Publié le 8 Décembre 2019

L’épervier de Cooper

 

Chasseur puissant

Efficace et subtil

La proie manque de chance

Car aucune chance

Celui-ci laisse à la fuite

Ou à la dérobade.

 

Il a vaincu toutes les peurs de la nuit

Il a corrompu les anges fait fuir les démones

Il a combattu les nuées de nuages en colère

La force des tonnerres

La furie des vents

Il est au sommet de l’art des rapaces

Sa culture est une culture de l’approche

Une culture de la patte qui serre sans jamais

Desserrer.

 

Dans la chaleur du jour

La touffeur de l’ombre

Le chasseur est un fantôme qui se terre

Sans un bruit

Fond sur l’inconnu

C’est une flèche venant de l’au-delà.

 

Carole Radureau (08/12/2019)

 

Epervier de Cooper

Accipiter cooperii

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 8 Décembre 2019

Colin de Californie

Entre Yumbel et Cuatro Trigos
J'ai vu glisser avec sa beauté
une ombre, une forme, un oiseau,
un fruit, une fleur de plumes,
un élégant oiseau pur,
une circonstance de l'air
un œuf de sable et de fumée :
Je m'approchai : je l'appelai, ses yeux
brillaient d'une hostile fermeté
comme deux lances enflammées
et sur sa fierté il portait
deux plumes comme deux drapeaux :
J'ai à peine vu cette vision
que la vision s'est dissipée
et j'ai gardé le crépuscule
avec la fumée, la poussière et la nuit,
avec la solitude du chemin.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

Repost0

Publié le 7 Décembre 2019

https://www.youtube.com/watch?v=8oRgnToqkEU

https://www.youtube.com/watch?v=8oRgnToqkEU

 

Boire l’aurore

Dans sa phase boréale

Non pas comme la mésange

Qui a emprunté à l’ange ses ailes

Mais comme une envie d’absorber

De la beauté

De purifier son intérieur

De toutes les pollutions.

 

Je bois l’orangé qui s’achève sur une note d’incendie

Je bois le violacé qui tremblote dans la nuit

Je bois le rouge flamboyant d’un esprit de mystère

Je bois le bleu qui a du cobalt dans le sang.

 

L’aurore boréale est une illusion

Comme la vie l’est aussi

Cette phase où le château de cartes est faible

Et choit

Comme un effondrement sans retour possible.

 

Tu la vois cette magnifique figure qui tremble et bêle

Qui vacille et chancelle

Qui a trop bu

Qui est adepte du virage sur les chapeaux de roues.

 

Elle est là et si tu ne la bois pas

Pour en faire demain une tasse de maté

Tu auras loupé l’occasion d’en garder un pétale

Un signe que l’apparence d’un fantôme

Elle n’était pas.

 

Maintenant quand je parlerais

Je dirais multicolore

J’écrirais au sang bleu

Baillerais à l’orange sanguine

Méditerais au jaune d’œuf.

 

J’aurais bu l’aurore comme on boit le thé

Avec ce petit quelque chose d’étrangeté

Ce nouveau souffle comme un qui est régénéré

Car dans la nature et l’illusion

Je veux puiser mon ressourcement.

 

Carole Radureau (07/12/2019)

 

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

Repost0

Publié le 7 Décembre 2019

Cygne

Sur la neige natatoire
une longue question noire.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

http://piojo69.tripod.com/ncisne.htm

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

Repost0

Publié le 7 Décembre 2019

Cyprien le petit-duc indien

Par Jenis Patel — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=59023283

 

…..l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..

 

 

Il a épousé l’écorce de l’arbre

En a imité la structure

C’est son passe-partout

Sa monture

Son éternelle amie

Celle sur qui il peut toujours

Compter.

 

Ses aigrettes étirent l’onde matinale

En un rêve nuptial

Où dorment à points fermés les lucioles

Dans le nid de l’au-delà.

 

Il chante.

 

Sous son cou un collier

Brusquement surgit

Dans son ocre finement teintée de miel

Comme un collier nuchal cryptique

Aux quatre étoiles de la mode indienne.

 

Tremblote la glotte qui émet les vocalises

Aux petits sons hérités des ancêtres.

 

Carole Radureau (07/12/2019)

 

Petit-duc indien

Otus bakkamoena

Famille : strigidés

Continent : sous-continent indien

Habitat : forêts, zones désertiques

Régime : insectes

Couvée : 3 à 4 œufs

Menacé ? Non

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de faucon

Repost0

Publié le 6 Décembre 2019

La buse à épaulettes

 

J’aime scruter l’alentour au bord de l’eau

L’onde m’inspire

Des cercles concentriques dessinent le nœud papillon

Du ciel

Et ma vue en est toute ragaillardie.

