Publié le 26 Janvier 2014

La grève
..........La grève lancée, l’heure n’est plus à la peine,mais comme un rêve errant dans la brume incertaine...........

Le silence roule sur des rails orphelins

Et nulle part ne s’amorce l’onde sauvage.

L’horloge du quai tourne tel un vieux moulin,

Désemparée est la gare sans arrivage.

Certains prennent ces moments pour un jour mauvais,

Ils en pépient tel l’oisillon dans son duvet.

Que peuvent-ils faire d’autre, pleurer peut-être

Et implorer encore le secours des maîtres

Devant ces brigands rendus conquérants et fiers

Qui ont stoppé sur-le-champ les chemins de fer ?

La grève lancée, l’heure n’est plus à la peine,

Mais comme un rêve errant dans la brume incertaine.

Puis, dans le regard de chacun comme un brasier,

Pour vaincre, dans les cœurs, la force de l’acier.

Autour des braseros, on se rassemble, on s’aime,

Égaux, tel que le plus petit n’est plus lui-même.

Lorsqu’un matin, le rail, recouvrant son ardeur,

Remplira l’espace vide de sa grandeur,

Vous, cheminots, de votre voix haute et constante,

Entrerez d’un pas fort dans la maison dormante.

Demain, un autre jour plus grand qu’un champ de blé,

Vous reprendrez aux voleurs vos instants volés.

La grève de Roger Colombier
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Merci encore Roger pour tes contributions poétiques sur ce blog.

En retour, voici deux textes pour accompagner cette révolte qui dans la grève trouve toujours son plus beau combat.

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La grève
......Le printemps sera un demain de courbatures évaporées
Et pourtant serrer les dents, au management courber l’échine........

Peines de potron-minet et vent aux lèvres sibériennes

Muscles aux élans pétrifiés, paupières aux gonds rouillés

Brigades aux horaires changeantes et repas déboussolés

Sarabandes de questions et le sommeil comme Arlésienne

Le travail nous passe ses chaines et nous menotte au garde mangé

Dans la couleur des regards, un ciel aussi gris qu’une usine

Le printemps sera un demain de courbatures évaporées

Et pourtant serrer les dents, au management courber l’échine

Les corbeaux sont de drôles d’oiseaux qui font bien du mal aux récoltes

Ils dégoisent une arithmétique qui n’est jamais très équitable

On a le droit de penser ce qu’on veut mais faut pas dire le mot révolte

A ne pas vivre dignement, à qui le crime est profitable ?

Demain des yeux d’enfants questionneront l’oisiveté d’un père

Radios, télés et journaux banniront ce fou, ce violent

Et qui aime bien se soumettre le désignera comme un feignant

En oubliant l’humanité, la seule richesse de notre terre

Demain j’embrasserai le vent, et ma dignité bien en poche

Dans un brasero de colère aviver ma désobéissance

Lever le front bomber le torse en chantant comme gavroche

Prôner la solidarité et la liberté pour conscience

La grève
Hobo Lullaby ( La liberté des petits matins)
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La grève
........Si l’on ne bouge pas la crise, rangera dans des boîtes en métal, nos arêtes allongées par le capital ........

Image Mathieu Colloghan (ramasser un pavé)

