Il est demandé de bonnes nouvelles
De bonnes nouvelles je n’en ai pas
Pourtant l’oiseau sur la branche
Chante
De son mieux, un chant qui porte
Au loin, vers ceux qui attendent
La portée musicale de l’espoir.
Au plus sombre, au plus noir où
L’humanité plonge son regard
Il est
Une lueur que l’on perd parfois
De peur, de tristesse, de chagrin
La lueur n’est certes pas la bonne nouvelle attendue
C’est un petit point où accrocher sa vue
Un lâcher prise permanent et brillant
Un lâcher prise… :
Important.
Savoir ce que personne ne sait
Je ne sais ;
Prendre chaque instant comme le dernier ça
Je le sais ;
Ne rien attendre de demain
Ne pas trop ressasser le passé
C’est une nouvelle, pas si nouvelle
D’un remède universel.
Ici en ce moment-même l’on meurt :
Tant d’innocents, tant de savoirs, tant de tendresses
Tant d’adresses, tant de cultures
Tant d’attentions et de questions
Tant de souffrances, de délivrances
Ici partout sur cette terre l’on meurt :
Parfois dans l’indifférence
Souvent dans l’ignorance
Et puis dans l’absence
De soins.
Comme une lumière qui a perdu sa petite lueur
Celle qui restait comme une veilleuse
Sur laquelle soufflent les grandes puissances
Trompeuses
Qui s’arrangent bien des courbes montantes d’un virus.
J’aimerais vous dire : Bonne nouvelle !
La source virale est tarie
Prenons nos pinces à épiler
Sans sourciller tirons notre bon grain de l’ivraie
Et dans l’alcool et dans le marc
Infusons cette rizée d’espoir
Pour que fleurisse un monde nouveau
Que dis-je un monde neuf tout neuf
Arasant enfin les recettes maudites
Nous offrant eau fraîche, air pur, chlorophylle et cie
Avec pour but des potagers à partager
De petites réussites communes et communicatives
Coopératives et autonomes
Système D et troc au jus,
De petites assiettées et non de grandes orgies
Pour célébrer à nouveau la vie sur
La terre.
Carole Radureau (14/06/2020)