Il a découpé son ombre

Dans la décalcomanie des songes

Quoique la nuit soit son style à lui

Mal rasé

Piquant comme un porc-épic

Il a la barbe des 40 jours et un demi

Sur son épaule se tiennent des aventures

Interminables

Et quand tu tournes la page

Lui et ses frères ont une mine

Pat-Hibulaire

Pourtant il a un beau pyjama

Offert par l’administration et quand

Il sort de l’ombre

Pas par la grande porte

Il le porte avec lui comme une marque de reconnaissance

Certes il aimerait s’en passer

Son pyjama de Rapetou aux belles lignes

Roses

Comme un moulin à vent

Un moulin d’escapade une aile delta au semblant des étoiles

Une belle, quoi !

Se faire la belle avec son petit pyjama

Et sa barbe porc-épic

Pour recommencer la vie

Tout pareil, tout semblable ?

Non, le pyjama a dicté sa conduite

Après la belle, promis

Mon pyjama et moi

On se range des affaires

Pile poil dans le porte-pyjama de Rapetou

Aux rayures roses sur fond blanc.

Carole Radureau (21/08/2021)

Vous reprendrez bien de ma charmante

Purée d’épines

Quelques grammes de mon cœur

D’artichaut

Tout imprégné de comptines

De vers en prose et de sirop

Serez-vous tentés

Par la farine de mes yeux ?

La dulcinée a emballé

Dans ma feuille-sœur

Un cœur fromager juste

A point.

Je me propose à vous

Servie sur un plateau

Vert comme les cieux

Prenez-moi avec des pincettes

Mais ne vous hâtez pas

J’aimerais encore mûrir

Mon temps

Sous les rayons diffus proposés

Par maître soleil.

Carole Radureau (20/08/2021)

Inspirée par cette photo de Serge

Danse et tais-toi

Figure de l’ombre et de la flore

Adéquate comme un fil tendu

Sur le devenir de l’araignée

Une danse comme on n’en fait plus

Avec juste l’essentiel

L’agilité et l’adresse d’une petite poupée

Sortie de sa boîte

Et sa mélopée d’ambiguité

Qui en endort certains

Danse et tais-toi

Car évidemment que voudrais-tu dire ?

Tu as dans tes veines une vérité

Ta danse peut très bien sur la scène

La porter.

Fuchsia qui tire son nom de famille nom pas d’un

Fusch mais d’un Fuchs

Fuckssia serait plus pertinent à dire si l’on s’en tient à la graphie

C’est cela que ta danse veut dire :

Nommez-moi comme il se doit

Quoique je m’en fiche comme de mon premier tutu

J’étais bien chez moi dans mon Abya Yala

Avant qu’on ne décide de « pousse-donc chez nous » !

C’est ainsi qu’il danse le fuckssia

Symbolisant dans le langage des fleurs l’ardeur du cœur

Normal quand on vient d’Abya Yala d’avoir une telle ardeur

Les clochettes tintinnabulent

Comme des maracas empressées

Ce sont les jambes maigres comme des toiles d’araignées

Roses du plus beau rose celui couleur fukssia

Ah ! Quelle ardeur dans son évocation !!

Carole Radureau (19/08/2021)

Dans l’acceptation de la différence

La grande braderie de la tolérance

Dans l’évidence qui rime avec essentiel

Je demande le cosmos déchiqueté

Pourquoi ?

Parce qu’il a décuplé ses ailes

Qu’il a semé sur sa taille des jupettes

Qui tournent en dansant

Parce qu’il a un cœur au semblant

Croustillant

Dont raffolent les abeilles

Tournoyant de son violet de pureté

Le cosmos laisse pendouiller

Ses jupettes aux joues rougies

Par l’effort

Elles ont virevolté virevolté au son

De la crécelle et de la maraca

Alors que le chant demandait

Au loin

Que vienne s’y inviter la quena.

Carole Radureau (18/08/2021)

Premier rougir

Premier soupir sur le vent

Comme un voile de présent

Opaque occultant vivement

La lumière

Première couleur

Qui trompe avec ardeur

La verdeur officielle

La verdeur conforme au temps

La véritable la sensée

Mais que fais-tu petite

Esseulée sur ton tronc de papier

Tronc de liège aux arêtes vertigineuses ?

Tu veux donner l’exemple

A nos yeux, démontrer et à ceux

Du ciel

Que la lumière en cet été

Ne fut pas

Que manqua quelques heures de soleil

Pour assoir bien assoir ta verte

Splendeur ?

Il n’y a pas de lièvre

Ni de poudre de perlimpinpin

L’été sent l’automne et les nuits nous le content

Bientôt à la veillée nous lirons ces poèmes

Bientôt nous nous remémorerons la trace de soleil

Qui comme pour toi

Passa

Et s’en fut.

