour se reposer
Elle avait beaucoup voyagé
Ici cette pierre nue, seule, terriblement seule
Oubliée de tous
Depuis des siècles et même, même,
Le lichen, même l’humidité n’avaient pas voulu d’elle
Ah ! se disait la mousse !
Quel beau réceptacle !
Allons-y, cela ne coûte rien d’essayer
La voici qui s’intègre
La voici qui s’incruste
La voici qui prospère
La voici qui recouvre
Sans un mot
Tout en douceur, car c’est très doux la mousse
Ça réchauffe, c’est réconfortant, c’est très isolant
La pierre semblait comblée , elle offrait son sein
Elle offrait sa fesse, elle
Offrait son cœur
Et tout y passa.

L’on ne voyait plus rien de sa minéralité.
Juste
On la devinait.

La fable maintenant  parlera de pierre-mousse.

Pierre-mousse en osmose
Doublement accomplies
Fusion sacrée, grande vague d’espoir
De continuité
De dynamisme
Cache pour les insectes
La vie qui grouille
La pierre super ravie
La mousse pleine d’énergie
En demandant toujours plus

Voici qu’une petite teigne un jour
Se fait en elle
Oh ! pas grand-chose de grave
Une pelade comme cela arrive parfois
Tout simplement un oiseau ayant accroché ses pattes
Dans sa chevelure
Tout à coup la mousse ressent une piqûre
Comme une tendre pique d’épée dans sa peau lancinante
La pierre ensuite la ressent également
Une intruse !!
Le duo se sent blessé
L’osmose elle est faite de deux éléments, non de trois
Pierre-mousse n’est pas spécialement offerte aux migrants
Mais voilà cette migrante-là est belle
Elle a une jolie petite rosette au cœur
Des feuilles qui s’étalent comme un parasol
De plus sa couleur est vive
On dirait un petit fruit de soleil
Laissons-la faire dit pierre-mousse
Nous avons encore une petite place au soleil
Pour offrir nos supports à la fleur.

Dame primevère est une visiteuse opportune
Elle a toujours le dernier mot
Elle rêvait d’un support tout de douceur et de minéralité
Pierre-mousse avait l’énergie recherchée
Elle avait créé un écosystème
Juste dans ce petit coin de forêt
Un espace où croissent et se croisent le végétal, le minéral, l’animal et les ondes de l’espace
Pierre-mousse était une poésie à laquelle manquait
La fleur
La primevère
L’une des toutes premières à fleurir dans ces terres
Le rayon qui illumine le sol et les yeux,
Le parfum délicat du printemps.

Il n’y pas de morale à cette fable
Car elle se suffit elle-même
La colonisation de la pierre
C’est une histoire d’amour que nous les hommes,
Devons voir et reconnaître
Comme telle.

Carole Radureau (01/03/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais, #Pas un jour sans poème

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Publié le 28 Février 2022

Patience

 

........fragments de Vivarais.....

 

La leçon de printemps est encore

Dans un sabot de velours givré

Le ciel veut tout changer

La lumière, elle, est en apprentissage

 

Ce n’est pas le moment d’éclater

Rien dans notre sève, bouillonne

Il en faut plus de la lumière vive, de la vivacité

Pour donner à nos branches le signal du départ

 

Pourtant ça chatouille le nez, ça

Chatouille l’envie de se laisser tenter par la précocité

Le printemps notre maître d’école n’est pas encore

Arrivé

Il a laissé sur le tableau de son absence un message

De retour :

Ce n’est pas le 27 février qui est écrit c’est le 20 mars

 

Pourtant tout semble nous dire le contraire

Et si le jour, le soleil suit le chemin glissant de la terre

Comme sur un toboggan, la

Nuit le froid suit le même chemin avec son cortège

De tremblotements

 

Il faut s’adapter et nous, nous n’avons pas encore appris

A tricoter

L’écharpe en écorce de bouleau pour soigner la migraine

Les mitaines qui laissent échapper

Les bons petits mots de l’hiver

Ni à fabriquer le grog à la sève de bouleau fortifiante

 

Nous ne sommes pas des érudits

Juste des arbres plantés là

Dans un sous-bois qui se respecte

Et qui paraît ne pas vouloir

Suivre la norme actuelle mais suivre

La norme établie par la terre-mère au semblant de son désir.

