Publié le 4 Décembre 2019

La mésange buissonnière

 

Il faut cueillir la fleur de devenir

Dans un buisson d’épineux

Y bâtir son nid

Sur le seuil de la vie

Y couver tous ses petits œufs.

 

Il faut pépier gaiement

Se regrouper en une chorale

Il faut faire pousser en chantant

La petite marmaille.

 

Il y a un minois qui se cache

Entre l’épine et l’aiguillon

C’est un petit minois de graphite

Bien camouflé

Sans artifice.

 

Il y a une mini beauté qui pense à toi

Quand le soleil dicte son propos

C’est un petit oiseau commun mais costaud

Qui vibre et vivote dans son petit habitat.

 

Carole Radureau (04/12/2019)

 

Mésange buissonnière

Psaltriparus minimus

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 4 Décembre 2019

Voici son portrait.

Voici son portrait.

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de faucon

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Publié le 4 Décembre 2019

Pélican

Le pélican (Alcatraz)

Assis sur la mer le pélican
résout des problèmes profonds:
la capacité de l’océan
à remplir sa tâche alimentaire,
la répétition des vagues,
la solitude d’une baleine,
les sortilèges de la lune,
les coordonnées du vent.

Le temps tombe sur son crâne
de juge impassible de l’eau
et sur son long nez glisse
une goutte de vague ou de pluie
telle un décret transparent.

La marée berce son poids
tandis qu’il pèse le poisson pêché
monnaie élastique
qu’il accumule dans son porte-monnaie
suspendu à sa gorge.

le porte-monnaie se remplit :
congrégations de sardines
pâles poissons d’automne
tendres merlans de Taitoa
frétillants fusiliers
ou bien méduses, calmars
mollusques phosphorescents,
crustacés couverts d’urticaires.

Soudain cet avare se lève,
la bourse pesante de poissons,
étend ses deux ailes de plomb,
et, arborant son plumage ferreux,
traverse le silence en silence
tel un navire religieux.


Pablo Neruda, traduction Aaron de Najran.

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 3 Décembre 2019

 

 

Dans la poétique intergénérationnelle

Dans la prétendue courroie de transmission

Fais tien le pacte de la louche

Car sans lui jamais

Ta soupe ne sera bonne.

 

Dis mamita, dis mamita

C’est quoi la recette ?

Comment fais-tu la soupe

Combien d’eau, de légumes etc….

 

Seule la louche te le dira mi hija

Car elle seule le sait

Il n’y a pas de recette il n’y pas de vérité

Il n’y a que des habitudes

Des gestes simples et quotidiens

Qui se suffisent à eux-mêmes.

 

La base c’est de ne pas en avoir

La recette c’est ne jamais la suivre

Ou alors ne pas la suivre complètement

Le truc c’est de trouver son truc à soit

L’astuce c’est de se laisser dépasser par la louche

La carotte et la cocotte

De faire confiance à la magie de la pomme de terre

Qui comble tous les trous avec son amidon.

 

Ce n’est pas facile la transmission intergénérationnelle

Il n’y a qu’une chose de vraie c’est la transmission orale

Je rêve encore de lire à mes enfants le soir avant le dormir

Non pas des livres de recettes

Mais

Mes poèmes

Car en eux tout est dit, tout se dit, tout se confie

Tout est tendre et confiant

Chaud et confortable

Comme une soupe les soirs d’hiver.

 

Carole Radureau (03/12/2019)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #La pierre de la transmission

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Publié le 3 Décembre 2019

Le bruant des neiges

 

Sur le froid a poussé sa droiture

La rectitude des anges

La pulsion de l’argent sur la nacre enneigée.

 

Dans la neige a germé un bruit

Un œil au velours de graphite

Une récompense des cieux.

 

Le caramel du plumage inter nuptial est une chaude

Accalmie

Quand se dessine

En décalcomanie

L’ombre futile habillant l’immaculé.

 

Le plumage est un clin d’œil

Aux sens

A l’exigence de pérennité :

Quoi de plus beau que de reproduire

La perfection du bruant

Sa tendre physionomie de funambule

Son exercice d’équilibriste sur la neige

Son amie.

