Où sont les pucerons ? N’y a-t-il personne

Pour les avoir commandés ?

Où se trouve ma nourriture favorite

Je fouille, je prospecte :

Rien sous la dent !

Est-ce le froid est-ce le vent

Est-le printemps qui fout le camp

Est-ce le climat, est-ce la fin

Des haricots ?

Pourtant de jeunes pousses de rosiers

Il y en a peu à peu

Dans le cœur tendre de ceux-ci

Se cachent

Je le sais

Un nid de pucerons bien développés.

Personne pour songer à bibi

Je ne suis pas celui qui profite des mangeoires

Je n’ai pas encore enclenché le système de l’opportunisme

De la débrouillardise, de l’adaptation

Me suffisent les insectes quand tout va bien.

Que le soleil expose son art

Après cette pluie et ce froid

Les pucerons seront ravis et viendront

Oh ! joie

Peupler sur-peupler les rosiers.

Carole Radureau (15/03/2021)

Pouillot véloce du jardin

……poésie de mars 2021…

……pas un jour sans poème……

Quand le bleu bretonnise son harmonie

L’agapanthe est le fruit favori

Fruit de la vie aux grands vents

Fleur de tête, fleur de conquête

De la rime sur le granite

De l’algue sur le sable.

Agapanthe qui rêve d’une rime

Non d’une rime d’épouvante

Ni d’une rime d’éprouvante, non

Une rime comme : charmante

Une rime comme : contente

Une rime comme : épatante :

Épatante petite agapanthe

Qui rêve d’une floraison charmante

Dans son soir d’été de l’île de Batz, contente

Elle secoue une à une ses têtes folles

Pour en sortir, oh ! Lucioles !

Non, papillons, mariposas comme des papillotes

Tout frais, tout poudrés et puis, par centaines, que dis-je

Par milliers des abeilles des bourdons des insectes en papillotes

Tout vibrants, tout coquets, tout chargés de bon pollen sucré.

Epatante grande agapanthe

Fulgurante ; passionnante ; frissonnante ; bourdonnante ; virulente, que dis-je

Elle n’a pour toute parole que celle de la sagesse

Elle n’a pour toute pensée que celle de la transmission

Elle n’a pour toute affection que celle du romantisme

Elle n’a pas de sein, l’agapanthe, sinon, se dit-elle

Combien de têtes amoureuses

Elle y coucherait.

Carole Radureau (13/03/2021)

…….poésie de mars 2021…..

……pas un jour sans poème……

Elle a soigné sa coupe au bol

Passé un peigne fin sur son crâne de granite

Elaboré

Quelques cheveux de mousse calfeutrent ça et là

Son cerveau précieux

La pierre comme un présentoir pour la belle

La pierre comme un promontoire pour la belle

La pierre comme un reposoir pour la belle

La pierre la pierre la pierre

Comment feraient-ils sans elle ?

Pose tes petites pattes sur la surface glabre de mon crâne

Sens-tu sous elles la grande effervescence ?

C’est qu’il y a de la matière grise sous la matière grise

Le gris c’est ma vie et je ne m’en plains pas

Je suis passe-partout pierre du casse-cou de l’aventure subite

Pierre que l’on habite pierre que jamais l’on évite.

La belle, mais qui es-tu ?

Perdue dans ma mémoire la nomenclature des espèces

Perdu mon latin, perdue mon ivresse érudite qui a scellé

Dans ce crâne ici présent

Une encyclopédie des Lumières

Figée dans la matière.

Tu repartiras la belle emportant de moi

Un vague sourire vague

Un gramme de matière, un gramme d’énergie tellurique

Et tu reviendras

Il fait bon là-haut sur ma piste d’atterrissage

C’est que l’oiseau dans son cœur sage

Sait où se poser

Il exige la qualité

La vue et la sécurité

L’énergie et la chaleur

Puis un petit peu de connaissances

Afin de repartir plus fort.

Carole Radureau (12/03/2021)

……poésie de mars 2021….

…….pas un jour sans poème…..

Il est un petit oiseau

Familier et précieux

Il va comme il va et il va

Dans ce jardin-ci

Dans ce jardin-là

Il est très commun

A nos yeux plus précieux

C’est-à-dire que lorsqu’on le voit

Il nous rend heureux

C’est grâce à sa bavette rouge

Oh ! Il la met bien en avant

Pour effrayer les compadres

Oh ! Il la met bien en avant

Pour nous éblouir

C’est lui c’est Georges notre familier

Il nous fait rire jamais pleurer

C’est un peu une fée ou un elfe

Un elfe à la gorge rouge qui distille un feu

Comme un feu intérieur qui réchauffe l’âme

Il est un petit oiseau

Il est chez lui ici est-ce celui chaque saison

Qui revient de nouveau ?

