Publié le 14 Avril 2021

Glacier Perito Moreno, patagonie argentine, ici en 2010 (cliquer pour agrandir l'image) Par Martin St-Amant (S23678) — Travail personnel (Martin St-Amant), CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11863272

Glacier Perito Moreno, patagonie argentine, ici en 2010 (cliquer pour agrandir l'image) Par Martin St-Amant (S23678) — Travail personnel (Martin St-Amant), CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11863272

 

….dits de l’eau…..

 

Il a laissé choir dans l’eau

Son bouquet bleu

Oh ! il ne l’a pas rattrapé !

C’est comme des pleurs trop longtemps contenus

Qui tombent comme on en pleut plus

Cette lueur aigue marine

Cette splendeur comme une nappe glacée

Posée sur un monde en suspens

Et ça fait des vagues de grands remous

Ça bout là-dessous et l’on n’en sait peu

Car peu à peu il recule le glacier

Qui s’achève et maintenant

On peut poser le pied sur la pierre

Pour aller le saluer

Et ils viennent, tous ces touristes

Comme pour admirer ce nouveau vestige

C’est encore un zoo à ciel ouvert dans lequel

Admirer la misère

Qui s’achève

Les chefs d’œuvre en péril

Ça fait froid dans le dos ! disent-ils

Vraiment il recule, il recule vraiment

Avant on le commençait ici

Combien perd-t-il chaque année ?

Et voilà toute cette belle eau perdue

Toute cette révolution

Mais le bateau et son carburant ?

Mais le touriste qui a pris l’avion ?

Mais le pied sur la masse posée ?

Combien dites-vous de visiteurs par an

Pour voir le vieux glacier dinosaure ?

C’est un musée à interdire aux visiteurs

Juste des scientifiques, ils observent

Ils jugent, jaugent nous envoient les images

Cela suffit, cela suffit

Il faut fermer quelque part

Depuis nos géographies les robinets qui achèvent

Ces glaciers

Il faut arrêter le massacre

Assister à la mort annoncée

Ne fait pas des observateurs des saints.

 

Carole Radureau (13/04/2021)

 

……poésie d’avril 2021….

……pas un jour sans poème…..

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #à la petite semaine, #Dits de l'eau

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Publié le 13 Avril 2021

 

image du Doubs

 

.........dits de l'eau.....

Depuis des siècles, elle chantait

Sa chanson liquide voluptueuse et sincère

Non, elle n’avait pas été étudiée encore par l’ethnomusicologie

Son air à elle, a aucun dogme ou parti

N’était attaché.

 

C’était un air entraînant au petit matin

Comme lorsque l’on se lève pour une nouvelle journée

Avec une petite pêche bien prospère, vous savez

Comme celle que fait le talentueux Martin.

 

Vers le midi la chanson prenait un son glougloutant

Comme des boyaux réclamant leur pitance

C’est que la rivière avait pris le coup de sauter au-dessus des pierres

Le ventre creux, parfois elle se ramassait :

Le chant de la rivière qui s’étale sur la pierre

Faisait rire les grenouilles et pleurer les hirondelles.

 

Puis s’en venait la berceuse liquide de la sieste

Une pause en cachette entre deux bouquets de menthe et 3 iris d’eau

Quelle belle sieste aquatique le nez entre le parfum et l’abondance !

Elle avait envie d’y rester, interrompre un peu son cours

Juste le temps de profiter, de taper une petite belote avec les loutres

De jouer aux dominos avec les crapauds.

 

Le devoir l’a menait malgré elle par le bout de son nez

Un nez sempiternellement long si bien que

Elle-même ne savait pas jusqu’où il allait

Le soir arrivait vite : un soir de rivière.

 

Sur les rives des badauds, des pêcheurs à la ligne

Au loin le soleil qui voulait se coucher

Juste, vraiment, juste sur elle, sur son ciel de lit

Là, la rivière chantait une balade triste et romantique

Avec de gros glouglous

Sanglots de velours.

