Publié le 4 Octobre 2025

"Ils l'ont brûlée"

 

"Ils l’ont brûlée" : ses yeux ont crié lorsque la verte lumière des arbres a chuté avec elle

"Ils l’ont brûlée ": sous le poids de son corps, l’herbe amie, l’herbe tendre s’est faite douceur

"Ils l’ont brûlée" : à ses chers animaux, à sa famille, à sa communauté elle pensa alors que peu à peu s’éteignaient les lumières sacrées de sa vie

"Ils l’ont brûlée" : puis elle a disparu

"Ils l’ont brûlée" : on ne la plus revue

"Ils l’ont brûlé aussi son petit chien disparu également ? " Probablement (témoin gênant, peu parler, en mapudungun aussi)

"Ils l’ont brûlée" : comment savoir à présent où elle repose, comment connaître son sort, son supplice, comment rendre digne et humain son trépas ?

"Ils l’ont brûlée" : ces horribles mots résonnent en nous comme un tocsin, un glas, un gong réalisant l’horreur, réalisant ce dont les puissants sont capables de faire, par peur d’une aînée Mapuche défendant la terre, défendant l’eau et la vie

"Ils l’ont brûlée" : lâcheté

"Ils l’ont brûlée" : mépris

"Ils l’ont brûlée" : racisme

"Ils l’ont brûlée ": la justice oubliée comme une gueuse dans le caniveau

"Ils l’ont brûlée" : réagir !

Ils l’ont brûlée : soutien !

"Ils l’ont brûlée" : solidarité internationaliste !

"Ils l’ont brûlée" : Amour ; partage ta sève comme un fruit et comme une chlorophylle originaire qui jamais ne s’éteint.

 

La quemaron

 

"La quemaron": sus ojos gritaron cuando la luz verde de los árboles cayó con ella

"La quemaron": bajo el peso de su cuerpo, la hierba amiga, la hierba tierna se volvió suave

"La quemaron ": pensó en sus queridos animales, en su familia, en su comunidad, mientras poco a poco se apagaban las luces sagradas de su vida.

"La quemaron": y entonces desapareció.

"La quemaron": ya no la volvimos a ver.

"¿También quemaron a su perrito, que también desapareció?" Probablemente (testigo incómodo, puede hablar, también en mapudungun).

"La quemaron": ¿cómo saber ahora dónde descansa, cómo conocer su destino, su tormento, cómo dignificar y humanizar su muerte?

"La quemaron": estas horribles palabras resuenan en nosotros como una campana de alarma, un toque fúnebre, un gong que nos hace comprender el horror, comprender de lo que son capaces los poderosos, por miedo a una anciana mapuche que defendía la tierra, el agua y la vida.

"La quemaron": cobardía.

"La quemaron": desprecio.

"La quemaron": racismo.

"La quemaron": la justicia olvidada como una vagabunda en la cuneta.

"La quemaron": ¡reaccionemos !

"La quemaron": ¡apoyo !

"La quemaron": solidaridad internacionalista !

"La quemaron": Amor; comparte tu savia como un fruto y como una clorofila originaria que nunca se apaga.

 

En hommage à Julia Chuñil, leader Mapuche du Chili disparue depuis presque un an et dont on a entendu la révélation de son sort avec ces quelques mots d’un criminel qui ont fuité : « la quemaron » (ils l’ont brûlée).

Carole Radureau (04/10/2025)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Lance-pierre

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Publié le 2 Octobre 2025

 

……fragments de Grand Lavier…..

 

Je fais des dessins dans l’eau

Cela me plaît, cela me détend

Mes deux longues jambes

Sont des outils précieux

Des crayons indélébiles

Avec une créativité débridée

Le reflet est là qui complète

Une histoire tout à fait replète.

 

Je dessine l’alphabet de l’eau

J’invente, j’inaugure, je teste

Faire des ronds dans l’eau me fatigue

Car, déjà, chacun le fait

Je veux, remuer cette masse adorée

Cette fluidité essentielle

Pour, de ma géographie

En faire un monde de rêve

Je dessine aujourd’hui la 11e lettre de l’alphabet

J’en ai toute la possibilité

J’ai une anatomie sans virgules

Des jambes prêtes à toutes les expériences

Et sous elles

Une eau malicieuse et curieuse

Qui en rigole toujours d’avance.

