…..l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..

Il a juché le mot discret
Au semblant précis de sa lueur
En bon jardinier
Il cultive la connaissance de l’œuf.

Il vole.
De longues ailes se déploient.
C’est un tapis volant
Ses dessins précis
Inspirèrent les hommes
Imitant la décalcomanie de la flamme
Sur l’air.

Nomadisant
Adepte parfois du grégarisme
Son survol bas
En plein jour
Il le développe sur la terre entière.

Son visage est une pomme ouverte sur la vie
Son dessin est une promesse de vie
Ses yeux jaunes sont de l’or pur
Puisé dans la marmite des cieux.

Il te regarde.
Tu souris.
Sa bonne physionomie
C’est un bonbon à la sève de pin pour le jour qui se lève.

Carole Radureau (20/06/2019)

La pierre a découpé
Son œil
Sa longue-vue du temps

Elle a fait vœu
De curiosité
En sa rose matutinale

De l’autre côté du mur
Un dessin
Un vent doucereux
L’herbe se déshabille
Lentement

L’œil est larmoyant
Tout emprunt d’un désir
Inavoué
Il est amoureux du vert
Il a l’arme d’espérer

De l’autre côté du mur :
L’inconnu
Est-ce mieux ?

Se contenter du connu
De la pierre de ce côté
C’est ta destinée

L’œil
Rentre chez lui
Son regard
En-dedans

Il a un nouvel amour :
L’introspection
C’est son amant du jour

Il plonge dans son âme
Liquide
Dans son canal
Lacrymal

C’est pour y trouver
Une étamine de
Sourire
Une verte corolle
Resplendissante.

Carole Radureau (21/06/2019)

Image de Serge sous licence Woody Guthrie

Par l’ambre
Pure
Le feu
Dévorant
Ton regard est un message
Fusant
Flèche ordonnée

Regard qui tranche
L’air
D’un coup de serre
Avisé

Regard qui jamais
Ne juge
Qui jamais
Ne se perd dans les méandres
Conformistes

La puissance a dessiné
Son arc
Dans l’iris accompli
Là-bas se nouent
Des destins
Des trajectoires élaborées
Simplement

Ton regard
Est une étoile
Tournée vers le firmament

La colère
La fougue
La liberté perdue
Sont des flèches
Non-encore exprimées
Par l’arc sacré de ta vue

Il y a un message
A
Décoder
Un morse irisé
Un glyphe indéchiffré

Je lis un mot….un vide….un glyphe….
Un vide….un SOS
Un appel strident
Comme le cri déchirant
De ta
Nuit.

Carole Radureau (21/06/2019)

Charlotte, grand duc d’Europe
Image de Serge sous licence Woody Guthrie

Les yeux noirs ont ouvert
Leur éventail
Sur la chaleur moite de la vie.

Les yeux noirs
Brillent
Ce sont deux promesses
Deux caresses
Et un peu de malice.

Les yeux noirs
Sont des étoiles
Des signes profonds
Des non-dits
Des interrogations
Des poissons vifs.

Ils ont fusé
Telle l’étoile filante
Dans l’entre-deux-pas du jour,
Les yeux noirs
Leur velours est un message
A déchiffrer
Si vrai
Si frais.

Ils ont déboulé
Telle une mini tornade
Dans le vide de l’espace,
Les yeux noirs
Ils sont le bouillon du soir
Le porridge du matin
Le grand accomplissement.

Carole Radureau (20/06/2019)


A la nieta Millah

……l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..


En ses veines
Coule
Le sang puissant
Des ancêtres
Ceux qui furent formés
Ceux qui connurent le poing de
L’homme
Qui connurent l’affaitage.

Lui c’est un chasseur à l’affût
C’est le roi de la surprise
Il fond
Comme le beurre sur le couteau
Telle une fusée
Sur sa proie
Ebahie.

Pas un souffle !
L’affaire est faite.
Pas un ne souffre !
Juste un passage accéléré
De vie à
Trépas.

Raymond le faucon
Sacre
Comme qui dirait sacré
Son regard en dit long
Lui il porte une histoire
Celle de la fauconnerie
C’est un patrimoine
L’homme y a conquis l’oiseau
Mais l’oiseau s’est laissé conquérir
Raymond m’a dit
Qu’il n’en est vraiment rien.

Intelligent faucon
Rapide comme l’éclair
C’est une fusion sacrée
Des plumes au-delà de l’air
Il a signé en gris et blanc
La capitale des anges
Dans le ciel son nom est inscrit
En lettres d’or du firmament.

Carole Radureau (18/06/2019)

Raymond le faucon sacre
Photographie de Serge sous licence Woody Guthrie

La fleur avait dit à la pierre :
Bonjour
Prête-moi ton coussin de lumière
C’est pour y poser mon message.

La pierre avait répondu à la fleur :
Prends !
Ce qui est à moi est à toi
C’est le principe de la liberté.

