Publié le 18 Juin 2020

Le conte n’a pas encore sonné

Dans le cœur encore tiède du soleil

Chercher l’éloquence du verbe

Le conte n’a pas encore sonné

Trébuchant contre la margelle du rêve.

 

A l’heure où la couleur a sonné

Le chant de la fauvette tire un carreau dans la fenêtre du jour

Le petit oiseau est à l’école des savoirs

Peu de temps ont ses parents pour les lui transmettre.

 

Et la fleur a dirigé vers le soleil son message de profusion

El le chant a décidé de réécrire la poésie

La syllabe est du nectar d’amélanche tiré du lit de ma canopée

Et le merle n’aime pas la concurrence.

 

L’eau du marigot est douce et tiède

Comme une joue sur laquelle ne tombe plus la bise tendre

Rien de tel qu’un plumage propre pour écrire et rêver

Comme une ronde

Le verbe, la rime, le phrasé

Tombés raides amoureux dans la tasse de thé.

 

Carole Radureau (18/06/2020)

 

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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Publié le 14 Juin 2020

Bonnes nouvelles

Il est demandé de bonnes nouvelles

De bonnes nouvelles je n’en ai pas

Pourtant l’oiseau sur la branche

Chante

De son mieux, un chant qui porte

Au loin, vers ceux qui attendent

La portée musicale de l’espoir.

 

Au plus sombre, au plus noir où

L’humanité plonge son regard

Il est

Une lueur que l’on perd parfois

De peur, de tristesse, de chagrin

La lueur n’est certes pas la bonne nouvelle attendue

C’est un petit point où accrocher sa vue

Un lâcher prise permanent et brillant

Un lâcher prise… :

Important.

 

Savoir ce que personne ne sait

Je ne sais ;

Prendre chaque instant comme le dernier ça

Je le sais ;

Ne rien attendre de demain

Ne pas trop ressasser le passé

C’est une nouvelle, pas si nouvelle

D’un remède universel.

 

Ici en ce moment-même l’on meurt :

Tant d’innocents, tant de savoirs, tant de tendresses

Tant d’adresses, tant de cultures

Tant d’attentions et de questions

Tant de souffrances, de délivrances

Ici partout sur cette terre l’on meurt :

Parfois dans l’indifférence

Souvent dans l’ignorance

Et puis dans l’absence

De soins.

 

Comme une lumière qui a perdu sa petite lueur

Celle qui restait comme une veilleuse

Sur laquelle soufflent les grandes puissances

Trompeuses

Qui s’arrangent bien des courbes montantes d’un virus.

 

J’aimerais vous dire : Bonne nouvelle !

La source virale est tarie

Prenons nos pinces à épiler

Sans sourciller tirons notre bon grain de l’ivraie

Et dans l’alcool et dans le marc

Infusons cette rizée d’espoir

Pour que fleurisse un monde nouveau

Que dis-je un monde neuf tout neuf

Arasant enfin les recettes maudites

Nous offrant eau fraîche, air pur, chlorophylle et cie

Avec pour but des potagers à partager

De petites réussites communes et communicatives

Coopératives et autonomes

Système D et troc au jus,

De petites assiettées et non de grandes orgies

Pour célébrer à nouveau la vie sur

La terre.

 

Carole Radureau (14/06/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Chronique du virus

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Publié le 12 Juin 2020

Il a pris place à la table

Sans s’asseoir

Le martinet noir

Dans le ciel il tournoie sans cesse

Dans un ballet plein d’adresse

Il chope au vol le plancton aérien

Il dort en volant son dortoir est mobile

Quand son cri résonne dans le soir

On sait qu’il est là

Le martinet noir.

 

Sur son tableau

Noir

Nulle adresse

Sur son écrin

Nulle tendresse

Noir comme un coup de crayon

Bref

Il est un cupidon d’espoir

Le martinet noir.

 

Carole Radureau (12/06/2020)

 

Une photo prise par mon fils, pas facile à vrai dire de photographier ces oiseaux

Une photo prise par mon fils, pas facile à vrai dire de photographier ces oiseaux

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 12 Juin 2020

Tomber les symboles de leur piédestal

Colombus n’a pas les mains propres

Et combien d’or rougi par le sang

Sur toutes ces faces de marbre et de pierre ?

