Publié le 11 Septembre 2020

Le grand bordel français (Le titre a tout dit)

Aujourd’hui à l’heure de la leçon de non jugement je voudrais

Vous dire comme la lumière est douce le matin

Comme nimbée de ce voile de soleil franchement refroidi par le feu de l’été

Sur les dernières fleurs, les résistantes

Il incline son visage de miel

Comme pour caresser leurs têtes qui bientôt ne seront plus

Je voudrais vous dire comme les nuages sont drôles et tendres

Ils prennent des mimiques à nous de les interpréter comme des messages

Simplement comme des images

Qu’il est doux le beau temps de septembre !

Comme si le rossignol nous dit d’en profiter

Que les légumes continuent de grossir de se colorer

Comme c’est bon de se promener la chaleur délicate du soleil

Tel un châle maya délicatement brodé couché sur nos épaules

La vie coule son flot de vie avec ses souffrances ses peines ses morts

Tout est normal ici bas

Quelque chose s’affaire comme une urgence

C’est une lave furieuse en attente qui veut surgir tel un bouton d’acné

Manque le signal du départ

Les petites mésanges de l’année sont belles

Les petits moineaux de l’année sont beaux et nombreux, numerosos

Les jeunes merles de l’année sont beaux et vifs

Tous les petits de l’année sont là en bonne santé

Sauf les hommes

J’ai fait une offrande à la terre-mère

C’est un symbole entre elle et moi pour la remercier pour les vivants

Je lui ai offert ce qu’il y a de doux dans le jardin :

Pétales de rose odorants, tomates cerises, hélicoptères d’érables, fruits de liquidambar, mini cyclamens blancs, fleurs de zinnia et mini pommes au merle

J’y ai ajouté ma touche américaine avec du maté

La terre-mère aime les offrandes de tabac et d’alcool

Je n’en ai pas

Le maté c’est bien, c’est de l’énergie, du fruit de soleil des Andes

Coulent les jours de calme apparent

Avec une pointe de flèche en obsidienne piquée dans nos fesses

Parfois elle bouge un peu, on la sent bien

Parfois elle est douce comme son métal qui la compose

Je prends plein mes valises de ces bonnes choses de l’été

De cette année en parenthèse à la longue bonne saison

J’ai des idées pour les légumes de l’année prochaine

J’ai des idées pour les oiseaux de l’année prochaine

J’ai des idées pour soutenir encore et toujours plus tous mes peuples indigènes que j’aime

J’ai des idées, j’ai des idées

Quand la souffrance me laisse en paix en pointillés

J’ai des idées

Pour mes compères les hommes

Mais ils n’entendent pas

C’est ainsi que du non jugement je vous dis ce que je ne dis pas

Je ne vous dis pas ce que vous comprendrez bien de vous-même

Gare à vos fesses, la flèche en obsidienne parfois s’emballe

Et sur la broche en bois d’ébène du feu de camp

Le rôti parfois a une drôle d’apparence.

 

Carole Radureau (11/09/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Chronique du virus

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Publié le 9 Septembre 2020

 

Je cherche des noms dans l’herbe

Ne pas effleurer l’espace, l’espace d’un moment

Le nuage a tricoté sa laine

L’araignée son fil barbelé

La petite pomme toute dure a roulé de tout son sang de pomme

Le merle a ri de la voir empêtrée dans les cheveux emmêlés de l’aurore

 

Je cherche des noms dans l’herbe

Je cherche un sang de terre qui n’a pas crié quand le forceps l’a tiré par la barbe

La terre est si convoitée !

On nous dit conflit agraire et la nuit oublie ses étoiles

Le mauvais rêve fait surface avec sa face de glaire

La terre crie nous l’entendons à peine

 

C’est un découpage minutieux pervers et fou

Des parts de gâteaux

Des grosses, des énormes, des toutes petites

Chacun en veut une, peu importe laquelle

Une part de terre-mère pour propriété

C’est couru c’est dans le vent c’est un grand désir de chacun

Mais pourquoi ?

 

La terre te fait mourir pour elle alors qu’elle t’avait dit :

Travaille –moi de ton vivant et de ton vivant je serais tienne

A ta mort du dormiras dans mon ventre chaud

Tu seras bien, régénéré, fruit de mes entrailles

Fleur des étoiles

 

Mais voilà que les autres veulent tout

Ils n’en ont jamais assez

Et moi je cherche des noms dans cette herbe folle

Comme pour dire la folie des hommes

 

Je les cherche et ne les trouve pas, je n’en veux pas

Je sais trop comment dire, comment leur dire, comment les dire

C’est faire trop d’honneur que de les nommer

L’herbe, elle

Est tendre

La terre la propulse comme une timide avec son feu aux joues

C’est à peine si les hommes

Lui laissent le temps de porter ses fruits : non, pas de graines :

Allergie !!

 

Je cherche des noms dans l’herbe

Tiens un trèfle à trois feuilles comme je les aime

Il est si commun

C’est le frère de l’autre trèfle à trois feuilles

Celui à qui l’on dit : trifolium

C’est son nom à lui

Ça y est j’en ai trouvé un !!

 

Carole Radureau (09/09/2020)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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Publié le 8 Septembre 2020

émeraude orvert Par Francesco Veronesi from Italy — Blue-tailed Emerald - Ecuador_S4E0715, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=39100468

Le colibri cœur d’émeraude
avait à cœur
de briller
dans la canopée.

Un fruit couleur de lumière
un plumage au parfum de pierre
précieuse
tel le firmament quand
les étoiles sont en argent et que scintille
leur œil malicieux pour nous dire
vous n’êtes pas seuls.

