Voir la lumière au milieu de la guerre
Publié le 25 Décembre 2022
Année morne, année où toutes les normes
Tombent
Dans le filet de la grue hécatombe, les normes
Filent à toute allure :
Il y a de la tristesse quoi qu’il en soit
Par devant ou par devers soit
Poser son regard sur le monde
Regarder, sans broncher,
Témoin de toutes ses horreurs
Cherchant à comprendre le pourquoi, le
Comment
Le sauve-qui-peut au bout du compte
Car c’est de la guerre à la terre qu’il s’agit
La terre avec tout ce qui y vit.
Ils nous ont refourgué la grande haine
Pour habiller la peine de nos yeux
Pour habiter les valises sous nos yeux
Qu’au lieu du pain on cultive l’amertume
Qu’à la place de la viande on élève la jalousie
Qu’au lieu du vin prenne place l’envie avec sa haine
Au milieu :
Ne soyons pas dupes
L’histoire est là, il faut
La connaître
L’histoire c’est elle qui apprête l’esprit
A poser, sans tarder des barrières
Pour dire : No pasaran ! à la haine
L’histoire est à notre porte :
Ouvrons-lui grandement nos bras pour y puiser
A la pelle des réponses aux questions.
Ils aimeraient que nous restions dans notre crasse culturelle
A ne plus vouloir faire aucun effort
Ni pour se lever, ni pour se battre, ni pour s’éduquer
Ni pour enseigner nos connaissances
Lire la poésie, lire de beaux textes,
En place d’émissions débilitantes.
C’est de cela dont il s’agit :
L’éducation, la culture de la lutte
La lutte des classes, la lutte pour la terre-mère,
La lutte contre les inégalités et pour que s’érige en force
La justice.
Nous ne sommes pas dupes
Nous voyons bien où ils nous emmènent
Toujours plus de plaisirs subtils
Toujours plus d’acceptation, de renoncement,
Les bras tombent alors qu’à peine
Ils avaient commencé leur lever
Pour envoyer au-dessus de nos têtes
Le poing rageur revendicatif
Le poing de toutes les colères
Celui qui dire : Gare !
Ne tirez pas trop fort sur la corde
Le peuple est UN quand il faut en découdre.
Et la lumière dans tout ça ?
Dans toute la grisaille dans ce vilain bilan
D’une année dure et triste, pourtant
Révélatrice
Où tout s’emmêle où tout s’enchaîne, où
Tout
Se
Déchaîne
Pour mijoter dans une grande marmite où
L’on ne sort qu’un cuissot trop cuit
D’un ratafia malodorant.
Il faut se forcer dit-elle.
Ecarter les rideaux d’une scène trop cramoisie
Pour y insérer entre 2 planches, une loupiote
Allumée soi-même.
Il faut la regarder brûler
Avec tant d’ardeur
Miroiter la poussière
Envoyer deux éclats
Dans lequel se mirer comme une sirène dans l’eau claire
Avant que l’onde ne ride la vérité.
Voilà le tableau.
Ce n’est pas triste, non !
C’est le constat.
Dans la grisaille fait ton nid, sœur
Et
Pond.
Couve tes rejetons et donne-leur un petit ver
Tant qu’il y en a encore.
Ereinte-toi à élever ta couvée
Pour la rendre forte et belle
Bien éduquée et connaisseuse de toutes les règles
Pour qu’elle se hisse sur cette terre :
Fasse son devoir.
Que demander de plus
Sinon un peu de tendresse
Mais semble-t-il de cela, il n’y en a plus
Dans les tiroirs de la vie
Ou du moins, il faut la débusquer
Comme un trésor bien gardé
Surtout ne pas la serrer trop fort
Contre son cœur
Elle est si fragile !
C’est une fleur non née
Qui n’a pas décidé de sa couleur
Ni de son orientation
Elle est nature et sans complexe
Pure et gaie comme le pinson au printemps.
De cette lumière faire une grande force
Ou bien qu’elle serve d’étincelle
Pour mettre le feu aux poudres de la colère
Le peuple uni ne sera jamais vaincu !
Le peuple uni ne sera jamais vaincu !
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Carole Radureau (23/12/2022)