 

Sangles de vérité, mangles d’argent liquide, ensanglantée.

 

La rivière a pour toute ceinture un os compressé par la sécheresse

De ses yeux, de ses chers trous d’eau

Il n’y reste que quelques messages boueux

Finis les glouglous équivoques

La boue c’est déjà ça se dit dame rivière

Pour reconstruire des êtres car il parait, selon les légendes

Qu’ils furent pétris d’elle ainsi.

 

Elle, elle se désole, elle n’a plus une larme

Car, même cela, on ne lui a pas permis

Les poissons se retournent comme des crêpes

Elle voudrait, les voyants

Leur tendre un bras

Ce bras si cher, si tendrement porté chantant à tue-tête des sérénades aux anges

Elle voudrait leur dire : courage !

Nous retaperons bientôt un petit 4.2.1 autour de la pierre sacrée

Et le verre de pastis en prime.

 

Il faut bien l’accepter ce sort, ce sortilège, ce maudit coup du sort

Comme une boule dans la gorge

Il y reste quand même un caillou

Il n’a pas eu le temps d’arrondir son propos

Il fait mal, il blesse,

La glotte de la rivière hoquète, succombe

Son chant n’est plus qu’un râle,

Ce n’est pas un râle des genêts

Non, ils n’existent déjà plus

C’est un râle de mourante,

Un râle qui n’en peut plus.

 

Pas de colère ni de désespoir juste un au revoir

Un adagio de la rivière morte

Sur laquelle viendront glouglouter sévère

Avec un grincement de dents

Les pierres de feu son lit,

sans liquide pour pouvoir se les laver.

 

Carole Radureau (12/04/2021)

 

……poésie d’avril 2021….

…..pas un jour sans poème……

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #à la petite semaine, #Dits de l'eau

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Publié le 12 Avril 2021

 

Ilustración de Gabriela Varela

Aux esprits mystérieux de l’eau

 

Agile et libre est la grenouille

A l’aise sur l’onde

Dans les airs

Sur une feuille, petit bateau

Elle repose

La grenouille est ta fille généreuse

 

La rivière est une mère pour la grenouille

La berçant, l’emportant, la cajolant

Lui récitant de courts poèmes

L’endormant le soir à la veillée

 

Dans son univers d’eau et de mystère

Se forge le bébé humain

Aucune violence aucun coup ne l’atteint

Entouré d’un liquide comme la grenouille sur la rivière

Le bébé est bercé, emporté, cajolé

Sa maman lui récite de courts poèmes

L’endormant le soir à la veillée

 

La mère des eaux, Atabey favorise cela

Protectrice, créatrice, éducatrice

On sait d’elle qu’elle contrôle les rivières

Et lorsque les grenouilles font leur apparition

Les pluies les suivent :

Il est l’heure de planter la yucca !

 

Merci pour la rivière, la pluie qui nous ravit

La grenouille jolie, les enfants joyeux

Ici cette pensée de l’autre bout du monde

Mère des eaux des Taïnos, Atabey.

 

Carole Radureau (12/04/2021)

 

……pas un jour sans poème….

……poésie d’avril 2021……..

 

Pétroglyphe, centre cérémoniel de Caguana, Porto Rico

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Publié le 11 Avril 2021

Lac Riñihue Chili - Par Lin linao — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21367287

Lac Riñihue Chili - Par Lin linao — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21367287

Aux forces mystérieuses de l’eau

 

Ngen-lafkén du lac

Voici !

 

Un petit don

Contre une grande gorgée

Qu’elle est belle ton eau

En elle se mire les pensées

 

Je ressens la force des volcans

Je bois une belle âme minérale

Les cailloux en moi étincellent

De leur message

La vie s’instille en moi

A nouveau

 

Merci, protecteurs de ce lac

Merci lac généreux

Ton calme plat laisse révéler

Une puissance endormie

Le fruit de ta caresse

Un balbutiement

Je lis en tes ondes un poème

Calligraphié

Et il n’y a pas de poète pour le

Réciter

 

La vie est en toi comme un don

Ce don doit être reconnu

Je ne serais pas celui qui prend

Sans dire merci

Je ne serais pas celui qui se saisit

Sans offrande

Et part une fois rassasié

Sans se retourner.