Quelle est douce ta lumière
Pierre
Qu’il est doux ton cœur bleu de lilas
Fleur !

Un soupçon de joie
Pure
Et
Franche
Glisse
Deux cils de vérité
Dans la lumière
En fusion parfaite.

C’est la magie de la vie
La main tendue des ondes
Qui te disent :
Prends conscience de ce qui est
Et fais-en
Ce que bon te semble.

Si tu gardes en ton cœur
La joie de ce moment
Ton sang coulera
Rivière de diamant
Juste satisfaite de ce peu qui est tout
Juste satisfaite du minéral, du végétal
Et de la lumière qui les unit.

Carole Radureau (18/06/2019)

…..l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..

La liberté
Dit l’aigle
C’est une cape invisible et profonde
Dans laquelle tu t’insères
La nuit
Quand tout le monde dort.

La liberté
Dit l’aigle
C’est un effroi maîtrisé
Qui te prends à la gorge
Chaque matin
Au lever.

La liberté
Dit l’aigle
C’est une infinie capitulation
Un livre des questions
La captation des anges
A leur insu.

La liberté
Dit l’aigle
C’est une canopée sans cesse dispersée
Qui s’éloigne à ton approche
Qui ne se laisse jamais caresser.

La liberté
Dit l’aigle
Quand tu la tiens entre tes serres
Quand tu la serres la précieuse
Quand tu as conscience
De sa substance
Tu n’en profites pas
Tu la négliges
Tu l’oublies
Tu ne la savoures jamais.

La liberté
Dit l’aigle
Quand tu la regardes partir
Tu lui dis : « ne pars pas ! »
Il est trop tard elle t’a mis un vent
Le vent de l’oubli
Et toi, l’aigle
Tu en parles si bien !
Tu en parles comme si tu la connaissais
Intimement.

Tu t’es fais poète pour l’occasion.

Carole Radureau (15/06/2019)

Photo de Serge sous licence Woody Guthrie

…..l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..


Quand s’efface la nuit
Au chiffon doux de l’aube qui point
Quand s’ouvre la prairie
Au lendemain des proies qui chantent
Surgit la petite prédatrice
La crainte, l’énervante
La puissante malgré sa taille
La grande
Chasseresse.

Elle,
Elle n’a pas peur des nuées d’étourneaux
Elle,
Elle s’en prend même aux oiseaux plus gros
Son arme dissuasive
Son collier occipital
Mime deux gros yeux qui effraient
Même les gros durs des bois.

Petite mais costaude
Hysope est la reine eurasienne
Celle qui épure les rongeurs
Celle qui effarouche les nuées.

Un cri
Un vol
Une petite embardée
S’en est fini de la vie si courte
De la proie pour l’aube.

Carole Radureau (14/06/2019)

Sage dans le ciel
Le rose buvard le bleu attendri
Nul recoin de l’espace
Ne m’est inconnu.

Sage dans la canopée
Le lierre qui s’achève
La liane qui fuit
Le vert tremblement de l’aube
Dans un cri
Evanoui
Rien de cet espace
Ne m’est inconnu.

Sage dans la prairie
Quand le vent caressant se glisse
Sur la chemise de nuit herbeuse
Quand s’écarte sous mes yeux
La piste confuse
Du rongeur
Rien de cet habitat
Ne m’est inconnu.

Sage je sais lire le message des nuages
Déchiffrer l’algorithme des étoiles
La rumeur sombre du vent
L’orchestre naissant de l’orage.

Tout ce que dame nature offre
Met à disposition
Simule et dissimule
Tend et sous-tend
Je le connais je le sais je le sens
Je le comprends
Je m’en sers
Je le serre
Je lui suis
Reconnaissant.

Sage
Quand dans mon estomac
Dorment
A jamais
Les proies de la nuit
Je rêve des étoiles en déshabillé de lait
Avec un soupçon de tabac
Ebloui.

Carole Radureau (14/06/2019)

Image de Serge sous licence Woody Guthrie
Charlotte, forme grand duc d’Europe

…….l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..

L’air m’aspire
Feuille légère et apte au vol
L’espace est une entité dévoreuse de
Passion
Je m’en vais ne me suivez pas
J’ai rendez-vous avec le ciel
Au numéro 3
D’une rue aussi étendue
Que l’air.

Le ciel mais c’est chez moi
Un espace dans l’espace
Un rien un tout une vérité
Il n’y en a qu’une seule dans ma tête :
La vérité du ciel.

Je suis libre mais qu’est-ce que c’est bien
Autrefois je ne le savais pas
Il suffit à présent
Que l’air m’attire à lui
Que l’adresse des nuages luise fortement
Et me voici
Transporté
Voyageur dans un espace à moi.
Redécouvert.

Je suis libre.
Le savez-vous ?

Carole Radureau (11/06/2019)