Publié le 25 Octobre 2019

La buse noire

 

 

La buse est noire comme un vent

Contraire

Elle est un cirage qui se dore sur la plage

Une lueur de nuage en colère

Un ascenseur vers l’au-delà.

 

Noire si noire que le corbeau

Est jaloux de sa parure de mystère

Mais ce jaune vif sur le bec et

Aux pattes

Sont des cires qui révèlent

L’autonomie.

 

Elle survole l’océan la buse

Éprise des fruits de l’eau

Et dans sa marmite parfois des crabes

Bouillonnent.

 

La buse est noire comme une figure

De proue

Calcinée

Par tant de tempêtes et de troubles

Sur la nuit tourmentée

De l’oiseau.

 

Carole Radureau (25/10/2019)

 

Buse noire

Buteogallus anthracinus

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Publié le 25 Octobre 2019

Le passerin nonpareil

 

 

Joli papillon coloré

Mariposa pintada comme te disent

Les mexicains

Tu as dérobé à l’arc-en-ciel

Ses couleurs

Et sur ta croupe et sur ta gorge

La mandarine étincelle

Et sur ta tête

Le cobalt a oublié le bleu de l’océan.

 

Tu voles

Tel le joli papillon

Et volent avec toi

La chorale du jardin

La lumineuse beauté du ciel qui a ri

Sous la pluie.

 

Carole Radureau (25/10/2019)

 

Passerin nonpareil

Passerina ciris

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 24 Octobre 2019

Une fougère ambitieuse

 

 

 Etre limitée

Dans la lisière du temps

Aux aisselles chevelues

Des palmiers

Aux turpitudes naissantes

Des bigaradiers

La fougère avait pour ambition

De devenir arbre

De surgir dans la canopée

De dominer le monde à sa façon.

 

C’est-à-dire en le recouvrant

Ses longues frondes

Démesurément longues

Intensément chaleureuses

Tendrement ombragées

Délicatement ouvragées

Telle une dentelle de Calais

Son architecture était une valeur sûre

Pour habiller une géographie

Urbanisée

Désertifiée

Arasée

Pillée

Brûlée

Pestiférée parfois

Bref

Une hécatombe.

 

Ne plus être celle qui vit à l’ombre

Des autres

Ne plus être celle qui habille essentiellement

Les futaies

Ne plus être celle

Petite

Minime

Timide et pâlichonne

Qui joue les seconds rôles.

 

Non.

Dame fougère arborée jusqu’à

L’arborescence

Jusqu’à l’essence

Jusqu’à

L’essence-même :

L’arbre-fougère

Mère et puis grand-mère

Comme une qui a tant de mamelles sur ses branches

Qu’elle peut

Nourrir

Le monde.

 

Carole Radureau (24/10/2019)

 

 

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Publié le 24 Octobre 2019

 

 

Petite géométrie ailée

Architecture du désert

Par la pierre

Attirée

Dans la désertitude de l’aube

Surgit

Une silhouette de bandit masqué

De fines pattes

Un air busqué

Une apparence enfantine

Un air de ne pas y toucher.

 

Autrefois tu prenais ton bain de pied

Dans le Nil

Aujourd’hui tu t’adaptes comme souffle le vent

Marchant d’un air hautain

Le bec en l’air

L’air de rien

Tu fais ton marché de la petite vie

Cachée sous le galet

Et si tu rencontres une graine

Elle te convient parfaitement.

 

Carole Radureau (24/10/2019)

 

Pluvian fluviatile

Pluvianus aegyptius

 

 

Le pluvian fluviatile
Le pluvian fluviatile
Le pluvian fluviatile

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Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 24 Octobre 2019

Le calliste diable-enrhumé

 

 

La couleur bleue dessine une poésie

De calcaire et d’eau pure

Amusée

Par le rire

Des toucans.

 

Une touche de vanille habille

Ta poitrine

Comme une crème Mont Blanc

Renversée par

Tant de beauté.

 

Ton œil habite une étoile

Et son firmament est une canopée

Verte et bruyante qui clame très haut :

Ne me brûlez pas !

