La minéralité expliquée aux cailloux

On a retrouvé le bandeau

noir

perdu

dans le bosquet

au milieu de la vague de

jolies vaguelettes     le bandeau

s’était égaré

timide   le bandeau

l’été ne paraît, laissant

place aux merveilleuses ébauches de l’onde.

Carole Radureau (12/08/2024)

Inspirée par cette photo de Gianni d’une pie-grièche écorcheur avec son bandeau noir

Chez le tarier :

Chacun à sa place

Comme à la table des humains

Le papa trône en bout de table

Ici à la cime de l’arbre

Puis vient la maman

Juste en-dessous

Encore plus bas

Vient le jeune

Attention à bien respecter l’ordre,

La hiérarchie !

On ne manque pas de respect au patriarche

Non mais, qui aurait vu cela se faire ?

Ou bien c’est une pyramide sociale

En haut tu as le grand capitaliste

Celui sensé irrigué de ses deniers,

La société

Puis vient l’état

Celui qui prend les ordres d’en haut

Ensuite le clergé et les forces armées

La sabre et le goupillon

Au cas où il y aurait des récalcitrants

La plèbe, on ne la voit pas sur la photo

Elle est en contrebas

Clairement en décadence…..

Carole Radureau (06/8/2024)

Inspirée par ces photos de Gianni de plusieurs tariers pâtres

C’est comme un chemin bien tentant

Mais il n’a pas cette vocation

(du moins, j’imagine)

C’est juste un simple alignement

Un comme seuls les hommes savent le faire

Ils plantent de ces espèces

Qui ne coûtent pas bien chères

Ils en plantent partout en rang d’oignons

Pour remplacer les arbres natifs

Cela n’enlève rien à leurs qualités

Ils sont même esthétiques

Odorants et pratiques

Au moins les oiseaux s’y plaisent,

Seulement,

Ce sont des alignements,

Ce sont des espèces uniques,

Cela ne respecte pas la diversité.

La Pachamama a créé la magnifique diversité.

Elle a créé au-delà de l’imagination des hommes

Et eux, ces tout petits,

Tout ce qu’ils savent faire,

C’est replanter pour réparer leurs bêtises

Avec des pins pas chers,

Placés en rangs d’oignons,

Parfois en quinconce

(c’est ainsi qu’on nous apprend à planter à l’école horticole).

Ce n’est pas notre style

Nous rêvons de fouillis, de chamboule-tout

D’arbres qui se tiennent aux autres quand ils chutent

De buissons impénétrables

De grandes ciguës et de fougères

Qui se donnent la main d’un côté à l’autre du chemin

Comme pour le reboucher

Ce dont nous rêvons

C’est de la nature quiète, le grand silence

Juste entrecoupé par un chant, un cri, un appel d’oiseau,

Comme dans les véritables forêts naturelles

Quand la main de l’homme

A peine

Est présente…..

Carole Radureau (20/08/2024)

Inspirée par cette photo de Gianni

Elle a le ciel pour compagnon

Bleu comme une culotte de cheval

Avec son œil jaune tout l’horizon

Déboule dans son bec comme l’air qu’on avale.

Elle crie, on ne peut pas la rater

C’est un miaou un peu coléreux

Sans doute, ne veut-elle pas être dérangée

Des juvéniles sont tout près, probablement.

Oiseau migrateur, son cycle lui impose

De venir par chez nous

Au temps des couvains

Son régime ce sont les hyménoptères

Mais quand ils se font rares, la faim

Lui ouvre de larges horizons.

Carole Radureau (04/08/2024)

Inspirée par ces photos de Gianni d’une bondrée apivore

Hirondelle bec grand ouvert

Elle a copié la méthode du cousin

Le martinet qui du jour au matin

Se laisse tenter à gober mille vers.

Hirondelle – Gobemouche

Je veux la même à la maison

Les mouches ont investi jusqu’au perron

Le culot ne leur fait pas défaut.

Hirondelle-Voilier

Une qui se prend pour le milan

Elle n’a pas froid aux yeux

Plane et puis attend….

Qui sera le compagnon sur le quai ?