 

Carole Radureau (11/04/2021)

 

……poésie d’avril 2021….

……pas un jour sans poème……

 

Ngen-lafkén 

Esprit propriétaire du lac ou de la mer. Dans ce cas, le demandeur mapuche s'approche d'une source pour étancher sa soif, un dialogue respectueux s'instaure entre lui et l'esprit de l'eau, lui demandant d'abord la permission de boire de l'eau, puis le remerciant pour ce qu'il a reçu. Si l'on est en dehors du champ de sa propre réduction, alors le principe de réciprocité fonctionne, il faut jeter quelques grains de blé, des miettes de pain ou des pièces de monnaie dans l'eau. (traduction de wikipedia espagnol)

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Publié le 10 Avril 2021

10. Aux korrigans des sources

 

 

Appel aux forces mystérieuses de l’eau

 

Eau, mère eau ou bien père (je ne sais)

Je m’adresse à toi, eau aimée, précieuse

Je pourrais dire Chère

Car tu l’es de tous les points de vue

Il y a en toi,

Où que tu sois

Des forces mystérieuses

Des forces mythiques et profondes

Invoquées par les hommes respectueux de tes dons

Je m’adresse à eux par ton biais d’eau

Coulante et gouleyante

Encore seyante

Encore présente

En tes sources veillent des korrigans

Qui leur parle qui encore se souvient d’eux ?

Korrigans forces de la nature

Dites-moi le son de l’eau à son réveil

Combien de borborygmes en son estomac

Creusé par la faim matinale ?

A-t-elle froid, a-t-elle chaud

Quand elle sort ainsi, brave de son lit bien caché

Sous un baldaquin de schiste de fougères

Pour murmurer son chant ?

Korrigans de mes pensées, loin de moi, loin de moi

Ce poème est une offrande à la source

Une offrande à vos mains gardiennes

A vos forces telluriques nichées en-dessous de ses seins

Je ne pourrais pas tenir une promesse autre que la mienne

Celle que j’ai toujours essayé de tenir

Mon niveau tout petit

Ma force faible n’empêche jamais d’être

D’ être fière

Econome de l’eau

Je la vois coulant du robinet je pense de suite à elle

D’où elle jaillit en sa toute innocence

Je la sais bienfaitrice

Eau de la naissance

Eau du premier bain

Eau qui se ressource qui ne se sait pas ressource

J’aimerais si les mots pouvaient porter

Vous dire, unités

Que je suis triste face à l’inconscience

Que je me sens bras ballants face à l’abus

Il y sur terre ceux qui n’ont plus de ton essence

Il y a le pendant : ceux qui dépensent et gaspillent

 

A la source je veux dire

Merci d’être là, diffuse ou profuse

De dire et de faire

De glouglouter sans arrière-pensée

Il est une raison sincère c’est celle qui est nature

Naturelle est sa promesse

Oublier la reconnaissance

C’est encore une fois se moquer d’une puissance

 

Korrigans de la source

Petits princes joyeux

Ne cessez pas d’éclabousser au passage

Les pieds

Chaque goutte est un petit message

Que lisent les trèfles roses

Que ne déchiffrent pas les archéologues en herbe et de tout poil (car la goutte d’eau à ses glyphes)

Trop occupés à compter leurs tunes

A conter leurs misères  passagères.

 

Carole Radureau (10/04/2021)

 

…..poésie d’avril 2021….

