Publié le 20 Décembre 2019

La falculie mantelée

 

Quand madame prend l’initiative de la parade

Monsieur n’offre rien en retour

C’est elle qui porte la culotte

Quand il est question d’amour

Tout va bien

Les nids sont parfaitement remplis

Le ménage bien tenu

La vie s’écoule sur la grande île.

 

L’heure du déjeuner arrive

La falculie est outillée

De son long bec recourbé

Sondant les trous des troncs

Soulevant écorces et feuillages.

 

Adepte de la polyandrie

L’union faisant la force

Patte dans la patte, tous unis

Pour la défense du territoire

Pour la reproduction.

 

Carole Radureau (20/12/2019)

 

Falculie mantelée

Falculea palliata

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 20 Décembre 2019

Sturnelle australe (loica)

Sturnelle australe (loica)


Pourquoi me montres-tu tous les jours
ton coeur ensanglanté ?

Quelle faute portes-tu suspendue
quel baiser de sang indélébile,
quelle blessure de chasseur ?
Pourquoi cours-tu et cherches-tu et brûles-tu
avec cette poitrine rouge
regardant sans hâte et sans crainte,
regardant l'homme avec tes yeux ?
Si tu cherches un arbitre, pourquoi glisses-tu 
avec des yeux froids et des ailes sèches,
à un autre panneau du chemin
où encore une fois ton coeur
brille sous le soleil ensanglanté ?

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

Repost0

Publié le 19 Décembre 2019

Voici les dessins de Gordon

Voici les dessins de Gordon

…..l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..

La liberté
Dit l’aigle
C’est une cape invisible et profonde
Dans laquelle tu t’insères
La nuit
Quand tout le monde dort.

La liberté
Dit l’aigle
C’est un effroi maîtrisé
Qui te prends à la gorge
Chaque matin
Au lever.

La liberté
Dit l’aigle
C’est une infinie capitulation
Un livre des questions
La captation des anges
A leur insu.

La liberté
Dit l’aigle
C’est une canopée sans cesse dispersée
Qui s’éloigne à ton approche
Qui ne se laisse jamais caresser.

La liberté
Dit l’aigle
Quand tu la tiens entre tes serres
Quand tu la serres la précieuse
Quand tu as conscience
De sa substance
Tu n’en profites pas
Tu la négliges
Tu l’oublies
Tu ne la savoures jamais.

La liberté
Dit l’aigle
Quand tu la regardes partir
Tu lui dis : « ne pars pas ! »
Il est trop tard elle t’a mis un vent
Le vent de l’oubli
Et toi, l’aigle
Tu en parles si bien !
Tu en parles comme si tu la connaissais
Intimement.

Tu t’es fais poète pour l’occasion.

Carole Radureau (15/06/2019)

Photo de Serge sous licence Woody Guthrie

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses, #Oeil de faucon

Repost0

Publié le 19 Décembre 2019

Urubu noir

Urubu noir

L'urubu a ouvert sa Paroisse,
a endossé ses habits noirs,
a volé recherchant des pêcheurs,
de petits crimes, des vols,
des abigéats lamentables,
tout, il l'inspecte en volant :
champs, maisons, chiens, sable,
il regarde tout sans regarder,
il vole étendu ouvrant au soleil
sa prêtresse soutane.
Il ne sourit pas au Printemps
l'urubu, l'espion de Dieu :
il vire et vire mesurant le ciel,
se pose solennellement sur le sol
et se ferme comme un parapluie.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita)

Texte original

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

Repost0

Publié le 18 Décembre 2019

L’aigle couronné

J’ai demandé la puissance

Il est arrivé

L’aigle qui parfois porte une couronne

Comme pour dire : je suis différent.

 

Dans la forêt

Dans les arbres

Des garde-mangers attendent

L’aigle affamé.

 

Le poids de la proie à l’aigle

Ne fait pas peur

Même 30 kilos se démembrent et s’emportent

Au-delà des bois.

 

Parfois il chasse en compagnie

Cela doit être terrible pour la petite bête

Que d’être pourchassée par la bande

D’aigles couronnés !!

 

Quand il fait sa parade l’aigle

Est adepte des montagnes russes

Des voltiges en tout genre

Des acrobaties et des figures de style.

 

Il en faut de l’adresse pour conquérir un cœur

Comme il faut de l’adresse pour remplir les estomacs.

 

Carole Radureau (18/12/2019)

 

Aigle couronné

Stephanoetus coronatus

Quasi menacé

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 18 Décembre 2019

Chardonneret à menton noir

Chardonneret à menton noir


Entre les peupliers est passé
un petit Dieu jaune :
Il voyageait vite avec le vent
et a laissé un tremblement dans l'air,
une flûte en pierre pure,
un fil d'eau vertical,
le violon du printemps :
comme une plume dans une explosion
il est arrivé, petite créature,
pouls de la journée, poussière, pollen,
rien peut-être, mais tremblant
la lumière est demeurée, le jour, l'or.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

Repost0

Publié le 17 Décembre 2019

Mouette

Mouette


La mouette s'ouvrit habilement
avec de la mousse, avec de la stupeur,
deux directions errantes
et de cette façon elle est restée dans le ciel
avec deux ailes, deux clartés,
deux secrétaires de la lumière
jusqu'à ce qu'elle se soit envolée, cependant,
jusqu'à l'Est et jusqu'à l'Ouest,
jusqu'au nord et jusqu'à la neige,
jusqu'à la Lune et jusqu'au Soleil.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

Repost0

Publié le 17 Décembre 2019

Le colibri à gorge rubis (Une pensée pour Muriel)

 

Petit colibri à gorge rubis

Toi qui as l’écoute des âmes

Dis-moi dans le creux de l’oreille

Rient-elles les étoiles du ciel

Sont-ils sages les nuages ?

