En tirant doucement le fil de soie du rêve
S’éveiller à l’imaginaire
A la vie secrète de la forêt
A ce qui ne se dit
Mais se vit
Intensément.
Dans les jardins de l’enfance
Ont poussé tant d’histoires
Bercées par le conte
Inspirées par la poésie
Caressées par la magie
De ce qui est inconnu
Inspire et rassure.
Le petit monde vit et grouille
Dans son sein dansent les lucioles
Les elfes entament une carmagnole
La forêt est un champ de fleurs et de papillons.
Un lait de beauté recouvre la scène
C’est une auréole de protection
Comme une bulle où ce monde-ci
Ne se mêle pas à notre monde
Il faut y avoir un accès :
Cet accès est le rêve
Ou le regard d’enfant.
Est-ce bête pensent-ils de croire aux licornes
Violettes
Aux korrigans qui chantent
Aux fées des bois belles comme des papillons
Aux vilains esprits aussi ?
Qui juge qui condamne
Ne connaît rien du voile que la poésie
Délicatement
Dépose
Sur un monde rêvé.
Mais ce monde du rêve est là sous nos yeux.
La culture la société les règles le temps
Sur lui
Ont glissé de vilains cils lourds comme le béton.
Comment voir ressentir être émerveillés
Quand ces cils sont si lourds à bouger
Qu’un rideau de plomb
A poussé année après année sur le sourire d’enfant ?
Ouvrir à nouveau ses yeux
C’est poser sur le monde une vue débarrassée du conformisme
Voir cet objet et ce qui vibre autour de lui
Pourquoi pas une farandole de lutins facétieux ?
Dans la forêt profonde
Dorment
Enfouis sous des matelas de fougères
De petits mondes joyeux et prospères.
Dans les jardins de l’enfance
Ils poussent
Continuellement
Car l’enfant est encore connecté au rêve.
Un korrigan m’a confié la véritable histoire du fil de l’eau
Un elfe a déposé dans ma main un conte sans lendemain
Une fée dentelle s’est prise pour une hirondelle
Pour me confier le chant du vent
Une licorne veille toujours sur mes rêves d’enfant
Je ne crois pas au père noël mais ses lutins me disent que noël
Survit
C’est pour allumer la joie une fois par an dans les cœurs
Comme un feu de tendresse
Qui pétille
Avec des éclats d’elfes délurés et paillards
Un clin d’œil vivifiant pour égayer le monde.
Carole Radureau (15/11/2019)