Ils ont sorti les palettes

Grattent une allumette

Dans la nuit la flamme jaillit

Vite. Elle prend l’ampleur et crie

Elle dit au ciel sa colère

Tortille sa lueur, sa matière

Le dessin d’une clé elle prend

Celle des hommes que l’on surprend

Autour du feu les mains se serrent

Le froid est vif, l’espoir fend l’air

Ils sont unis par la même cause

Celle dont chaque ouvrier dispose

A sa porte le piquet de grève

Lui tend son message qui d’un rêve

N’a aucune substance permise

Si l’on ne bouge pas la crise

Rangera dans des boîtes en métal

Nos arêtes allongées par le capital

Dans les mains, des pavés

Bien lourds de leur minéralité

Héritage du temps de la grève-mère

Celle qui en 68 brisa le fer

Figés, pavés et hommes questions

Se posent : Et si à l’unisson

Nos grèves telle une ronde

S’unissaient, au poignet la fronde

Jaillirait tel un aigle fier

Sa proie victorieuse en ses serres

Et sur nos têtes l’étendard

Porterait le rouge de la victoire

Si le feu fraternel s’unit

A la pierre du pavé rajeuni

Si le fer se croise dans nos gorges déployées

Nos mains se scellent dans l’adversité

Si nous décrétons la grève générale

Le pays asphyxié se sent mal

La réponse alors ne tardera pas

Si nous unissons nos combats !

Carole Radureau ( Réflexions d'un pavé ,10/08/2013)
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Publié le 12 Janvier 2014

La grande guerre de Roger Colombier

image bibliothèque gallica

 

 

 

MOBILISATION

 

L’angélus sonne l’hallali.

Monsieur le Maire qui n’a point fait la dernière

Harangue ces recrues partant vers leur première:

Dieu, la guerre sera jolie!

 

Des breloques multicolores

Enguirlandent chaque revers et son fusil.

L’on va anéantir tous ces Boches transis.

L’aurore sera tricolore!

 

Ils ont suivis leurs capitaines

Et seront tous de retour avant le souper,

Le front garni des lauriers de cette épopée

Qui durera une huitaine...

 

Le temps est à l’exubérance,

La vendange mûre, le grand soleil coquin.

Pieds du bourg ou des champs, les mêmes brodequins

Avec un pantalon garance.

 

Le départ des poilus 1914 (collège les loges Nevers) Garitan

 

JE VAIS PARTIR

 

Je vais partir vers le couchant.
Que veux-tu femme, verrouille bien notre porte!
Je vais partir vers le couchant.
Efface mes traces avec mes années mortes.

Si je m’en reviens vers mon seuil,
Me reconnaîtras-tu, vagabond cherchant asile?
Si je m’en reviens vers mon seuil,
Demeureras-tu encore seule sur notre île?

 

 

SOUS LES DRAPEAUX

 

 

La grande guerre de Roger Colombier - Sous les drapeaux -

image

 

L’heure en est venue

De saisir la guerre

Qui trotte menue

Toute à son affaire.

 

Compagnies en carrés et un genou à terre

Derrière les drapeaux bénis par l’aumônier.

Le Christ ne laissera personne solitaire.

Ainsi adoubés, seront vaillants les troupiers.

 

Juste après la messe

Un autre décor

L’on charge des caisses

Qui seront ces morts?

 

Le temps sera-t-il de bonne ou male fortune?

Dans les cœurs, ne palpite plus le rêve mûr.

A la guerre, la vie ne vaut pas une tune:

Aucun soldat n’a ensemencé le futur.

 

La grande guerre de Roger Colombier - Lettre du front -

 

 

LETTRE DU FRONT

 

 

image

 

Dans cette aurore de la lueur d’une lampe,

Je ne suis nulle part peut être n’importe où.

Voici mon adieu. Je fixe la triste rampe.

Bientôt sous le clairon, nous jaillirons du trou.

 

Mère, ces mots, il va falloir que je m’en aille.

Et tu le sais: j’ai eu vingt ans en ce printemps.

Mais ici, la terre ne s’ouvre plus aux semailles.

Mère, ces baisers, je n’en ai plus pour longtemps...

 

 

PERMISSION

 

 

La grande guerre de Roger Colombier - Permission -

Image

 

 

Un soir, que j’étais camouflé dans le silence

D’un rempart verdurier et dans l’ombre effacé,

Les canons bombardaient l’horizon en cadence,

Lorsqu’il vint de nulle part comme du passé.

 

Sans doute recherchait-il un dernier asile,

Le calme de mon bosquet pour s’y rajeunir

Avant de repartir à grands pas plus agiles,

Tout entier, endurci pour un sale avenir.