 

Carole Radureau (28/02/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Fragments de Vivarais

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Publié le 27 Février 2022

Serge nous envoie cette galaxie dite de l'aspirateur (c'est pour aspirer les mots et les renvoyer aux étoiles)

Serge nous envoie cette galaxie dite de l'aspirateur (c'est pour aspirer les mots et les renvoyer aux étoiles)

 

Nous ne voulions pas d’une fleur nue

D’une dame Soleil sans rayons

Nous ne voulions pas de l’oiseau

Sans ailes

Ni de la rose

Sans parfum

 

Nous avions

Déjà

Connu le frisson d’un monde

Un monde à nous offert

Sur le milieu d’un plateau

Un monde idéal beau et parfait

Qui n’attendait

Rien de nous

Si ce n’est le respect

Un petit peu d’attention

 

Pas de ho ! pas de ha ! pas de Que c’est beau !

Bon , allez on s’casse

Pour aller terminer la fête au bistro

Ou dans un gros bateau pollueur

Ou dans un avion tout autant

 

Les avions

Déjà

Dessinaient dans le ciel

Des croisillons

Presque parfaits, donnant

L’envie

De planter au cœur du croisement

La flèche du ras le bol

 

Nous ne voulions pas de la rivière

Sans son eau

De la lune

Sans éclat

Des étoiles à la triste mine, sans leur fard aux joues

Nous ne voulions pas de la banquise

Sans glace

Ni de la forêt sans ses arbres

Quelquefois le chant du pic

Voulait

Tambouriner

Il n’y avait plus rien que nos cœurs

Pour recevoir son humeur

Triste et morose

Pic sans bois

 

Nous ne voulions pas de la paix

Quand elle était là

Ne sachant pas la préserver

Nous ne voulions pas de la guerre

Pour nous

Car chez les autres, ça dérangeait moins

Nous avions des colères des rancœurs des indignations

Très sélectives

Comprenant le sens où l’on se situait

Politiquement, socialement parlant

 

Nous ne voulions pas du sang dans les rues

Parce que ça fait désordre

 

Mais nous voulions la voiture les vacances

Le chauffage central

De quoi se rendre au travail

Nous voulions de quoi vivre dignement

Ça, ils nous avaient appris à le faire

Du moins le croyons-nous

mais à quel prix !

 

Mais tout ceci reposait sur un tulle

Si fin

Si léger

Si superficiel

Que chaque jour il s’envolait un peu plus emmenant

Avec lui des vagues de tendresse

Claquant dans le petit bec du colibri

Un baiser d’adieu

Comme pour lui signifier : toi, ils t’écouteront

Dis-leur comme cela est fragile

Comme la beauté est éphémère

Comme le manque de respect, pèse

Comme il y a un juste milieu

Dis-leur comme l’eau est pure quand on ne la gaspille pas

Comme la solidarité est pure quand on la met en œuvre

Dis-leur comme l’union fait la force

Comme l’amour est un lit jamais défait

Quand on sait aimer comme il se doit

En donnant plus qu’en ne voulant recevoir

Car aimer cela convient aussi aux choses de la terre

Elles ne sont pas belles en vain

Parfumées, mystérieuses, telluriques, poétiques, semblant éternelles

Toujours là à resplendir chaque cycle comme si cela ne devait cesser

 

Les choses sont là

Elles ne demandent qu’à être

A puiser dans la conscience la beauté de l’être

La force non de combattre car trop de combats polluent la terre

La force de lâcher prise même si c’est dur

De lâcher prise même si l’on meurt

De ne savoir

Comment faire pour revenir sur ce qui a été corrompu.

 

Le colibri m’a dit :

Ne gâche pas ton sourire

Dans un soutien-gorge de misère :

Vers la lune, libère

La libellule de ton âme

Comme un songe en culotte de lin bleu.

 

Il n’y a qu’une étoile des Pléiades

Pour redonner au sens l’énergie nécessaire

Souris : voilà, éclaircis le mystère

De ton âme partie à vau l’eau

Il faut reconstruire réédifier la pyramide de la conscience

Bêtement sombrée comme le château de cartes

Quand tout va mieux on le laisse choir

L’homme est ainsi fait

Eternel recommencement

 

Donne-moi de ta force colibri par mon cœur saisi dans le vif d’une pose

Donne-moi de ta force Pachamama car je dois te célébrer un peu

Bâtir pour toi une mesa pour y confier mes dons

Que sourie à son tour le catalpa voyant cela

 

Donne-moi de ta force lune dont je ne vois plus le sourire de lait

Avec les forceps de la même renaissance il me faut revenir à l’état

Il y a trop de souffrances sur cette terre

Pour que la mienne s’y joigne

Comme une larme perdue dans la mer

Il y a trop de souffrances, je veux par-dessus tout éveiller la fleur

De l’espérance.

