Publié le 20 Juin 2021

Bébé chardon

 

Bébé chardon deviendra grand

Et rond

Et bleu

Et piquant

 

Fils de chardon !!

 

Que son petit globe est parfait !

Que son apparence est ronde !

Comme le monde en un cercle

Il gite et son couvert

Est un espace arrondi

Comme un espace où l’espace

Dicte

Sa loi

Sa vérité temporelle

 

Fils de chardon !!

 

Les abeilles attendent ton évocation

Quand le signal de se glisser

Dans le réceptacle à bonheur

Est donné un matin

Maturité.

 

Bébé chardon grandit

Son bel arrondi

Son crâne dégarni

Sa vocation épineuse

Son armure de métal végétal

Son bleu de faïence perdue dans les nimbes

De l’aube où un pastel a perdu

Sa vertu au jeu de domino.

 

Carole Radureau (20/06/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 19 Juin 2021

 

Mille et une pattes et

L’infini

L’infinitésimal naturel et

Social

Le plus petit prime

Le plus petit compte

Avec sa loupe aux merveilles

Le poète de la nature naturante

Libère l’image la canopée la géographie

Physique et plurielle

C’est comme un voyage autour du monde

 

Infiniment petit :

Pourquoi t’ignorons-nous ?

 

Il n’a pas l’heur de plaire le moucheron

Il n’a pas la cote d’honneur le bousier

Et la guêpe en dehors de sa taille

Pourquoi chacun la déteste ?

 

L’araignée fait peur

C’est qu’il faut, de tout son cœur

Lâcher prise sur ses nerfs

Ne pas se laisser marcher sur les pieds

D’une histoire collective vieille comme le monde

En fait, remplie de clichés

Qui met au goût du jour un trait particulier

Comme une façon d’être

 

Et si, quand tu dors l’araignée

Visite ta gorge – caverne d’Ali Baba –

Le sais-tu, le sais-tu ?

Tout se passe à ton insu

L’infiniment petit est maître quand ton sommeil

Rompt en toi la chaîne de contrôle du jour

 

Le poète a l’œil à l’affût

Il est pisteur, traqueur, imaginatif et patient

Qui fixe la bestiole comme si c’était une star de cinéma

Il en fait une vedette de nos écrans

 

Vous saurez tout d’elle

Son œil larmoyant

Les cicatrices à son menton

Sa mandibule cariée

Le son glougloutant de sa glotte

La délicate couleur de son déshabillé

Le lustre de sa moustache

L’élégance de ses antennes

La viscosité de son moyen de locomotion

 

La vie se vit !

Au-dedans de nos vies

Sous nos pas sur nos têtes dans chaque recoin dans le cœur de nos fleurs

La vie se vit !

Sans un bruit petite vie multiple et laborieuse

Qui ne se pose pas de question

Vie profuse vie colorée vie utile vie négligée

 

C’est qu’il en faut du lâcher prise pour partager nos vies

Avec la petite vie

Parfois ça use

C’est que nous voudrions le beurre et l’argent du beurre

Ne pas permettre à la nature naturante de reprendre ses droits

Sur nos espaces qui sont à NOUS !

Pas touche à nos espaces

Nos intérieurs proprets trop proprets nos intérieurs :

Nos démons

 

Car il y a un fait qu’il faut dénoncer

L’intérieur pollué tue

Il ne tue pas l’araignée ni la punaise ni la puce

Il tue la personne

 

Si bien que plus rien, ni la nature naturante

Ni la pièce aseptisée

Ne lui seront un recours

Car quand ton écosystème est déréglé par ton environnement

Trop trop trop

C’en est fini

Tu n’as plus que le choix de resté enfermé avec la technologie

Seule capable de contrer les nocivités de cet environnement pollué

 

Et la petite bête qui monte, qui monte

Ne me font pas peur

Car la bête est malgré tout saine

Et les mille et une pattes me font sourire

Me font rêver et m’évader

Car elles sont présentées avec la magie de la poésie

Qui nous donne envie de les aimer

Pour ce qu’elles sont les minuscules.

 

Carole Radureau  (19/06/2021)

 

Inspirée par la vidéo de Serge Minuscule 6

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 18 Juin 2021

 

On ne sait pourquoi

C’est ainsi que se partage

Le cœur et le fruit

Au milieu la frontière

Comme pour se regarder

Au-delà de la ligne d’horizon

Comme pour se démarquer

Se déteindre et se confondre

Se cligner chacun d’un œil

Se repeindre et se comprendre

 

Chaque fois une différente

Rien qu’une seule

Il faut la voir

C’est celle qui inventa un autre monde

Une autre mode

La différence

La divergence

Un jour elle était née conforme

Aujourd’hui ne l’est plus

L’an prochain que sera-t-elle

Côté cour côté mer

Ou bien à nouveau la commère

Fidèle à toutes ses sœurs ?

