Publié le 12 Mars 2024

Le pygargue de Pallas

Je suis le pygargue profilé

La flèche indienne habillée en fusée

Je fends l’air sans en avoir l’air,

Obstinément.

 

J’ai la feinte en acier inoxydé

La ruse en perle de murmure

La patience en dentition de faïence,

Une certaine noblesse.

 

Je n’ai pas la rage au cœur

Même si cela vous étonne

Je ne sais pas lire les alertes de l’UICN

Je ne me sais pas menacé.

 

Evidemment Carpe Diem c’est ma doctrine

Si vous vous voulez vivre heureux comme moi

Malgré les menaces, Carpe Diem :

Je ne sais pas lire les alertes de l’UICN…

 

Je sais juste constater

Quand proies

Et

Eau

Viennent à manquer.

 

Carole Radureau (12/03/2024)

 

Pygargue de Pallas

Halieetus leucoryphus

En danger !

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 11 Mars 2024

Charão


Dans l’antichambre des menacés
Je glisse mon front rouge
Je glisse ma robe verte
En compagnie du coquelicot.

Mon fruit est plus que défendu.

Nul dégât !

Quand le pin du Paraña
Ne sera plus pin
Le pignon aura écrit les derniers mots de ce poème.

Il en est qui sont vulnérables
On ne sait trop pourquoi ☹
On le sait très bien :
Dans la famille des menacés
J’ai misé sur le duo :
Psittacidés et araucariacées.

La terre est un monde qui ne tourne pas rond
Quand il laisse détruire amazones et pignons
La terre humaine est un monde qui ne tourne pas rond
Ecoutez-moi !

Carole Radureau (11/03/2024)

Amazone de Prêtre (amazona pretrei)
Vulnérable
Pin du Paranã
Araucaria angustifolia
En danger critique d’extinction


Pin du Paranã Par User:FML — Picture taken by FML, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=541303

Pin du Paranã Par User:FML — Picture taken by FML, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=541303

pignons du pin du Paranã Par Rodrigomorante — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6369443

pignons du pin du Paranã Par Rodrigomorante — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6369443

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 10 Mars 2024

Le Triplet du Lion

Plongée tête nue dans la chaleur des galaxies

Dans lesquelles l’œil nu peut se perdre

Il y a eu des heurts

Il y a eu de la souffrance

De toute évidence

Il y a eu des pleurs

Qui coulent encore

Abondamment

La nuit éternelle a enveloppé leurs chairs

Elle a fait briller comme des étincelles

Leurs volutes féériques

Juste pour faire venir à elles

Les photographes

Elles reposent dans l’espace cet espace

Où flottent des objets

Qui semblent inanimés qui pourtant

Vivent

Et

Rêvent.

 

Carole Radureau (10/03/2024)

 

Inspirée par cette photo de Serge du Triplet du Lion ou groupe M66 composé de :

►M65 (pas de petit nom, je la baptise Léona),

►M66 (pas de petit nom, je la baptise Caracol 66, fille du Lion démesuré)

►NGC 3628 (Galaxie du Hamburger ou de Sarah)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #La tête dans les étoiles

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Publié le 9 Mars 2024

oie des neiges Par DickDaniels (http://theworldbirds.org/) — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18228083

oie des neiges Par DickDaniels (http://theworldbirds.org/) — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18228083

 

Une fois j’ai fait le vœu

d’écrire une poésie sur l’Os à vœux.

 

Dans le ciel printanier de Winnipeg

Une oie des neiges, toute seulette apparut

Elle volait, seule, vraiment seule et se posa

Seule, toujours seule sur le lac,

Nagea

Jusqu’au rivage.

 

Mais le lynx guettait, là-bas, tout au loin

Mais pourtant, si près :

Le vent lui avait envoyé un message :

Celui de la nature-même de l’oie.

Le lynx se léchait par avance les vibrisses

Ces vibrisses-là qui vibraient et lui chatouillaient le museau

Toutes heureuses de la suite.

