Publié le 15 Octobre 2019

Gardiens de la terre

 

 

Il a installé sur la crête rocheuse de son âme

Une couronne de plantain

Et un cil de rose trémière.

 

Dans sa poche le garçonnet

Toujours

Récolte le petit caillou qui lui caresse le pied et

Le pissenlit de l’aurore boréale.

 

Il se sent bien sur la piste des fougères

Connaissant chaque tréfonds des buissons

Et le gargouillis spécial du petit ru mystérieux

Serpentant au milieu des frondes.

 

Il pose son regard

Comme un papillon

Sur la vie qui grouille

Sur le tronc ridé

Et le fruit tombé :

Cadeaux de la terre-mère.

 

Elle est attentive aux messages des nuages

Il est sensible au sens du vent

Elle aime modeler la terre en faire des bouchons de vérité

Il est capable de s’assoir sous un arbre et déchiffrer le rébus des étoiles

Elle se dit que la fleur aime qu’on la remercie

Et dans la tisane l’amour fleurit

Il marche dans le jardin de roses

Un vers sur les lèvres

Et quand la belle éclot sur ses lèvres

L’amour fleurit

Elle a les chevilles rivées aux herbes de prairie

Quand elle se déplace se déplace la danse du printemps

Il repère les cachettes des frères champignons

Les connaît les reconnaît pour ce qu’ils sont

Et dans l’omelette trois brins de ciboulette tombent

Comme trois contes des jardins d’Orient

Elle a laissé son cœur d’enfant sur le seuil de l’aubépine rose

Un cœur vibrant nourri aux cenelles comme nourri aux vrai sens de la vie

Il a laissé sur le rocher sa poésie en bandoulière

A côté de l’opinel, du fromage de chèvre desséché et de l’oignon pressé

C’est pour clamer à mère nature la vérité de son cœur

Oser clamer au vent léger

A l’écho

Aux arbres

Au temps

La profondeur de sa veine qui vibre au cœur de la terre.

 

Il est gardien de la terre.

Elle est gardienne de la terre.

 

Je suis gardienne de la terre.

Tu es gardien de la terre.

Nous le sommes et vous l’êtes.

La main sur le cœur, le brin d’herbe au bec, le vers à la bouche

Le vert en bandoulière

L’air

L’eau

La forêt

La vie

Nous attendent.

 

N’attendons pas plus.

 

Gardons la terre à notre façon

Celle-ci est la bonne

Car l’amour

Guide nos pas.

 

Carole Radureau (15/10/2019)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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Publié le 12 Octobre 2019

Le pouls de la fougère

 

Le pouls de la fougère

Bat

Au rythme

Du pouls de la terre-mère.

 

Il ombre de sa fronde

Le corps énergétique

La profondeur sacrée de l’être

En tout lieu.

 

Le pouls

C’est une petite rivière

Qui fait de l’œil aux iris d’eau

Se parfume aux aisselles des menthes poivrées

Se maquille d’une ombre de saule

Sur un rocher dénudé.

 

La fougère laisse librement

Divaguer

Son pouls

Sa petite sensation de picotement

Lui dit que la vie est là en elle

Petit flux qui circule vaille que vaille

Quand on s’y connecte

Les yeux fermés.

 

Carole Radureau (12/10/2019)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fougère au coeur

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Publié le 12 Octobre 2019

Par Alastair Rae, Flickr User — [1], CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1801478

Par Alastair Rae, Flickr User — [1], CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1801478

 

…..l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..

 

Sybillin c’est une histoire cachée

Camouflée dans la profondeur du jour

Quand il faut se taire et se faire petit

Quand la vie va à son tour.

 

Minuscule duc au plumage cryptique

Se fondant dans un tronc comme en s’y incrustant

Telle une décalcomanie

Une histoire qui s’adapte au fil du temps.

 

L’œil jaune qui s’éveille est un soleil miniature

Les aigrettes larges sont à l’affût

Dans le nid d’un pic madame couve et guette

Chaque son de la vie

Comme un écho subtil.

 

Si tu vois un jour l’écorce du pin bouger

Non, tu ne rêves pas c’est possible

Sans doute Sybillin ou son frère est là

Camouflé

Dormant d’un œil

Rêvant de l’autre.

 

Carole Radureau (12/10/2019)

 

Petit-duc africain

Otus senegalensis

Famille : strigidés

Continent : Afrique du sud

Habitat : milieux semi ouverts, savanes

Régime : gros insectes, arthropodes, petits vertébrés, oiseaux.

Couvée : 2 à 3 œufs

Menacé ? Non

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de faucon

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Publié le 10 Octobre 2019

Comme une qui s’est glissée
Telle une anguille dans le porte-monnaie des anges
En catimini
Son habit de lumière par l’ombre
Pressentie
Ressentie comme un besoin pressent
Une obligation de se faire connaître coûte que coûte.

Mais il faut la briser la barrière !
Mais il faut la surmonter la digue !
Mais il faut la convaincre la pensée abîmée
De cette nécessité
De cette impérieuse et urgente
Vérité.

