Canto humano
Publié le 13 Septembre 2013
Des mots cambrure de lyre transpirent des fougères
M’emmènent par la main voir ma première aube
Je gravirai la verticalité de ces rimes pour qu’ils m’ouvrent les yeux
Leurs regards apaisant déposeront mon désir au creux d’un nuage
Et mon cœur sur la mousse d’un sous bois
Mes mains écorchées saisiront l’originelle obsidienne
Pour transcrire dans mon sang cette mélopée indienne
J’irai crier aux hommes ce message éternel
La terre mouillée d’orage exhale une courbe amoureuse
Comme un secret avenir qui s’enrichit d’humus
Et lorsque son doux regard initiatique s'est posé sur moi
Je regardai Pablo comme on regarde un père
Elle pose le pied au Chili. La terre ne tremble pas……
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Au cœur de l’Araucanie une rose trempée
Transpire le cuir, la sueur et le sang d’une petite patrie
Au cœur de la sombre forêt, enfoui dans une niche humifère
Je trouvai le caillou aux mots universels gravés
Croquant dans la matière je pris à jamais en moi une tranche de Chili
D’un coup les rimes fleurirent sous le lait du copihue, la farine et le miel
Je mordais à pleines dents l’écume de son océan
Et d’un pas hésitant j’abordais les pentes rocailleuses de la Cordillère
La germination fut lente telle la sève qui grimpe à l’assaut de l’araucaria
Pourtant un jour comme une évidence le cristal jaillit sous mes pas
C’était écrit dans la pierre partageuse de la poésie :
Pablo, mon ami, tu m’as tout appris