 

L’oie eut un moment de doute

Son 6e sens n’était pas trop défaillant

Seulement,

Elle n’eut pas le temps de s’envoler, le lynx

Avec ses vibrisses telluriques était déjà sur elle

Il la croquait, la broyait, ne voulant rien laisser :

Il avait une faim de lynx !

Les plumes, les os,

Tout y passa !

Et quand il s’apprêtait à briser un os

Pour en aspirer la moelle comme par une paille

Un homme poussa un cri !

Vite le lynx !

D’un bond le lynx

était tout en haut de l’arbre.

 

L’homme fouilla parmi les débris de la malheureuse oie dévorée

Il trouva un os qui lui disait « je ne suis pas comme les autres ».

Cet os protège le cœur

C’est un os à vœux.

L’homme le contempla

Comme on contemple un objet merveilleux

Cet os était un objet merveilleux

Il avait le pouvoir de métamorphose

Celui de « jouer des tours »

On pouvait faire apparaître des choses

C’était simple :

Il suffisait de les invoquer

D’en faire le vœu

On pouvait changer son apparence

On pouvait encore grâce à l’os à vœux

Créer toutes sortes de situations

Dont je ne vous conterais pas la suite :

Elle est écrite dans un livre merveilleux comme l’os

Qui fait plonger l’adulte dans le monde merveilleux de l’enfance

En lisant les contes et les poèmes en langue des bois

En langue-nature, en langue-vraie

De ceux qui font corps avec la forêt

Avec l’arbre, la neige, l’oiseau, le caribou

De ceux qui savent écouter, voir, entendre le silence entre les sons

De ceux qui savent se poser pour réfléchir

Pister, traquer et se nourrir sans pour autant affaiblir quoi que ce soit.

Ce sont les Crees, peuple originaire à la langue belle et soyeuse

Comme la petite oie des neiges

Qui, un jour, se sacrifia

Pour que l’on puisse, nous autres,

Faire un jour, un vœu.

 

Carole Radureau (09/03/2024)

 

Poésie librement inspirée du récit L’os à vœux, du livre du même nom d’Howard A.Norman, « Récits et paroles des indiens Crees, traduction française par Lauret S. Munnich, La mémoire des sources, Editions du Seuil

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 8 Mars 2024

La mésange lapone

Laissez-moi me réveiller

La nuit ma température a chuté

Je suis entrée dans un profond sommeil

Dans lequel

Le froid jamais n’entrera

Je suis tout ébouriffée !

L’air pur et frais est mon gant de toilette

Je lisse mes plumes café, toutes proprettes

Je passe mon bec-peigne sur ma chevelure obscure

Je plisse les yeux en les relevant sur les côtés

Vous savez : j’imite ma cousine Tite Bleue

Quand elle prend son air super-déterminé

Me voici :

Tite Lapone avec sa bouille de café au lait

Tout odorant et réveillant

Quoi : c’est moi la dame des pinèdes

Je creuse des tranchées au cœur des épines

Je ne suis pas une princesse plutôt une reine

Digne fille de la gent mésange

Même si je n’ai rien d’un ange

Certaines pensent que je m’en approche.

Carole Radureau (08/03/2024)

 

Mésange lapone (poecilus cinctus)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 5 Mars 2024

 

Ven aquí bajo mi sombrero plano…..

 

Viens ici sous mon chapeau plat

Tu vois

Il n’y a pas que les têtes d’en bas qui craignent

Comme un diable fourchu le dardant rayon de Dame Soleil !

 

Le chapeau plat entouré des bras aimants

D’une poussière galactique

Peut-être composée de diamants

Pour illuminer, gratis

La physionomie triste

Du mexicain basané.

 

Viens ici dans la Galaxie perdue

Où tourne le chapeau merveilleux

Soucoupe volante interstellaire

Qui se prend pour une planète de la Guerre des étoiles

Il y a tout près le grand trou noir

Qui absorbe comme un entonnoir

Tous les chapeaux imprudents !