 

Se sont croisés nos yeux sans dire la vengeance.

Près de la mousse tranquille, il se blottira.

Et puis au matin reprenant notre allégeance,

Chacun vers son ciel haillonneux, l’on partira.

 

Toujours sans un mot de peur d’inviter l’orage,

Alors l’on s’est souri comme pour deux amis.

Et la terre aussi a retardé son naufrage.

Ensemble ou presque, nous nous sommes endormis.

 

 

LA TRANCHEE

 

 

 

 

Il pleuvait. Crottés jusqu’au cou et presque morts,
Nous étions confinés, seul avec le remord,
Dans la tranchée : étalement confus et triste
D’ombres sous le linceul des nues, gris et sinistre...
Au-delà du caveau, garnis de barbelés,
Des cadavres noircis, raides comme gelés.
Et autant de gisants pris dans la même toile,
Sans plus la force d’invoquer le divin voile.
A peine la nuit, l’on jaillira vers l’assaut.
Contre qui, contre quoi? Contre l’autre troupeau !
Ceux d’en face, pris comme nous, sans espérance...
De quel côté le bon droit et pour quelle France?
Il pleuvait. Le clairon sonna. En un clin d’œil
Comme une paille enflammée, droit sur notre seuil,
Nous nous sommes rués sans pitié sur les autres...
A moins que nos voisins vinrent charger les nôtres.

 

AU REPOS

 

La grande guerre de Roger Colombier - Au repos -

image

 

 

 

Ils sont mis au repos

Gladiateurs horribles

Lâches ou bien salauds

Et des filles faciles.

 

Et puis du mauvais vin

A seaux vaille que vaille

Pour perdre son chemin

Et vomir ses entrailles.

 

Peut-on oublier

Du front la vermine

Et ses poux familiers

Et la mort qui chemine?

 

 

CHUCHOTEMENTS

 

 

La grande guerre de Roger Colombier -  Chuchotements -

image Herveroller

 

 

Des bruits chuchotent qu’il faut retenir son pas,

Ne point courir comme des sots sous la mitraille,

De honnir ces meurtriers qui nous jettent au trépas.

Parfois nos batteries transpercent nos entrailles...

Messieurs les généraux, entendez nos douleurs !

Et la pluie, et le froid infectant nos blessures...

Transis par le deuil nous n’avons plus de pleurs

Qui soulageraient nos plaies bouclées sous l’armure...

 

 

 

LA  DER

 

 

 

La grande guerre de Roger Colombier - La der -

image soldats français du 87e régiment près de Verdun 1916 Gsl

***

 

 

Ils repartirent encor vers la haine.

Avec le clairon battant le rappel,

A l’heure brisée du soir éternel,

Fantômes menés par leurs capitaines.

Ils repartirent encor vers la haine.

 

La salve orange en faucha des centaines,

Tant et plus qu’on ne put les ramasser

En refluant, compagnies désossées.

 

Et quelques rescapés: une huitaine...

La salve orange en faucha des centaines.

 

Dans la terre criblée qui fait la plaine,

Lorsque s’est tu le combat, dans le vent

Nous parvient l’agonie des survivants,

Fatigués de souffrir, râlant à peine...

Dans la terre criblée qui fait la plaine.

 

Y aura-t-il des soldats pour la prochaine ?

Pour gravir les échelles de la mort ?

Lorsque sonnera le clairon encor

Sur les trépassés bruissant de leurs chaînes,

Y aura-t-il des soldats pour la prochaine ?

 

 

LES MUTINS

 

 

La grande guerre de Roger Colombier - Les mutins -

 

Jean-Julien Chapelant (1891-1914) fusillé pour l'exemple (Ctruongngoc)

***

 

Le rang se fait d’espaces vides

Et le cœur absent ou livide.

Revient l’écho.

Est venu le temps de la fronde:

Assez de tueries rubicondes,

De nos stratèges radicaux!