 

Carole Radureau (02/10/2025)

 

Inspirée par cette photo de Gianni

 

Reflets magiques : La 11e

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Publié le 30 Septembre 2025

Br’Rêves : Paix synchronisée

«…….les Moisson de l’eau…… »

 

Sur l’eau calme, la paix s’est installée

Elle a habité peu à peu son propos

Sur l’eau calme, les bernaches sont arrivées

Elles ont respecté le propos.

 

Paix, paix, ne mâche pas tes mots

Prononce haut et fort

Détache bien les syllabes

P.A.I.X

N’oublie pas que la dernière lettre

Est au croisement

L’eau qui se croise part à la vie et à la mort

Mais nos 2 bernaches ont choisi

Tout haut, détachant bien les syllabes

En s’envolant elles ont envoyé le message

Celui-ci qui dit :

P.A.I.X.

 

Carole Radureau (30/09/2025)

 

Inspirée par ces photos de Gianni

Br’Rêves : Paix synchronisée

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Publié le 29 Septembre 2025

Los pequeñitos
Los pequeñitos

…..fragments de Grand Lavier……

 

 

Deux petits oiseaux « léopards » sur le bord de l’eau

Habillés en peluches avec la douceur des rêves

Comme un filet à papillon attrapeur de ces mêmes rêves

La beauté est un gant qui se vêt en ocelles.

 

La beauté est un gant qui se vêt en ocelles

Comme pour ne laisser voir qu’une ombre, un léger voile opaque

Et que la réalité demeure

Sans inquiétude

Sans aspersion de malheur

Sans volonté extérieure de « couper les ailes » à toute émancipation.

 

Grandissez tranquilles, pequeñitos

Que la vie vous soit douce et la mer généreuse

Il y a des sourires accrochés sur les lèvres d’or des nuages

Et des cahiers de vie dans les fleurs bordant les rivages.

 

Carole Radureau (29/09/2025)

 

Inspirée par ces photos de Gianni

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Publié le 27 Septembre 2025

Par Darkone — Travail personnel, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=260394

Par Darkone — Travail personnel, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=260394

Par Darkone — Travail personnel, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=260394

Par Darkone — Travail personnel, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=260394

.......fragments de Vivarais.....

 

Nul besoin de vous dire que je n’ai jamais vu, au grand jamais

Une genette ni un raton laveur

Ce n’est pas au programme par ici, pays des hérissons et des Georges

Pourtant je vais m’essayer à un conte hypothétique

Une histoire où les deux protagonistes interagiraient

Comme dans un monde irréel, celui de la magie.

 

Dame Genette n’aimait pas le jour

Elle fuyait la lumière

Elle fuyait la vie mondaine

Les embouteillages et les grands magasins

Elle, ce qu’elle aimait

C’était la solitude, les grands espaces

Faire de petites emplettes nocturnes

Grâce à son regard infrarouge

Elle détectait la vie y compris sous les litières

Elle traquait ses proies avec perspicacité

Parce que même dans les contes, il faut bien manger.

 

Un jour, dans son superbe et préservé terroir du Vivarais

Dame Genette fit une rencontre inédite

Un drôle d’animal était apparu récemment

Avec un physique à faire rater une couvée de singe

(du moins était-ce l’appréciation de Dame Genette).

 

Ce Bandit Masqué ne devait pas être tout net !

Peut-être était-ce un évadé fiscal ou

Un de ces grands mafieux qui voulaient éviter de payer leurs dettes en prison

Ou, même qui refusaient d’être équipés de bracelets

Comme si cela les empêcherait de déguster

Chaque matin, des tartines de caviar.

Peut-être aussi était-ce un militant pro-palestinien qui prenait le maquis

Car la répression, pour ceux qui défendaient les causes justes étaient sévères à c’t’heure ;

Peut-être était-ce tout simplement

Une base de soutien zapatiste en Ardèche

Fuyant l’oppression pour les mêmes raisons.