 

Ici il ne faut pas avoir froid aux dents

La nuit est un univers

Où les milliards d’étoiles dardent leurs regards, tristes

Ou gais

En chantant, dansant, pleurant

Sur des rythmes latinos.

 

Jouez-nous les mariachis, vous,

Etoiles aux castagnettes

Bien proprettes et brillerettes

Qui fusez comme des cocottes en papier !

 

La musique est dans vos cœurs

Par rebond elle est dans les nôtres

Qui vous cherchent chaque soir

A défaut de Nounours

Tout en scrutant le bal des 400 Lapins ivres.

 

La nuit de l’univers est à la fête.

 

Viens ici sous mon chapeau plat !

Entends-tu ce cœur qui bat ?

Il a un désir de chamamé

Un tango comme un hoquet

Un son(e) qui yoyote et bégaie, un son(e) un peu coincé

Qui lorsqu’il surgira

Enverra sur la terre une aurore boréale

Toute chapeautée made in Mexico !

 

Carole Radureau (05/03/2024)

 

Inspirée par cette photo de Serge de la Galaxie du Sombrero, M 104

La Galaxie du Sombrero, le couvre-chef des étoiles

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #La tête dans les étoiles

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Publié le 25 Février 2024

aigle royal By Richard Bartz, Munich aka Makro Freak - Own work, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2888551

aigle royal By Richard Bartz, Munich aka Makro Freak - Own work, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2888551

 

Dans son œil l’ambre brûle d’une flamme profonde

La vue est acérée

Elle a accès à toutes les portes

C’est elle qui scrute l’âme

Vérifie si elle a gardé en elle

Sa nature sauvage.

 

Sauvage comme la nature-même

Etre soi, sans façon

Débarrassé des dictats, des modes, des passions

Avancer tête fière menton levé

Poing levé au cas où

Etre soi-même, aigle.

 

Il nous regarde.

Loin de nous sentir petits

Nous nous sentons forts

Forts et unis

Solidaires

Amis, amicaux, main dans la main

Planant au-dessus des carcans.

 

Là, en bas, tous petits insignifiants

Mesquineries, jalousies, envies, haines, colères etc….

Médisances, insultes, commérages, traitrises

Misère humaine qui s’étale au grand jour sans nulle gêne :

Tout est assumé !

 

Plus de pitié, personne n’y échappera

Sauf

Celui ou celle qui a le pouvoir de l’aigle :

L’âme sauvage.

 

Qui soutiendra son regard

Qui osera affronter ses serres

Qui pensera défier le maître des airs

Le plus grand ?

 

Personne.

Ceux qui se sentent au-dessus de tout

Ne sont que petits tas d’immondice

Que même l’aigle ne se plierais à produire de ses intestins

Lui, c’est la noblesse, c’est la grande élégance, c’est la plus grande puissance

Habillée en humilité

Il ne brille pas pour paraître

Il EST et le soleil rougit, il vole et la lune s’évanouit.

 

Comme lui, notre ami aigle

Habillons-nous de force, de témérité, de nobles sentiments

D’humilité

Cette denrée si précieuse, car si rare (plus rare que le lithium elle ne fait pas avancer les véhicules de l’égo)

La fréquentation des nuages

Est une école de pensée que seuls connaissent les courageux

C’est ainsi dans la nature

La faiblesse n’est pas une qualité

Le reconnaître ce n’est pas décider d’une fatalité

Ou d’un manque d’empathie

Car

On

Peut

Etre

Faible et fort à la fois

C’est cela la véritable force

La force quand elle te connais tu ne t’en sers pas contre les autres

Tu t’en sers pour grandir

Pour faire grandir une noble cause

La faiblesse quand elle te connais dans le cycle de l’impermanence des choses

Tu t’en sers pour te reposer

Réfléchir

Pour ensuite agir avec la force revenue.

 

C’est le chant de l’aigle.

Sa loi.

Sa vérité.

La loi de la selva peut-être, la loi

De la nature,

Toujours.

