Être ou ne pas être communiste
Publié le 11 Décembre 2022
Le cœur a ses raisons.
L’histoire a ses raisons.
Les deux se rejoignent en un point :
C’est là où tu te trouves à un moment de ta vie.
Il n’y a pas d’idées toutes faites
Des pour et des contres
Cela serait trop facile et pourtant on en est là.
Il n’y a que des jugements à l’emporte-pièce.
Être ou ne pas être communiste, là,
Est la question.
Être communiste c’est plus facilement un état d’esprit
Qu’un
Etat.
Être communiste, ça
Ne s’apprend pas.
Ça se vit.
Par exemple, c’est un devoir de mémoire :
Les œufs tombent rarement loin du panier
Même s’ils sautent une génération.
Par exemple être communiste cela,
Voyons voir, cela,
Pourrait être pour mille bonnes raisons.
Voyons voir,
Comme se sentir proche, affectivement proche
De milliers de militants de base, lambdas
Colleurs d’affiches, distributeurs de tracts,
Manifestants,
CDH (Centres de Diffusion de l’Humanité),
Une telle personne, une telle autre,
Au défilé des rencontres
Le cœur est touché par le bon cœur,
L’humilité, la sagesse, l’humanité et les valeurs.
Comme je les ai connues avec les miens.
Les retrouvant, tout plein tout plein :
Non, ils n’étaient pas seuls les miens et sortant dans les rues
J’ai pu le constater !
Être communiste, voyons voir,
C’est loin de l’appareil, trop loin
Car le militant de base est sincère
Il se fait pourtant tromper, qu’à cela ne tienne,
Pourquoi continue-t-il disent-ils autour de lui ?
Parce qu’il a des raisons et que ces raisons ne se trouvent pas
Dans une vigne où l’on cueille volontiers des grappes de vérité.
Par exemple, être communiste
Ce peut être tout simplement parce que l’on aime 2 ou 3 mots
Qu’on veut les mettre dans la petite valise de sa vie
Qu’elle nous accompagne sur tous les chemins
Que l’on n’abandonnera jamais car ce sont des mots choisis :
Fraternité, humanité, égalité par exemple.
« Toi, c’est différent, tu as des idéaux » me disent-ils.
Je m’interroge.
Je pensais que chaque être avait des idéaux.
Ce serait donc si rare ?
Moi, je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez.
J’ai dans ma petite valise,
Des mots-clés,
Des bonnes âmes qui me guident,
Un semblant d’idéal jamais encore réalisé
Car je sais,
Maintenant,
Qu’il n’est sincère que hors des partis
Il est le fruit de la vie et des luttes
Il ne peut être consommé en gouvernant
Car gouverner c’est faire des compromis, parfois pire :
On le voit
Ceux qui ont le cœur sincère ne peuvent s’y faire.
Ne pas être communiste, certes,
Sur une carte d’adhérent,
Mais on le reste
Quand on dénonce les abus commis,
Quand on reste avec ses idéaux perchés bien haut,
Que rien ne les effleure car ils sont forts,
Quand on reste, là, près des gens et de leurs souffrances
L’intérêt des masses
Combattant les injustices.
Certes, mon cœur est aussi anarchiste
Car il n’aime ni les compromis ni les barrières
Il aime surtout et particulièrement la liberté.
Si bien je me contente d’être enfermée, du moins mon corps
Mon esprit aime s’envoler avec ses mots, sa petite valise légère
Sur le dos de l’aigle des prisonniers :
Là, je rejoins mon Leonard, mon Mumia, mon Georges Ibrahim
Je rejoins tous les prisonniers politiques privés de liberté
Qui luttent au-dedans de la prison
Comme au-dedans de leur cœur pour accepter leur sort.
Je les rejoins, non pas par la prison mais par la maladie
Je me sens bien à leurs côtés car leur sagesse m’avait déjà appris
Le sens de la liberté de l’emprisonné
Être communiste c’est garder le sens de ces réalités-là,
De ces combats-là.
Quand on est communiste
C’est
Pour
La
Vie.
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Carole Radureau (11/12/2022)