 

Tomber une à une les chaînes

Elles sont encore là chaque jour au présent :

Celui-là qui te regarde de haut

Au moment-même où l’on t’exploite

Au moment-même où l’on te viole

Au moment-même où l’on t’étouffe.

 

Tomber les traces d’un passé trop,

Trop,

Colonialiste

Celui qui a construit tant de fortunes

Qui a découpé la planète en deux

D’un côté les pays riches dits développés

De l’autre les pays dépouillés, exploités

Leurs racines niées

Leur gouvernance blanchie, coloniale, bourgeoise

Que l’on dit sous-développés.

 

Mais toi, de toute la hauteur de statue, ta fortune

C’est par le sang

C’est par la sueur

C’est par le fer et la douleur

Qu’elle est construite

Dans la brutalité de l’esclavage.

 

Ils ont noirci les visages de tant de pays

Ces esclaves qui n’avaient rien demandé

Ils aimeraient ceux qui gouvernent

Blanchir peu à peu leurs statistiques

Oublier pour les chiffres, pour la gloire

Le passé colonial

Mais ils n’oublient pas que ceux-là-même

Sont toujours exploités

Bafoués

Terrorisés

Discriminés

Réduits au silence

Dans les quartiers de la misère

Battus

Dans les quartiers populaires

Fruits de la haine policière

Dos sur lesquels s’abattent tous les egos.

Victimes de tant d’inégalités que le malheur d’une pandémie

Révèle dans toute sa cruauté.

 

Tomber les symboles

Tous sont les faciès de cette même histoire

Sur leur teint froid

Immuable

Gravé

Comme une façon de dire :

Regardez les héros qui vous ont réduit à cette condition-même

Aplatissez-vous sous leur puissance car eux

Sont immortalisés

N’oubliez pas leurs noms

Car ce sont des noms de conquérants

Conquérants du sang

Conquérants de la haine

Conquérants des fascismes

Conquérants du capitalisme

Conquérants des puissances

Conquérants insatiables transmettant leurs miasmes à leur vermine descendance :

Tombez-les ces symboles :

Gribouillez-les :

Maculez-les :

Décapitez-les :

Noyez-les :

Souillez-les :

Que s’efface enfin cette trace sombre

Portée honteusement par l’humanité.

 

Carole Radureau (12/06/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Lance-pierre

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Publié le 10 Juin 2020

Pouvoir encore écrire

La rose tout en haut du mât

La cime aux yeux plein d’éclats

Pouvoir encore le dire

Bien plus frais que tout frimas

Bien plus vrai que l’anonymat

Il est une chose qui se tait

La nature a faim de mots.

 

Pouvoir encore parler

La verdeur pour keffieh l’espoir au cœur

Érigeant tant de potagers modèles avec pour but le partage au cœur

Pourvoir encore espérer

Que le ciel à nouveau soit bleu

Que les nuages tendent leurs oreillers aux cieux

Que les malheurs s’estompent

Pouvoir encore se surprendre

Laisser au tronc du pin son âme grimper

Mettre ses mains au-dessus des yeux

Au loin, voir un virage s’amorcer

Pouvoir encore s’étonner

Se dire que les forces sont là

Que les graines autrefois semées sont

Pérennes

Que ça se voit

Se dire que les graines d'aujourd’hui se sèment

Avec la pureté

Sans le brevet

Sans le cachet

Sans l’ogéémité

Pouvoir y croire et en atteste la tête fière sans les bras

Le pin dans sa forêt de compères

La plume au bec

L’oiseau

Sur son toit.

 

Carole Radureau (10/06/2020)

 

PC : Toujours inspirée par cette photo de Serge que je remercie pour le sentiment d'évasion dont la muse a besoin.

 

 

Pouvoir encore écrire

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fleur de la liberté

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Publié le 7 Juin 2020

…..Et un nouvel élucubre-lune…..

 

Combien coûte-t-il à la lune

Le fait d’allonger son bras

De couper avec le fil à beurre

La tendreté de l’espace

Couper ce noir en faire une face dure

Tranchant avec le feu glacé de son marbre

Sa chair pure au parfum

Des seins de glace.

 

Il en coûte le prix du silence

Un qui s’entrecoupe de son fil de fer barbelé

Sautant à califourchon l’épingle entremetteuse

Pour aller garder les cabris de dame Etoile Filante.

