Publié le 14 Janvier 2022

Par J.M.Garg — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3049224

Par J.M.Garg — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3049224

« Je compte accueillir face à face ou côte à côte
les mules rétives et les scorpions furieux perdus
dans les ruelles de leur folie
peu enclins à déchiffrer aujourd’hui le livre de la création et d’atteindre le cap de la belle espérance
car l’on sait qu’ils ont, eux aussi, un cœur
en attente
de la proximité
la loi n’est pas le chemin qui mène à la source
il y a méprise depuis des siècles
que ça doit en arranger beaucoup
qui galopent à perdre haleine
keffieh de guingois
moustaches lisses et sourires en déroute »

Abdourahman A.Waberi

 

Au galop saturne de la huppe

Tu seras le calame qui écrit l’âme véritable

Et la lecture des mots sera ta récompense

Comme l’oiseau qui sait déchiffrer la nature du nuage

La direction du vent

La plaie qui se lève sous la plaine des tourments

Sache qu’il n’y a rien d’aisé

 

Ton âme tombe sur la page

Comme une tache de brume trop imprégnée de haine

Et c’est comme si

Jamais

Tu n’avais vu le vol huppé qui s’achève

Sur le pleur de l’incompréhension

 

Laisse couler en toi

Le rire frais de la rose au petit matin

Le sourire sacré du jasmin quand il récolte chaque grain de rosée

Et la chanson précieuse du rossignol

Chorale du temps

 

La vérité est au cœur de la lecture

Il y a un sens

Qu’il faut découvrir en ouvrant chaque page dans le sens du vent

La vérité est au cœur de toi-même

Quand tu lis dans ton cœur

En l’ouvrant en deux dans le sens du temps présent.

 

Carole Radureau (14/01/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 12 Janvier 2022

By digitaltrails - Lake Sylvan - Rifleman, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=71786792

By digitaltrails - Lake Sylvan - Rifleman, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=71786792

 

Titipounamu de ton vert

Ardent de ton jaune

Tranchant

Ouvre tes minuscules ailes

Comme un éventail sur les dents

Pour que mime ma main

Un défilé de dentelles

Que retrouve le sens du stylo

Mon ego

Titipounamu tu vois

J’aimerais te croquer.

 

N’aie pas peur, petit trésor

Jamais je ne ferais

De mes dents

Quoi que ce soit à tes beauté

Sinon de les laisser s’éclairer

Dans un sourire

Car te voyant c’est le monde tout entier

Que je vois

Eclairé par la lune

Et d’un rayon de soleil

Tu as coiffé ta minuscule ardeur.

 

Carole Radureau (12/01/2022)

 

Titipounamou (nom maori)

Acanthisitta chloris

Xénique grimpeur

Acanthisittidés

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 11 Janvier 2022

 

La petite pie a faim

Elle ajuste son vol stationnaire

Sa curiosité

Sur l’insecte affairé

Et tranche

L’air en deux

 

Elle a mis son corsage rosé

Comme une nacre tendrement éprise

Et sur ses yeux

Un bandeau de velours

Noir comme le monde

 

La petite pie est véloce

Elle aime

Raconter aux nuages

Son succès :

Combien d’insectes elle a dégusté

Combien elle a gobé

Combien elle a laissé frire au soleil

 

Ha ! la géographie du ventre

Même quand celui-ci est rosé par la nacre vive

C’est une circonvolution qui ne demande jamais pardon

Il ordonne !

On lui obéit

Pas trop le choix dit la petite pie

Si l’on veut, comme moi

Trancher

De son mieux

L’air en deux

Mieux vaut avoir

Le ventre plein.

 

Carole Radureau (11/01/2022)

 

Pie-grièche à poitrine rose

Lanius minor

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 10 Janvier 2022

 

.....le patois de chez moi.....

 

Eune champleure c'est eune ativelle ed métal en plomberie qui permet d'faire vnir, d'égalir et pis d'arter un liquide, el pus souvent c'est d'l'iau.