 

Carole Radureau (27/02/2022)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais, #La tête dans les étoiles

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Publié le 26 Février 2022

 

Le mort

Et

Le vif dans

La nature

Se côtoient

Sans cesse

Ne s’empêchant pas

De vivre

Se nourrissant

Même.

 

Pourtant

Ici

Le mort n’est pas

Souffert

Le mort ne fait pas

Genre

Il dénote

Dans un décor

Que l’on souhaite

Sans fausse note.

 

Je condamne cela.

 

Il est vrai

Que porter

Son regard

Sur ce qui est éteint

Peut

Parfois éteindre

Notre joie de vivre

Pourtant

Il convient d’être au-delà

De cela

Car ce qui est mort

Arbre mort

N’en est pas moins

Utile

Fort utile.

 

On a fait des projets pour un arbre mort.

 

Cela vous semble-t-il fou ?

 

On a mis en lui

Pauvre défunt

Des espoirs

Petits

Espoirs

Non démesurés

Peut-être insensés

Peut-être de courte durée

Mais déjà

L’un d’entre eux

Se réalise chaque jour :

Chaque jour

Il est là, support

Comme une échelle

Comme un mur

Comme un dispensateur de

Nourriture

Comme un lieu sur lequel

Observer

Epier

Se tenir au courant.

 

Ceci c’est pour les oiseaux.

 

Et les oiseaux comptent comme vous le savez.

 

Le vif lui

Plus fringant

Il vient

Claquant

Comme un coup de

Fouet

Montrer son rose aux joues

Sa joie d’être

D’être encore.

 

Il est vif

Pourtant

Il a la même utilité que son voisin

Le tendre mort

Le désolant contraste

Sous un ciel bleu

Le rose éclate de sa joie de rose nacrée

Sous un ciel bleu

Le sombre bois qui a perdu son fluide

Brille de cette absence.

 

En attendant la suite des projets

Il faut tenir le coup

Tendre mort

Il faut rester debout

Jusqu’à ce que la vie

La luxuriante vie de printemps

Jusqu’à ce que la liane

Jusqu’à ce que le rosier liane

Accomplisse son devoir

Qui est de recouvrir

Le support

De le soutenir

A sa façon, de lui

Redonner

Vie.

 

Carole Radureau (26/02/2022)

 

Le mort et le vif

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #L'arbre qui fait parler de lui

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Publié le 22 Février 2022

Le rocher et l’arbre

 

Tu ne sais pas que nous nous tenons la main

Guidés

Par une même énergie

Une mère qui a placé en nous

Sa confiance

Toute sa responsabilité.

 

Moi par le grain très fin qui véhicule un fluide

Toi par la majesté du bois

Le son du fruit

La pensée extravertie de la fleur

Le délicat message du feuillage

Nous sommes deux.

 

Deux pour égaliser

L’énergie du monde

Il y a des messages placés en nous

Ils ne semblent pas les avoir tous trouvés

Elle est où la pancarte qui dit que nos matériaux

Sont sacrés

Qu’ils sont unités et puissance ?

 

Ceci est dans la pleine conscience

Réaliser que l’on détruit ce qui nous fait vivre

C’est une forme de masochisme

Se mettre une balle dans le pied

En être fier

Moi, cela ne me fait pas rire

J’observe

Je suis fait de pierre et de pierre est mon propos

Bien content de trouver un chemin vers la poésie minérale

Qui nous tend la main

Qui nous tend le bras

Et aussi le cœur et puis tout le reste

Se tremper dans notre énergie

En ressortir des mots vieux habillés en neuf

Jongler avec les vertus du passé pour en faire des forces vives

Du présent

C’est ainsi qu’il faut parler de nous

Nous réciter nous poétiser nous parler nous murmurer des mots tendres

Nous remercier comme l’on remercie à travers nous

La terre notre mère

Ce n’est pas pour rien que les peuples anciens

Gravaient des dessins sur nos parois

N’oubliaient jamais de remercier les dons de l’arbre

Ils avaient et ils ont raison.