 

Carole Radureau (18/06/2021)

La différente

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 18 Juin 2021

 

Etait-ce possible te voir ici

Oiseau fugace

Apparition

Tournant la tête comme une image

Beau

Vert tête rouge

Bien reconnaissable

Si vite, si vite

Fugace

Apparition

Oiseau de l’impossible

Et pourtant

 

T’es-tu perdu ?

As-tu fait une petite pause sur le tronc du cerisier ?

J’aime ces apparitions

Ces petits éclairs

Qui te donnent au cœur

L’élan nécessaire au bonheur

 

Je vais t’inviter pic

Tu reviendras je le sais

Car je t’offrirais le toit

A toi d’en ouvrir la porte

 

Il ne sera pas dit qu’ici

Le pic n’est pas chez lui.

 

Carole Radureau (18/06/2021)

 

Une très jolie chanson sur les palomitas pour inviter monsieur Pic

Et un dessin que j’avais fait pour remplacer la photo impossible à prendre

 

Le pic dans mon jardin

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Oiseaux muses

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Publié le 17 Juin 2021

Ils ont disparu

Ou sont disparus

Ou faits disparaître

Le résultat est le même : on les cherche

On les cherche nos disparus

Où les ont-ils mis ?

Sont-ils encore en vie (le doute prend toujours la première place dans le cœur de ceux qui les aiment)

Les disparus ? Dónde están ? Où sont-ils ?

 

Parfois l’on sait

Il se trouve qu’ils retrouvent comme ça

Un petit rien de ce qui fut notre cher enfant

Juste un morceau d’os (horreur)

Enfoui dans une décombre

Sans doute au milieu de quelques petites traces

Autres

D’autres petits êtres qui étaient nos enfants

Disparus

Faits disparaître

Qu’importe

Ils ne sont plus là, là est la vérité première

Disparus de nos écrans

De nos bras et de nos cœurs

 

Et quand sonne le glas de l’ADN

Que le nom d’un garçon, par exemple l'un des 43 disparus d’Ayotzinapa

Résonne dans l’escarcelle de la connaissance

Une mère

Un père

Des frères

Une famille

Tous ceux qui sont touchés par la détresse

Pleurent et laissent tomber dans l’escarcelle

Des larmes

Larmes de vérité

Larmes de : "Je sais maintenant ce qu’il est advenu "

Larmes de : "Nous savons enfin où il est"

Larmes de retombée de stress

Si long stress

Si long que certains parents ne sont plus

Sont partis dans la grande prairie sans savoir

Où leur petit était

Dans quel état il était

Et la justice

Elle la justice

Tarde toujours à venir pour les gens simples

Elle viendra, ça on le sait

Dans combien de temps, environ ?

50 ans, 80 ans ?

Le temps que décèdent les responsables

Que ça ne dégraisse pas trop les porcs

Que leur suint continue de graisser les pattes

Que leur pus continue de souiller les rues.

 

Une rose blanche pour Jhosivani

Pour la maman et le papa

Pour ceux qui le pleurent

Pour les mamans et les papas

De 40 autres disparus

Qui tremblent d’inquiétude

D’incertitude

Que révèleront les prochains messages d’ADN ?

 

Imaginer cette angoisse

Ce grand traumatisme

Qui touche les fleurs dignes du Mexique

C’est imaginer cette chape de plomb fondu

Qui balance au-dessus de nos têtes

A l’humanité entière

Toutes ces  horreurs

Toute cette négativité comme chape d’ondes terribles

Minant par le haut la conscience collective.

 

Carole Radureau (17/06/2021)

 

Et cette photo de Serge pour illustrer ce poème-message

La fleur blanche des disparus

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Lance-pierre

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Publié le 16 Juin 2021

Resto du cœur

 

Ici quand tu fais ta tournée

Le soir

Juste avant que le soleil ne sombre

Derrière un arbre creux

Epuisé de sa brillance particulière (le soleil a un éclat qui n’est pas d’autrefois)

Il y a un petit endroit

Juste calé sur le chemin de la nuit

Juste au carrefour entre le pique-nique des limaces

Et le déjeuner sur l’herbe des vers de terre :

C’est le resto du cœur.

 

De bon cœur le Gaton Negro

Partageur et guédé *

Ne se lasse pas de laisser

Dans sa petite gargote

Un petit bout

A manger

 

Je suis de ceux qui aiment les opportunités

Rien ne l’effraie

Surtout pas la bonne pâtée

Les restes du repas

Les croquettes haut de gamme

Ou même des résidus de graines des oiseaux

Et si la part du pauvre

(Un petit bout de pain maison trempé)

Traîne encore dans la margelle de l’aube

J’en fais mon affaire

 

Il n’y a pas de petits profits

Pour moi, hérisson des frontières

Ici j’ai le resto et la crèche

L’eau fraîche et la convivialité

Regardez ma mine fraîche

Ma truffe adéquate

Mon sourire conquis

 

Ne suis-je pas merveilleuse

Au-delà de mon apparence

Heu ! « Épineuse » ?