Il y avait la langue
Une barrière qui se surmonte enfin
Il y avait le style
Dans lequel
Comme en poésie
Il faut entrer
Et parfois
Sans y
Etre
Invité
Il y avait une sorte de dialectique
Et puis des figures originales
Des voix
Spéciales
Des personnalités
Et surtout pour couronner le tout
Un
Engagement.

L’engagement de diffuser
De chanter
La lutte sociale
La lutte du peuple
La révolution
L’humanité dans sa culotte courte des grands soirs
Avec son drapeau rouge
Et sa liberté en bandoulière.

C’était un moment fort
Et je voulais,
Non,
Je devais
M’y inscrire
Le déchiffrer
Le lire
Le découvrir et le parcourir
En apprendre jusqu’à la trame
En connaître le tréfonds
En deviner les non-dits
En dessiner chaque jour les pontons
Sur lesquels s’arriment des tranches de vie
Des tranches de lutte
Des devoirs de mémoire
Des tranches d’espoir
Et des tartines de volonté.

Une fois entrée dans le monde
De la Nueva Canción
Une fois acquise la loi du folklore retrouvé
Avec un son de quena sans cesse
Au tympan
Rivé
Avec un panel de chanteurs
De groupes
De chanteuses
Exceptionnellement tendres
Diserts
Bavards et curieux
Portant à bout de bras
Des poètes en culottes de velours rouge
En levant haut et fort les valeurs populaires
Si les uns ornaient les murs de couleurs
Eux remplissaient les rues et les stades
De chansons.

C’est qu’il fallait lutter contre la chanson merdique
Venue des USA
Et sur les ondes
Courant comme une gazelle éplorée son grand yankee aux fesses
C’est qu’il fallait lutter contre tout ce qui épand son huile
Au détriment du lait sauvage de la cordillère
 Ce qui trompe
Ce qui salit
Ce qui détruit les valeurs sûres
Et la musique
C’était comme une forêt à abattre
Avec une hache aux cent cœurs puisés dans l’acier de misère.

Mais il fallait détruire le chant portant la voix d’un peuple
Et c’est raté !
Aujourd’hui le chant perdure
La Nueva Canción fructifie même si d’aucuns ne semblent la connaître
Elle est toujours là
La fière
Chaque jour ou presque sur ce blog
Et dans vos cœurs accueillez-là
Ouvrez-lui la porte
Après avoir fait connaissance
Petit-déjeunez avec elle
Goûtez sa biscotte au miel de páramo
Et son thé de quinoa
Sucrez votre café aux graines d’amarante
Et dégustez la musique sous les ailes du condor.

C’est qu’il s’agit d’une chanson forte
Pérenne et précieuse
Bien plus à mes yeux que la classique sans voix populaire
Car la voix populaire c’est ce qui écrit l’histoire
Avec un grand H
Comme pour ne pas oublier le grand H
De l’horreur.

Carole Radureau (10/10/2019)
 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Aragonite

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Publié le 9 Octobre 2019

Un automne de verdure

 

 

Un automne de verdure

Comme pour compenser le noir de l’huile

Brûlée

Comme pour tirer un trait

Sur le jaune paille

Brûlée

De l’été.

 

Un automne sous le signe de la fougère

Sous le signe du désalignement

Pour les voir se regrouper

Librement.

 

C’est joli le vert d’automne

Le vert qui a copié sur le printemps

Sa matière première

L’a caché tout l’été

Sous sa cape de marbre chaud l’a ressorti

Tout-à coup

Sous l’évidence de quelques gouttes d’eau.

 

Comme un rappel

Du style : Je peux le faire

Vert comme j’aime

Car je t’aime vert

Automne

Si tu le peux.

 

Sur une plume de fougère

Se lisent quelques vers qui n’ont rien à envier

Au vert automnal.

 

Ce sont des vers plus puissants que l’univers

Qui vont vers la vie

Dans sa petite culotte de velours vert

Avec des grosses côtes

Comme une côte de blette amoureuse

De la béchamel.

 

Carole Radureau (08/10/2019)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fougère au coeur

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Publié le 8 Octobre 2019

La piste des fougères

 

 

Partir

Imaginer plutôt

Suivre la piste des fougères

Comme une cousine rêvée de la

Piste des fleurs

Qui mène Au temps du rêve

Des Aborigènes d’Australie.

 

La piste ne suit pas un tracé

Elle est une adaptation au terrain

Tout comme la vie de l’homme

L’est aussi à sa façon.

 

Les fougères aiment se serrer

Les unes contre les autres

Limitant lumière et espace

Comme pour se rassurer

Au bord du ruisseau.

 

Certaines penchent leur tête

Comme pour se mirer dans cette petite auréole

Concentrique et diffuse

Ce petit miroir déformé.

 

En rangs serrés les fougères

Lancent tout-à-coup dans la clairière

L’éclat fulgurant de leur verdeur

Comme un vert-à-cœur

Une vérité par la couleur de l’aurore

Sublimée.

