……Plume de Magnanville……
L’édile a dit :
Je ne serais pas de ceux qui disent : Oui mais pas chez nous !!
Qui n’en veut d’la prison ?
Les arguments contre s’ajoutent aux arguments contre.
Les refus s’additionnent aux refus.
Avez-vous bien réfléchi avant de dire ?
Avant de faire ?
Tourner
Comme il se doit
Votre langue 7 fois dans votre bouche ?
Qui n’en veut d’la prison ?
Les arguments pour pourraient rester encore dans l’ombre
Les arguments pour pourraient être les déterminants car :
Une prison à Magnanville
Ici
Précisément
Où se déroula un des pires crimes terroristes de ces derniers temps ?
Est-ce un pur hasard ?
Le complotisme est à la mode
Pour autant si chaque fois qu’une personne s’interroge elle complote le monde
Est empli de complotistes.
Chacun a sa façon de voir les choses
Personne à mon avis ne serait ravi
De voir pousser dans son jardin des miradors
Personne à mon avis ne serait ravi
De voir bétonner son chemin de traverse
Sa seule issue vers l’ailleurs
Quand un confinement fait rage
Quand la grande ville où l’on travaille oppresse
Avec un trafic sûrement intense surgissant dans cet espace préservé.
Une prison c’est comme une usine
Ça bétonne à tout va
Autour viendront sans doute se dresser des habitations
La campagne toute entière selon mon complotisme est concernée
Je me souviens que lors de la construction du lotissement près du lycée
L’entreprise avait fait pression sur le maire pour obtenir la totalité des champs jusqu’à Soindres
Le maire d’alors s’y était refusé
Le temps a rattrapé
Les magnanvillois de la plus horrible des façons.
Une petite ville de campagne qui sent autant le béton
Ce n’est plus une petite ville de campagne
C’est la continuité d’un centre plus important.
Que vous soyez d’ici ou d’ailleurs
Prenez conscience que chaque espace agricole bétonné
C’est un espace où ne se cultiveront plus les fruits de demain
La nature est un bien commun
L’air, l’eau, la terre, les espèces végétales et animales
Ne nous appartiennent pas
La terre nous les offre, elle nous les propose en usufruit sans pour autant
Les gaspiller
Le devoir d’un être est d’agir dans la pérennité
Il ne peut, sans être inconscient
Détruire la terre nourricière de ses propres descendants
Quand la terre ne pourra plus fournir la sécurité alimentaire
Vous mangerez du béton, terriens
Vous mangerez du béton.
Qui n’en veut d’la prison ?
Je pourrais dire aussi
Qui n’en veut d’la méga entrée de ville bétonnée qu’on se croirait à la Courneuve sur les plans ?
L’air déjà difficile à respirer chaque week-end estival
Amplifié par le réchauffement climatique
Qui en tient compte dans tous ces projets de bétonisation ?
Aucun argument pour la continuité de l’urbanisation n’aura grâce à mes yeux
Je ne parle pas comme d’une de Magnanville
Sinon comme d’une de la planète terre
Connaisseuse des tenants et des aboutissants marqueurs de ce monde
Qui dirigent l’ensemble d’un écosystème branlant, en suspens, ultra menacé.
Ce qui se passe à Magnanville se passe partout sur cette terre
Alors que les signaux sont au rouge
Alors que les pandémies s’inscrivent dans la durée
Le mode de vie de nos enfants ne sera jamais
Jamais le mode de vie que nous avons connu
Nous, gens de cette terre sommes des gardiens de l’espace commun
S’aligner sur des velléités gouvernementales
Pour des raisons de profit
C’est s’aligner sur le programme de destruction
De destruction de la vie
De destruction des êtres
Car plus de prisons, c’est plus de prisonniers
Quid de la réinsertion ?
Se promener dans cette feue campagne magnanvilloise
Mirant, mirant les miradors
Sachant, ne sachant pas ce qui se passe à l’intérieur
L’univers concentrationnaire
Cette démission de l’état face à la criminalité
Tous les marqueurs sont au rouge
A qui la faute, à qui la faute ?
Quid de Pedro la caille qui n’a pas mérité que soit détruit son habitat
Quid des lycéens aux yeux tournés vers l’avenir
Fixés sur cette prison comme objectif possible
Quid des gens qui ont grandi, vécu, vieilli dans cette ville
Qui porta un jour le nom de Magnanville, un état d’esprit
Ceux-ci pourront-ils décemment dire oui
A la prison ?
L’édile se doit d’être aux côtés des citoyens
C’est une chose que de dire que l’on agit pour le bien-être des magnanvillois
C’est une chose de le dire et l’écrire si souvent que pour le peu
On le croirait
Maintenant nous voulons des preuves
Des actes, des actions
Maintenant nous voulons un soutien franc et indéfectible
Monsieur l’édile
Votre devoir
C’est d’être près des gens
Contre le projet
Peu importe qu’il soit déjà acté
Peu importe que l’on n’y puisse pas grand-chose
Peu importe que les carottes soient déjà cuites
L’énergie de l’unité c’est la vie
L’union fait la force
Les magnanvillois le valent bien.
Carole Radureau (04/10/2021)