 

Allez : on va dire qu’el Señor Raton Laveur était de cette branche-là, de cette super-filière

Ne cherchons pas d’histoires, pour la paix et la tranquillité de Dame Genette.

 

Voici donc qu’une nuit, Dame Genette et el Señor Raton Laveur tombent nez à nez

Devant le tronc d’un châtaignier

La surprise est grande, voici deux animaux nocturnes et grimpeurs

Qui se font face sur un territoire à bientôt, partager

La concurrence est rude

Dame Genette se dit, que faire face à cet intrus ?

L’accueillir les pattes grandes ouvertes

Quitte à se faire ensuite coloniser, tout comme cela fut le cas pour les Powhatan

Et devoir ensuite, partager pendant des siècles une dinde d’Halloween sous le prétexte de cohabitation harmonieuse ?

Le recevoir à coups de griffes, à coups de dents

Pour lui signifier qui est la maîtresse ici ?

 

Dame Genette est bien gênée aux entournures

Comme elle ne sait que faire, elle décide de communiquer

Mais Dame Genette a une particularité qui l’a fait refouler par la compagnie

Elle sent fort ! une odeur musquée, un truc a faire fuir même les anosmiques.

 

El Señor Raton Laveur, de l’odeur, il n’en a que faire

Il avance sa papatte pour faire ami-ami, Dame Genette accepte et comme son ancienneté territoriale lui en confère le droit

Elle dit des mots simples, parfaitement intelligibles en morse des bois :

« Toi par ici et moi par-là ».

 

Comme de fait, dans le bois du Vivarais, il y a de la place pour tout le monde

Même pour un que l’on dit « invasif ».

 

Pour sceller l’accord

Les deux queues annelées s’enroulent tout doucement

Mariage de soie tourbeuse et de coton de prairie

Et sans un bruit

Les deux nocturnes retournent à leurs occupations

Il va sans dire que les petits compagnons des bois doivent rester sur leurs gardes

Car Dame Genette et el Señor Raton Laveur ne sont pas de piètres chasseurs.

 

Voilà, cric crac, mon conte est dans le sac.

 

Carole Radureau (27/09/2025)

 

Inspirée par cette vidéo de Serge dans laquelle l’on aperçoit nos deux protagonistes

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais

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Publié le 27 Septembre 2025

L’année du Loriot

……..fragments de la pampa freuneusienne……..

 

C’est notre année

Celle où nous l’avons décidé

D’un commun accord

Cette année les 2 pattes pourront nous observer

Nous nous rendrons visibles, oui !

Incroyable mais vrai !

 

Peut-être que tout simplement ces juvéniles

Ne sont pas au courant

Ils ne le savant pas, non

Ils ne le savent pas :

Le loriot doit vivre caché

Substituer aux vues indiscrètes

Leur couleur de soleil, signe d’identification

Cacher aux yeux de tous

Leur beauté éclatante

Ne laisser jaillir, limpide

Que leur chant, jazz énamouré qui

Mise sur un jeu de cymbales

Et un flûté vibraphonique.

 

Ce chant qui signe la reconnaissance

Avec absence de preuves visuelles.

 

Mais pas cette année, non,

Pas cette année.

 

Merci jeunots de vous montrer à nous

Gracias amigos Loriots y hasta siempre.

 

Carole Radureau (26/09/2025)

 

Inspirée par ces photos de Gianni

 

 

L’année du Loriot
L’année du Loriot

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Publié le 26 Septembre 2025

……fragments de Grand Lavier…..

 

 

Quand l’eau est présente

La lumière aime jouer avec

Et si le sujet est doté de longues pattes

La lumière, réellement s’amuse.

 

Il y a de jolis reflets

Il y en a de significatifs

Il y en a de symboliques

Ici je me rappelle des tipis

Le long de la rivière Little Big Horn (EU)

Des centaines de tipis alignés

Un regroupement de tribus, des plus guerrières

Associées, unies pour combattre un ennemi

Celui qui désirait tout leur prendre y compris la vie

Et qui y a laissé la sienne,

Lamentablement.

 

Les yankees, même aujourd’hui ne s’en sont pas remis

Les Lakotas et les Cheyennes

Même aujourd’hui,

Continuent de payer la facture

De l’affront fait au leader des envahisseurs :

Custer.