 

Quand tu me verras effectuer la Sky dance

Avec son lot de plongeons vertigineux

Tu sauras ma douce que prêt

Je suis

Pour la reproduction.

 

Quel bonheur de chasser pour la progéniture

De la voir déchiqueter les chairs et gober toute crue

La grenouille

Sacrifiée

Par mes soins

En cela j’adresse des remerciements à la Terre Mère

Ainsi qu’à ma mère à moi qui m’apprit

Le moment venu le doux métier de chasseur.

 

Carole Radureau (06/12/2019)

 

Buse à épaulettes

Buteo lineatus

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 6 Décembre 2019

Crécerelle d'Amérique

Le midi était ouvert :
le soleil à moitié couronné.

La terre attendait indécise
un certain mouvement du ciel
et tout le monde était resté
indéchiffrablement immobile.

A ce moment, à cet instant

la crécerelle a réussi son vol,
s'est détachée du firmament
et elle est tombée comme un frisson.

Il ne s'est rien passé dans le paysage
et le bosquet n'a pas paniqué,
seuls les volcans l'ont suivi,
le fleuve continuait à proclamer
sa lignée abrupte et mouillée :
tout continuait à palpiter
dans la pause de portée verte
moins quelque chose, un lièvre, un oiseau,
quelque chose qui a volé ou couru,
quelque chose qui existait là où maintenant
il y a une tache rouge.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

Repost0

Publié le 5 Décembre 2019

Le canard à sourcils

Allez ! plonge !

Et rapporte-nous le dîner

Un homard, une écrevisse

Une cuisse de poulet !

 

Quelle folie, quelle insulte !

Je suis végétarien moi, madame

Je suis végan et personne ne me fera gober

Toutes ces sornettes !

 

Je me contente d’herbe tendre

De graminées sur un plateau

De petits bourgeons à peine émis

De ces petits végétaux qui naissent sous l’eau.

 

Ma glotte est délicate

Mon âme souffrirait de tant de vagues

Occasionnées par le passage

D’une chair de ce qui provient d’un autre être.

 

Glissez-moi un mot doux

En guise de clafoutis aux herbes folles

Je serai sage et économe

Il durera toute la semaine.

 

Carole Radureau (05/12/2019)

 

Canard à sourcils

Anas superciliosa

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 5 Décembre 2019

 

 

Fleur de fougère

Les doigts verts

Fruit de nougat

Au coton des Andes

 

Mamita pense à toi

 

Sourire brin de miel

Éclat de rire sucre candi

Promesse du coquelicot

Soie et velours tout d’amour

 

Mamita pense à toi

 

Des plumes par milliers

Des chants d’oiseaux

Comme des fruits confits

Papattes de chat

Sur ton dessin

La vie

En petite corolle de tendresse

 

Mamita veille sur toi

 

Bébé rose

Grenadine toute sucrée

Tulle au sillon bleu

Licorne du petit matin

 

Mamita rêve de toi.

 

Carole Radureau (05/12/2019)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Collier d'ambre

Repost0

Publié le 5 Décembre 2019

Ibis à face noire

Ibis à face noire (Bandurria)

Moi je connais les eaux fluviales
et de tant aimer eau et terre
les bruits secrets de la forêt
ceux-ci ont été incorporés dans mon corps
si bien que parfois, je vais
avec tant d'oiseaux qui se promènent,
avec un tel silence de racines
et des graines qui ont éclaté,
que je m'endorme et que je continue à vivre
avec ce silence sonore
mais je me réveille ou ils me réveillent
les grands, les lents ibis
qui ont continué dans mon rêve
avec leurs trompettes d'aluminium.

De Ranco au lac Maihue
et dans les prairies de Llanquihue
se déplacent les régiments
de métalliques ibis :
ils sont entrés soudainement dans mon rêve
avec une volée de meubles blancs :
les ailes lentes s'arrêtèrent,
le somnambule amour du Sud,
l'arôme pourri de la forêt
s'enfonçant les pieds dans les feuilles,
les lacs comme des yeux ouverts
cherchant quelque chose dans le feuillage,
l'odeur des lauriers quebrados,
l'odeur du temps et de l'humidité.

Je me suis réveillé au milieu de la rue :
ils volaient en sonnant dans le vent
les oiseaux du Sud Extrême.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

Repost0