Publié le 12 Décembre 2019

Conure à long bec

L'arbre avait tant de feuilles
que la richesse en est tombée,
avec tant de vert clignotant
et il ne fermait jamais les yeux.
Ainsi il n'a pas pu dormir.
Mais le feuillage palpitant
est devenu vert et vivant,
chaque bourgeon a appris à voler,
et l'arbre a été laissé nu
pleurant sous la pluie de l'hiver.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

Ci-dessous un article que j'avais traduit sur la conure à long bec au Chili et sa réhabilitation.

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 12 Décembre 2019

Un petit poème qui fait le lien entre l'oiseau (omniprésent cette année sur le blog) et la minéralité !

Le venturon corse

Le venturon corse

 

Je vais sortir des sentiers battus

De tous les descriptifs ornithologiques

Voler au-dessus des monts corses

Quand les pins cessent enfin et que l’air

Raréfié me glisse un sifflet particulier.

 

Dans le maquis le ciste me parfume les bronches

L’olivier glisse un cil couleur vert d’orezza

Sur mon œil qui se ferme

Sur l’au-delà bleu de Méditerranée.

 

Moi ce que j’aime surtout c’est l’œil de Ste Lucie

Parce qu’il porte chance

Parce qu’il aime regarder le présent comme un

Présent

Et le présent c’est mon quotidien à moi

Je suis un oiseau à la grande sagesse.

 

Je suis aussi l’oiseau du minéral

Je survole la force tellurique de l’île

J’en fais un conte riche en matière

Par exemple dans la rhyolite de l’Argentella

Je rêve que je suis un cheval ailé couleur châtaigne

Qui parcours à tire d’ailes

Le territoire sans jamais se fatiguer.

 

Je me confie au corail rouge car le sort

Il sait repousser

Moi le sort je n’y crois guère car je suis un oiseau

Fort et fier qui ne craint ni la buse ni la méduse :

Pourtant je respecte la tradition.

 

Quand je crèche dans les calanches

Au granite de Porto je me confie

Il est rouge comme le sang d’un écorché

En lui dorment des milliers d’yeux qui ont crié

A la lune

Leurs rêves et leurs espoirs.

 

Quand je prends mes quartiers d’été

Dans les îles Sanguinaires

Chaque soir où le soleil

Semble

Se perdre dans une effusion de sang

Je ris de toutes ces métaphores qui riment

Avec la mer

Pour m’endormir sans façon

Dans un petit nid sculpté en dorite noire.

 

A la veillée de noël on me trouve au Cap Corse.

 

Ici veille ma tendre compagne

Je lui confie mes carnets de voyages

Mes notes et mes dessins

Mon amour est une serpentine étoilée

Du nom de Verde Stella.

 

Vous me croyez n’est-ce pas ?

 

Carole Radureau (11/12/2019)

 

Venturon corse

Carduelis corsicana

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 12 Décembre 2019

le dessin du sicale des savanes et le poème de Pablo ci-dessous

le dessin du sicale des savanes et le poème de Pablo ci-dessous

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 12 Décembre 2019

Le dessin de Titane et son poème ci-dessous (juin 2019)

Le dessin de Titane et son poème ci-dessous (juin 2019)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de faucon

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Publié le 11 Décembre 2019

Par Jose getulio de oliveira — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=60452604

Par Jose getulio de oliveira — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=60452604

Il n'y a aucun doute, il continuera
entre l'air et les feuilles de verdure
il continuera à gazouiller le chant :
le délégué bruyant est arrivé,
il est arrivé, laissant tomber
son petit poids jaune
comme un citron qui s'égrenait
entre le vol et l'aile de rosée,
l'eau errante qui chante,
les circonstances mélodieuses.

Il est descendu en glissant dans les airs
et son trille grésillait
comme s'il s'allumait
comme s'il tombait
et s'accrochait à la musique.

Il semble qu'il soit tombé
enveloppé dans du pollen, de la branche,
et ça aurait laissé parfumé
l'air qui n'arrêtait pas de trembler
quand il gazouillait son délire
et ses nouvelles de cristal.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 11 Décembre 2019

La force est en toi

 

Comme une grande amie

Comme une main toujours tendue

La force est en toi :

Ne l’oublie pas.

 

C’est un cygne calme et blanc

C’est une rose toujours fraîche

C’est une caresse qui attend son heure :

La force qui est en toi.

 

Elle a mille possibilités

Elle est sans cesse renouvelée

Elle est un fruit de torrent

Véritable est la force qui est en toi.