 

 

Qui chante, qui pleure

Comme une champleure

 

Coule l’iau dans le seau

Comme coulent les larmes sur le visage

Goutte à goutte

Eau précieuse

Eau qu’il est magique

De pouvoir tirer

Grâce à ce petit robinet

Qui fait parfois crouic crouic

Quand il est mal graissé.

 

Açtheure la champleure

On n’y songe plus

Elle sert bien

A trop servi

Est anoblie

On la laisse couler

Sans y mettre de frein

Ah ! l’iau, on dirait qu’elle ne coûte rien !!

 

Carole Radureau (10/01/2022)

 

Eune champleure oû Mont Saint-Miché. Par Oimabe — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=28649287

 

Çu mot vient d’chantepleure en anchien franceis, c'est cantepleure en anchien normand. Ça vient d’canter et pis pleurer, rapport qu'çt'ativelle-cite fait couler d'l'iau comme si qu'queuqu'un pleurereit.

La forme franceise champleure est usitèye ed long temps en Normandie à la plache ed la forme normande.

En brayon nos dit champleure, champlure ouben champleuse. Çte forme champlure fut apportèye oû Québec pâ les colons normands, açtheure nos dit cô champlure iloc.

J'ai trouvé ceci ICI

Si vous voulez la traduction, merci de me le dire

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Vieux parlers

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Publié le 8 Janvier 2022

La présence comme une fleur-offrande

 

Ne m’oublie pas présence

Quand le drap est froid

La pureté de l’évidence

A sauté le pas de la question.

 

Je ne veux pas oublier

La fenêtre entrouverte

Sur le cri de la nuit

Sur le sang pâle de la lune.

 

La vie est ainsi écrite

Qu’il faut pour rester droit

Oublier hier et demain

Sur toi, présence se concentrer.

 

Je ne veux pas mécroire en l’homme.

Non.

Je ne veux pas oublier que dans la masse

La minorité fait foi

Que ce sont les minorités

Qui bougent les lignes

Historiquement.

 

Rappelle-toi à moi, présence

Je ne veux pas me noyer

Dans l’immondice quotidienne

Dans la vomissure des grands.

 

Il y a bien au-dessus de tout

Un grand soleil

Un peu fou qui rit parfois de travers

C’est pour nous interpeller.

 

Sortant tu vois le sourire en biais

De dame soleil.

Tiens te dis-tu : qu’est-ce que cela ?

Le soleil a froid

Fait le clown

Diverge ?

Non.

C’est le soleil qui te dis non :

Reprends-toi ressaisis-toi

Retrouve sur tes lèvres affaissées

Retrouve dans ton âme désolée

Retrouve dans ton cœur asséché

Le grand sourire de la vie humaine

Qui rompt avec le froid

D’un coup de poing

D’un coup de grève

D’un haussement d’épaule

D’une belle fronde

Qui n’oublie pas, qui n’oublie jamais

Que les luttes gagnent

Que les acquis sont les acquis

Toujours gagnés par les luttes

Jamais offerts

Jamais tendus sur un plateau dans notre lit.

 

La liberté porte toujours un prix

Très cher, très cher.

Là où ils atteignent nos libertés

Si petites puissent-elles vous paraître

Il y a un combat à mener

Le combat c’est contre l’obscurité

Qui gagne terrain sur terrain

Qui rampe et que personne ne voit

Marchant sur elle comme se contentant d’une ombre.

On marche on entend on écoute

Et jamais ne tressaille ?

 

Le soleil a tordu sa bouche :

Attention à nos fesses !

Attention, rébellion !

Que cessent les démonstrations d’ego

Que cessent les encouragements à la haine

Au déni, à la délation, au découragement

A la peur, au repli sur soit

A l’exclusion, au meurtre.

 

Elle n’est pas si loin l’histoire qui a écrit

Sur le lit de l’homme des mots si gros qu’ils font encore mal

A nos vues

Le ferment était le même

Ne nous trompons pas de porte quand nous lisons

Dissertons, écoutons des sages qui n’en sont jamais

La vérité c’est qu’il y a un scandale bien plus grand

Que ce qu’ils disent :

C’est le saccage de la terre-mère

Qui songerait, qui songerait

A détruire sa propre mère

La salir

La souiller

La déposséder

La défoncer

Lui arracher ses viscères

Lui polluer son eau

Lui assécher ses lits

La contaminer

Lui prendre jusqu’à son air autrefois si pur ?