Carole Radureau (01/08/2024)

Inspirée par ces photos de Gianni d’hirondelles de fenêtre

De jolies vaguelettes

Toutes prêtes, poitrinette

Comme une écriture enjouée

Comme un manuscrit

A déchiffrer….

…..qui es-tu moinelette

Avec un petit bec crochu

Qui ne semble pas être consacré

Aux fruits du verger ?

Serait-ce une pie-grièche

Espèce jamais encore observée

Est-ce une pie-grièche

En habit tout particulier ?

Top là !

C’est gagné, c’est elle la belle

La mignonette qui à des coutumes

Jugées féroces

Elle empale les chenilles sur les barbelés !

C’est tout de même mieux de gober

Sa proie morte que vive

Certains le font, pas elle

Elle a ses mœurs patiemment mises au point

Par ses ancêtres, de loin en loin….

Carole Radureau (31/07/2024)

Inspirée par ces photos de Gianni de 2 puis 1 pie-grièche écorcheur, dame en tenue nuptiale

Hypolaïs ou pas

Je suis le jaune prince de ce bois

Je souris aux étoiles

En attente d’aurore boréale

Impatient jusqu’aux rémiges

Je frémis sous la bise tiède.

J’ai revêtu le huipil jaune poussin

Comme un support pour les seins (que je n’ai pas !)

C’est un petit rien sans prétention

Qui me vient de feue ma mère-grand

La Grande Reine Hypolaïs

Celle qui apprit à parler toutes les langues.

Me voilà bien doté

Vous qui me voyez forcément ne m’entendez

Je parle les langues du monde qui un jour

Tombèrent dans l’ouïe de mes ancêtres

Pour ceux qui n’entendent pas, je tapote un morse des bois

A nul autre pareil.

Je suis hypolaïs polyglotte ou je ne suis pas.

Cela pour moi, n’a aucune importance.

J’ai le nom que mes ancêtres m’ont donné

Petit Doucet (et non petit Poucet qui est trop commun)

Je ne le dis qu’à vous, petits privilégiés

J’ai le cœur doux comme un chamallow

Je suis fondant et tendre à cœur.

Carole Radureau (30/07/2024)

Inspirée par ses photos de Gianni d’un possible hypolaïs polyglotte

Petit jaune à la clé de fa

Musicien, grand-chanteur

Par-delà le soleil,

Par-delà les peurs

Chant-sifflé au-dessus de tout.

Petit jaune sans prétention

Un que le ciel a adopté

Avec sa joue ensoleillée

Son désir de bonbon au miel

Petit jaune, pas compliqué.

Il a reçu le nom d’un cousin domestiqué

Ce malheureux qui dans les cages

Encense les ouïes de ses maîtres

Qui, certes le récompensent

Lui prodiguent force et caresses

Mais jamais, au grand jamais

N’ouvrent la porte.

Petit jaune, toi, tu connais la liberté

Tu la chantes à tue-tête

Encore et encore

Tu ne veux plus t’arrêter

C’est la saison de l’expression

Jazz à Marciac

Tu as sorti ton clairon

Et sur la clé (tête de gondole)

Avec le souffle qui convient

Tu y vas, tu y vas, tu y vas….

Carole Radureau (17/07/2024)

Inspirée par ces photos de Gianni d’un serin cini

Evoluant sur une onde d’apparence tranquille

Dame Bernache, nullement, ne s’attend aux coups bas

Elle navigue à vue, déjeune et quand l’eau scintille

Elle s’incline et somnole la tête sous son bras.

La tempête arrive, elle est soudaine

Ou plutôt, jamais on ne s’en était soucié

Voici que la colère gonfle, elle se prend pour une reine

« Bats des ailes, dame Bernache, sinon tu vas tout casser ! »

Rien de mieux qu’un bon battement d’ailes

Faire sortir de mauvaises ondes, calmer tout sec l’ego

Il faut prendre le temps présent comme une vérité telle

Que ce qui est demain, tout comme la colère, prend l’eau.

Carole Radureau (02/07/2024)

Inspirée par ces photos de Gianni d’une bernache du Canada (est-ce une dame, c’est la muse qui le dit !)