Fleurs des champs épelez clairement vos noms
Je veux, à ma maison (chez moi) vous emporter
Afin de tranquillement
Vous admirer
Je vous citerais du nom que vous m’aurez appris
Je vous saluerais comme on salue le matin,
Dame soleil
Pour vous faire honneur
Faire honneur à votre grandeur : 
Linaire commune aux petites gueules de loup 
Jaune clair que seules quelques butineuses savent ouvrir
Trèfle rose aux mille vertus
Roi des prairies en tutu
Achillée à la blanche parure comme pour snober
Les cultivars colorés
Achillée amie des femmes, les accompagnant sur leur
Douloureux chemin
Solidago espèce non native
Qui illumine le talus, la perspective d’un lumineux jaune
Digne de la dame soleil
Sans doute sont-ce les amis oiseaux qui te déposèrent là;

Scabieuse à la délicate parure, fleur de coeur ; 
Un petite feuille de robinier faux-acacia
Complète la parure
Lui non plus n’est pas natif
Il deviendrait même un peu envahissant
Pourtant il est là et se mêle pourtant
L’on ne sait plus à qui l’on a affaire
Quand on regarde en bordure de champ
Soyons heureux que des fleurs poussent encore
Nous régalant de leurs couleurs, de leurs petites mines
Qui sans payer de mine
En bouquet rendent très bien.

Nommez-vous les belles des champs
Que la poésie vous compte parmi ses fleurons
Que la muse apprenne la botanique
Se familiarise avec le latin
Avec les métaphores scientifiques
Qui disent beaucoup parfois contredisent
J’ai vu le jaune qui attira mon œil
J’ai vu un autre jaune que je savais n'être pas d’ici
Il attira mon œil également
J’ai vu un petit carré de trèfles et mon cœur s’est réjouit
La table était mise pour les bourdons
J’ai vu l’achillée et j’ai su que les femmes pouvaient
Si elles savaient, en faire des remèdes
J’ai vu aussi les cynorrhodons ne les ai pas cueillis
J’ai vu les cenelles encore sur l’arbre et je me suis souvenu
Acreté et moelleux, fruit de la nature
J’ai vu l’ortie et je l’ai laissée, la pharmacopée
Ne peut décemment pas récolter les plantes de bordures
Quand il s’agit de soigner il faut des plantes pures
Sans polluants, sans pesticides, sans pots d’échappement, sans pipis de chien
Condition essentielle pour un soin de qualité.

Je suis la sœur des fleurs
Je me recommande à elles me réfère à elles
Je ne souhaite pas, intolérances faisant 
Qu’elles me soient interdites
Je ne tolèrerais pas que ma vie m’interdise ceci
Alors qu’elle m’a interdit tout le reste
Je tiens ferme, mes sœurs, fleurs des champs
Simples, chères à mon cœur
Quand la poésie est en balade, les fleurs l’accompagnent
Parfois les oiseaux mais ils sont moins présents à cette saison
Je regarde ensuite mon petit bouquet souvenir
Je vois le soleil qui illuminait ma balade illuminer ma table de jardin
Et
Je
Suis
Heureuse.

Carole Radureau (07/10/2023)

…..oiseaux en Grande Tenue…..

Capteur d’énergie

De sons

De vibrations

Scrute l’horizon favorable

Avec des lunettes de plongée

Mode Hollywood boulevard

On dirait un loup qui chasse à Venise

Les vamps et les bourgeoises

Pourtant ce ne sont pas ses proies

Il voit moins grand

Il voit moins loin, quoique

Lui, c’est la proie dans l’ombre

Le rongeur précieux

Même s’il est en Grande tenue

Il semble décalé dans la nature sauvage

C’est sa beauté à lui

Sans se la jouer vedette

Il est naturellement beau

Elégant

Classe

C’est la grande classe même

La dignité l’origine

La préservation

La poursuite des consignes

S’il ne respecte pas la règle des ancêtres

Il est perdu

Alors voilà sa motivation

Quand il dirige ses lunettes hollywoodiennes

Non pas sur un grand boulevard de bitume

Mais sur un grand boulevard de solitude.

Carole Radureau (06/10/2023)

Aigle noir et blanc (spizaetus melanoleucus)

Le bicolore qu’il nous faut

Celui que l’on adore

Celui que l’on ne veut pas perdre

Qui rythme nos vies

Les oiseaux l’ont adopté

On ne sait qui les a conduits, ces petits

A tremper leur plume dans l’encre d’obsidienne

Puis dans l’encre de jaspe :

Les couleurs, ces jus aux sons différents et complices

Se mêlèrent   s’entremêlèrent

Trouvèrent enfin leur place :

C’était réussi !!

Maintenant on pourrait dire de nos oiseaux bicolores :

« Ce sont des oiseaux libertaires ! »

Certes oui !

Mais libres surtout, libres ; libres

De voler avec leur parure complète

Sans rien à y ajouter

Pour fulgurer dans ce monde

Pour porter le sang de la pierre l’encre de nos luttes

Pour porter l’encre pure de leurs petites vies innocentes

(peut-être pas si innocentes : ils sont nombreux

Les petits bicolores qu’on aime !)

Carole Radureau (04/10/2023)

Moucherolle vermillon (pyrocephalus rubinus)

.......fragments de Vivarais......

La rosée a fait flamber

La nurserie des étoiles

Le lait a bouilli rose

Une petite crêpe a coloré ses joues

D’un duvet rose-bijou pour embrasser le monde

La nébuleuse a grandi

Elle marche dans des pas délivrés

Par les empreintes du passé

Comme une marque de fabrique

Tu mets ton petit bras -étoile-

Dans ce pas passager et l’au-delà

T’appartient comme un héritage promis

La prairie aux étoiles a fleuri rose

Et les étoiles

Ont oublié, elles,

De pleurer rose comme autrefois

C’est le rose garanti d’un ciel éclairé

Comme une vague d’espérance qui puise

En la couleur sa garantie

Demain le lait ne débordera pas

De sa jupe d’écume orangée

Et le jus d’orange aura un goût nonpareil

C’est à la Nébuleuse en émission que l’on doit ce

Réchauffé

De

Couleurs

Ce retransmis

Cette aurore déboréale qui nous plaît

Car on aime être étonnés.

Carole Radureau (02/10/2023)

Inspirée par cette photo de Serge de Ngc 1491 dite Nébuleuse de l’empreinte fossile