20. Il était une fois les arbres
Publié le 20 Décembre 2024
…….31 poèmes pour la paix…..
Ils n’avaient rien demandé
Et pourtant
Ils avaient poussé, là, où
Leurs graines étaient tombées
Propulsées par le vent ou par d’autres éléments
Ils n’avaient rien demandé
Alors
Ils ont grandi
Cherchant
A serrer la main des nuages
Ces alliés à eux, chers alliés
Qui venaient parfois leur chatouiller les antennes.
Ils étaient devenus puissants
S’érigeant en colonies
Nombreuses,
Nombreuses,
Et la terre devint verte.
Elle avait une couverture exceptionnelle,
La terre,
2 couleurs pour la nommer
Le bleu des océans et
Le vert des forêts
Certes des couleurs vives aussi s’illuminaient
Selon les saisons.
L’arbre et ses frères dominaient.
L’arbre était devenu cathédrale
Ville entière
Métropole
Il avait en son sein tout un réseau de vies
Bien pensé, bien graissé
Tout roulait……c’était magique
Chacun y avait trouvé son compte
Chacun était né par la magie de l’osmose
Même les légendes et les mythes.
C’était un monde de paix.
La paix des arbres.
La paix du bois.
La vraie vie, quoi.
Le silence succédait aux bruits multiples et nécessaires
De la vie
Et c’est comme si le jour succédait à la nuit
Il y avait un temps pour tout
La saison venait réguler le monde
Personne ne trouvait rien à redire à cet engrenage parfait.
Sous terre l’arbre avait une vie identique
Ou plutôt plusieurs vies
(je pense à l’arbre-monde)
Il nouait des réseaux inextricables
Qu’essaient bien de copier les technologies mais en pire
Il avait des liens d’alchimie
De multiples alliés et beaucoup de tolérances
L’arbre ne connaît ni racisme ni discrimination
C’est normal :
Il avait poussé là
Il n’avait rien demandé
Il ne cherchait pas sans cesse le pourquoi du comment
Il se contentait de grandir
Avec les éléments à sa disposition
Il les prenaient en petite quantité
Les absorbaient
Et les sublimaient
Puis les rendaient
En services écosystémiques.
L’arbre ?
C’était une centrale de vie et de bénéfices
Le plus grand articulateur du monde
Le plus grand donateur de bienfaits
Il valait bien plus que les petits êtres à 2 pattes
S’érigeant en dominants et en personnes dotées d’une intelligence supérieure.
L’arbre s’en fichait
Il avait pour lui la sagesse d’un érudit
Ce n’est pas pour rien que viennent chaque nuit méditer dans son sein
Les hiboux et les chouettes
Ces maîtres de la sagesse.
L’arbre était un grand observateur
L’arbre était un grand adaptateur
Il a compris qu’on en voulait à sa vie
Qu’on en voulait à son œuvre, à sa forêt entière
Il a compris qu’ils estimaient qu’il prenait trop de place
Ces humains à la science infuse
Ils détruisaient sans même savoir ce qu’ils détruisaient
C’est après coup, quand l’arbre avait disparu
Qu’ils étudiaient ses bienfaits, ses dons précieux :
Les innocents !!
L’arbre regardait
Ne jugeait pas
C’était un sage
Il connaissait les principes premiers
De la pleine conscience
C’est d’ailleurs auprès de lui
Que l’on peut s’exercer (essayez !)
Il ne jugeait pas mais n’en pensait pas moins
Il ne pouvait rien faire
Il savait lâcher prise
Et quand on le déracinait
Sa ville souterraine était en ébullition
Elle préparait déjà la suite avec toutes ses circonvolutions
Une vie que nulle pensée ni intelligence humaine
Ne pourrait deviner, même avec une IA
Cette alchimie, cette paix des arbres
Jamais elle ne serait éteinte
Car tant que la terre serait terre
Et même si la vie à sa surface n’était plus possible
Du fait des hommes
L’arbre et ses racines tiendraient le réseau
Noueraient des contacts
Evolueraient dans le sens de la vie
Pour d’autres vies, pour d’autres organismes
Peut-être pour des gens reconnaissants
Pour des gens d’amour
Qui savent se coucher au pied de l’arbre
Caresser son tronc tendrement en lui parlant
Et méditer dans sa grande canopée de sagesse.
Carole Radureau (11/12/2024)