 

Carole Radureau (16/06/2021)

 

  • Guédé (repus) : patois du pays de Caux
  •  

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 15 Juin 2021

Couronne de simplicité

 

Couronnée par l’audace

Et l’incompréhensible vivacité

Il n’y a pas de pitié

Pour la calvitie

 

Le sommet est dénudé

Cachant la vérité sous l’enclume accomplie

Chacun des coups du marteau de la vie

Résonnant en l’absence :

La réponse est la question

La question est la réponse

 

Plus la couronne prend son ampleur

Plus le sommet aux idées

Rétrécit

C’est une embellie

Un miroir aux alouettes

La petite graine proprette

Avec sa valise tridimensionnelle

 

C’est un tiroir à répliquer le monde

Une copie d’audace et de profusion

Jamais révélée

Comme une encyclopédie cachée

Sous le crâne dégarni.

 

Carole Radureau (15/06/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 14 Juin 2021

 

……qui ouvre grands ses bras aux étoiles

Avec un sourire de jonquille

Un éclatant sourire chant de mimosa

 

Dans un écrin de verdure  (ronces et mille-vies)

Je dresse ma parure de pureté

Au chant de marguerite

 

Au champ de Marguerite je vais

Réciter mille-mots de mûres et d’étoiles

Puisées dans mon filet

Attrapeurs de rêves doux

 

L’abeille se laisse aller à une petite sieste

Sur mon cœur si doux

Elle ronfle et je soupire d’aise

L’abeille qui ronfle est sans soucis

 

Le souci a des ailes endurcies par le sang d’une orange

Pressée comme son cœur triste

Moi je suis gaie comme le pinson de l’aurore

Qui a la gorge lubrifiée par le chant quotidien

 

Tu me vois, je suis comme celle qui trompe le moment présent

Avec une confiture d’aise

Et compte sans conter les promesses

Chaque minute qui passe.

 

Carole Radureau (14/06/2021)

 

Inspirée par cette photo de Serge

Tu me vois, je suis comme celle…..

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 13 Juin 2021

La maison des insectes

 

Un étage et puis un autre

Avec un plancher de douceur

Un pas-de-porte « Entrez sans frapper »

Un contrat de colocation

Une maison où il fait bon crécher

A côté de la sauvagitude essentielle

Où l’on sait y trouver dans son jardinet

Le paradis des insectes

 

Ici fait comme chez toi

N’enlève pas tes souliers

Rien ne craint c’est la maison du bonheur

Il faut respecter ses voisins

Juste leur serrer le matin

La patte de bon cœur

 

Il n’y a pas de concurrence

Chacun y trouve son compte

Dans la maison des insectes

S’ouvre un village de conte

Dans lequel les roses sont reines

Et les espèces sauvages respectées.

 

Carole Radureau (13/06/2021)

 

Village de Montchauvet dans les Yvelines près de chez moi

Sortie qui rompt un an et demi de confinement total, un bol d’air et de sauvagitude qui fait du bien et que je ne croyais plus possible. Les rosiers lianes à l'entrée du village dont j'avais humblement permis la sélection il y a plusieurs années.

La maison des insectes
La maison des insectes

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 12 Juin 2021

......écho de poète.....

Le caillou c’est le caillou, et l’étoile c’est l’étoile.
mais quand je prends le caillou dans ma main et le
serre et le jette et qu’à nouveau je le ramasse…..Quand je le
passe et repasse entre mes doigts…..l’étoile c’est l’étoile, mais
le caillou est à moi….
Et je l’aime !

Dulce María Loynaz, Poèmes sans nom XXI, traduction Claude Couffon

Le caillou est à moi

Mais sa voix

C’est la voix cassée de l’étoile

qui a trop crié son nom au vent

Mais son sang de caillou

C’est une pierre précieuse

qui peine à ne pas être arrachée

Mais sa chair est dure quand elle

voudrait

être tendre

Et son cœur est intermittent

alors qu’il le voudrait joyeux

 

Le caillou est le sosie de l’étoile

Comment ne l’avions-nous pas deviné

C’est une pulsation de rêves

Un départ annoncé

 

Je l’aime le caillou

Non pas parce qu’il est à moi

Mais parce qu’il Est

Je l’aime l’étoile

Non pas parce qu’elle n’est pas à moi

Mais parce qu’elle Est

Que son sang bat dans nos veines

Que sans elle il n’y aurait pas de caillou

Ni de mains pour le tenir.

 

Carole Radureau (12/06/2021)

 

Le caillou c’est le caillou – Dulce María Loynaz

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