…..pas un jour sans poème……

 

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Publié le 9 Avril 2021

Aconcagua Par François Bianco — Aconcagua reflexion, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=49260690

Aconcagua Par François Bianco — Aconcagua reflexion, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=49260690

Echo de poète

Je me souviens des gestes
et c’était pour me donner de l’eau.
Dans la vallée du Rio Blanco,
où prend naissance l’Aconcagua, je vins boire,
je bondis boire dans le fouet d’une cascade,
qui tombait chevelue et dure et se rompait rigide et blanche.
Je collai ma bouche aux remous, et cette eau sainte me brûlait,
trois jours durant ma bouche saigna de cette gorgée d’Aconcagua (….)
"Boire", de Gabriela Mistral, extrait du recueil D'amour et de désolation, traduit de l’espagnol par Claude Couffon (ELA/La Différence 1988)

Et c’est ainsi que saigne le corps

Qui reçoit la douce source de la vie

Quand elle jaillit de ce long parcours

Elle a reçu en elle tant de promesses minérales

Tant de feu et d’ardeur

La tête nous tourne de toutes ces pierres qui se sont

Moulues jusqu’à plus faim

Pour se fondre dans l’eau qui désaltère

Mais la matière jamais ne se perd

Tout est recyclé

Et quand la brûlure de la terre en toi

Se fait plus forte c’est que

De sa manière forte elle crie

De tous ses yeux d’eau sacrée :

Elle a compris le message de la rareté.

Carole Radureau (09/04/2021)

 

……poésie d’avril 2021….

…..pas un jour sans poème……

C'est avec ce poème-passerelle de Gabriela que je termine cette (longue) première semaine d'avril consacrée à l'Echo des poètes (j'y reviendrais certainement dans quelques mois). Ce poème nous ouvre les bras de mon prochain thème, un thème qui me tient à coeur car il me semble de grande urgence et de grande importance puisque vital, l'étau se resserre comme un goulet sur son filet : l'eau.

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Echo de poète, #à la petite semaine, #Aragonite, #Pas un jour sans poème

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Publié le 8 Avril 2021

colibri rubis-topaze (chrysolampis mosquitus) Par Ysmad — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12268155

colibri rubis-topaze (chrysolampis mosquitus) Par Ysmad — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12268155

Echo de poète

Colibri de feu,
Fleur épanouie.
Sans faillir, près du fleuve,
Dans un tumulte d’ailes tu récoltes la rosée.
(…)
Tu veilles sur l’homme, sur ses jours et ses
Nuits,
Sur son souffle rauque.
Ne faiblis pas. Ne t’arrête pas.
Que la vie germe et se déploie.
Ne laisse pas s’amonceler de noirs tourments.
Qu’il vive encore un peu.
Que croisse la fleur de son rêve.
Que cette poignée d’argile à laquelle tu
Donnes vie
Une fois encore sourie avant que de mourir.

Tadeo Zarratea, Colibri de feu, in Poésie Guaraní

Colibri de feu et de lumière

Bourgeon jaillissant

Fleur précoce

Tu es le minuscule père de nos vies errantes

En toi se figent des flèches d’attentes

Lancées par des arcs de désespoir

En toi se portent tant d’attentes mais tu es

Si petit si menu

C’est qu’il est puissant ton pouvoir

L’évocation de ta vue de ton nom sont

Autant de précisions sur ce pouvoir

Tu es le petit messager

La fleur est ta demeure en elle

Tu bois tant de secrets certainement

Sont-ils connectés à l’au-delà

Tu es celui qui féconde les étoiles

Qui fait germer les espérances dans la rosée

Tu es le communicateur interplanétaire

Intergénérationnel

Interminable palabreur au bec fin

Aux ailes virevoltantes

Aux couleurs chatoyantes

Tes capacités physiques nous donnent à croire

Que tu es bien plus qu’un oiseau

Tant de contes de légendes de rêves sucrés

De berceuses de petites histoires tendres

A ton sujet

Jamais l’homme ne se lassera de t’écrire de te

Croquer

De t’attendre au coin d’une page

A défaut du coin de la selva

Ta parole est un nectar communicationnel

Ton babillage est un opéra qui n’a pas encore trouvé

Son chef d’orchestre

Il y a dans la confusion des êtres

Des attentes au sommet de la perfection

Mais tu es si petit, colibri, picaflor

Que ton épée ne pourra que se planter

Dans nos cœurs conquis

Dans nos âmes acquises à ta cause.

