Je suis encore à l’âge où je peux comprendre les bêtes et parler avec elles

Publié le 5 Février 2023

Esmeralda dite Chouchou

Esmeralda dite Chouchou

 

Je n’ai pas grandi.

En rien, je n’ai changé.

Mon cœur est celui d’un enfant

Mes attentes sont celles d’un enfant

Elle est partie néanmoins la petite fille de 8 ans

Malheureuse et triste

Qui faisait répéter sans cesse les histoires sombres

Mais la petite-fille gaie

Celle qui parlait avec les animaux

Elle est restée telle qu’elle-même.

 

C’est que tout le monde devrait

Parler aux bêtes

Pourquoi, seulement les enfants ?

Les peuples originaires dans leurs mythes précisent

Qu’avant d’être des hommes les hommes

Etaient des animaux

Les animaux parlent, pensent et créent

Des mythes qui en l’occurrence projettent avec force

Des cultures, rien que ça !

 

Les animaux ne nous répondent pas

Qu’à cela ne tienne, devrions-nous nous taire ?

Ils ne répondent pas mais comprennent tout, les

Animaux

Ils sont très forts

Ce sont les rois des observateurs

Pas seulement les animaux près de nous

Dans nos chez soit

Mais aussi les animaux du dehors

Ils connaissent nos habitudes, nos sons,

Le bruit de nos pas, dans quel sens nous allons,

Ils anticipent ce que nous allons faire

Ce sont des magiciens.

 

Et nous ne devrions pas leur parler ?

Mais eux, ils veulent qu’on leur parle

Ils aiment le chant de nos mots

Ils aiment la répétition de nos mots

Même si on leur parle bêtement

Ils aiment ça car ce qu’ils aiment

C’est le contact et la communication

C’est un peu comme envoyer des signaux de fumée

Codés

Avec notre bouche

Les animaux savent lire cela.

 

Je parle avec toutes les bêtes

Même de petits insectes, des araignées

Avec les bêtes, je ne serais jamais seule

C’est mieux de parler aux bêtes qu’aux murs !

 

Un jour, chez moi, mon père voulut tuer mon lapin

Pour le manger

Parce que c’était inconcevable d’élever un lapin

Pour ne pas le manger

Seulement, lui, c’était un lapin de compagnie

Même dans son clapier

Il me connaissait bien car nous parlions

Le soir, ou après les repas

Quand j’en avais souvent gros sur le cœur

Les épluchures au lapin avaient bon dos

Excuses pour parler avec ce gentil pépère tout gris

Qui remuait son nez :

Je savais qu’il me comprenait.

 

Un jour il dû mourir coûte que coûte

Mais, cela, mon père n’a pas pu le faire

On ne tue pas sans pincement au cœur

Le lapin de compagnie de ses enfants

Même si l’on se résigne à le faire

Car la coutume c’est la coutume (mon anticonformisme ce jour-là a été conforté).

 

Je n’ai pas réussi à sauver mon lapin

Un oncle s’est chargé de la besogne

Je rentrais de l’école, il n’était plus là.

 

Alors je parlais au chien dans sa niche

Le soir, après les repas,

Excuses de porter les restes au chien

Qui remuait ses grandes oreilles :

Je savais qu’il comprenait.

 

Carole Radureau (02/02/2023)

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agate mousse

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H
quand j'étais enfant en Ardèche je passai mes soirées dans l'étable des chèvres <br /> en rentrant je me faisais incendié par ma mère parce que je sentais le bouc :))<br /> les enfants parlent le langage des animaux c'est certain<br /> et je crois comme toi que c'est réciproque
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C
Ah! ben oui, sentir le bouc ! Forcément.....pourtant ma mère a toujours dit qu'autant le bouc sentait fort, autant les chèvres sentaient bon la paille fraîche et la litière propre. Il y a certainement une osmose qui relie le vivant, aussi bien les êtres vivants que les arbres, les plantes. Si chacun avait cela a l'esprit, certainement la planète serait moins dévastée. C'est ainsi que le pensent les peuples autochtones qui ont toujours gardé vive cette connexion à ce qui vit.
K
La musique convient bien à ton texte, triste de voir partir ce lapin si cher à ton coeur.<br /> Chouchou est trop belle avec ses yeux doux.<br /> Je parle aussi à ma chienne et aux oiseaux, ils me comprennent, je suis sûre que bon nombre d'entre eux en dehors des animaux de compagnie, savent ce que nous leur disons.
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C
Merci Katia, la musique, c'est simple, c'est celle que j'écoutais au moment où j'ai édité le poème et comme de fait, j'ai trouvé qu'il l'accompagnait bien. C'est vrai que les animaux ont l'air d'être réceptifs à nos paroles, même les sauvages. Sans doute est-ce le fait de s'intéresser à eux.
A
Tellement jolie ta Chouchou, une princesse !<br /> Moi aussi je parle aux animaux, il est évident qu'ils aiment ça, le ton de la voix compte beaucoup. Sauf aux moustiques, j'avoue... Si je leur parle, c'est pour leur annoncer qu'ils vont mourir...
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C
Merci pour la Chouchou, elle est princesse et capricieuse parfois, elle aime bien chiquer !!<br /> Pour les moustiques, c'est marrant moi aussi je leur parler pour leur dire l'ite misa est.
H
C'est dommage Alma, tu devrais essayer de murmurer à l'oreille des moustiques !