 

Il en coûte le prix sec et éternel d’un baiser d’amour

Quand la parole a tranché dans le vermillon du temps

L’amour a fait son lit dans le ru encaillouté

C’est un petit amour aussi petit qu’une larve qui attend le moment présent

Pour s’éveiller à l’air et voler,

Éphémère, vers son devoir de mère, son devoir de père :

Aimer,

Se sustenter,

Enfanter

Puis mourir de volupté

Le sourire aux lèvres du devoir accompli.

 

Carole Radureau (07/06/2020)

 

 

Inspirée par cette photo de Serge (merci mi comp@)

Inspirée par cette photo de Serge (merci mi comp@)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #La lune en catimini

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Publié le 3 Juin 2020

Photo de Serge sous licence Woody Guthrie

Photo de Serge sous licence Woody Guthrie

l’eau va, l’eau suit

son chemin

dans un sens,

l’eau qui ne connaît pas

le contresens sait

qu’elle coule par là,

c’est comme ça,

il n’y a pas de retour pour l’eau

qui va,

où elle va ?

elle ne le sait pas

elle suit son lit qu’on dit cours,

elle court, l’eau tout au long de

son cours,

mais son cours, comme elle le connaît !

elle l’a appris par cœur

c’est un cours au cœur

chaque petit caillou est là

imprimé, polycopié à l’encre mauve

et ça sent fort dans sa mémoire d’eau

qui est bien éduquée,

l’eau va, l’eau sent,

comme elle sent tous ses parfums qui lui

disent bonjour à son passage :

bonjour, eau, ce matin vas-tu bien ?

bonsoir, eau, tu continues ton chemin

jamais tu ne dors,

mais oui, eau, pour toi pas de lit pourtant

ils disent que tu en as un,

mais où poses-tu ta tête aquatique le soir ?

sur quel oreiller de basalte, de granite, de calcaire

poses-tu ta mémoire, laves-tu tous les tracas ?

il est un espace où l’eau se repaît, se calme,

c’est dans le petit marigot qui lui fait un croche-pied

taquin, un peu parigot, il lui fait de l’œil aussi le marigot,

viens prendre l’apéro, eau, je t’invite dans mon marigot de pastis

ici l’eau c’est un peu la vie

sans toi, tout est bien trop fort ; trop amer ; trop violent, toi,

tu nous dilue l’âme au cœur, tu nous fait couler les soucis

tu nous laves les pieds, les yeux et puis tu souris

dans le marigot, l’eau se détend enfin,

c’est l’eau qui va moins entrain

qui se poétise et qui s’humanise,

l’eau de la Sialinette qui va vers le moulin de la Broë

laver tant de farine

jouer à saute-mouton avec le meunier et

faire la bise aux châtaignes.

 

Carole Radureau (03/06/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agua marina, #Chemin de vie

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Publié le 2 Juin 2020

Comme j’aime tu as

Cette turquoise à l’aile, striée

De larmes d’étoiles,

Comme j’aime tu as

Le regard tendre et comme un

Petit air effronté.

 

Comme j’aime tu vis en liberté

La nature est ta couverture et l’air

Ta chanson.

 

Comme j’aime tu poursuis ton chemin

Guidé par l’étoile filante et

La lune est ta compagne, la favorite.

 

Comme j’aime tu es le représentant

De cette grande famille composée d’amours

Comme une famille ailée qui a le partage en son cœur.

 

Comme j’aime tu viens à moi par

Des moyens détournés

Tu séduis le photographe tu lui envoies deux clins d’yeux

La pampa derrière toi est ton terrain de jeu

Tu aimes y inviter les déconfinés

Leur offrant le couvert sur l’herbe bien balayée.

 

Comme j’aime tu es le son tu es le vent tu es la couleur

Ton parfum est inodore il ne reste qu’à l’inventer

Je me souviens de ton compère un jour dans mon jardin

Le seul venu à moi mais par mégarde

Son aura reste dans mon cœur me porte comme un bateau léger

Navigant dans un ciel hautement dégagé.

 

Carole Radureau (02/06/2020)

 

Ci-dessous une photo de Serge d'un petit geai ardéchois

 

Comme j'aime

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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