 

Carole Radureau (24/10/2019)

 

Calliste diable-enrhumé

Tangara mexicana

 

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 23 Octobre 2019

 

 

Il y a une vérité dans ton cœur

Et tu aimerais

La crier

L’écrire

La citer

 

La poésie est une feuille libre

Et blanche

Sur laquelle

Tu peux tout noter :

Ta vérité

Comme elle est :

Quelle couleur prends-t-elle ?

Quels mots l’habillent ?

Qu’elle est son encre et qu’elle est sa sève ?

Sa limpidité son opacité ?

 

Je regarde dans ma main des lignes

Qui ne veulent rien dire

La vérité du cœur en fait des chemins de vie

Parfois tronqués

Parfois trop longs

Parfois brisés

Parfois féconds

 

Illusion que le chemin de la ligne de vie

Illusion que le chemin de la ligne de cœur

Il n’y a dans ta main qu’un dessin

Fils de ta chair

De ta structure :

Origami précieux

Il n’y a dans ta main qu’un dessin

D’un chemin qui est le tien

Que tu as serré dans ton poing

Comme tu as parfois serré

Des dents

 

L’amour est une vérité cachée du cœur

Il est là

Semble enfoui

Mais il est partout où tu poses tes yeux

Tout cet amour qui flotte autour de nous

Attendant d’être cueilli

Délicatement

Ou de se poser sur les lèvres

 

La vérité c’est que l’amour est un liquide

Vital

Invisible

Et

Confiant

 

En faire des bouquets

Chaque matin

En le cueillant à l’aube blanche et claire

Le sourire aux lèvres

Pour ce moment présent

 

L’encre de cœur est une vérité nocturne

Qui s’éveille avec la lune

Quand elle se lève échevelée

De grosses pantoufles aux pieds

Une robe de chambre toute défraîchie

Posée sur ses épaules de nacre

 

Va-t’en faire quelque chose de ta vie de lune

Qui semble être latente

Alors que chaque seconde s’égrène dans le sablier

Du moment présent

 

Il faut cueillir l’encre de cœur

L’encoeur

En faire une vérité sacrée

La dédier à la mère Lune

L’offrir à la mère Terre

 

Ecrire toujours écrire car l’encoeur aime

Se coucher sur le papier blanc

L’amate le buvard le complexe le journal le craft

Peu lui importe à l’encoeur

Ce qu’elle aime c’est dessiner des mots

Qui disent tout haut ce que dis tout bas

Le cœur

Quand il tressaille quand il défaille quand il sonnaille

Ce petit délire d’encoeur est une liqueur de vie :

Renverse l’encrier sur ton papier amate

Vois comme c’est joli

Quand les mots s’écoulent telle la rivière

En glougloutant

Gaiement

 

 

Carole Radureau (23/10/2019)

 

 

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Publié le 23 Octobre 2019

 

 

Le geai bleu est aux yeux

Un miroir de l’âme

Offert.

 

Il est une récompense de la vue

Un mirage sucré par le sang de l’onde

Une vérité essentielle.

 

Le geai bleu c’est une poésie

Si pure que l’étincelle ne l’atteint pas

Que le soleil en pâlit.

 

Il est

Et resplendit

De sa force pure de porcelaine

De sa plume dessinée par des forces

D’on ne sait où

De sa beauté si simple et profonde

Et pourtant si sophistiquée.

 

Il est un oiseau

Fils de Neptune et de sang plus que royal

Qui a dessiné dans la neige

Une peinture à mon cœur

Chère et précieuse.

 

Quand la baie

Au sang rouge

Glisse la profondeur de son chant

Sur la neige immaculée

L’envolée bleue de cobalt du geai

Est une signature digne des poètes.

 

Carole Radureau (23/10/2019)

 

Geai bleu

Cyanocitta cristata

Le geai bleu
Le geai bleu

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Publié le 22 Octobre 2019

La légende de la fougère-mère

 

 

C’est une légende la fougère-mère

Ou bien une vérité

A toi d’en juger au vu et au su

Des semblants et écumes de ton chemin de vie.

 

La fougère un jour voulu devenir mère

Dans ses gènes de chlorophylle et de tendresse

Il y avait comme une petite luciole justifiant

La reproduction.

 

Elle se dit : pourquoi pas ?

