L’unité du Tout – Ernesto Cardenal

Publié le 25 Mars 2022

photo des Pléiades de Serge

photo des Pléiades de Serge

.....écho de poète.....

 

« Pythagore disait selon Hippolyte que l’univers chante.

Qu’il y avait de la géométrie dans la vibration des cordes,

de la musique dans la distance des planètes.

« Les pythagoriciens disaient que l’univers recèle de la musique.

et que l’âme est comme une harmonie, ou comme une musique. »

Les protons dans mon corps et les électrons dans la lune.

La physique moderne a remonté aux sources du temps

en découvrant que l’univers est union

de complexité et de simplicité, de variabilité et d’ordre.

Pourquoi sommes-nous attirés par le rythme, la musique,

la danse

si ce n’est parce que tout cela unit nos atomes et nos molécules ?

Les jeunes Pléiades dans le ciel

Et Sapho dans son lit, solitaire.

Quand à l’unité de ce poème,

Inutile de la chercher. L’unité est ailleurs.

C’est l’unité du Tout. »

Ernesto Cardenal (Cantique n° 6, de Cantique cosmique)

 

Et quand cela serait que nous l’oublions

Que nous passerions au-dessus du Grand Chariot

Sans voir en lui la clarinette de l’espérance

Et si la Grande Ourse n’allaitait plus les pinsons

Si les Pléiades ne couraient plus chaque nuit

Nues sous la pluie d’étoiles leurs sœurs

A la recherche du nandou perdu

La cithare au demeurant se ferait l’écho du temps et

L’oud son cousin la remercierait dans le désert

Autour du grand thé à la menthe sacrée.

 

Et si nous avions oublié que le rythme est en nous

Regardons les tout petits enfants

Sur la piste se trémoussant

D’une façon que l’on trouve adorable mais qui est

Elaborée

On ne sait ni par qui ni quand ni comment

C’est inné chez le petit enfant qui ne triche pas.

 

Et n’aurions nous pas de tristesse en évoquant la survenue du nuage

Sans pour autant lui offrir la musique que l’on aime

Le grand concerto ou les 4 saisons ou bien encore le jazz huachaca

Qu’importe car les notes de musique s’envolent vers le ciel

Comme des gazelles ailées et sucrées au sucre candi de la gaieté.

 

Je me plongerais dans la méditation dans le silence

Après avoir pris en moi des tonnes d’énergie par dame musique

Même si la vie m’a privée d’une partie de l’entente

Je sais remercier pour ce qu’il me reste

Comme un fruit que l’on ne presse pas pour le préserver

Comme une fleur dont on coupe chaque jour la tige pour la redéposer dans son vase

Plus fraîche que la veille

Pour mieux garder avec nous la saveur précieuse de son message

La lune est une gitane

A la joue tiède

Elle aime qu’on lui joue la sérénade

Les soirs où elle est pleine

Là, elle rougit mais tout le monde ne le voit pas

C’est une rougeur diffuse de la sensibilité puisée

Dans le rubis de l’inconscience

Comme une perle d’éloquence pour fêter au ciel

La grande Unité.

 

Le nandou qui court sans cesse

Slalomant entre les nuages

Est celui qui envoie à la terre

Les diamants pour écouter les disques

La musique n’est plus aussi belle maintenant qu’elle sort de boîtes

Avec leurs caisses de résonance

Les éléments du ciel ne captent que les ondes

Les mauvaises ondes répercutant sans cesse

Le bruit du nombril du monde qui dit :

Ils ne savent même plus aimer la musique.

 

Carole Radureau (25/03/2022)

 

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Echo de poète

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H
C'est très beau ce que tu écris là Caro<br /> Le grand Ernesto, ce Pablo en soutane, serait ému en te lisant ...<br /> <br /> "Et la vie<br /> ne caractérise-t-elle donc pas autant l'univers<br /> que la lumière ?<br /> Si loin dans l'espace-temps !<br /> Des mondes qui ne parviennent que sous <br /> Forme de lumière.<br /> Mais cette lumière nous ne la percevons pas dans sa totalité.<br /> Dans l'arc-en-ciel<br /> derrière le violet se dissimule invisible l'ultraviolet <br /> Et un autre ultra se dissimule derrière l'ultraviolet <br /> c'est là l'espace de l'amour."<br /> <br /> Ernesto Cardenal - Poèmes de la révolution
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C
Il était très fort et avait beaucoup de connaissances qui ne tournaient pas toutes autour de sa croyance, non, c'est ça que j'aime chez lui, cet éclectisme. C'est toujours passionnant et inspirant de le lire. De plus il fait partie des touts 1ers poètes en espagnol que j'ai pu lire, j'en garde vraiment un souvenir tendre de ses mots que je comprenais, soudain et que je savais parler moi aussi. Tu sais, pour moi c'est vraiment très important de pouvoir comprendre, lire, parler la langue qu'utilisent mes poètes et mes peuples, je me sens dans leur famille maintenant.