Le caillou veut être lumière. Il fait luire en l'obscurité des fils de phosphore et de lune. Que veut-il ? se dit la lumière, car dans ses limites d'opale elle se retrouve elle-même et repart. Federico Garcia Lorca
Par Judy Gallagher — https://www.flickr.com/photos/52450054@N04/7126791243/, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=55259340
……l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..
Tu es la chouette-beauté personnifiée
La nature t’a doté d’une parure de princesse
Et tes rayures en sont la clé-maitresse
Ton chic manteau- chevron noir et blanc
C’est une queue-de pie pour noces de diamant.
Et tu t’évades
Et tu t’installes
Et tu t’incrustes
Et l’on t’accuse de bien des maux
Comme celui de faire de l’ombre à tes cousins.
C’en est trop
Au lieu de limiter les coupes forestières
Au lieu de s’en prendre aux hommes responsables
On abat les beautés-pures et vives
Sans compter, la main leste
Le but sera le même.
Mais je ne choisirais pas entre Cymbae la chouette tachetée
Et Pléioné la chouette rayée
Je prendrais les deux
Avec un filet à hommes bien tressé
Elles pourront s’entendre
Le territoire sera partagé comme un territoire autrefois partagé
Quand les hommes n’avaient pas touché aux frontières naturelles
Quand les hommes n’avaient pas déplacé les originaires
Quand les hommes n’avaient pas détruit l’écosystème
Ce chaos dont ils sont responsables dont ils cherchent le responsable
Cette pagaille-là ce sont les innocents qui la paient cher.
Une série de poèmes écrits à partir de l'été 2018, en m'inspirant pour les noms de la série des petites bêtes d'Antoon Krings, mais avec ma part d'originalité. Toutes sortes d'animaux, bea...
Prenant quand elles viennent
Les choses de chaque jour
N’attends que le fruit de ton cœur
Ta vérité sacrée.
Je saurais lire dans le marc de ta pierre
Ce que tu ne me dis pas
Je déchiffrerais les glyphes sucrés
De la pudeur en habit de timidité.
Tu sais le pétale a dans le cœur
Une attache infime qui brille qui étincelle
C’est un rayon pur qui s’offre malgré lui.
Rien n’est attendu tout est pressenti
C’est la joie pure du miel de la vie
Aimer l’autre plus que l’on s’aime soit
Ne pas oublier de s’aimer comme il se doit.
La pierre est une enseignante en choses du cœur
Elle n’a que les vertus que la poésie lui accorde
Dans la pudeur la pierre devine, la pierre sait
La poésie la lit l’interprète et l’honore.
Tu sais le pollen a fait sont lit dans mon cœur
Chaque jour il grandit de quelques centimètres
C’est pour atteindre quelque chose qui ne s’atteint pas
C’est pour étreindre une pensée.
Peut-être.
Baromètre de santé de la biodiversité d'un pays, la liste rouge - qu'elle soit mondiale ou nationale - permet de mettre en lumière les espèces en voie d'extinction. Alors que nous vous parlons...
« Tout est oublié avant d’avoir été dit.
Et le silence n’est pas un refuge. »
Yannis Ritsos
En suivant le chemin de la sarriette
Vient à moi la minéralité
Même si les paroles restent muettes
Aux pierres je parle
Elles savent écouter.
Le silex est un ami de toujours
Je lui confie le vent et sans détours
Il tisse le poème du chant lugubre
Il tisse le silence avec un fil barbelé.
Ma voix ne résonne plus au sommet des monts
Mon chant s’est brisé sur la barrière des hommes
A ne plus se cogner aux autres voix
La luette est devenue muette.
Ici mieux vaut ne pas parler
Trop
Il faut compter les consonnes
Conjuguer les voyelles
Utiliser les métaphores
Que seules les pierres comprennent
En déchiffrant le chant du goéland.
Le froid est un compagnon de chaque jour
Il faut se contenter du peu
Il faut comme la pierre
Etre figé, observer, s’adapter
Puiser dans sa force la nôtre
Identique
Il faut comme la pierre
Etre lettre morte
Mais peser plus que tout son poids
De présent.
Carole Radureau (06/03/2019)
12 novembre
L’après-midi, nous avons porté des pierres. Travail rapide
De main en main. Le soleil hivernal ;
Les barbelés ; les cruches ; le sifflet du gendarme.
Ici finit le jour. Au soir, la fraîcheur tombe.
Rentrons plus tôt. Mangeons notre pain.
Bon travail, camarades, travail facile
De main en main. Tout n’est pas si facile
Le reste ne va pas de main en main. Cela se voit,
Même si le visage ne change pas beaucoup. Cela se voit
A l’entaille entre les sourcils
A la bouche ouverte sans parler
Au silence avant le souper et même
Aux deux doigts qui remontent la mèche de la lampe.