C’est Georges tant pis si c’est le même

Tant pis si c’est un lui si c’est une elle

Georges c’est son nom générique son nom

Précieux qui vole à tire d’aile qui joue les trublions

Qui se hisse pour être grand sur ses pattes

Qui s’invite au repas se fait voler dans les plumes

C’est Georges notre compagnon notre exotique à nous.

Carole Radureau (12/03/2021)

…..poésie de mars 2021….

……pas un jour sans poème….       

Sourire naissant

Fleur aux dentelles jaunes

De la terre surgissant

Demoiselle de printemps

Une force en elle la pousse à s’épanouir

Fleur de sourire

Pour annoncer le renouveau

Couleur plus beau

A quatre pattes dans les hautes herbes

Voisine de l’ortie qui n’a pas bonne presse

La pierre pour demeure comme une grande sœur :

Fleur de bonheur

Elle a écopé d’un nom

Poétique à souhait en latin en espagnol en français

Rimant dansant chantant, les elfes

Sur elles

Font un pas de deux

Petit soleil amical et joyeux

Toujours frais en sa maison

On peut d’elle faire un mini bouquet

Sans contrefaçon

La biquette a trébuché : son pot de lait dans l’herbe

Est tombé c’est la faute à la primevère :

N’écrasez pas l’annonciatrice la grande conciliatrice

De saisons

Je voudrais m’étendre agrandir ma famille

Violacer ma garde-robe offrir plus d’éclat

Dit la primevère : que faire ?

Un jour l’oiseau y pourvoira et la biquette

Dans ses pas

Trébuchera sur un couple uni

Primevère en habit de coucou/primevère en habit d’améthyste :

Finie la solitude !

Carole Radureau (11/03/2021)

Inspirée par cette photo de Serge (merci @migo mío)

…….poésie de mars 2021…..

……pas un jour sans poème……

Dans les fougères foulées du regard, la pierre

Est là sous sa cape verte d’ardeur le temps

N’a plus le temps de se nommer le temps, le

Temps est un papillon endormi dans la mousse

Il n’est que de minute en minute son pouls

Bat comme un pouls agité par des remous

Inconnus dans ces bois profonds

Veilleuse de couleur verte, phare à l’œil fixé

Sur une ancre lointaine, montagnarde

Aguerrie, fuseau sincère, tu n’as ni le mal

De mer ni le vertige quand tu fixes

Ton âme

A la paroi

C’est pour toujours dit-elle, pour la vie que

Je mets en toi ma demeure et mon couvert

Je suis celle qui portera tes rêves, humble rocher

Qui n’a rien demandé je serais celle qui

Continuera de répandre la verdure comme un tendre manteau

Mon cœur est un fuseau horaire divisé par 4

Où que se porte le regard de mère-lune

Vibre en lui un sentiment en plusieurs langues

Sois sincère bois ma matière trempe ta minéralité dans mon âme

Sédentaire

Le chant du bois berce notre accord le chant

Du bois est une chorale inédite

Si la perle est morte le coucou refleurit dans le nid

Parasité ( le petit est trompé) le temps coule à peine sur le métronome

Du monde et toi et moi

Figés à perdre haleine, nous partons sans partir

Demeurons sans demeure

Nous bougeons sans bouger

Nous aimons en aimant.

Carole Radureau (10/03/2021)

Inspirée par cette photo de Serge

……poésie de mars 2021….

…..pas un jour sans poème…..

La forêt pour écrin

Cette diversité qui fait rêver

Toutes ces petites créatures qui

Se fondent au décor

Parfaitement leur place

Sans se poser de question

Et là Boucle d’or sans les 3 ours

Boucle d’or ignorant le conte

Avec comme écoutant l’au-delà

Cette grande oreille d’or

Bien ouverte.

La parole est verte et jaune son

Cœur

Si tu t’égares en la selva prend garde au

Cœur

La distance est une vie qui se vit par-delà les

Cœurs

Il est un temps d’insouciance qui prime au-delà des

Cœurs

Songe à la distance entre ta vie et celle de l’oiseau qui boucle en

Cœur

Sur lui pèsent des menaces et ses boucles se ferment formant un

Cœur.

Carole Radureau (09/03/2021)

Tangara à boucles d’or (Bangsia aureocincta)

En danger

….poésie de mars 2021…..

