24. Conte : Le korrigan et le père noël

Publié le 25 Décembre 2024

 

…….31 poèmes pour la paix……

 

 

 

Cette année le petit korrigan n’avait pas été sage

Oh ! vous savez, jamais il n’avait l’air d’une image

Sa famille, pour le temporiser, en stage de noël l’a envoyé

Chez le père noël, directement !

Quittant à regret, sa merveilleuse forêt d’Huelgoat

Le voilà parti vers le grand froid, là où l’hiver ne range jamais ses raquettes

Le korrigan avait une grande tâche à accomplir

En cette fin d’année où les chagrins s’effaçaient partiellement

Pour laisser fleurir les sourires

Son travail d’intérêt général dans le grand atelier des lutins se déroulait

Et c’est là qu’il se rendait d’un bon pas.

Dans les rues chacun se retournait sur lui

Il n’avait pas l’allure d’un autochtone et puis bien sûr

Il en faisait des tonnes.

Les lutins l’accueillirent à bras ouverts et lui glissèrent dans ses bras à lui

Une tonne de cadeaux à emballer…..et vite ! pas de temps à perdre

Korrigan, l’heure presse, il faut que tout soit prêt le jour J !

Que n’avaient-ils pas dit !!

Korrigan, celui qui n’en fait qu’à sa tête, loin d’être un repenti

Imagina plus d’un tour

Cela lui venait tout naturellement

Il était facétieux de nature et l’humour, pour lui

C’était sa tasse de thé

Il se mit à faire des pitreries

Grimpant tout en haut de la pile de cadeaux et montrant ses fesses

Puis les dévalant comme sur une luge

Se tenant aux bolducs

Comme à des lianes

Sitôt descendu, au lieu de se mettre enfin au boulot

Il monopolisa ses doigts jusque dans son nez

Les lutins jusque là restés sérieux tout à coup partirent d’un grand rire

Tout le monde se mit à danser dans l’atelier

La main dans la main

Puis les doigts dans le nez

Se tirant la langue

Puis se montrant les fesses l’un à l’autre

Quelle débandade !

Le père noël n’avait encore rien entendu

Tout l’atelier main dans la main, korrigan au milieu

Mirent bonnets et moufles et dans la neige continuèrent de danser

Puis s’en vint la partie de boules de neige

Initiée comme vous vous en doutez par le korrigan

Les lutins jamais n’avaient osé cela

C’était comme briser un interdit

Mais noël n’en est-il pas la plus belle occasion ?

 

L’atelier en ébullition commença à prendre du retard

Les cadeaux attendaient et les rennes s’étaient pris au jeu des lutins

Ils gambadaient joyeusement et dansaient la gavotte

Puis soudain apparut le père Nono avec de gros yeux

Il visa de suite le fauteur de troubles mais ne dit mot

Loin de se sentir fautifs les lutins et korrigan continuaient de s’amuser

C’était comme si toute leurs frustrations passées dans la danse se déchaînaient

Le père noël était tout dépité

Il réalisa qu’il exploitait en vérité ces petits êtres

Les faisant travailler de multiples heures supplémentaires en ces temps de fête

Même si leur tâche pouvait paraître noble

Il n’empêche que c’était de l’exploitation de l’homme par l’homme

Et korrigan en était le meilleur démonstrateur marxiste, bien que malgré lui

Aussi le père noël décréta-t-il les jours suivants, jours de repos ou fériés si vous voulez

Et lui-même se mit au travail…..

C’est qu’il n’avait pas 10 paires de bras pour tout faire

Il était bien empêtré, sa bedaine lui causait un ralentissement

Et puis un peu son grand âge aussi

Le voyant dans le pétrin, Korrigan au grand cœur

Tout à coup vint l’aider et terminés les doigts dans le nez et le culcul à l’air

Les choses sérieuses commençaient et l’un et l’autre s’en donnèrent à cœur joie

Cette année les cadeaux ne seraient pas si bien emballés

Ils auraient ce petit quelque chose d’amateurisme

Qui laisse penser que rien n’est jamais parfait en ce monde

Mais ils auraient un goût de renouveau

Une grande saveur de tendresse et de bonne volonté

Et ça, au pied du sapin

Cela vaut toutes les couronnes électriques.

 

Korrigan de retour chez lui, bizarrement s’était un peu assagi

Il avait promis au père Nono d’être sage cette année

Presque comme une image mais vraiment c’était désespérant

Le père noël ne lui avait pas mis la pression

Grâce à Korrigan il avait compris bien des choses

Appris à lâcher prise

Et c’est ainsi que le petit stagiaire à jamais

Avait changé l’ordre du monde et jeté un voile de justice sociale sur la terre

Pour cette période de noël….

…..mais pas que !

 

 

Carole Radureau (06/12/2024)

 

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #31 poèmes pour la paix

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