Je serai moins seule à peupler le sous-bois

Je pourrais rire, discuter et transmettre

Des rêves de fougère à mes rejetons.

 

Sacrifiant au rituel nécessaire

La fougère qui n’était pas encore mère

Multiplia ses stolons en autant de petits

Tendrement emmaillotés dans la couette chaude

De l’amour.

 

Les petites fougères grandissaient vite

Apprenaient vite

Cherchaient déjà pour elles-mêmes

La lumière d’une clairière

Les frondes précieuses qui font penser

Que nous le sommes pour quelqu’un.

 

Riches de leurs connaissances botaniques

Instruites en faune minuscule

Croisant le fer entre matérialisme et symbolisme

Elles partirent peupler là-bas plus loin

Le sous-bois.

 

La fougère-mère gardait un œil sur la progéniture

La voyait parfois s’amenuiser

Parfois croître

Parfois rire

Parfois pleurer

Elle lui avait donné des outils, une clé et une

Gomme

Un manuel de fougère junior

A elles, les petites de savoir s’en servir

Au besoin.

 

La fougère-mère était devenue un phare

Brillant par intermittence dans la nuit forestière.

 

Elle connaissait tout du discours de la hulotte

Savait parler le Hou- hou du grand-duc

Connaissait le code secret du pic épeiche

Et la lente progression du hanneton.

 

Elle cultivait à présent pour elle-même

La sagesse

La leçon de vie qui est un pont avec la leçon de mort

Elle avait appris que mourir avant de mourir

Etait la véritable leçon

Que rien n’était perdu car rien ne mourrait sur terre

Au-delà des matières.

 

Cette sagesse elle aurait aimé la diffuser

Qu’elle soit comprise

Qu’elle adoucisse les maux :

Qu’elle amène la paix

C’est si beau la paix quand on l’a trouvée

La paix des fougères est un trésor non caché

Dévoilé à ceux qui ont un cœur en éveil

Une âme d’enfant

Une tendresse qui tend à déborder en chaque geste

Un regard naïf sur les choses.

 

Vaille que vaille iraient les enfants de la fougère-mère

Leur cordon étant coupé

Il ne leur restait que la fine tranche des ondes

Reliant l’âme à l’âme

La fibre à la fibre

L’amour à l’amour

Quand ceux-ci semblent souvent s’atténuer

Regarder d’où part sa racine-mère :

La terre

Où se projettent ses bras-pensées :

Les étoiles.

 

Entre ici et là-bas rien d’autre qu’une immensité

Un bain d’énergie

Dans lequel se baignent chaque jour

Les êtres.

 

Carole Radureau (22/10/2019)

 

 

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Publié le 22 Octobre 2019

Le héron strié

 

Huppe dressée

Œil vif éclairé par la flamme de vie

Dans son style profilé

Son ergonomie précieuse

Le héron a strié sa voilure

En un drapé conséquent.

 

Prince de la mangrove

De la forêt naissante

Un cours d’eau suffit à son bonheur

Il n’est pas difficile

L’eau, qu’elle soit

Douce ou saumâtre lui convient

Le poisson y est au diapason

De sa marmite précieuse.

 

De petits trublions au duvet de buvard

Gris comme une mine de crayon

Réclament dans le nid

A corps et à cris.

 

Bébé héron est un glouton

Il ne faut pas lui en promettre

Il a pour mission de lisser son devenir

D’en devenir un héron strié apte

Sur tous les fronts.

 

Carole Radureau (22/10/2019)

 

Héron strié

Butorides striata

Le héron strié
Le héron strié

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Publié le 21 Octobre 2019

Le torcol fourmilier

 

 

Je suis de la famille des picidés et ne suis pas un pic

De mon plumage cryptique

Je me fonds dans la canopée

Les fourmis sont bluffées.

 

Nul besoin pour moi

De taper à la porte

Pour délicatement faire glisser

Une délicieuse nourriture dans ma glotte

Sur le tronc des arbres

Je piquète bien tendrement

La rangée de fourmis

Qui grimpe

Allègrement.

 

Carole Radureau (21/10/2019)

 

Torcol fourmilier

Jynx torquilla

 

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