 

Carole Radureau (08/04/2021)

 

……poésie d’avril 2021….

……pas un jour sans poème…….

 

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Publié le 7 Avril 2021

7. Nous rebâtirons – Jacques Roumain

(…..) écho de poète

Mineur des Asturies mineur nègre de Johannesburg métallo
de Krupp dur paysan de Castille vigneron de Sicile paria
des Indes
(je franchis ton seuil – réprouvé
je prends ta main dans ma main – intouchable)
garde rouge de la Chine soviétique ouvrier allemand de la
prison de Moabit indio des Amériques

Nous rebâtirons
Copan
Palenque
et les Tiahuanacos socialistes

Ouvrier blanc de Détroit péon noir d’Alabama
peuple innombrable des galères capitalistes
le destin nous dresse épaule contre épaule
et reniant l’antique maléfice des tabous du sang
nous foulons les décombres de nos solitudes
(….)
Jacques Roumain, Bois d’ébène : Prélude

Nous rebâtirons des édifices nouveaux dont

Les bases auront la saveur de la solidarité

Sur chaque marche chaque pas

Posé

Sera le pas qui ne se sait pas seul

Nous connaîtrons le travail collectif celui qui porte le nom

De Minga

Car c’est main dans la main que l’homme construit

Habite vit et sème

Aucun de nous ne sera laissé sur le bas côté

Exclu

Miséreux sans pain et sans eau

Veuve ou orphelin

Rien n’est écrit dans les manuscrits du monde originel

Sur le fait d’exclure et d’abandonner

Nous serons forts car unis nous serons

Nous ne serons pas violents, non, car

La violence ne sert qu’à renforcer l’adversité

Il est une paix qui peut s’inviter dans nos cœurs et nos vies

En construisant allant de l’avant dans l’unité

Sans se soucier du vent mauvais

La ligne de conduite la vérité

Nous serons forts car autonomes nous aurons su garder la terre

Garder l’air garder l’eau garder la vie sauvage

Et le tout en grande pureté

Nous serons forts car nous serons bien démarqués

N’attendant plus rien de ce monde qui nous écrase nous pille nous ploie nous brise

Et nous ronge comme un acier perdu

Il faudra du temps mais reconstruire n’est jamais rapide

Il faudra convaincre et pour se faire il faudra un argument d’amour

De tendresse et de compassion

Il faudra établir des bases élastiques et sincères

Des bases toutes ancrées sur le respect

De la terre-mère des droits humains de l’organisation collective

Il n’y a pas besoin de grandes terres encore sauvages pour construire une autonomie

Celle-ci peut s’établir dans l’atelier dans le quartier dans le village dans tout espace

Suffit de personnes volontaires et unies

Pour que les mains se serrent et se mettent en chœur au boulot

Et dans cette unité nulle couleur de peau nulle origine ne sera écartée

Car un frère est un frère une sœur est une sœur

Dans nos veines coule un sang de même couleur

Nos différences sont nos forces et découvrir nos différences

C’est découvrir les grandes richesses culturelles du monde

Qui dit que celui-ci vaut plus que celui-là ?

Qui se sent supérieur parce que sa peau est blanche ?

Il y a des cœurs qui s’affolent dans chaque corps humain et la

Souffrance porte toujours le même étendard le sien

La mort est une mise à égalité suprême

Ce n’est pas dur de marcher frères et sœurs main dans la main

Quand on laisse de côté son ego ce frein, son dogme ce frein,

Que l’on voit à côté de nous l’être humain.

L’utopie est un rêve qui jamais ne s’achève

Pourtant le chaos devrait faire réfléchir car il urge

De construire et bâtir les solidarités

Je sais qu’en ce monde de bonnes gens ont un cœur

Unissant ces cœurs nous formerons un édifice de grandeur et de paix.