Carole Radureau (17/08/2021)

Par le prince et la mi-août

Par la voie du ciel la pince à bijoux

La vue a révélé le fruit

Caché sous sa parure

Sans doute le chemin est-il tracé

Et la traverse d’abondance

Qui rime avec profusion

Sans se laisser raconter la fable du petit chaperon rouge

Par le scarabée par Toutatis

Les siècles ont passé le gui à profusion

 Mijota dans la marmite au son des cuistots

L’arôme fruit des bois

Comme un prince aux longs bois.

Carole Radureau (16/08/2021)

Inspirée par cette photo de Serge

Entre cousins

On s’entend bien

Il n’est que laisser couler l’amertume

Dans la margelle du passé

Entre cousins

Nulle concurrence

Ton fruit cousin vient juste à point

Quand le mien n’est encore qu’aventure

Je te fais la bise au parfum doux de l’été

Quand ma fleur habillée de soie

Glisse sur ton ramage son pinceau

Toi tu me regardes

Droit dans les yeux

Tu grimpes à mon espérance

De ton mieux

Comme à l’assaut d’un volcan

Mais je suis volcan

Je suis permanence des anges

Trente espaces en mes sens sont dévoilés

Mon ombre ne fait pas pleurer ton fruit

Et l’absence se résume à un non-dit.

Entre cousins

On s’entend bien

Même on se tend la main

Je ne sais si mon fruit

Un jour ou l’autre

Croisera le tien

Cela ne fait rien

Car ton fruit se mange

Le mien n’est que volupté.

Carole Radureau (16/08/2021)

Référence aux gousses de haricots verts et aux futures gousses de l’albizia

Voir le monde sous un autre angle

Elle a bon don la conséquence des yeux !

Sortir d’un sentier battu trop débattu

De l’opposition des choses

Et de la manipulation qui va avec.

Ne pas tomber dans le piège !

Il y a une évidence

Une règle toute simple à suivre

Et s’y tenir.

Ne pas nourrir les choses qui ne demandent

Qu’à légitimer et détruire

Une pensée ou un don.

Ne pas alimenter des sources qui ne savent pas

D’où proviennent leurs borborygmes

Juste avec les yeux découvrir le ciel

A sa façon, la canopée du ciel est une vérité

En elle s’écrivent les leçons.

Carole Radureau (15/08/2021)

Je ne sais où se dessine la voie du ciel

Pourtant je ne suis pas originale

Moi aussi j’aime voir des figures dans tout

Donner des noms

M’imaginer des formes dans les nuages ou le ciel

Les peuples aussi aiment interpréter et cela va plus loin

C’est tout un pan de leur vision du monde

De leur vision du cosmos

Qu’ils désignent et auxquelles ils trouvent des figures

A eux connue, c’est-à-dire de leur environnement

Dans cette image de la galaxie d’Andromède

Il y a un dessin

Qui vient à moi tout naturellement

C’est-à-dire sans que je ne fasse aucun effort

C’est l’image d’une main aux doigts grands ouverts

Ou l’image d’un arbre avec des branches comme des doigts

Cela se situe dans les zones les plus sombres

A gauche de l’image

Sans doute quelques-uns l’ont vu aussi

Sans doute cela porte-t-il un nom

Sans doute ne suis-je pas encore une fois originale

Et si je dis que j’ai vu un nandou qui rigole dans la nuit étoilée

Vous ne me croirez pas

C’est-à-dire que je n’ai jamais vu de nandous de ma vie

Pourtant c’est à un nandou que je pense

Avec cette main grande ouverte.

Carole Radureau (14/08/2021)

Inspirée par cette image de Serge

De la tranchée la lumière

C’est une offre impromptue

Et joyeuse

Sur l’éclair de la floritude

Un espace ouvert

Une perspective

A suivre en respectant la distance

En s’armant d’une patience ZOOMaire

Par-dessus cela semble un bateau

Avec à la proue

Dans le rôle du passager d’un Titanic d’aujourd’hui

Agrippé aux bastingages de l’errance

Un monsieur géranium rouge vif

Par-delà les mufliers comme des bonbons surprises

Avec au milieu d’eux un souci que ne boudent pas les pucerons

Quelques zinnias aux petites fleurs colorées d’œillets d’Inde

Puis la grande profusion

La jungle de saga-zinnias en plein cœurs de cosmos

Que ne boudent pas les bourdons

Le bateau de l’été magnanvillois

Pris en photo de guingois

Avec sa joie de vivre

Sa bourdonnante foison

C’est un été coloré

Par la tranchée la lumière a fusé

Comme une évidence

Rompant d’un coup sec

La monotonie de jours qui se voudraient

Semblables.

Carole Radureau (13/08/2021)