……pas un jour sans poème…..

Brume évanescente

Couchée sur l’herbe douce

Les taupes habitantes des profondeurs

Dorment la bouche ouverte

C’est pour que leur haleine

Réchauffe l’air ambiant, la terre

Aime geindre ainsi

En se réveillant.

Brume qui existe qui pleure qui gémit

Qui a conscience du moment présent qu’elle vit

Elle sait qu’elle va, bientôt

Tomber dans les pommes

S’évanouir n’être plus que

Fumée fumante absorbée par le soleil

Elle s’exprime comme un air venant d’une bouche ouverte

Pour habiller le monde à sa façon.

Brume, avant de t’évanouir moi qui n’aie aucuns sels

Pour te ressusciter ceci

Est ton poème ton encre de vérité

J’ai été émue par l’ardeur de ton souffle

Ce petit blanc d’argent qui goutte de ton râle

Cette encre est là sur ce buvard de présent

Comme pour te sauvegarder brume

Pour te sourire avant que le sec n’est terni ton propos.

Carole Radureau (08/03/2021)

Inspirée par cette photo de Serge dans la haute vallée du Doux

Je ne cherche pas la gloire

Mais voyez :

Telle une étoile à portée des dieux

Dominant mer, pierre et vent

Je suis

Celle qui resplendit de tout temps

La dominante rose dans un lit de verdure.

Je pointe à l’horizon

Trois flèches venimeuses

Comme des flèches au curare

Tirées par le bras de la détermination

Et la volonté de m’exprimer

Je ne suis pas belliqueuse, juste

Un peu sur mes gardes et la nature

M’a

Précieusement

Dotée.

Prenez-moi avec des pincettes

Admirez-moi-même si je suis fort humble au

Demeurant

Et si mon cœur me dit en réponse à votre cœur

Que votre âme est pure

Je daignerais sans doute vous offrir

Mon remède :

Il est celui que l’on prélève à la dose infinitésimale

Ils ont osé synthétiser ma chair profonde

En faire un médicament puissant, généralisé

Moi ce que j’en dis c’est qu’autrefois ceux qui s’y piquaient

Reconnaissaient la puissance de la plante

La respectaient pour sa vertu

Aujourd’hui tout n’est que consommation

On souffre ? Vite on se tourne vers celle qui était négligée

On se tourne vers notre mère quand on a besoin d’elle

Oubliant chaque lune de l’année de lui faire une petite offrande

Rien qu’une, qu’est-ce que c’est une offrande

Quand on offre ne serait-ce que la vie ?

Je ne suis pas prétentieuse

Je suis celle que je suis

Je m’accepte avec ma grâce et mon élévation

J’ai à mes pieds un tapis de fougères

Prosternées

J’ai à mes pieds une mer qui n’ose déborder

J’ai à mes pieds des pierres qui m’aiment et me plaisent

Qui jamais ne me blessent

J’ai à mes pieds le monde

D’un clin de mes yeux, je vous fais signe

Ne suis-je pas la plus belle, miroir au mon miroir ?

Carole Radureau (08/03/2021)

……poésie de mars 2021…..

……pas un jour sans poème…….

Il y a partout une pierre à faire

Rêver

Une incomprise une insoumise une prête

A être

Modelée :

Voyez comme chacun s’y est employé

Elle garde en elle l’empreinte des mains

Des doigts qui dans sa chair ont pétri

Son importance

Elle était tendre alors, cela fait des millions d’années

Quand son mica rutilait et son feldspath chantait

Sous la pression de la préhistoire

Ils voulaient faire d’elle un siège un promontoire

Un perchoir une avancée un phare que sais-je :

Sur la plage elle est restée

Epousant plus profondément chaque année qui passe

Le sable son compagnon

Trempée par l’eau claire qui la ronge par moment

Elle s’y est faite mais pas à la manœuvre de l’homme

Qui voulut, tyranniquement la soumettre :

Non d’une pierre bretonne !

Elle n’allait pas se laisser mater par de petits êtres qui ne vivent

Que l’espace d’une vie de fourmi !

Elle, en tant que pierre était une vieille dame déjà

Elle méritait le respect, déjà

Elle méritait qu’on la regarde, qu’on

S’en inspire, qu’on tire d’elle quelque chose, certes

Juste de la poésie !

Voilà qui est fait, dame pierre, la modelée incomplète.

Carole Radureau (07/03/2021)

…..poésie de mars 2021….

……pas un jour sans poème……