 

Pourtant pour tous les grands chefs

Réunis

Sous

Les

Tipis

Le long de la Little Big Horn avaient bien rit

Avant de fuir de part et d’autre

Et la mémoire autochtone le dit encore :

Cette défaite, c’était un jeu d’enfants pour eux

Aucun mal à vaincre le super-ennemi

Super-héros

Celui qui s’était avancé en vainqueur.

 

C’est ainsi que parle le reflet

Dans ma remembrance

Car le reflet a tout dit

Et ma muse, elle,

Elle a tout compris.

 

Carole Radureau (26/09/2025)

 

Inspirée par cette photo de Gianni

Reflets magiques : Tipis

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Publié le 25 Septembre 2025

Studio photo
Studio photo

…….fragments de Grand Lavier…..

 

 

Sur un piédestal en granit

Au fruit fin au tissu léger

Je demande l’oiseau masqué

Celui qui a adopté le passe-montagne

En soutien aux zapatistes

L’oiseau des sans-visages, des sans-voix

On dit que c’est une mouette rieuse

Je ne sais pas, je la vois toujours sérieuse

Toujours concentrée

Comme ici-même pour la prise du cliché

L’oiseau est sûr de sa cause

Il la sait juste, il la sait pure comme une rose

Il est digne et fier

Posé, là sur sa pierre

Canson au grain mi-rugueux, mi-doux

Comme pour accrocher

Comme pour ne pas trop insister

Le grain parfait

C’est pour la photo, Dame Mouette

Un petit sourire

C’est pour la photo

Beau, le profil droit

Sublime, le profil gauche.

Clac clac ! C’est parti !

 

Carole Radureau (23/09/2025)

 

Inspirée par ces photos de Gianni

 

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Publié le 24 Septembre 2025

Escrimeuse des tréfonds

…..fragments de Baie de Somme…..

 

Avocette

Toujours prête

A escrimer les tréfonds

Dans la vase inappétente

Pourtant

Se cachent

De délicieux convives !

Il faut juste la remuer

Avec son épée bien recourbée

Equipée de mini détecteurs de vie

De tout ce qui se trémousse

De tout ce qui est relativement mou

De tout ce qui est relativement croustillant

C’est le self-service boueux de Dame Avocette

Elle croise rarement le fer dans les tréfonds

Elle combat des ennemis hautement désarmés

Mais, ennemis qui sont experts en cachette

Qui savent s’enf (o)uir dans la vase à toutes pattes

Sans laisser une seule bulle s’échapper !

Ah ! en faut-il de la patience

Pour ratisser le fond de l’eau à l’épée.

 

Et si jamais, la victuaille se raréfie

Attention, l’épée pourrait bien se mettre au service

Des 3 mousquetaires.

 

Carole Radureau (20/09/2025)

 

Inspirée par ces photos de Gianni

 

Escrimeuse des tréfonds
Escrimeuse des tréfonds
Escrimeuse des tréfonds
Escrimeuse des tréfonds

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Publié le 23 Septembre 2025

Flamenco en noir et blanc
Flamenco en noir et blanc

…….fragments de Grand Lavier……

 

 

Quand le cavalier de l’été

A mis pied à terre, le sol s’est dérobé sous ses pas

Le tapis de lentilles était mouvant

Sur la scène d’un cabaret

Les danseurs s’entraînent

Celui qui ébauche les claquettes

(adaptées au sol mouvant) a bien du talent

Celle qui ébauche les mouvements des bras

Gracieux comme des ailes qui ne demandent que la paix

N’a pas encore revêtu sa tenue d’aquarelle

Les pas s’imbriquent et s’emportent

Au-delà du temps

Un chanteur de cante jondo se gargarise

A la gargote du marigot

Ce soir, ce sera l’apothéose

Le cercle se formera autour des danseurs

Au chant improvisé les pas exécuteront

La danse de l’oiseau

En avant-première ce soir

Un morceau tout frais composé

Par la compagnie Dame Spatule Blanche

De passage

Parmi nous.

 

Carole Radureau (22/09/2025)

 

Inspirée par ces photos de Gianni et cette vidéo ancienne de flamenco

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