 

Carole Radureau (25/02/2024)

 

Je vous confie mon oiseau-totem, j’espère qu’il vous sera aussi bénéfique qu’à moi-même (à mettre en fond d'écran)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 24 Février 2024


Voici venu le grand cirque des bois
Où nul chapiteau ne se lève
Nulle entrée brève si ce n’est le numéro
Equilibriste, imitateur, collecteur, insectivore
Voici le tour de piste de la grande scène de la vie
Où le quotidien ne se joue pas
Où le rôle ne s’apprend pas
On ne rit pas, non, on n’attend pas de voir les clowns
On admire tout simplement les petits acteurs
Dans leur propre rôle très très sérieux.

La compagnie des passereaux

Ce n’est pas que je me prends pour un indien
En levant parfois ma huppe
C’est un phare éclairé
Pour éviter aux insectes
Le fracas ultime sur ma tête dure.

La compagnie des passereaux

La reine des acrobaties à fait couler son rimmel
Oh ! elle aurait pu éviter d’en mettre !
C’est naturel chez elle, elle est fille de Cléopâtre
(respect !)
A présent elle regarde tête en bas où le rimmel peut être
Là, sur la tête d’un hérisson !
Bon la reine des acrobaties abandonne
Un hérisson tout de même !
Laissons-lui pour sa parure nuptiale.

La compagnie des passereaux

Dans le buisson l’éclaireur rouge
N’a pas oublié sa lanterne
Elle bat au rythme de son cœur vert
De son âme déjà printanière
La luciole de son sang palpite
Ardemment !

La compagnie des passereaux

La mignonne que l’on rêve de voir à l’action
La petite bavarde, innocente et sincère
Qui tisse des nids d’art où la douceur est reine
Pour y lover de petits œufs aux ultrasons amoureux.

La compagnie des passereaux

La reine de la forêt à remisé le jaune pâle
Dans le tiroir aux parures d’hiver
Là, c’est le justaucorps de soleil qui brille, or pur
Elle a une belle allure
Son bec est frais, sa voix claire
Son œil vif
Carbonero est prête pour la nouvelle saisonnée !

La compagnie des passereaux

Petit discret, sautilleur de troncs
Bien à l’aise, enchâssé dans l’écorce
Plumage cryptique, le message est passé
Seul son bec recourbé nous indique la posture
Petit oiseau timide, toujours dernier en bas de l’affiche
Ne lui faites pas toujours jouer le rôle de doublure
Le second rôle
C’est un Jean Marais qui s’ignore, un Gérard Philipe qui a des tripes
C’est un grand de grand, quoi qu’on en dise !

La compagnie des passereaux

Roitelet, petit roi d’opérette
Toi, petit prince qui rêve de Mariano
Tu as tout appris de Tino Rossi
Pourtant la belle demeure cachée
Tu as chanté Josélito
Elle n’a pas daigné lever un cil
Alors tu lui concoctes une popote bien à toi
Une fricassée de mandibules
Une volaillée aux fines herbes
Pour lui vanter tes dons de cuisiniers
La belle ne connaît pas ton répertoire
Alors, par la gourmandise, petitou
Tu finiras bien par l’avoir !!

Carole Radureau (24/02/2024)

Inspirée par ces photos de Gianni

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses, #Gianni ou fragments de vie sauvage

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Publié le 20 Février 2024

Signe.

 

Je prendrais tous tes mots

Et les effacerait.

C’est si simple à faire

Balayer,

D’un

Revers

De

Main

L’inspiration qui s’en vient.

Cahin-caha,

Bien droite sur ses pas mais sans âme

Pourquoi voir une âme dans les mots ?

Parce qu’ils parlent.

Parlent-ils car ils ont une voix ?

Je ne les entends pas.

Ils parlent à ton subconscient

Et c’est toi qui réponds.

Souvent, tu n’as que la moitié du contenu

Le plus beau s’est tu

Gardé dans la chambre de bonne

Là-haut, là-haut

Sous

Les

Combles.

