Celui-qui-regarde-le-ciel-droit-dans-les-yeux
Publié le 17 Février 2024
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Je ne pourrais pas te montrer arbre que je viens de baptiser
Le maté à ton pied pour offrande est la force que je te donne
Fils des bois
Tu soutiens la colline de tes puissantes racines
Tu regardes ce ciel qui semble te happer, source vive
Avec lui sur ta cime le bleu est un bijou coiffant ta chevelure non encore dévoilée
Le bleu est un appel à rire et à rêver propulsés par tes bras
Je t’ai choisi ou est-ce toi qui m’a choisie, promeneuse, gravissant
Difficilement les escaliers de ta ruelle pentue
Ton tronc si droit est comme une invitation
Tes écorces si bien rangées donnent envie de décrire ton morse sylvestre
Tu domines un espace où peu te concurrencent
Le sous-bois est jonché de débris de tes frères tombés
Tout naturellement,
Tout
Naturellement,
Ici le ménage n’est pas fait et tant mieux
Seulement,
A y regarder de près, peu de bébés arbres semblent pousser
Nuls glands sur le sol cet hiver
Nuls petits germes promesses de renouveau
De repeuplement
Où sont-ils passés ?
Toi qui regardes le ciel droit dans les yeux
Toi qui a la taille, la force
De recevoir nos oiseaux
Dis-moi si là-haut dans le profond secret des nuages
Transparaît la moindre inquiétude ?
Vis le moment présent comme moi, dis-tu
Aspire le rayon de soleil à pleine peau, à pleins poumons
Rigole de ce qui est drôle
Rêve de ce qui est joli
Profite des premières floraisons
Respire quand l’air est encore pur
Demain sera un autre jour.
Carole Radureau (17/02/2024)