Eux, comprirent le message caché

Y aurait-il une connexion nécessaire pour nous comprendre ?

Alors dans cette civilisation hyper connectée comme ils disent

Pourquoi ne la trouvent-ils pas ?

 

Je me pose tant de questions

 

Le mieux est de se laisser vivre

 

Un jour un humain passe nous récite un poème

Un autre jour des humains enlacent nos troncs

 

Nous prenons les ondes quand elles sont bonnes

Comme pour en faire des confitures de vie

Comme pour pérenniser la vie

Dans ce qu’elle a de plus précieux

 

Carole Radureau (22/02/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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Publié le 19 Février 2022

Lumineux frais fleuri

Le frais vient percher sa dette

Sur le souffle trop chaud de l’hiver

L’air est ragaillardi

Au-delà des senteurs de fumée

Le printemps

Déjà

Réfléchit.

 

Mais c’est qu’il est là

Il sent lui pousser des ailes

Chaque année plus tôt

Lui, il ne pense pas

Il agit

Il suit son air de temps

Envoie sa sauce printanière

Le soleil est celui qui

Commande.

 

Et voilà

Les bourgeons ont tous joué le jeu

Ils n’ont pas pensé à être prudents

Elle est puissante

La sève

Qui les guide.

 

Rien n’arrête le train du printemps en marche.

 

Advienne que pourra.

 

Et les oiseaux s’occupent à mettre en place

La stratégie

De la reproduction.

Rien ne les y pousse à vrai dire

Si ce n’est cette même énergie

Ce même puissant fluide

Guidé par dame soleil

Ah ! Dame soleil que ne fais-tu pas !!

 

 

Est passé le jour des amoureux :

Serait-ce aussi le jour des oiseaux amoureux ?

Il semblerait que Bibendum soit

En quête de petites branches :

Amour quand tu nous tiens, vite

Prépare le nid.

Ceci est un message internet de dame soleil.

 

Ça va péter dans les bourgeons

Les fleurs vont éclore comme des pétards

Quel feu d’artifice

Trop tôt

A point

Ou

Trop tard

On s’en fiche

Ça suit son cours.

 

D’ailleurs

Pourquoi ne pas suivre, nous, autres

Le même cours ?

 

D’ailleurs :

Avons-nous le choix ?

 

Pourquoi se poser toutes ses questions

Dit l’étourneau qui s’adapte quoi qu’il en soit

Son estomac suivant la même règle que celle

De dame soleil.

 

Cette lumière fait chaud au cœur

Et l’âme n’aime pas être rafraichie

Du moins pas en ce moment

Car la tempête a glissé son balai de cils

Comme pour attendrir la terre

La préparer à sa conquête

Lui dégager les oreilles afin de lui permettre

Qu’entre en elle

Le plus de semences possibles.

 

Cela s’appelle le grand ménage.

 

Les gens trouve que trop

Ça déménage et dégage beaucoup de détritus

Pourtant

Ce ne sont pas les affaires de dame nature

Qui sont mal rangées,

Non.

 

Tout est en ordre.

Il convient de suivre cet ordre

Que d’aucuns

N’auraient dû

Un jour

Quitter.

 

Carole Radureau (19/02/2022)

 

Lumineux frais fleuri
Lumineux frais fleuri

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Primavera

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Publié le 17 Février 2022

Deux frères d’or

Deux frères d’or

Dans la nuit

Où chacun d’entre nous

Dort,

Ont fleuri

 

Elle a fleuri

La toilette

D’or

De ce bien- appris

Qui ne sort

Que du nid

Où la vie l’a bercé

De son soupçon d’hiver

 

Deux frères d’or

Presque des siamois

Sourient

Sous le vent

Froid alors

Que leur père le soleil

Les tutoie

Tant et tant

Les tutoie à merveille

Pour leur donner confiance

En la parole du temps.

 

Carole Radureau (17/02/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fleur d'or

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Publié le 17 Février 2022

 

Et ici, nous les os,

Nous vous attendons.

 

Figés dans l’anonymat

Nous étions voués à la fosse commune

Morts

Instantanément morts

Tous ensembles,

Tous,

Nous voici

Dans une œuvre,

Réunis

O combien plus belle cette œuvre

Que la fosse aux os,

Aux gisants pêle-mêle.