 

Carole Radureau (03/12/2019)

 

Bruant des neiges

Ou plectrophane des neiges

Plectrophenax nivalis

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 3 Décembre 2019

Condor

Dans son cercueil de fer il vit
parmi les pierres rouillées
se nourrissant de fers à cheval.
Dans les montagnes, la bise hurle
avec sifflet à projectile
et le condor sort de sa boîte,
aiguise ses griffes sur la roche,
étend le plumage mystique,
court jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus
galope sur la hauteur concave
avec ses ailes ferrugineuses
et picore le zinc du ciel
traquant un signe sanglant :
le point immobile, le battement 
du cœur qui se prépare
à mourir et être dévoré.
Il vole en descendant le cyclone noir
et tombe comme un poing cruel :
la mort l'attendait en bas.
Au-dessus, de cruelles cordillères,
comme des cactus ensanglantés
et le ciel d'une couleur amère.
Il grimpe jusqu'à sa demeure
ferme les ailes impérieuses
et s'allonge pour dormir
dans son abominable cercueil.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 2 Décembre 2019

Dans cet article dont j'offre une traduction, j'ai voulu aussi y inclure quelques dessins des oiseaux du parc et puis d'autres également suivant mon inspiration.

Ça vaut ce que ça vaut, c'est sans aucune technique ni matériel, c'est juste de l'illustration un peu coloriée, ma façon de voir les choses.

Ci-dessous, 2 autres dessins :

El Impenetrable
El Impenetrable

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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Publié le 2 Décembre 2019

L’ibis à face blanche

 

Sur ses échasses il chasse

Ou plutôt il pêche

Il ravine le marigot

Il piétine les bas fonds

Il se rince les orteils dans la vase

Il ressent la vie jusqu’au tréfonds de son âme.

 

La petite proie s’envole dans le long bec

Recourbé

C’est un virage vers l’au-delà

La grotte aux gargouillis de l’ibis

Son petit ventre apprêté

Insatiable

Toujours en demande de nutriments.

 

Aussi l’ibis arpente et arpente

Le faible courant

Triture et trifouille dans la vase

Cette grande marmite grouillant de multiples

Vies

Cet habitat qui est un plateau-repas.

 

Carole Radureau (02/12/2019)

 

Ibis à face blanche

Plegadis chihi

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 2 Décembre 2019

Le jabiru d’Amérique

 

Installé au bord du marigot

Le jabiru est un invité qui ne s’en laisse pas compter

Il a exigé le plateau de fruits de mer XXL

La bouillabaisse marseillaise

Aux véritables poissons de roche

La bisque de homard faite maison

Et la soupe de poissons de mon grand-père

Avec sa pointe de safran.

 

Le jabiru a un grand très grand bec

Pour y déposer tous les plateaux du self

Leur contenu et plus encore.

 

Il a très faim le jabiru.

 

Sa grande carcasse demande son lot de vitamines

De protéines et du calcium pour assurer ses ailes

Porter son gros bec.

De la vie il faut pour le jabiru qui becquette à qui mieux-mieux

La petite vie du marigot.

 

Carole Radureau (02/12/2019)

 

Jabiru d’Amérique

Jabiru mycteria 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 2 Décembre 2019

 

Ce matin sur ton oreiller

Une rose

Froissée

Fille de l’aurore et de la lune

En elle sont les pensées obscures

Les rêves dont on se souvient.

 

Elle n’a ni chair ni cœur

La rose qui git sans âme

Prête à assombrir ton présent

Dans sa robe de deuil.

 

Le jour qui se lève est un jour unique

Qui n’a pas besoin d’être briqué

Qui luit de sa beauté simple

De son moment présent.

 

Ce soir sur ton oreiller

Bien enfoncée dans la marque encore

Confuse de ta tête endormie

Se mettra à briller la rose de la présence

Comme une évidence

Comme un fruit que l’on presse

Comme un rayon de soleil

Comme une caresse

Un sourire estompant le souvenir

Une main sur ta joue comme un geste à l’enfant

Un lumineux rai habillé en luciole

Une sensation juste comme

Un picotement.

 

Ce picotement est un signe très profond

De ce qui brille en toi

Une vérité une réalité une preuve et non une épreuve.

 

La rose de la présence a ouvert

Son cœur :

Au milieu se trouvait la clé :

Car le bonheur existe et chacun y a droit

Car la beauté existe dans la joie de l’Etre.

 

Etre une rose qui se lève chaque matin

Remerciant pour la beauté reçue

Le pain le fruit la chaleur l’attention

Et les proches

Etre une rose qui resplendit car resplendit la vie

En elle

Sans regarder en arrière

Sans regarder en avant

Le soleil est si lumineux que ma rose en envoie

A tous un rayon de son miel

Le ciel est bleu dans la vérité de ton cœur

L’oiseau chante et son chant est d’amour.

 

Carole Radureau (02/12/2019)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #La pierre d'hier

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