 

Ceci est le message du soleil

Ceci est le message des sages autochtones

Des chamanes, des gens qui savent encore ce que sagesse veut dire

Personne ne semble écouter leurs cris

Leurs alertes

Leurs avertissements

Ils ne sont pas ceux qui dirigent pour faire du fric

Entretenir un système

Ils sont les gardiens et les gardiennes de la terre-mère

Les enfants qui disent

Arrêtez de détruire notre mère.

 

Carole Radureau (08/01/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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Publié le 8 Janvier 2022

Par R. Kessenich from The Netherlands (contact: Allard Schmidt, T029248) — Picture taken by RK, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=266250

Par R. Kessenich from The Netherlands (contact: Allard Schmidt, T029248) — Picture taken by RK, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=266250

........souvenirs d’enfance......

 

Mon père disait : « mitigées » cochon d’inde

Parce que, comme lui, le cochon d’inde

Nous avions, certainement, mes sœurs et moi

Quelques petites taches de couleur

Réparties, non pas sur notre robe (notre pelage)

Mais au-dedans de nous.

Parce que, comme lui, le cochon d’inde

Nous n’étions pas ce que nous donnions à voir

C’est-à-dire que nées en Normandie

Nous n’avions pas l’étiquetage 100% normandes.

 

Le cochon d’inde n’était pas originaire de l’Inde.

Comment cela ?

Le cochon d’inde était un pur produit d’Amérique

Mais l’Amérique n’était pas un nom convenable

En ce sens qu’il provenait d’un nom de colonisateur (Amerigo Vespucci).

Alors si l’on rend les choses correctes cela donne :

Le cochon d’inde c’est le cuy

L’Amérique c’est Abya Yala (en langue guna).

Voilà : on se sent mieux ainsi

Parole de cuy.

Quel rapport à tout ceci ?

 

Sur ma robe de cochon d’inde je demande :

Le demi-sang auvergnat

De cette Auvergne

Qui, dans la bouche de ma grand-mère normande

Me semblait une exagération, une globalisation

Une espèce de melting-pot de tout le sud de la France !

« Tu as du sang auvergnat ma petite-fille » me disait-elle

Elle en était fière pour moi !

De cette Auvergne qui me semblait le bout du monde

Nous, qui ne voyagions pas (au-delà des frontières des départements)

St Etienne, représentait mon 1er voyage dans le lointain, très lointain : l’exotisme, quoi !

Découvrir l’Auvergne en 1976 (année caniculaire)

Cela confirmait la notion d’exotisme.

Cette Auvergne-là m’apportait-elle les cheveux foncés et les yeux noisette

Peut-être un peu de ma fougue ?

 

Sur ma robe de cochon d’inde, je demande :

Le quart de sang normand, de cette Normandie véritablement

Réelle car lieu de vie, d’enfance, d’adolescence

Ni rêve, ni songe, juste Normandie à vivre au quotidien,

Evidence

Avec le patois dont on ne sait s’il ne mêlait pas plusieurs patois

Cauchois, rouennais, brayon, qui le dira ?

Aucun héritage directement observable par l’inconnu

Ni yeux bleus, ni cheveux blonds, aucune trace de l’ancêtre Viking apparent

(cela saute une génération)

Seulement la vérité de la vie et quelques souvenirs à faire remonter :

La fierté d’une grand-mère qui n’en demandait pas tant :

Qu’elle est belle ma Normandie ! disait-elle

Avec ses prés bien verts, ses vaches paissant à l’ombre des pommiers

Et sa pluie redondante rebondissant qui la faisait critiquer à tout va !!