Carole Radureau (07/04/2021)

 

…….poésie d’avril 2021…

……pas un jour sans poème…….

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Publié le 6 Avril 2021

6. Lanceur de cailloux – Salah Al Hamdani

Echo de poète

A force d’espérer te revoir
Je vais reconquérir ton aube

Je vais ramasser les dattes gorgées de balles
Et la main pleine
Me sacrifier à ta lumière
(….)

Salah Al Hamdani, Lanceur de cailloux in Bagdad mon amour

 

Les fruits sont tombés

Le sol n’était pas prêt et le feu

A brisé leur tendre ardeur

Il n’y a pas de pont

La lumière a un cœur qui s’est perdu

Dans le lointain

La pierre est toujours la demeure d’êtres

Imaginaires et craintifs

La pierre a le dos dur la pierre

Ne craint pas l’adversité

Tu regardes de ta géographie d’exil

Le foyer qui se consume

Les murs qui s’écroulent

La mort qui envahit chaque margelle comme

Une conquérante

Jamais rassasiée

Un jour cela s’arrêtera

Les dattes auront le goût de miel

Les pierres riront

Il y a une force il y a –

L’histoire à présent est écrite

Seulement

Quelques flammèches continuent sans cesse

De crépiter dans une ruine et la pierre

A en elle comme le remords

D’être tombée à côté.

 

Carole Radureau (06/04/2021)

 

…..poésie d’avril 2021….

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Publié le 5 Avril 2021

5. Cœur de femme rouge – Rita Mestokosho

Echo de poète

 

Née de la pluie sacrée et du chant puissant

Du soleil

Pose tes pas nus et légers sur la terre-mère

Au loin les montagnes sont des dents écartées

Qui rient de ton humeur joyeuse

Un vol de grues anime le ciel

Ton cœur s’émeut et ta chair tremble

Enfants du ciel et de la terre, oiseaux

Frères et sœurs que l’on n’oublie pas

La rivière est une mère aussi

Lavant de ses mains les multiples maux

Le poisson se sacrifie pour ton repas car

Il a entendu la prière évoquée

Le cœur est rouge et l’âme profonde

La matrice ne peut être oubliée

Quand la poussière attise une certaine tristesse

Le lien est là, chaud et généreux

Tu ne chemines pas sans but sur la terre-mère

Tu vas, portée par la vérité éternelle

A ta place oui à ta place

Rien d’ici bas ne t’est inconnu

Tu as posé le regard fait d’amour sur chaque chose

La fleur aime la flamme d’un regard amour-respect

L’animal ne se sent pas égaré

La lune porte en toi son châle de tendresse

Sa grande reconnaissance

Ton cœur de femme rouge c’est une flamme

Qui jaillit aussi bien du foyer que de tes yeux

J’entends tes mots si beaux : je rêve et mon rêve

Est un voyage universel

Je sens sous mes pas tes pas

Je vois de mes yeux ce que déchiffrent les tiens

Je ressens la parole de l’eau quand tu te désaltères

Je frémis sous le vol sacré du pygargue à tête blanche

Les mains anciennes ont déposé des pétroglyphes qui, jamais

Ne se sont effacés

Communiquant leur force ancestrale je sais y lire la réponse

Aux maux de cette terre

Je voyage par vos vies

Je tremble de vos présents

Je suis attachée à vos pas à vos sagesses à vos vérités.

 

Porte encore tes mots

Récite-nous ces paroles-fibres qui poussent en toi

Comme des joncs tressés, tout simplement

Au fil du temps au fil des générations

En toi, en vous la poésie jamais ne s’éteint

Ça je le sais, ça je le sais

Ici se ressent la sève énergétique de vos cœurs

Essentiels.

 

Carole Radureau (05/04/2021)

 

……poésie d’avril 2021….

…….pas un jour sans poème…….

 

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Rédigé par caro et hobo

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