3, rue de la Porte-aux-Fées
Publié le 2 Octobre 2022
…….fragments de Vivarais…….
Entrez chez moi,
Sans frapper
Ma porte est toujours ouverte !
Je sais, les hommes ont
Tout un tas de citations
Pour le bien accueillir, moi,
C’est plus simple :
Je ne suis pas menuisier.
Certes, j’ai une certaine capacité
Celle de forer dans le bois décrépi
Mais pour y faire cet habitat
Si formidablement rond
Confortable et de sécurité
Y’à pas photo :
Je préfère m’inviter !
M’inviter chez qui ?
Je ne sais pas
Sans doute une chère petite chouette des bois
Un hibou aux grandes aigrettes
Un sage porteur de lunettes.
Qu’importe.
Ici, j’ai fait mon nid
Mes petits y ont grandi
Il ne faisait ni chaud, ni froid
Tout le monde y a trouvé
Place et réconfort
De quoi grandir sans s’inquiéter.
Qu’en est-il de la Porte-aux- Fées
Me demandez-vous ?
Ah ! mais c’est un secret
Que seuls les habitants de la chaumière
Peuvent connaître.
Le soir, à la veillée
Le papa conteur chausse ses sabots de feu
Aiguise sa langue possiblement déroulée
Qui contient des kilomètres de nouvelles.
Les fées sont là sur ce chemin
Elles déroulent leurs fables et font miroiter
Leurs butins
D’un grand coup de baguette
Sur nos chères petites têtes.
Le soir, même le soir d’été
Dans la chaumière arboricole
Nulle lumière, nulle luciole
Pour éclairer l’histoire d’un livre.
Non, tout est dans la tête du papa.
C’est un chaman qui en pic de notre espèce
Un jour s’est réincarné
Nous sommes heureux, nous les juniors
Car, grandir,
Bercés
Par une kyrielle de contes
C’est grandir
Dans un monde démultiplié
Où chacun à sa place
Où chacun trouve une réponse
Quand l’adversité fait rage
Il faut de la débrouillardise,
De la poésie et du charme
Pour allumer les bougies de l’intelligence
Nous, la nature nous a bien dotés
Des pattes au bec, tout est parfaitement
Parfait
Si, derechef, le nid se révèle livre de contes
Comment, en s’envolant
Ne pas rayonner d’amour
Pour toute la tendresse, alentour ?
Carole Radureau (02/10/2022)
Inspirée par cette image de Serge