Qu’elle est belle la Normandie de ma grand-mère

Avec sa simplicité, sa générosité, ses maisons à colombages

Son odeur de cidre dans les rues

L’impression d’intemporel, de monde arrêté à jamais

L’impression que rien ne changera

Que certain matin de l’année tu sentiras le picotement de la bruine

Comme une petite musique de pluie

Que parfois sur les trottoirs s’entasseront

Les résidus de la presse, embaumant l’air

La Normandie n’est plus ce qu’elle était

La canicule de 1976 est-elle passée par là ?

 

Sur ma robe de cochon d’inde je demande :

Le quart breton (en non le quatre quart)

Le quart de l’inconnu, trop tardivement connu

Après 40 ans d’occultation comme une page trop lourde à tourner

C’était peut-être la plus belle des taches de ma robe !

Celle que nous ne revendiquions que par un nom : Kerhervé.

La Bretagne dans l’histoire de la famille n’avait pas laissé une trace digne

De toute façon mon grand-père ne disait rien

Par lui, nous ne savions rien

Il semblait ne rien vouloir conserver

Pour lui, il n’y avait pas grand-chose à dire, il était breton de par son père

Mais il était normand par la naissance, la Normandie patrie de l’exil

Seule ma grand-mère faisait vivre le sang breton

C’est l’héritage du grand-père maternel

Porté par la grand-mère maternelle, la normande !

Cette tache de ma robe est la plus mystérieuse

Une histoire de bannissement, de dépossession de terres

Jamais revendiquées par la suite : page tournée. Décès. Fin.

Tout était accepté. Nul dégât. Ou peut-être pas si j’en parle.

Tout ceci saute, comme les attributs du phénotype, les générations.

 

La robe du cochon d’inde n’était pas celle qui marie

L’exotisme africain aux steppes de Mongolie

C’était plus local, plus intime, unissant 3 régions

Pour autant autrefois, ces régions étaient indépendantes

Riches en histoire, en évènements, en conquêtes

Où l’homme de la base vivait au gré des mouvements

Dont il n’était pas à l’origine

Subissant,

S’adaptant,

Survivant quoi qu’il en soit

Faisant preuve de l’intelligence

De la créativité

De la sagesse populaire.

Sur cette robe qui n’est pas un échiquier

Je ne suis pas celle qui doit choisir

Ce qui doit ou non me convenir

Je suis partie de ce grand tout qui rythme mon chemin de vie

Mes choix

Me donne une feuille de route pour ce qui est de la compréhension.

Ceci est bien flou.

 

J’écris avec 3 plumes qui sont mon héritage direct

Un jour j’ai la muse auvergnate ou bien ardéchoise

Je grimpe à l’assaut des sucs et la trempe dans l’encre de volcans

Un matin, je me lève avec la plume des monts d’Arrée

Que je trempe dans l’eau de l’ancienne misère puisée dans les tourbières

Parfois je revendique une plume cauchoise historisante

Plongée dans l’encrier de la mémoire des mots.

 

Pourtant tout au fond de moi je suis éloignée de tout cela

Je suis, ou plutôt, je me sens

La fille du cochon d’inde

Comme lui, je me revendique d’Inde ou plutôt d’Abya Yala

Mon sang vibre de ce terroir immense et profond

La cordillère pour grand-mère

Le lac Titicaca pour grand-papa

Le Pérou pour évidence

L’Am-latine pour demeure de mon âme, de mes mots

On ne sait pas d’où cela vient

Tout le monde s’interroge

Ce n’est pas seulement un choix

C’est une vocation.

 

Vous l’aurez compris ceci dont je parle c’est

La vocation du cochon d’inde.

 

Carole Radureau (08/01/2022)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #La pierre d'hier

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Publié le 7 Janvier 2022

 

 

Le soleil est une fleur

Aux rayons

Couleur rubis

Son cœur est une armature

Au sang très serré pour au chaud

Bien garder son atome

Ses rayons sont des grains

Dans lesquels

Un œil veille

Un petit œil

Couleur malin

Qui bat au rythme du soleil

Ses rayons sont des grains

Transparents de groseille

De groseille mais aussi de merveille

Quand le vin est tiré et offre

Son propos.