J’ai balayé tous tes mots, m’en veux-tu ?

Non, c’étaient des mots pas beaux car il leur manquait la parole.

Les mots sont toujours beaux.

Oui, mais pas tous les jours de l’année.

On les prend, on jongle avec

Il faut qu’ils aillent

Parfaitement avec le ton le thème le jour et l’âme

Puis qu’ils soient bien imprégnés

De l’encre de cœur (l’encre d’Encore).

 

J’aime jongler avec les mots.

Pourquoi ?

Car s’ils tombent

Ils ne font pas de bruit,

Si on les efface,

Ils ne nous en veulent pas,

Si on les change,

Jamais ils ne se vengent.

Les mots sont tout.

 

J’ai aperçu un signe sur le tronc.

Un cygne, blanc avec un long cou ?

Non un signe comme un signal

Quelque chose qui t’interpelle

Qui te dit stop :

Regarde-moi.

C’est un signe rouge.

C’est la couleur qui t’interpelle.

Peut-être.

J’y vois la lumière d’un phare

Le signe d’un nouveau départ

Ou peut-être plus de sang :

Comme si cela était possible.

 

C’est le signe du renouveau

La feuille double-face

Avec bien en vue son côté jour

Rouge comme une joue sous un ciel d’hiver

Avec le blanc comme gant de terre

Avec le ciel bleu comme univers

Le support comme un pupitre d’argent et d’or

Avec sa sève mystérieuse

Qui coule dans le bon sens

Irrigue

Tous

Nos

Sens

Et nous rend

Merveilleusement diserts avec nos bagages de mots

Toujours les mêmes toujours les mêmes

Rangés comme ci

Classés comme ça

Mariés avec amour les uns avec les autres

Qui dessinent des phrases qui n’ont jamais connu encore

Ce dessin

Qui coulent comme des rivières jamais asséchées

Qui ronronnent comme des chats jamais rayés

Qui murmurent comme des rus timides

Qui s’entendent parler mais qui ne dévoilent que ce qu’il faut

Qui jouent à la marelle sur les pas de la vie

Qui dansent le tango sur un air de bandonéon

Qui ne demandent pas pardon quand ils te marchent sur le pied

Des mots gonflés des mots coiffés des mots couleurs

Pour habiller les cœurs qui saignent

Des mots-maux comme vous les connaissez

Car ils sont souvent

Pansements

L’on sort sa trousse à pharmacie dedans

Il y a le mot Homéopathie

Ça soigne tout

Même les fautes d’orthographe

Les mots qui se prennent pour des girafes

N’en finissent plus de courir sur la page

Tu cours, cours, cours

Tu veux les rattraper

Leur dire stop

Songez à la chute

Il faut bien une fin à cette palabre

Il faut bien un point

Car, tout là-haut, il y a eu une majuscule

(ah ! comme je regrette la majuscule)

J’aurais dû oublier toute règle

Comme le signe me fait signe

Me dit maintenant il faut que tu t’arrêtes

Personne ne voudra lire un truc si long

Tu sais comment cela se passe

Les jours passent et les mots trépassent

S’ils sont trop nombreux on ne veut plus d’eux

On les met en prison

A vie pour 175 ans car ils en ont trop dit

Les mots parfois ne peuvent se taire

Car ils ont des principes

Ce sont des mots-militants

Rouges comme le signe

Rouge comme le point qui oubliera de finir

Un texte qui aimerait tant continuer

Jusqu’à la fin du tronc de l’arbre

Poursuivi qu’il est par le signe rouge

Qui l’entoure l’enserre le love comme seul

Le lierre sait le faire

Jusqu’à l’épouser, en faire sa moitié

Côté pile, côté face

Si je rougis

C’est que tu m’embrasses

Arbre

De

Mon

Cœur

 

Carole Radureau (20/02/2024)

 

Inspirée par cette photo de Gianni

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Gianni ou fragments de vie sauvage, #Agate mousse

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Publié le 19 Février 2024

 

J’habite dans un espace contraint

Un appartement locatif

Il est réservé aux bailleurs sociaux :

Ça va, il est pas trop cher !

