.......fragments de Baie de Somme.........

Je ne sais pas danser

Mes pattes sont très encombrantes

Je ne sais où me mettre

Ay ! vidalita !

Voici que je suis comme ma robe

Hésitant et embrumé

A l’instant j’ai le feu aux ailes

Puis la pâleur me monte à la tête

Tout à coup je relève la tête

Et lance un son de trompette

Ay ! vidalita !

Allez, lève la patte puis lève l’autre

Déjà on distingue le rythme

Tortille un peu du croupion :

Ouah : tu es dans le ton !

Il te manque le diapason

Le chef d’orchestre

Le métronome

Et la chorale juste en arrière

Pour mieux chambrer.

Tu t’en sors bien, continue ainsi

L’année prochaine c’est sûr

Tu nous feras un tango avec ta belle énamourée

Ta dame Patchwork pour faire un duo

Juste sur l’eau

Ay ! vidalita !

Carole Radureau (05/02/2025)

Inspirée par ces photos de Gianni d’un tadorne de Belon

Petit matin d’hiver

Quand la brume s’enrhume enfin

De trop regarder en pleine nuit la lune

Qui rougit.

Petit matin où l’eau si calme

N’a pas bougé

Hier elle était, aujourd’hui elle est,

Et c’est ainsi chaque jour et c’est bien.

Tout ce calme et ces couleurs sépia

Sont la mise en scène pour la naissance d’une star

Star comme étoile

Car une étoile, sans doute

A chuté dans l’eau.

L’eau l’appelle chaque nuit

Quand la brume s’enrhume

A regarder la lune

L’eau, elle, appelle

L’étoile qui se mire dans son bol.

La star était là, toute tranquille

Bien acclimatée

Ce n’était pas une vedette habituelle

Une qui a tout pour plaire

Selon les canons de la mode.

C’était une vedette qui avait

Tout pour nous plaire, à nous,

Amoureux des oiseaux

Son grand mérite à elle c’était :

La simplicité.

Belle et simple, direz-vous

Que demander de plus ?

Une jolie petite tête

Un beau turban blanc….

…..et cette sensation de paix à l’observer

Sensation qui naît à chaque fois que l’on croise

Un ou une de sa famille

C’est comme un sillon qui la suit sur l’onde

Comme une page blanche avec un simple

Petit frémissement

Un grand message de sérénité

Et c’est pour cette raison que je dis

Que elle, Madame Foulque, c’est une star.

Carole Radureau (4 février 2025)

Inspirée par cette photo de Gianni

Fine farine blanche

Poudre de riz

L’élégance des oies

N’a pas de prix.

Une avant-gardiste

Une non-conformiste

Qu’importe, poudrée

On ne peut la rater.

Elle a subjugué les modes

Instillé un style au lait nouveau

Délicatement pointillé

C’est vrai, c’est très déco.

Béberte la saupoudrée

Comme nous aimons

Voir par-delà la colline

Ton long cou !

Et comme ta fine tête nous ravit

On dirait une mariée

Qui n’a pas voulu épousseter

Les ultimes grains de riz.

Carole Radureau (03/02/2025)

Inspirée par cette photo de Gianni

Es-tu nid ou bien

Tête de vieillard

Toi qui habites chaque étage

De ce buisson ?

Je suis un peu des deux

Tout dépend de quel côté tu me regardes

Et pour quelle raison.

Je cherche l’abri et la graine

Puis aussi le nid de l’araignée

Car en son sein dorment des insectes

Tout prêts à être gobés.

Tite Bleue se tourne vers nous

Elle sait qu’elle a raison

Elle retourne à sa quête

Bleue et bien bleue dans le moelleux

Gris.

Ici, c’est mon paradis dit-elle

Si tu montres ma photo dis-leur bien

Je ne veux pas que des touristes

Avec leurs grands pieds

Et leurs mitrailles

Viennent dévaster mon domaine.

Elles ne sont pas intéressantes pour vous, les hommes

Ces têtes de vieillards

D’ailleurs, souvent, vous les négligez

Pour nous oiseaux

Elles sont tout notre bonheur

Alors Ya Basta !

Circulez !

Carole Radureau (01/02/2025)

Inspirée par ces photos de Gianni

Une étoile a crié son nom et le vœu s’est réalisé :

Une nouvelle vie dans la familia en 2025.

Comme une tornade de douceur et d’émotion

Déboule le petit dans son nid

Qui l’accueille à ailes grandes ouvertes

Avec un dodo de duvet.

Y-a-t-il encore une petite place dans vos cœurs

Une petite aire de tendresse dans vos bras

De jolies paroles réconfortantes dans vos bouches ?

Je veux, dans ce monde-là arriver telle une fleur non pas dans un vase

Mais dans une terre libre

Irriguée par l’eau de l’harmonie et l’argile infusée d’humus.

Que le coton et la nacre parlent

Que le rouge-gorge et le chardonneret récitent les poèmes de la mamita

Que les cousines s’activent pour m’apprendre la vie

Que la familia soit grande et chaleureuse.

Mais mon petitou, il y a ici, tout ce qu’il faut

Des cœurs extensibles et un amour incommensurable

Je ne pourrais pas t’assurer que la terre et l’eau seront tels tes désirs qui sont aussi les miens

Mais nous feront pour le mieux.

Il te faut arriver joyeux ou joyeuse

Débarquer en nos vies comme un poussin, un poulain ou un petit d’homme

Tout simplement

En regardant de tes yeux nouveaux nos vieux visages

En ne voyant que ce qu’ils cachent derrière leurs rides

C’est-à-dire une grande tendresse

Et non pas ce qu’ils révèlent de nos années.

Nous, si heureux de remplir notre nid, veillons

Comme veillent sur toi tu papá y tu mamá

Veillant, veillant, veillant

Si bien que de veilleuse, nul besoin tu auras

Car pour leur cause,

Le soleil a sacrifié des rayons.

Le nid aura la douceur de celui de l’orite à longue queue

De plus ce nid a la particularité de grandir au fur et à mesure que le poussin grandit

C’est-à-dire : garantie de douceur et de chaleur à toutes les étapes :

Que demander de plus sinon la force et le rire,

Le sourire et la gaieté

Et cette grande capacité à surmonter les épreuves

A les prendre comme des pages à tourner.

He aquí, nieto mío, nieta mía

Qué te hablas en ese día

Qué el calor del sol sea tu manta de esperanza

Qué el calor de nuestra espera sea tu hoja de ruta.

(Voici, mon petit-fils, ma petite-fille

Moi qui te parle en ce jour

Que la chaleur du soleil soit ta couverture d’espérance

Que la chaleur de notre attente soit ta feuille de route.)

Mamita

Carole Radureau (01/02/2025)

Ce soir amis

Allons au Cabaret des Oiseaux*

Juste avant que le soleil ne se couche

Il ne faut pas tarder

L’hiver inscrit sur nos frêles pattes

Des marques de gelée

Il ne faut pas tarder

Ce soir la table est mise

Et la nappe est du plus bel effet

Quelques araignées

Pour nous,

Ont soigné le souper

Je vous le dis, amis

Ne tardons plus

Car au Cabaret des Oiseaux

Il y a le gîte et le couvert

Lavez bien vos becs

Faites briller vos papilles

Appelez vos compagnons

Ce soir c’est la fête

Peut-être y aura-t-il Ninon

Et son truc en plume ?

Bah, on s’en fiche !

Nous on veut becqueter

De la bonne bouffe

Et que ça ripaille.

Carole Radureau (01/02/2025)

Cabaret des Oiseaux : petit nom donné à la cardère

Inspirée par ces photos de Gianni