Yannis Ritsos, Journal de déportation
Jours pierreux, paroles pierreuses.
(...)
Les choses sont comme elles sont.
Ce n'est rien.
Le rien n'est pas tendre.
Il est pierreux.
La petite fille qui regardait les oiseaux
Avec ses yeux nouveaux
Avec son âme pure
Et son esprit d’aventure.
La petite-fille prise entre le rêve et la vie
Entre la beauté et la magie
Avec son air taquin
Et des rimes à naître, pleins.
La petite fille sage, attentionnée tout à coup
Ce qu’elle a vu c’est un tourniquet de doudous
Avec des plumes, des ventres affamés
Un boulevard aux oiseaux d’été.
La petite fille qui regardait les oiseaux
Avec cette innocence que chacun a connue
Avec cette fraîcheur que nous n’avons plus.
La petite-fille a écrit sur ma fenêtre
Un baiser d’amour vrai, un baiser comme on n’en fait plus
A l’encre de sa buée, toute naïveté bue
La petite fille est une petite-fille qui aime les oiseaux.
C’est l’heure du thé
N’importe quelle heure
Mais quelle heure
L’heure d’émietter son cœur
Sur une feuille de menthe confite.
J’ai servi le thé
Sur un plateau de misère
Avec quelques sucres d’acier
Et une tasse pleine de sable
Le sable du thé.
Ma vie est un fluide qui se décompte dans le sablier
Elle ne se défile pas
Elle attend le retournement
Puis elle s’évide comme une truite du désert.
Le jour est un jour unique
Où le thé coule au flot de la silice aride et vierge
Si vierge
Que le désert en détourne ses yeux
Les collines se déplacent au gré du vent
Les samovars se remplissent de l’air du temps
Et moi je contemple la vie si calme
Qui doucement dessine une rose des sables orangée.
C’est l’heure du thé
Du thé sablé aux sablés de la désertitude sublime
Un comme on n'en fait qu’un
Un thé de l’assoiffé.
Quand les hommes se donneront la main
Et danseront la carmagnole autour de l’arbre
La terre ira mieux
Quand les hommes sauront dire merci
Pour ce que leur donne leur environnement, leur vie
La planète ira mieux
Quand les hommes comprendront qu’un arbre une plante un animal une pierre
Sont aussi importants que lui
La terre ira mieux
Quand les hommes mettront au service de la cause des arbres
Leur savoir-faire, leurs lumières, leur passion, leur créativité
La planète ira mieux
Quand les hommes auront compris enfin
Que l’amour est dans l’intérêt, le regard porté sur les choses qui l’entourent
La terre ira mieux
Quand les hommes auront retrouvé leur innocence leur spontanéité leur rêve
D’enfant
La planète ira mieux.
Dansons la capucine autour du platane de Câmpeni
Dansons autour de notre arbre de vie
Chantons la chanson de l’arbre
Chantons la chanson d’aujourd’hui qui a préservé le cadeau de demain.
Ce blog de poésie a été créé pour partager des textes, des expressions différentes des amig@s et amigos de passage J'aimerais que cet appel de l'arbre vous inspire, qu'il vous mette en tête ...
Par Mount Rainier National Park from Ashford, WA, United States — Female Spotted Owl, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=46863014
.....l'oiseau qui vole n'a pas de maître.......
Elle a laissé la colère dans le placard à balai du Centaure
Son rêve à elle c'est de rejoindre la chorale des Pléiades
Que son whoup-wu-hou, hou envahisse le ciel jusqu'au petit matin
Que son tube finisse au hit parade des étoiles
Débriefée par les vents du Pacifique
Elle surfe sur des vagues telluriques à nulle autres pareilles
Dans un coquillage porte-voix elle a rimé la chanson de la salsepareille
C'est un diapason de sons et de goûts
Hautement inspirés du terroir qui l'accueille
Dans un frisson de canopée comme un polichinelle
Elle a caché sa timidité dans la mousse et le lichen.
Nul doute la chouette tachetée évolue dans un monde de fées
Et la méchante sorcière a pris l’apparence de l’homme.
Carole Radureau (02/03/2019)
Chouette tachetée
Strix occidentalis
Famille : strigidés
Continent : Amérique du nord
Régime : petits rongeurs des bois, écureuils volants, gaufres à poche…
Couvée : 2 à 3 œufs
Menacée ? Oui, quasi menacée (au Canada par exemple, il y a moins d’une centaine de couples reproducteurs, « Tirez une chouette, sauvez un forestier » un adage exterminateur.
Une série de poèmes écrits à partir de l'été 2018, en m'inspirant pour les noms de la série des petites bêtes d'Antoon Krings, mais avec ma part d'originalité. Toutes sortes d'animaux, bea...