 

La piste des fougères est parfois le sentier

Celui piétiné par les hommes

Qui parfois l’ont empiété

Fauchant avec un outil sans complexe

Des sœurs

Brisées dans l’ardeur de leur pousse vers le ciel.

 

C’est le massacre des fougères.

Personne ne s’en plaint ni ne les plaint

Ça repousse disent-ils

Mais l’âme éconduite et tranchée

A moins de renaître à nouveau

Se volatilise dans l’espace

Avec sa souffrance.

 

La piste des fougères de mes rêves

N’en serait pas une

Elle serait piste d’un moment

Celui où tu circules sans les froisser au milieu d’elles

Qu’elles ouvrent leurs frondes sur tes pas

Comme te saluant

Qu’elles absorbent tes pas

Se les appropriant

Comme pour dire

« Marche avec moi frère »

« Marche avec moi sœur »

Dans cette tourbe au moelleux indéfinissable

La chaleur de la terre est un dessert à lui seul

Et ton pas si léger

Est une tasse de thé.

 

La piste se refermerait derrière toi

Nulle trace de ce qui traversa la masse verte

Et ondulante des parasols aux spores évanescents.

 

Emportant avec toi cette image

La piste des fougères qui mène au Temps du rêve

Réactive

Chaque fois que le mauvais vent de ta vie souffle sa chanson de tristesse

Réactive

Chaque fois que tu regardes le chemin de demain

Ou encore le chemin d’hier

Alors qu’il ne faut voir

Que le pas que tu fais

Ici et maintenant.

 

Carole Radureau (08/10/2019)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fougère au coeur

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Publié le 6 Octobre 2019

La gygis blanche

 

Accroche-toi petit zoizau

La vierge

Tes petites griffes bien ancrées

Dans le tronc

Le vent n’a prise sur toi

Qu’en ébouriffant ton duvet de papier

Tu es là dans ton arbre

Dominant le monde.

 

Tes parents dans le ciel

Volent comme des voiles aussi blanches

Que le lait de coco.

Le joli zoizau blanc qui tranche

Dans le bleu du ciel

Avec son œil noir et vif

Et son bec énigmatique.

 

Sur la belle planète

Aux couleurs riches aux sons grandissants

Règne un oiseau immaculé

Au vol régulier

Et dont le bec parfois se remplit

De minis poissons.

 

C’est pour son petit là-haut juché

Sur l’arbre du monde, son arbre de vie.

 

Carole Radureau (06/10/2019)

 

Gygis blanche

Gygis alba

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 5 Octobre 2019

 

Dans un lait de mystère

Doucement attiédi

Le beurre profond de la pierre

S’est laissé attendrir par un sourire

De fougère.

 

Le jade est né du rêve doré

De la terre-mère

Un matin de rosée comme un œuf

Déposé sur un lit végétal

Aussi vert que moelleux.

 

Doucement

Pendant le temps que prends le temps

Le transfert

Fibre à fibre

Spore après spore

Tendresse après tendresse

S’inscrivit à jamais

Sur la joue enfantine du jade

Comme une joue qui avait si bien dormi

Que sur sa veine

Etait inscrite la mémoire des siècles.

 

Que lis-tu sur la pierre

Verte comme le premier jour

Qui ne soit pas écrit dans la forêt

Où règne

Le chant de l’amour ?

 

Carole Radureau (05/10/2019)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fougère au coeur

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Publié le 5 Octobre 2019

….l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..

 

 

Loin bien loin des espaces consacrés

Dans une nation de brume, de glace, de pignons

D’araucarias

Bercée

La cordillère s’étend comme une barrière ultime

Entre l’ailleurs et le gris océan.

Le grand-duc s’y inscrit tel un cormoran

Qui s’est trompé de rive et qui attend

Le moment où fond sur la piste

La musaraigne.

L’air est futé et la futaie s’enfuit sous le regard

Pressant

Un coup d’œil furtif brise le moment présent

Et dans la nuit araucane

Le chant plaintif est comme un coup de poignard

Dans la hanche tiède du Chili.

 

Carole Radureau (05/10/2019)

 

 

Grand-duc de Magellan

Bubo magellanicus

Famille : strigidés

Tucúquere.

Continent : Amérique du sud, Chili et Argentine

Habitats : forêts ouvertes, maquis, terres agricoles, prairies.

Régime : rongeurs, oiseaux, reptiles, insectes

Couvée : 2 à 3 œufs

Menacé ? non

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de faucon

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Publié le 4 Octobre 2019

Les chevêchettes du Chili

Petites chouettes bien calées

Contre la hanche fine américaine

Comme sur un fil tendu entre ici

Et l’au-delà

Petits elfes agiles et curieux

Aux faciès lumineux

Dans les ténèbres et dans le froid

La main tendue de l’océan

La froide voilure de la cordillère

La canopée grande et fière

Sont autant d’ondes par vous

Bues à la paille de l’espérance.

 

Carole Radureau (04/10/2019)

 

 

Les chevêchettes du Chili
Les chevêchettes du Chili
Les chevêchettes du Chili

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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