 

Le soleil est une fleur

Que dis-je !

Il est un zinnia

Un zinnia de pourpre, de grenat

Aux rayons démultipliés

Il germe

De son cœur-carton-pâte

Son cœur d’empâté

Pour rugir

Jaillissant

De toutes ses petites dents.

 

Le soleil de rubis

On aimerait le croquer

Mais alors, nos dents

De quelle couleur elles seraient ?

Auraient-elles

Décalqué, sur leur surface tendre

Le sang de la vie

Le sang de la terre

Le sang de la liberté

Le sang profondément entaché

De tant de sang qu’on prête à cette terre

Que honni le soleil

Que vomi le soleil

Pourtant, lui,

Si bien

Elevé !

 

Le soleil est une fleur

Aux rayons couleur de rubis

Oh ! ce n’est pas lui qui a choisi

La parure de sa douce nature

Lui, il aimait bien le jaune d’autrefois

Quand il entrait

Dans tous les plats

Avec sa tête d’œuf.

 

Maintenant on a décidé que le soleil

Devait se décliner

Sur tous les tons

La palette est grande

Mais elle est ancienne, très ancienne même

Elle remonte, cette palette de tons

Bien avant la colonisation

Quand la récolte des fruits de soleil

Avaient ces variantes de tonalité

Il n’était plus jaune le doux

Ni noir le triste

Il était bleu le royal

Et grenat l’optimiste.

 

Le soleil a décidé de briser la figure du temps

De rompre avec les méchants qui glissent

Dans chaque phrase la pierre de pacotille de la haine

Il rit de tous ses rayons

Le soleil

Rouge comme une tomate mûrie de son propos

Une tomate lie de vin comme pour conjurer le sort

Danser les bacchanales sous le rayon de vie.

 

Carole Radureau (07/01/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Rubis-soleil

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Publié le 6 Janvier 2022

......peuple Maori.....

 

Il y a les oiseaux que l’on mange

Il y a les oiseaux sacrés

Il y a les oiseaux qui offrent leurs plumes

Il y a les oiseaux compagnons de route

Il y a les oiseaux légendaires

A aucune culture ne manque l’oiseau

Le kererū entre dans le domaine de la nourriture

Du trésor, de la légende, de la culture vestimentaire

Aux Maoris il offre son corps

En garantie

Contre les grandes faims

Le kererū a son histoire

Il a sa façon de vivre

Baigné dans un grand tout

Qui s’appelle territoire.

Ce n’est pas sa faute à lui

Si les oiseaux de sa famille

Sont dodus et bien en chair

Consommés dans les 4 coins de ce monde !

C’est ainsi, que l’homme doit se nourrir

Comme toutes les espèces, c’est la course pour la vie.

Il n’était pas encore né le temps

Où l’homme envisageait

De consommer des pilules, des succédanés

Afin d’éviter ses tous premiers gestes :

Chasser, plumer, éviscérer, cuire, consommer, remercier.

Pourquoi oublier cela ?

Pourquoi renier cela ?

Serions-nous là à tergiverser

Si nos ancêtres avaient polémiqué

Boudé

Fait le nez sur le plat

Oublié de manger le plat quotidien

Même si c’est l’oiseau qui doit s’y coller ?

Il ne faut pas tout confondre

Le nécessaire et le futile

La chasse pour se nourrir en autosubsistance

Et la chasse par plaisir sportif

Par plaisir de tuer ce plaisir de tuer que l’on masque par de belles paroles.

Le kererū se moque bien de cela

La vie de l’oiseau c’est de faire attention

A lui et aux siens quand il en a la charge

C’est une vie faite de mille attentions

De mille sauve-qui-peut

D’activation permanente de son 6e sens

Une seconde d’inattention et c’en est fait de lui.