 

Pour glaner quoi? Un bout stérile,

Ou deux, à seule fin utile :

Une médaille au général

Que le carnage nous consume

Et sanglante soit notre écume:

Une médaille au général!

 

Défunte est l’ancienne fête

Quand l’on courut vers la conquête

En plein mois d’août...

Aujourd’hui, désobéissance

Malgré le cuir ou la potence...

Ne plus bouger, coûte que coûte...

 

 

TIRES AU SORT

 

 

 

Ils ont tirés au sort par-dessus leurs épaules

Ils ne pouvaient pas tous les fusiller

Avant que d’autres l’on enrôle

Pour être écrabouillés

Sans faribole

Voyez!

 

 

 

 

AVEU

 

 

 

La grande guerre de Roger Colombier - L'aveu -

image

 

 

 

Je ne fus pas un bandit de sacs et de cordes

J’ai accepté la loi comme les autres gens

Et triché peut être cela je vous l’accorde

Mais d’un pauvre n’ai point pris un seul argent.

 

Pourquoi alors mes mains entravées de chaînes

Et ce trou là-bas que l’on fossoie très profond?

Et ce poteau droit où l’on m’attache sans peine...

Un bandeau mais le lait de l’aube dans le fond.

 

 

AU CLAIRON

 

 

 

La fusillade est assassine

Mais la troupe reprend le pas

Et ses épines,

Son sésame pour le combat.

La grande guerre de Roger Colombier - Au clairon -

Et les hommes à nouveau meurent

Au nom du clairon souverain.

Il n’est pas l’heure

De la relève mais du chagrin.

 

 

 

ENFIN !

 

 

La paix nom de Dieu et l’amour !

Plus jamais de sang ni de flammes.

La vie recouvre ses atours.

Et son rire de jeune femme.

La page est tournée pour de bon :

Ouvrons nos champs et les pâtures!

De nos mains le rêve gerbons

Dans les cœurs et mille murmures.

 

 

 

 

ILS REVINRENT

 

 

La grande guerre de Roger Colombier - Ils revinrent -

image

 

 

Ils remirent à Dieu la clé de la bataille

Et redevinrent des civils comme autrefois.

Plus gauches cependant en ces habits qui baillent,

Tant avaient rognés les corps, la guerre et le froid.

Qu’ils referment le col blanc ou la côte grise,

Manœuvriers, dans la mine ou instituteurs,

Pourront-ils un jour oublier l’immense bise,

Ces millions de croix plantés comme des tuteurs ?

Et puis l’on distingua des charrues orphelines,

Des vieux laboureurs n’ayant plus de destinées.

Et toutes ces veuves en noires capelines,

Et ces gueules cassées au rire mort brisé.

Que se ferme le ban et suivons la musique.

Autour du monument, voici l’heure venue.

Le drapeau frémissant glorieux et magnifique

S’est accroché à une tombe toute nue...

 

 

 

LA GUERRE EST UN MASSACRE

 

La grande guerre de Roger Colombier - La guerre est un massacre -

 

La guerre est un massacre, a redit le poète.

Enfants qui me lirez, soyez-en assurés.

Dans un jour, un an, elle tranchera vos têtes,

Sans un remord ni faire une fois l’écœurée.

 

La guerre massacre des cœurs qui se ressemblent

Au profit d’autres qui ne veulent que régner.

Qu’ils soient gouvernants, financiers ou tous ensembles,

Main dans la main, voici nos bourreaux, leurs cognées.

 

 

 

ONZE NOVEMBRE

 

 

La grande guerre de Roger Colombier - 11 novembre -

 

 

Saoulés de mensonges, ils partirent à la guerre,

Fleuris, enrubannés comme à Pâques rameaux,

Jurant de revenir sous la treille prospère.

Le combat sera mort avant de dire un mot.

 

Fiers soldats dans vos pantalons bien garance,

Vous courûtes au bal ainsi endimanchés

Quand une mitraille perça votre innocence

Pour vous enclouer dans l’enfer de vos tranchées.