J’ai pignon sur rue

Je peux participer à tous les ragots

Quand le boulanger arrive il klaxonne

Toutes les têtes aux bigoudis

Sont aux fenêtres :

Kicéti, kicéti, kicéti :

C’est l’pain, c’est l’pain :

Vite, avant qu’y en ai plus !

 

Mon petit chez moi est confortable

Seulement il y a proximité

J’entends tout des discussions des voisins

J’entends le chien qui aboie, le mioche qui pleure la nuit

Puis il y a parfois des indésirables

Des petites bêtes dont on ne peut se passer

Ça grouille un peu, ça me démange de partir

Là-bas au fond du bois

Dans une villégiature particulière

Au bord d’un lac

Avec moi tout seul

Dans ma petite chaumière.

 

Malgré tout, ça vit dans La Ruche

Ça bourdonne, ça fourmille d’idées

On peut taper à la porte de la voisine

S’il nous manque le lait pour la quiche

Ou l’œuf pour dorer la galette

On peut aussi boire le thé

En faisant comme dans le grand monde

Avec la petite coupelle pour déposer le sachet

Le sucrier en porcelaine

La pince à sucre en argent

Le petit doigt en l’air

Sans oublier les petits macarons tout frais décongelés.

 

On s’y croit presque.

 

Ce n’est pas toujours pratique.

Prenez-moi !

Je crèche sous les toits, sans ascenseur

Je dois me trimballer les courses

Descendre les poubelles

Parfois ça goutte à la montée et à la descente

Ensuite il faut nettoyer (enfin j’dis ça, c’est pour les gens « propres »)

Parfois je suis fatigué

Je n’ai pas dormi de la nuit

Les gens du dessous ont écouté du zouk que j’en aurais fait une crise de foie

Ça zoukait, ça zoukait !

Pis l’chien s’y est mis

Apportez-moi des boules quies !

Je n’en puis plus de cette proximité.

 

Tape, tape, tape.

Non, pas sur les bambous

Sur les tuyauteries

Parai-t-il que c’est une nouvelle méthode

Toute La Ruche l’entend

Ça lui vibre jusqu’aux dents,

Elle ne sait plus quoi faire.

 

 

Partir,

Partir,

Partir

Trouver sa Ruche à Magnanville

Dans le petit quartier près des pompiers

Une maison de plain pied

Avec un jardin tout autour

La famille nous dit : Oh ! mais y a un immeuble à côté ! Oui, mais

C'est pas nous….

Nous, on a eu la maison

C’est une maison -ruche

Avec les mêmes conditions en mieux

Trop d’la chance !

Ils croient tous que l’on est des nantis

Qui croit ça, hein, qui croit ça ?

 

On aimerait bien parfois se penser propriétaire

C’est un état d’esprit

(en plus d’en avoir les moyens)

La vie va comme j’te pousse

Et le jardin est notre bien le plus précieux

Il attend la visite de pics

Il invite tous les oiseaux

Parfois un pic vert s’y perd

Alors l’on est heureux.

 

Nous,

On n’a pas craché dans la Ruche

On est toujours des rucheux

On n’a pas fait fortune, hein, les zôtres, suivez mon regard !

On est heureux dans notre coin de verdure

Ici c’est le biotope de Magnanville

Venez y voir toute la vie, venez-y voir la roseraie

(où ce qu’il en reste)

Chacun y trouve son compte dans notre Ruche

On attend l’été que la vie s’y inscrive, que les sons se raniment

On y attend le printemps, que les oiseaux chantent

On ne sait pas, comme vous de quoi demain sera fait

C’est quoi déjà, ça :

Demain ?

 

No sé.

 

Carole Radureau (19/02/2024)

 

Inspirée par cette photo de Gianni

 

 

La ruche

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Gianni ou fragments de vie sauvage

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