Préférer le bruit des bottes au bruit des casseroles
Publié le 18 Mai 2023
/image%2F0619158%2F20230518%2Fob_ab97a0_images.jpg)
Normal direz-vous !
Ceux qui portent les bottes, en rien
Ne dérangent le pouvoir.
Les casseroles sont évidemment trop violentes
Assourdissantes
Elles empêchent d’entendre les
Paroles
Veloutées
De ceux qui nous gouvernent
Pour un peu
Ils craignent plus de passer à la casserole
Que d’entrer possiblement dans un four.
La politique suit son cours malodorant
On voit défiler des choses horribles dans les rues :
Ne pas s’inquiéter !
C’est légal
Ça ne paie pas de mine
Comme toutes les atteintes aux droits humains
Toutes les haines qui se déversent
Ruisseaux
Jonchés
D’immondices.
La poésie ?
Qu’a-t-elle à voir dans tout ça ?
Elle tremble quand il faut trembler
Elle pleure quand il faut pleurer
Elle rage quand ils nous font enrager
Elle sait se mettre en colère
Elle casserolade quand il faut casseroler
Elle n’a pas peur du bruit
De la petite musique de jour comme de nuit
Qui sort du doux cul d’une gamelle
Comme un chant du rossignol nouveau ou celui
Du merle moqueur.
Les casseroles peuvent-elles couvrir
Le bruit des bottes ?
La poésie n’en sait rien mais,
Le souhaite.
Qu’un vent printanier emporte les nuées
Qui ne sont pas nouvelles
Qui sont identifiées
Ici
Là
Dans le monde
Partout où la haine a fait son lit
On laisse faire, on politique, on
Magouille électorale,
On manipule gaiement
Comme jouant avec un feu inconnu,
Après ça pique.
Il est trop tard.
Moi je veux poétiser comme jamais
Que le mot, que la parole
Volent dans les airs
Comme un air de LIBERTE
Qui avait si bien écrit son nom à partir de la pulpe
des nuages.
Vous souvenez-vous de LIBERTE ?
Vous souvenez-vous de « regardez le sang dans les rues » ?
D’aucuns disent que l’histoire se répète
Yo no sé……
Il y a des rumeurs
Il y a des signaux
Il y a comme des inquiétudes
Et des progroms en préparation
Le capitalisme quand il s’inquiète
Chausse vite fait les bottes de la haine
Et la migration climatique semble inéluctable
La bourgeoisie tremblote dans ses pantoufles de vair
Et la petite cuillère en argent a un goût nouveau
Un peu amer dans sa bouche molle.
/image%2F0619158%2F20230518%2Fob_d27f46_e186a9999fafbc7041ca9b06156c39ba.gif)
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Carole Radureau (17/05/2023)