Pourtant dans cette Nouvelle-Zélande-là autrefois

Il n’existait pas de prédateurs (d’aucune sorte)

Les oiseaux vivaient heureux (le paradis des oiseaux)

Sur le sol

Sans aucune obligation de voler, certains

Avaient même oublié de le faire (le kakapo)

Ils pouvaient dans la forêt, tranquilles

Se déplacer

Ils pouvaient sur le sol, tranquilles

Nicher

Prédateurs à 2 et 4 pattes ont vite

Tout corrompu

Des espèces encore plus vite que de l’écrire

Ont disparu

D’autres ont été sauvegardées

En urgence

Difficilement, le mal est là.

Ce n’est pas la chasse de subsistance la responsable

Non,

Ce sont les circonstances de la civilisation, de la colonisation

De l’immense civilisation dévoreuse d’espace

D’espèces

De vies

Qui avance sur ses pas de géante

Au détriment de chaque petite espèce d’autrefois

Kererū, kiwi, dodo, kakapo, kea, kookaburra

Nos frères.

 

Kererū à présent est protégé

Après tout ceci qui est écrit

Ne croyez pas que j’en sois chagrinée

Au contraire

Je m’en réjouis

Pour autant je ne souhaiterais jamais que l’on mette de côté

La culture traditionnelle

Pensant que tout peut être adapté avec intelligence et respect

Chaque époque a ses contraintes

Auxquelles l’homme doit s’adapter

En bon responsable de ses actes.

 

Le poète, lui, n’a pas ses exigences

L’oiseau est partie prenante de sa poésie

Il est le roi

Il est la liberté et la sagesse

La tendresse et l’amour

Et quand le poète troque sa plume gentiment prêtée par l’oiseau

Contre un stylo pour le croquer (non au sel)

C’est avec la magie libératrice du dessin

Comme pour dire qu’il faut tourner une page bien lourde

De miasmes et de peur

Pour que naisse à nouveau, toutes les créativités.

 

Carole Radureau (05/01/2022)

 

Kererū

Carpophage de Nouvelle-Zélande

Hemiphaga novaeseelandiae

Quasi menac

 

By Judi Lapsley Miller - Own work, CC BY 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=71567312

By Judi Lapsley Miller - Own work, CC BY 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=71567312

Traditionnellement utilisé à la fois pour sa viande et ses plumes, le kererū est considéré comme taonga pour les Māori ; en tant que tel, pour divers iwi tels que Ngāi Tūhoe, le kererū forme une partie importante de leur identité culturelle.

Les plumes des Kererū continuent d'être conservées pour la fabrication des kākahu (manteaux fins), tandis que les plumes de la queue étaient utilisées pour décorer les tahā huahua (récipients de stockage de la nourriture).

Dans une légende Māori, le héros et trickster Māui a pris la forme d'un kererū lorsqu'il est descendu dans le monde souterrain à la recherche de ses parents. Selon cette légende, la raison du plumage irisé vert-bleu et blanc du kererū est que lorsque Māui s'est transformé en kererū, il portait la jupe/le tablier et la ceinture de sa mère, Tāranga. Le tablier, Te Taro o Tāranga, est représenté par les plumes blanches de la poitrine ; la ceinture, Te Tātua a Tāranga, est signifiée par les plumes vert-bleu sur le cou du kererū.

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 5 Janvier 2022

Par Georges Conrad (died 1936) — Scanned by :User:Man vyiTransferred from en.wikipedia, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3732185

Tu peux tout dire, poésie

Même le patois

Celui qui nous avait donné froid

Auquel on ne voulait penser

Il avait ce quelque chose

Que l’on veut oublier

Il n’était pas très « classe » sans doute

Il était surtout un marqueur

D’identité.

 

Pourtant il était là, parmi nous

Parfois on le savait

Parfois, non

C’est en se déplaçant

En rencontrant d’autres gens

Qu’on le savait

A leurs rires de nos mots

A leurs exclamations :

Mais, ce n’est pas français !!

C’est à ça qu’on le savait

Qu’en réalité nous avions dans nos bagages

Du patois d’cheu soit.

 

Parfois il nous faisait rire

Parfois il nous faisait pleurer

Jamais on ne se disait :

Il faudrait p’têt ben le préserver

Ceci, quand même

C’est la langue de mes anciens

C’est le parler commun de mes « vieux »

C’est un marqueur, une trace

Sans lequel on n’aurait pu parler

Une langue « à trous ».