 

Et lorsque le clairon bramera en novembre,

Plus tard, qui saura vos souffrances aujourd’hui?

Déjà des boutefeux, viennent vont reprendre.

Fut jolie la guerre de quatorze-dix-huit ?

 

 

ROGER COLOMBIER

 

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Publié le 12 Janvier 2014

image bibliothèque gallica

image bibliothèque gallica

MOBILISATION

 

L’angélus sonne l’hallali.

Monsieur le Maire qui n’a point fait la dernière

Harangue ces recrues partant vers leur première:

Dieu, la guerre sera jolie!

 

Des breloques multicolores

Enguirlandent chaque revers et son fusil.

L’on va anéantir tous ces Boches transis.

L’aurore sera tricolore!

 

Ils ont suivis leurs capitaines

Et seront tous de retour avant le souper,

Le front garni des lauriers de cette épopée

Qui durera une huitaine...

 

Le temps est à l’exubérance,

La vendange mûre, le grand soleil coquin.

Pieds du bourg ou des champs, les mêmes brodequins

Avec un pantalon garance.

 

 

Roger Colombier

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Publié le 2 Janvier 2014

Soutien à Georges Ibrahim Abdallah
Les cerises et les figues

Les ministres et les juges ont gravés des rayures

Dans l’oubli des cachots et ses rêves d’Antigue

Sur un cèdre courbé aux blanches tavelures

Qui chantonne le temps, les cerises et les figues

Dans les silences de Sabra et Chatila

Il est des murs à la mémoire ensanglantée

Des rues où soudain la terreur résonna

Où le fantôme d’Oradour sembla déambuler

Il n’est de résistant que celui qui se dresse

Repousse la barbarie dans une colère de larmes

Il n’est de sentiment pire que la détresse

De rempart plus terrible que de prendre les armes

Et c’est suivant le lieu, l’époque et les vainqueurs

Que vos cendres reposent tranquilles au panthéon

Et c’est suivant le vœu des grands inquisiteurs

Que vos os croupissent au fond d’une prison

La justice est un mot aux allures de mensonge

Quand l’oncle d’Amérique intime ses vassaux

Le pantin de Beauvau la souffrance prolonge

Jetant le droit des hommes au fond du caniveau

Soutien à Georges Ibrahim Abdallah

Je sais un Abdallah aux yeux pleins de fatigue

Et un Georges qui chante les cerises et les figues

Hobo Lullaby
******
Elle brûle toujours
Soutien à Georges Ibrahim Abdallah

La flamme avait vécu.

Née d’une étincelle de pyrite

Elle en avait le germe minéral

difficile à éteindre.

Un jour, elle avait débordé

le feu de camp

cerclé de silex éduqués

puis s’en était allée

diffusant son ardent incendie

sur les terres

par les chiens gardés.

Elle se propageait

tel un feu de broussailles

alimenté par la bise populaire.

Elle avait trop brillé.

Trop brûlé pour certains.

Capturée,

on la plongea

dans une cage de pierre.

Sa lueur y serait moins prospère

et dans l’ombre trente années

elle brilla

juste pour les initiés.

La servitude des puissants

de crainte de se brûler,

de périr dans les flammes de l’enfer,

autour d’elle

avait érigé des barreaux

d’un fer ignifugé.

Rien n’y faisait.

Ni l’aigle volontaire

formé en bataillon,

ni la colère solidaire

ancrée ferme et bon,

ni les lois nécessaires

privées de leur raison.

Peut-être une allumette tête tendue

entre deux barreaux

pour y cueillir la flamme

la rendre à sa liberté

était-elle l’unique solution ?

Elle avait mérité

de se consumer enfin sur ses terres

au milieu des figuiers parfumés

et des jasmins de la patience

qui attendaient son retour

comme on attend

celui du feu prodigue.

Carole Radureau (01/12/2013)
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