 

Dans nos mémoires vivent

Encore vives

Présentes

Les vies envolées

Celles qui ont rejoint un domaine

Éternel

Dans lequel la mort n’existe pas.

 

Petit colibri

Toi qui étincelles

Toi qui excelles

Avec ton vol miniature

Ta délicate et fragile stature

Porte pour moi le bonjour

Le sourire

Et puis la tendresse

Dans ton petit bec expert en nectar

A Muriel

Dis-lui qu’ici sont fortes

Les pensées pour elle.

 

Carole Radureau (17/02/2019)

 

Colibri à gorge rubis

Archilochus colubris

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 17 Décembre 2019

L’eider à duvet

Mon confortable oreiller

Qui m’envoie tant de beaux rêves

Où les sirènes draguent les ports

Où les licornes galopent dans la prairie

Derrière les bisons.

 

Une plume, un duvet

A surgi

Tout à coup

De l’oreiller qui sommeillait malgré lui :

Son bourgeon sa petite tige

M’ont fait de l’œil et j’ai tiré

Délicatement dessus.

 

Sur la plume était écrit un message

Celui de l’eider ayant dépouillé sa matière

Pour que la chaleur

La douceur

Parviennent aux hommes

Ne m’oublie disait-il quand le rêve

S’envole par-delà les nuages

Je t’envoie une de mes plumes

Comme un message d’écriture

Comme une volonté d’être couché

Petite vedette emplumée

Sur le papier d’amate du poète.

 

Eider à duvet ton vœu s’est réalisé

Croqué et poétisé

En toi la force du moment présent

Brille éternellement.

 

Carole Radureau (17/12/2019)

 

Eider à duvet

Somateria mollissima

Quasi menacé

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 17 Décembre 2019

Par Smcmurtrey — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14760282

Par Smcmurtrey — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14760282

La Voix des Sables

 

"Il était une fois un vieux fleuve perdu dans les sables du désert. Il était descendu d’une haute montagne qui se confondait maintenant avec le bleu du ciel. Il se souvenait avoir traversé des forêts, des plaines, des villes, vivace, bondissant, puis large, fier et noble. Quel mauvais sort l’avait conduit à s’enliser parmi ces dunes basses où n’était plus aucun chemin ? Où aller désormais, et comment franchir ces espaces brûlés qui semblaient infinis ? Il l’ignorait et se désespérait.

Or, comme il perdait courage à s’efforcer en vain, lui vint des sables une voix qui lui dit :

—Le vent traverse le désert. Le fleuve peut en faire autant. Il répondit qu’il ne savait voler, comme faisait le vent.

—Fait donc confiance aux brises, aux grands souffles qui vont, dit encore la voix. Laisse-toi absorber et emporter au loin.

Faire confiance à l’air hasardeux, impalpable ? Il ne pouvait accepter cela. Il répondit qu’il était un terrien, qu’il avait toujours poussé ses cascades, ses vagues, ses courants dans le monde solide, que c’était là sa vie, et qu’il lui était inconcevable de ne plus suivre sa route vers des horizons sans cesse renouvelés. Alors la voix lui dit (ce n’était qu’un murmure) :

—La vie est faite de métamorphoses. Le vent t ‘emportera au-delà du désert, il te laissera retomber en pluie, et tu redeviendras rivière.

Il eut peur tout à coup. Il cria :

—Mais moi je veux rester le fleuve que je suis !

—Tu ne peux, dit la voix des sables. Et si tu parles ainsi, c’est que tu ignores ta véritable nature. Le fleuve que tu es n’est qu’un corps passager. Sache que ton être impérissable fut déjà maintes fois emporté par le vent, vécut dans les nuages et retrouvera la Terre pour à nouveau courir, ruisseler, gambader.

Le fleuve resta silencieux. Et comme il se taisait un souvenir lui vint, semblable à un parfum à peine perceptible. « Ce n’est peut-être rien qu’un rêve », pensa-t-il. Son cœur lui dit : « Et si ce rêve était ton seul chemin de vie, désormais ? »

Le fleuve se fit brume à la tombée du jour. Craintif, il accueillit le vent, qui l’emporta. Et soudain familier du ciel où planaient des oiseaux il se laissa mener jusqu’au sommet d’un mont. Loin au-dessous de lui les sables murmuraient :

—Il va pleuvoir là-bas où pousse l’herbe tendre. Un nouveau ruisseau va naître. Nous savons cela. Nous savons tout des mille visages de la vie, nous qui sommes partout semblables.

La voix sans cesse parle. Comme la mémoire du monde, le conte des sables est infini. "

 

  Henri Gougaud

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pierre de la sagesse

Repost0