 

En partant de la maison d’enfance

On voulait le laisser, là, sur place

En partant on voulait l’oublier, pire !

Il s’oubliait de lui-même

Il nous restait quelque chose

Une petite trace, un petit mot

Pour moi

Un mot volontairement gardé comme une marque de fabrique encore éthérée :

Pouque

Mon mot patois à moi

Ma revendication

J’ai la pouque alerte et locace

Elle se loge partout où elle peut

Comme si elle désirait la pouque protéger

Les cieux.

 

J’ai du sang normand, hé oui,

Je ne sais si ce patois toujours entendu dans mon enfance

A du cauchois

A du brayon

A du rouennais

Dans son sang de parler

Je sais qu’il m’a, malgré moi

Imprégnée quelque peu

Je me souviens que dans ma jeunesse

J’avais projeté de l’apprendre avec un paysans-cafetier.

 

Ceci est un héritage.

Tu l’avais oublié ?

L’âge te rattrapant

Tu sens entre tes dents

Le fil/courant d’air

Une sorte de leitmotiv

Qui se fait ressentir plus fort

Chaque année plus fortement.

 

Tu aimes le devoir de mémoire

Ne serait-ce que pour parler de celui des autres ?

 

Quand tu entends le vent

Te souffler

Quelques mots

Aurais-tu froid à ce point

Que ce flux ne puisse entrer en toi

Finissant par mourir

Dans le tiroir d’une petite chambre de bonne

Bien fermé à clef ?

 

Non.

 

Il faut,

Poésie,

Parler de ces quelques mots

Qui traînent dans la mémoire, qui traînent

Dans les conversations.

Il ne sera pas dit

Que cette anar poésie

Ne sera pas aussi

Celle de la mémoire.

Il faudra bien fouiller plus tard

Quand la muse et moi ne serons plus

Pour trouver dans cette chambre de bonne

De vieux papiers poétisant

Disant, parlant, criant,

Récitant, ânonnant, demandant

Que la porte oublie les clefs

Qu’elles sortent à l’air libre

Les paroles

En patois, en quechua, en mapudungun, en castillan, en français

Que les mots à jamais :

Fusent par la poésie !!

 

Carole Radureau (05/01/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Vieux parlers

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Publié le 3 Janvier 2022

La table aux cairns

La table aux cairns

Le soleil ardéchois se lève sur un jour nouveau

 

Et fascinante est la racine de ses ongles

 

Le soleil est une manivelle à tournis

Qui dompte la vie la faisant vibrer

Pour que ressente son énergie

Chaque être

Qui vit

 

Le soleil ardéchois est une lumière de soie

Qui coiffe avec ardeur sa chevelure de lumière

 

Bientôt il sera tout près, tout près de la terre

Nous souriant

De toutes ses dents

 

Peut-être ne le verrons-nous pas

Si le frère nuage a décider de grisonner

De tout son cœur en ruminant

Profondément

Peut-être sera-t-il tout près du Canada ou de la Russie

Sur un axe à nous autres, inconnu

Seulement nous le saurons, nous le saurons

Qu’il est là

Avec son clin d’œil coquin :

 

« Gare à vos fesses » dit la dame-soleil

Qui a gardé dans son tiroir les larmes d’enfant

D’autrefois

« Je ne réchaufferais pas le froid qui a pris une couleur brune :

Qu’on se le dise

Moi, dame-soleil ait des principes directement tournés vers la gauche

C’est tout simple  je n’ai pas de droite

Tourner et vibrer sont mes passions

Que nul n’ignore dans le sens où la raison

L’emporte sur la négativité

 

Moi, je brille et pas qu’à moitié

Pour délivrer aux gens la sève de la vie

Je suis la grande germinatrice

La puissante matrice

Le baiser du ciel

Qui tresse vos cils en rideaux des quatre saisons

Qui tressaille votre cœur en lui disant :

N’aie pas peur !! »

 

Carole Radureau (03/01/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pierre de soleil

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