Le colibri frère de chaque fleur
son bec mais c’est une épée de cristal
qui ne transperce pas mais caresse
chaque étamine de son devoir.

C’est un battement de cils
un sang minéral d’un vert de convoitise
comme le vert de la selva
c’est une épine dorsale de compromis
un en-cas une envie un grand désir de bien faire
ce colibri au sang de vert.

Carole Radureau (08/09/2020)
 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 7 Septembre 2020

 

 

A chaque souffrance je cultive

Le germe du rebondissement.

 

Je souffre, je gémis dans mon for intérieur (ce fort)

Puis,

Avec la petite force d’un forceps inconnu

Je trouve dans le tréfonds de mon être

Un germe : oh ! C’est une petite pousse frêle et timide

Que je prélève par la force d’un cil

Pour le hisser, tempête, au plus haut de ma volonté.

 

Rebondir pour ne pas mourir !

Grandir pour ne pas

La prochaine fois

Partir du plus bas.

 

Cultiver la graine de puissance

La graine de patience

La bouture de volonté

La racine de témérité

Ne pas résister : non ! Ça ce n’est pas le bon chemin !

Accepter : oui ! Car il n’y a pas d’autre pas pour hisser

La fleur rouge sur la barre calcaire du présent

Cette fleur rouge comme un cadeau vermillon

Comme un luth

Comme une vièle à tête de cheval

Qui gémit dans le vent de la steppe

Sa prière portée par le fluide :

Crinière guidée par le devoir de figer la souffrance en perles de calcaire à enfiler

L’une après l’autre

Sur le collier des pages tournées.

 

Carole Radureau (06/09/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Poèmes pour les MCS

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Publié le 6 Septembre 2020

Qu’y-a-t-il de plus beau

Qu’un troupeau de chevaux sauvages

Palette aux couleurs échevelées et puissantes

Courant, courant

Sans se retourner ?

 

Cours, la harde, cours !

 

Qu’y-a-t-il au bout du chemin, tu ne le sais pas

Seul le vent, la chaude puissance de la harde

Guide tes pas.

 

Mon rêve. Vous voir ne serait-ce qu’une fois

Ecouter la chanson de la vièle du vent

Glisser sa mélodie dans vos cheveux

Regarder le tango de vos jambes véloces

Voir goutter une à une les perles de rosée de vos robes en plein effort

Le cuir a la puissance évocatrice d’une matrice

Sur laquelle

La sève de vie s’écoule comme le ruisseau du présent

Le crin a la puissance évocatrice du chanvre guidé par l’espoir

D’un chemin dégagé

La steppe reçoit vos pas de deux comme un ballet hautement répété

Le tambour de vos pas résonne comme deux cœurs sur la fesse triste de la montagne.

 

Cours, cours, mon cheval !

Ne te retourne pas !

Ta dynamique est la seule, la véritable

Tu fuis mais ne rompt pas, tu fuis mais ne cède pas.

 

Carole Radureau (06/09/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fleur de steppe

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Publié le 6 Septembre 2020

Présence

Je resterais vive
Quoi qu’il en soit
Car la lumière de la conscience
Ne s’éteint pas.

Carole Radureau (06/09/2020)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agate mousse

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Publié le 1 Septembre 2020

 

 

Je suis le colibri le petit messager

Vous savez de mon bec

Même l’invisible je le transporte

Qu’il soit virus ou bien flammes ardentes

Je peux grâce à mon pouvoir invisible

Vous communiquer

Vous toucher

Vous émouvoir.

 

Je suis celui qui transporte aussi l’espoir

Le nectar de l’entraide

Le pollen de solidarité

Je suis le messager aux multiples dons

Celui qui volette

Sans jamais se reposer.

 

Ici le feu mord la verte canopée

Et la chair de la terre brûle

Ardemment

Ce feu qui la consume c’est un feu de trop

Un feu improvisé par le désespoir de la terre

Fruit de la sécheresse

Ce feu qui envoie mille flammèches

Envoie également mille tourments qui viennent

Comme des flèches

Se piquer dans une cible profondément affaiblie :

Qu’il est douloureux de voir sa terre

Sa douce colline posée telle une couverture

Sur un dégradé de vert et de bleu

Etre rongée par l’orangé puissant de la grande dévoreuse

Qu’il est dur de voir son cadre de vie s’épuiser

Ainsi

Par la merci du feu galopant au gré du vent

L’âme a trop souffert quand le corps se bat depuis des mois

Luttant contre l’autre fléau, l’invisible

Se donnant la main le feu matérialisé par sa flamme

Le virus dématérialisé avançant par la puissante évocation de la peur

Se succèdent des jours maussades, des non-jours au relent gris

Au relent noir

Combien de temps encore à souffrir

A regarder impuissants

S’anéantir notre monde, notre mode de vie

Notre environnement

Nos espérances en un monde meilleur

Plus beau, plus pur, plus sain

Reflétant comme jamais sa nature première ?

 

Je suis le colibri messager de douleur

Propulsé par le devoir d’alerte

Par le devoir de crier ce que crient leurs yeux

Ce que crient leurs âmes

Je suis celui qui distribue les fleurs de demain

Et non les mouchoirs car je suis oiseau d’espoir

Oiseau de reconstruction de résilience et de puissance.

 

Il n’est pas né le vent qui emportera notre lumière du bout du chemin

Là, le soleil a brillé pour nous : regard bienveillant

Là, la pluie va tomber pour la terre

Et l’averse salvatrice dans toute sa puissance

Sera comme une grande chute d’eau de délivrance.

 

Carole Radureau (01/09/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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