......balade avec mon arbre.....
Sur l’eau croissent
De petits palafittes
Tous faits de racines
Qui s’entrelacent
Se croisent et s’enlacent
Tout de force vêtus,
Tout d’audace.
Ce sont les racines du palétuvier
Celui qui aime pousser
Là où les autres détestent
L’eau salée ne lui fait pas peur
Même s’il n’en boit pas à la tasse
En certaines feuilles
Il entasse
Le sel
Jusqu’à l’indigestion.
C’est un conquérant
Un arbre de la passion
Colonisant les espaces indécis
Entre eau pure eau salée le
Saumâtre est de mise
Lui cela ne le gêne pas.
C’est l’arbre de la débrouille
Le grand communicateur
Entre le ciel la mer et la terre
Il aime aussi l’embrouille
Les chassé-croisé
Les embouteillages de racines
Là où se plait la petite faune.
Quel habitat pour la faune !
C’est le palais des merveilles
Il y a du monde, il y a foule
Chacun y trouve sa vie
Pour peu qu’il nage qu’il rampe qu’il vole
Les insectes sont les rois mais aussi
Les caïmans et les poissons
Les dames abeilles sont là elles aussi
Butiner les jolies fleurs de palétuviers
Qui fleurissent toute l’année
Personne ne vous aura appris cette possibilité-là à l’école
Pourtant les abeilles font
Dans ces marécages
Du délicieux miel de mangrove
Ne me demandez pas où sont les ruches
Moi, je ne vois rien mais je crois tout
C’est là mon petit défaut !
Semble-t-il en Martinique
Me répond dame abeille qui bourdonne
A mon oreille
Sa chanson :
« Parle de l’arbre ton compagnon
Parle de nous les butineuses
Nous qui sommes si précieuses
Par delà cette terre ».
Une récolte de mystère
Pour un miel sucré-salé ?
Vous me direz si vous le goûtez
Ne soyez pas pressés
L’information va son train
Elle ne suit pas les réseaux milliardaires
Ni les réseaux malsains
Elle se véhicule
Comme les abeilles
Mot à mot comme fleur à fleur
Pour créer une récitation d’arôme
100% fleurs de ce monde.
J’écris avec mon arbre en leçon
L’arbre est mon maître d’école
Je l’aime et le respecte
Comme nul autre avant lui.
C’est de l’arbre que nous avons appris
A tenir sur deux jambes
C’est un marronnier qui me l’a dit.
Ceci est le fruit de mon prochain poème
Un fruit qui, ni, ne se mange ni, ne se pèle
Qui pourtant
Aimerait bien
Qu’on l’épelle.
Carole Radureau (09/02/2022)