 

Invite-là

Convoque-là

Garde toujours pour elle

Une place à ta table

 

Souris-lui chaque jour

Fais-en une recette d’amour

Hisse chaque jour sa couleur

 

Et dis-lui merci.

 

La force qui est en toi

C’est ton amie pour la vie.

 

Carole Radureau (11/12/2019)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agate mousse

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Publié le 10 Décembre 2019

Bruant chingolo

Bruant chingolo

Tu m'as réveillé hier, ami,
et je suis sorti pour te rencontrer :
l'univers sentait le trèfle,
pour ouvrir l'étoile dans la rosée :
qui es-tu et pourquoi chantes-tu
si intimement sonore,
si inutilement précis ?

Comment connaissait le fournisseur
la précision de ton trille,
l'horloge d'une goutte d'eau,
ton petit violon parfumé
interrogeant les pruniers,
la source indifférente,
la couleur des lézards,
posant des questions pures
auxquelles personne ne peut répondre ?

Je t'ai à peine vu, passager,
musicien minime, ténor
de la fraîcheur, propriétaire
de la pureté matinale,
j'ai cru comprendre que tu revenais
avec ta petite flûte à eau
de tant de choses qui étaient mortes :
tant de pétales enterrés
sous les tours de l'humus,
dans le gaz, sur le trottoir,
et qu'avec ton action cristalline
tu restitues à la rosée.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 9 Décembre 2019

La pie-grièche à poitrine rose

 

Quand sur ma poitrine

Vient comme une roseur diffuse

Colorer le porte-vie de l’aurore

Je suis comme une fleur

Qui porte son étendard au tremplin

De la lune.

 

Ne touchez pas à mes insectes

J’aime croquer la tendre physionomie

D’un coléoptère et ses ailes

Croustillent entre les deux tranchants secs

De mon bec

J’en claque du bec de plaisir.

 

Je ne comprends pas pourquoi les proies

Disparaissent

Je volète et je volète

Je parcours et je parcours

Les kilomètres défilent sous mes ailes

Rien à gober.

 

Il existe un ciel sous lequel une nuée funeste

Semble tricoter son nid.

 

Les hommes ne le voient pas car leurs yeux

Sont ternis par le voile de l’ignorance

Il existe un ciel dans lequel le vide a fait place

Moi si je ne peux survivre qui survivra à ma place ?

 

Carole Radureau (09/12/2019)

 

Pie-grièche à poitrine rose

Lanius minor

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 9 Décembre 2019

 

Comme la mer déroule

Son interminable collier

De dents cassées

Sa cape d’écume roulant sur un tambour

L’adagio des bas-fonds

Comme les vagues s’enroulent

Se brisent

Se font et se défont

Se tricotent et se détricotent

Tout en se riant du printemps

Comme ce front de mer trop fier

Trop rude

Empilant une succession de vagues

Chaque jour renouvelées, différentes

Prospères, indignées ou étonnées

Moussantes, charmantes, proprettes,

Remplies du sable conquis

 

Comme la mer déroule son journal

Aux Unes toujours fraîches

Aux encres jamais sèches

Aux mots sans cesse nouveaux

Aux profondeurs de champs actées

Aux limons confondus et à la silice parfaite

 

Comme la mer qui mine grain à grain le galet de la plage

Qui plonge dans les yeux du petit crabe

Qui met le feu sous sa marmite de furie

Qui ébouillante, émulsifie, fluidifie son propos

Calcine et calcifie

Agite, agitant, agitée parfois par le vent qui la taquine.

 

La vie déroule son activité de vie

Comme la mer

Parfois au son du tambour

Parfois sous la houle de la vérité

Parfois comme un cheveu fin qui aime être tressé

Par la délicate caresse de l’eau

Et le souffle frais d’un iode non corrompu.

 

Carole Radureau (09/12/2019)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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Publié le 9 Décembre 2019

Troglodyte familier

Petit voisin rond,
tout de plumes revêtu,
toujours derrière ton trésor :
à la recherche d'un atome perdu,
une notion, un filament,
un par ailleurs des mauvaises herbes,
une paupière de la brousse :
quelque chose qui doit être là
parce que le troglodyte revient et remue :
ses yeux agiles brillent,
sa queue minimale se dirige
redressée vers les nuages,
et il entre et il sort et il revient,
crie soudainement, et il n'est plus là,
jusqu'à ce qu'il ait bourgeonné à nouveau
de son nid couleur de plume
laissant là ses oeufs minuscules,
la petite splendeur ronde
d'où viendra un jour
la curiosité du troglodyte
pour enquêter sur le printemps.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

Troglodyte

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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