 

Nous voici en permanence

Visités

Admirés dans notre bel ordonnancement

Rien ne vient troubler notre paix

Si ce n’est le rire au loin du pinson.

 

La brève vie, la fugace

A pris tout ce qui était

Notre audace

Pour en faire un charnier

Dont nous sortons

Régénérés, à la vue offerte

Sans doute aussi à la prière

Nos os remercient la patience

La géométrie et la clairvoyance

Pour avoir fait de nous un tableau

Non plus

Une mort de masse

Oubliée si vite.

 

Carole Radureau (17/02/2022)

 

Capela dos ossos, Campo Maior au Portugal

 

À côté de l'église mère se trouve la Capela dos Ossos, un monument datant de 1766 et construit à la mémoire des victimes de l'explosion du magasin à poudre de 1732. La visite de cet espace se justifie parce qu'il s'agit de la deuxième plus grande chapelle de ce type au Portugal et parce que, aujourd'hui encore, contrairement à ses homologues, elle parvient à mobiliser les fidèles. La chapelle invite à réfléchir sur la nature éphémère de l'existence : "Nous, les os qui sont ici, nous vous attendons", peut-on lire sur une plaque qui accueille tous les visiteurs.

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Langue d'outre-tombe

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Publié le 16 Février 2022

......balade avec mon arbre.....

 

Nous avons beaucoup pleuré

Nous avons éternué et mouché

Nos envies de printemps éternel

 

Il ne reste que des feuilles

Sur nos branches épaissies

Par la promesse des cieux

 

Sur le sol

Sombrent

Nos pensées

Fleuries par trop d’envies

Jaunies par tant de temps

 

C’est comme si les hommes

Pouvaient

De leurs pas

Souiller nos tendres promesses

Nos conquêtes et nos luttes

Comme pour remercier la terre

D’être ici présents

 

Nous laisserons après la fleur

Le fruit

La vertu sans le vice

La belle soustraction

Et sans un regard pour l’aurore

Se tourner vers l’arc-en-ciel

En prendre une de ses graines

Et

Fleurir

Chaque année

D’un jaune nonpareil.

 

Carole Radureau (16/02/2022)

 

Tipa ou palo rosa

Tipuana tipu

 

Tapis de fleurs de tipa place de la république du Chili à Buenos Aires Par Roberto Fiadone — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=50154569

Tapis de fleurs de tipa place de la république du Chili à Buenos Aires Par Roberto Fiadone — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=50154569

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #L'arbre qui fait parler de lui, #Balade avec mon arbre, #Fleur d'or

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Publié le 13 Février 2022

Par Muriel Marc — Photo personelle, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12857178

Par Muriel Marc — Photo personelle, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12857178

......balade avec mon arbre.....

 

 

Voilà une belle trogne d’Olivier

Le gaulois ne l’a pas raté

C’est drôle de penser qu’un olivier

A la trogne d’un gaulois

Un nez gaulois (=étymologie).

 

Qui aurait dit que de ce tronc écartelé par les ans

De cette carapace fendue

De cette tresse de bois

Sortiraient de petits rameaux ?

 

L’olivier est éternel

On lui attribue une riche et variée symbolique

Il faut vérifier sur le terrain

La sagesse populaire tombe rarement à côté de son sujet.

 

Olivier se prête à merveille

A la dialectique de la trogne

Il allie à la dureté des ans

La tendresse juvénile

Comme pour contrecarrer l’évidence

C’est une leçon de vie

Que de voir pousser sur l’ancêtre

La génération suivante

Puisant dans cette masse puissante

Cette peau d’éléphant

Un souffle, non éphémère

La jeunesse puise aussi le savoir

Celui qui fera pousser de beaux arbres

Patients et téméraires

Porteurs d’olives bien dotées

L’huile devra couler de leurs fruits

Comme coule le fluide de la vie

Jaune et limpide

Sans écueil

Si ce n’est un noyau que l’on acceptera comme un accident de l’histoire.

 

Il en faut de la trogne

Sans piquer du nez dans le fourré.

 

Il en faut de l’audace

Pour se hisser tel un têtard sur le vieux bois.

 

Moi, cette trogne me botte

Me donne envie de vivre pour chanter la belle diversité

La belle différence

La grande audience qui fait de l’arbre

Un sujet de choix pour la poésie.

 

Carole Radureau (13/02/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #L'arbre qui fait parler de lui, #Balade avec mon arbre

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