Tu peux faire des efforts, muse

Publié le 26 Février 2023

 

Tu peux faire des efforts

Songer, mimer, brasser l’air

Surfer sur la portée

Une cuiller en bois dans la main :

Il faut sauver les arbres dit-elle

La musique est une guérisseuse

Qui coule, sève

D’un tronc de ceiba

Pour que la récolte dans une calebasse

Un indigène éduqué.

 

Tu peux faire des efforts, muse, tu

Peux car tu sais

Tu sais le faire, tu sais retrouver

Le chemin

De la passion et de l’image, dessine

Des images, envoie le son et la lumière

C’est triste quand tu abandonnes la scène

Cette poésie n’est pas parfaite elle est

Tout simplement

Elle jaillit comme une source

Elle n’aime pas se taire et pourtant

Quelque chose l’a fait taire

Elle s’est faite toute petite comme un petit

Mollusque dans sa coquille

Elle était ratatinée comme en attente d’aurore

Se gavant de notes de musique

Recueillant surtout les cris du monde les

Inquiétudes

La sève figée dans les veines

L’arbre abattu les gens abattus et tout ce qui

S’amasse comme ombres destructrices dans la clairière

Obscure

Il y a d’un côté une compensation un air de tango

Un air d’évasion qui viennent

Buter

Dans le trouble ressenti

Le poignard de la vie

Planté sous les côtes

Comme un pressentiment qui pique

Ne veut plus partir

Ce n’est rien qui doive faire taire le chant

Il manque juste une étincelle

Des pincées d’amour et d’univers

Sortir d’un isolement, d’une hibernation

Que les oiseaux chantent et qu’on les entende

La main posée sur l’aile éphémère

Sentir battre le pouls du papillon

Sentir la chaleur de l’œuf qui se fortifie

Entendre la petite voix du poussin qui s’entraîne

Aux cris harcelants de faim.

 

Tu as toujours su faire des efforts, muse

D’ailleurs durant tout ce temps, tu

Ne

Forçait pas, c’était facile

Ça venait d’une source qui semblait infinie

10 ans d’eau à déstocker…..un flux, un rio, une chute

Qui ne veut pas se tarir quoi qu’il en soit.

 

Elle est là, la muse, bien cachée

Elle veille surveille caresse la nuque avec une main de rose

Prête à jaillir, à se rouler dans le vers avec volupté.

 

Je la laisse faire toujours,

Ne lui demande pas de faire des efforts

C’est dit pour la forme, la muse est libre

C’est un apaloosa un cheval sauvage

Qui part à la quête de riz sauvage

De tout ce qui reste sauvage sur cette terre

Car le sauvage vibre et ressource

Le sauvage est un rutilant breuvage

En attente d’une plume à tremper

Pour écrire sans satiété les mots quotidiens

Les maux parfois remplacent les mots

De là glisse la poésie dans la pénombre

Il faut la tirer par les cheveux, la

Secourir

Ne pas la laisser s’offrir aux ombres.

 

Merci à mes @migoas pour le soutien

Le vent fait vriller les éclaircies

Que je cueille au vol avec l’épuisette à rimes.

 

Carole Radureau (26/02/2023)

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Muse de cristal

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
K
Il suffisait de presque rien pour redonner de l'énergie à ta muse et nous offrir un beau poème.<br /> Ce passage me touche, il est très beau :<br /> <br /> "C’est un apaloosa un cheval sauvage<br /> Qui part à la quête de riz sauvage<br /> De tout ce qui reste sauvage sur cette terre<br /> Car le sauvage vibre et ressource<br /> Le sauvage est un rutilant breuvage"
Répondre
C
Merci Katia. Ce passage en effet, tu le ressens car tu aimes te connecter à cette vie sauvage pour laquelle tu nous offres de si belles images. Moi, je le fais avec mon ressenti et la connexion que j'ai par rapport aux peuples autochtones que je fréquente 20h/24 grâce à mes lectures, mes traductions et leurs actualités et je me connecte avec le petit bois près de chez moi, loin d'être un espace sauvage mais que nous considérons comme tel, c'est notre fenêtre sauvage qui ouvre malgré tout des perspectives.
A
Bien sûr qu'elle est là (et bien là !) ta muse ne t'abandonnera jamais. <br /> Elle prend parfois un temps de pause, c'est arrivé à tous les poètes, je crois. Pas d'impatience, le printemps revient bientôt et la muse en sera tout émoustillée. <br /> Prends soin de toi, Caro, je t'embrasse.
Répondre
C
Merci Alma, tu as raison, depuis le temps, je sais maintenant qu'elle est là mais je n'ai jamais eu une désertification poétique comme depuis l'été dernier.....c'est certainement dû à la pauvreté de mon quotidien, mais heureusement, quand il ne fait pas trop froid je peux aller en forêt et là, c'est ma récompense. Je t'embrasse aussi.
H
Eh bin, quel souffle !<br /> moi qui n'est plus beaucoup de cheveux, j'en suis tout ébouriffé !
Répondre
C
Je crois que la muse a été contente de voir que tu écrivais......tout s'est débloqué cette nuit et depuis j'écris. Bon, ça peut s'arrêter comme s'est venu. J'espère que tu n'as pas pris froid aux cheveux !!